« On ne frappe pas une fille, même avec une fleur », disait souvent un instituteur que j’ai connu1. La formule m’a marqué. Alors c’est peut-être paternaliste ou que sais-je, mais quand je vois des policiers baraqués cagoulés, casqués, masqués, donner un lâche coup de matraque dans le dos d’une jeune femme qui doit peser quarante kilos2, cette phrase me revient instantanément, accompagnée par une envahissante bouffée d’adrénaline qui me fait éprouver, pendant quelques instants, une haine viscérale et profonde envers l’auteur du coup, mais aussi envers l’État qui laisse faire et montre par ce silence l’étendue de son mépris pour les citoyens qui, nous dit-on à l’école, constituent une nation, et que la police est réputée protéger.
Quand je vois une personne, casseur, manifestant ou passant, peu importe, qui reçoit un coup gratuit de la part d’un membre des forces de l’ordre3 alors qu’il se trouve menotté, inoffensif et impuissant à répondre, je ressens une vraie rage aussi. Quand je vois que l’homme qui frappe se trouve parmi quarante policiers dont pas un n’a l’idée de refréner l’accès de violence brute de son collègue, j’ai bien peur d’admettre que ces gens ne comprennent pas le sens de leur propre métier.
On me fait remarquer ailleurs que je me suis montré moins sensible aux violences subies par les imbéciles de la « manif pour tous », qui eux aussi se plaignaient de la brutalité des policiers.
Je bats ma coulpe, je ne m’identifie pas spécialement à eux et je ne suis proche de personne qui appartienne à ce mouvement, peut-être que leur sort m’a échappé, alors qu’en théorie, quelles que soient les idées défendues, je ne pense pas qu’un pays où on frappe impunément des gens qui protestent mérite le nom de Démocratie. Et je ne pense pas qu’une police qui offre leur baptême du gaz lacrymogène à des enfants soit vraiment là pour protéger les contribuables qui paient son salaire.
Bien sûr, je vois de l’autre côté les clowns masqués qui agitent des fumigènes et lancent des projectiles divers pour jouer à la guerre, et qui semblent réclamer l’affrontement (et la fessée ?), enfin qui semblent presque avoir envie de vivre dans une dictature pour le simple plaisir d’avoir un ennemi à combattre, une cause à défendre, pour être des héros et des résistants.
Bien sûr, les policiers sont épuisés, mal formés à leur mission ou à leur matériel, visiblement aussi mal encadrés et mal employés par leur ministère de tutelle. On comprendra sans peine qu’ils soient las de la détestation que leur simple existence inspire à beaucoup de français (mais bon, ils ne font pas tout pour se faire apprécier), et on comprend bien sûr qu’ils n’aiment pas recevoir des pavés en pleine figure.
J’avoue alors que je suis un peu décontenancé lorsque je vois des policiers en civil déguisés en activistes qui provoquent les affrontements et font sciemment monter le niveau général de violence, alors qu’ils sont les premiers à se plaindre de cette progression. Les preuves s’accumulent (merci à nouveau à la photographie numérique, merci aux médias personnels), mais Bernard Cazeneuve ne réagit pas, il ne fait même pas mine de croire que les policiers déguisés en casseurs sont des casseurs déguisés en policiers déguisés en casseurs, non, il ne répond à personne sur ce point4.
…mais ça explique pourquoi ils s’en prennent plus volontiers aux gens sans casques, sans masque, aux étudiants maigrichons : c’est le seul moyen d’être sûr de ne pas faire du mal à des collègues accidentellement.
Quand on me disait que les attentats et l’état d’urgence allaient permettre au gouvernement actuel de se montrer autoritaire, voire totalitaire, je riais : « on n’est pas sous Pinochet, quand même ». Mais je ris moins à présent. Ni Pinochet, ni l’Arabie saoudite, ni la Chine, ni la Russie, ni Erdogan, certes, mais sur une très mauvaise pente, sans aucun doute.
- Monsieur Delqué, à l’école Maurice Berteaux à Cormeilles-en-Parisis, dans le Val-d’Oise. La phrase sans doute une citation de Jules Michelet : «Ne frappez pas une femme, eut-elle fait cent fautes, pas même avec une fleur» (L’Amour, 1858). [↩]
- Merci Youtube, merci Périscope, merci Instagram, Twitter, Facebook, qui nous permettent de voir toutes ces images qui ne semblent pas tellement intéresser les chaines de télévision, qui se bornent à opposer méchants casseurs, et policiers qui font ce qu’ils peuvent pour protéger les gentils mais irresponsables manifestants. On se félicitera en revanche que des médias (ou en tout cas leur service Internet) qui n’ont pas la réputation d’être infiltrés par des anarchistes, comme Le Parisien ou Le Monde, évoquent ces violences qui, à eux aussi, semblent nouvelles. [↩]
- En me relisant, je constate que je n’avais pas écrit « un membre des forces de l’ordre », mais « un membre de l’ordre ». J’ai peur que ce lapsus ait un sens profond. [↩]
- Je n’avais que peu d’avis sur Bernard « gazeneuve » Cazeneuve, mais j’ai été choqué de son obscénité en le voyant à la télévision annoncer qu’il lançait une enquête pour établir les conditions dans lesquelles un étudiant rennais a été éborgné par un tir de flashball, en parlant comme d’un acte d’autorité, et en même temps d’une trop généreuse faveur qu’il faisait aux manifestants, alors même que c’est le plus évident de ses devoirs dans sa position. Et comme si cela ne suffisait pas, il a profité de son discours pour sommer les organisateurs des manifestations de « condamner les casseurs » avec autant de « fermeté » qu’il a lui-même lancé la timide enquête qui n’aboutira, parions-le dès à présent, à aucune remise en question significative. [↩]
« castagne
Ici, on ne se relit pas »
–
« 3. En me relisant, je constate (…) »
–
Trahison.
@FrB : grillé !
En fait ce que je comprends pas là dedans c’est la tactique du gouvernement. Soit ils ne contrôlent pas bien la police et ce sont encore des plus gros nazes qu’ils ne semblent l’être (je veux bien les thèses du complot etc. mais clairement ils affichent sur pas mal de domaines un niveau d’amateurisme incroyable). Ce qui serait tout de même assez grave.
Soit ils essayent de jouer la carte des dangereux casseurs en espérant faire tourner une partie de l’opinion publique dans leur sens, au risque (mais ils s’en foutent) de radicaliser pas mal de gens et de créer une grosse rupture dans cette dit opinion publique (mais comme cette rupture était la stratégie pour le mariage pour tous ce serait pas une nouveauté).
Mais bon après s’être mis à dos leurs électeurs ils ont la « cohérence » maintenant de leur taper dessus.
…
…
Je me pose la même question, mais je penche pour la première option.
Jouer la carte des dangereux casseurs impliquerait de les laisser agir et se discréditer aux yeux de l’opinion, sans réprimer tout le monde, non ? je ne vois pas le bénéfice visé par une stratégie qui flirterait consciemment avec le risque d’une bavure qui retourne l’opinion.
Ce dont on peut être sûr, c’est que la police n’agit pas sans ordres.
Quand on se fait gazer et matraquer à chaque manif, et bien on finit par hésiter à aller à la suivante.
Bref, on joue l’épuisement avant la bavure.
Je trouve que vous vous laissez aller à utiliser le mot « casseur », sans questionner quoi que ce soit et même en les nommant « des clowns ».
c’est un point aveugle tout à fait terrible de votre point de vue que de rendre invisible toute raison pouvant soutenir l’attitude des « casseurs » – leur dénier toute raison, au premier sens du terme.
Un petit indice ?
https://lanternebandouliere.wordpress.com/2016/05/01/casseurs/
@Boogie : l’intérêt de la violence est expliquée par la scène des rats électrocutés dans Mon oncle d’Amérique : se défouler afin de supporter, neurologiquement, une situation de stress qu’on n’arrive pas à modifier. Je peux comprendre que ça existe, mais je vois mal comment le défendre. Un commerçant qui se fait casser sa vitrine, ça fait juste un électeur FN de plus. Un policier qui se prend un pavé, ça ne sera sans doute jamais un allié. Et quand des étudiants font quelques dizaines de milliers d’euros de dégâts dans la fac où ils étudient, je ne vois, moi, que le nombre de charges de cours qu’il faudra supprimer pour compenser ces frais. Je suis un peu trop rationnel pour la France, j’imagine. Mais on fait ce qu’on peut 🙂
Merci de la réponse.
Je dirai que « raisonnable » correspond mieux que « rationnel ». Je préfère moi aussi les gens « raisonnables » en la matière (c’est à dire qui ne vont pas casser du matériel public par exemple) mais il n’est pas question ici de ce que je préfère. Il est question de saisir ce qui sous-tend les affrontements avec la police durant les manifestations. Ce que je reproche à l’usage du mot « clowns » ou à votre manière générale de parler de ce sujet c’est qu’il est essentialisant, il enferme l’ensemble des personnes qui usent de la violence dans des situations de contestations collectives dans la même catégorie, alors qu’il ne saurait n’y en avoir qu’une seule. Pour ma part, je distingue très clairement celles et ceux qui détruisent vitrines de banque, d’assurances, des façades de commissariat, des panneaux publicitaires, et qui se défendent contre les agressions des CRS, etc., des autres qui vandalisent leur université ou qui cassent des vitrines de commerçants lambda. Il ne faut pas aller chercher très loin (par exemple le site lundi matin.am) pour lire des textes des premiers – on ne lit pas de textes des seconds, et c’est un indice qui distingue une violence qui sait ce qu’elle cible d’une autre qui relève du vandalisme étriqué. Je comprends et je soutiens les premiers.
Mais je ne dois pas être assez raisonnable pour la France, je fais ce que je peux.
@Boogie : je veux bien dire « rationnel », c’est à dire, dans le cas, qui utilise des moyens qui lui permettent d’atteindre le but qu’il poursuit, ou en tout cas, qui n’emploie pas des moyens qui l’éloignent de son but. Il existe des « casseurs » rationnels, je suis forcé de l’admettre, qui sont les policiers en civil déguisés avec keffieh, etc., dont le but est de décrédibiliser le mouvement et d’exciter la rage de leurs collègues. Ceux-là atteignent leur objectif (enfin celui de leur employeur), lequel n’est certainement pas raisonnable mais est rationnel, du moins tactiquement et tant que ça ne se voit pas trop.
Je trouve un peu léger de rassembler par la magie des mots « ceux qui détruisent des vitrines de banques », « (ceux qui détruisent) des panneaux publicitaires » et « (ceux) qui se défendent contre les agressions des CRS ». Cela peut être les mêmes personnes, bien sûr (de même que ça peut être les mêmes qui détruisent des vitrines de commerçants ou vandalisent leur université), mais se défendre et attaquer sont deux choses différentes. Bien entendu, attaquer un objet n’est pas très grave : y’a pas mort d’homme, comme on dit. Oh je vois bien sûr ce qui justifie l’action : le panneau publicitaire est une agression visuelle non sollicitée, la banque représente la finance qui est la cause de nos malheurs, etc. – mais si vous voulez faire peur au monde économique et financier aujourd’hui, il vaut à mon avis mieux convaincre les gens de ne pas acheter des produits ou de promouvoir des alternatives au système actuel plutôt que d’y jeter de la peinture – dont le coût de nettoyage sera facturé aux clients de la banque. La bête a le ventre mou et une capacité sans limites à encaisser ce genre de coups, lesquels ne lui font donc pas très peur : des pauvres ont saccagé, des pauvres vont réparer, des pauvres vont payer. Tout est bien qui finit bien.
Au contraire, chaque coup irrationnel (ou déraisonnable) qui est porté au système va effrayer les gens « raisonnables », ceux qui préfèrent un peu de tranquillité et de stabilité à d’hypothétiques changements portés par des gens qui semblent avant tout soucieux de se défouler (qu’ils se réclament ou non d’un blabla issu de leurs cours de philo de terminale ou de rappeurs dits « conscients »). Et c’est cette masse inquiète qui donne au gouvernement ou aux forces de l’ordre leur impunité. En cognant sur des symboles (qui parfois sont des personnes : policiers, mais aussi journalistes – essentialisation, disiez-vous ?) et en ne se justifiant, par quelques textes confidentiels, qu’auprès de gens déjà d’accord (pour de bonnes ou de mauvaises raisons), on participe surtout à la communication officielle.
Vous voulez faire peur au système ? N’achetez pas ses produits, faites circuler les images, les témoignages, les informations. Documentez. Vous voulez ébranler les forces de l’ordre ? Donnez des doutes aux policiers, pas des certitudes. Quand ils sont face à des gens qui leur balancent des pavés en disant avec une certaine légèrerté « vu leurs boucliers, ils ne risquent pas d’avoir mal », vous ne risquez pas vraiment d’étendre leur conscience politique ni d’augmenter leur envie de se positionner idéologiquement de manière compréhensive des enjeux supérieurs du temps.
Une colère qu’on défoule n’est pas très utile (puisque sa puissance s’épuise), et la violence ne change pas le monde tel qu’il est, elle est son carburant.
Pour établir et étendre son pouvoir, le système oligarchique qui décide pour nous a besoin de tout ce qui lui est offert en ce moment : que chacun se distraie en se trouvant un ennemi aussi pauvre que lui (racisme, idéologie, haine entre catégories professionnelles, sexuelles, etc.), que chacun vive dans la peur de l’autre, et que les gens rejettent la politique, le débat, le compromis. La force de Nuit debout est justement de faire de la politique : on y cause, on y réfléchit. C’est une belle occasion à ne pas gâcher.
Je suis d’accord. Mais votre message (qui relève pour moi d’une forme d’intellectualisme) n’enlève pas le fait qu’à un moment, la violence non-policière a un caractère politique. Et donc ses raisons – qu’on jugera irrationnelles ou déraisonnables ou les deux.
Je persiste à trouver que réduire cette violence à un simple défouloir est insuffisant – mais il est vrai que ça ne suffit pas de le dire, et je n’ai pas trop le temps d’argumenter, désolé.
@Boogie : défouloir pour une part, mais aussi échec de la discussion. Alors parfois l’échec vient du fait qu’on n’arrive pas à s’exprimer parce qu’on manque de mots, et parfois, c’est parce que celui d’en face refuse d’écouter. C’est une chose que je constate, mais que je déplore, aussi.
« Celui d’en face refuse d’écouter ».
Ce que je déplore pour ma part, c’est ce que je pense comprendre, à savoir que je serai « celui d’en face ».
Echec de la discussion : non, quand j’ai écrit ne pas avoir le temps, c’était vrai, mon travail me mobilise beaucoup.
Je regrette de ne pas avoir pu étayer mon avis sur le fait que je trouve le votre « intellectualiste », éthéré disons.
J’ai vu sur mon blog que vous aviez lu l’article « casseurs », qui ne fait que mettre en perspective l’extrait d’un livre de Jean Oury et Marie Depussé et une photographie qui renvoie aux scènes de violence actuelles, dans la rue, entre policiers et manifestants.
Vous n’en avez rien dit. Sauf à rebattre une opinion apparemment soigneusement fignolée depuis longtemps et qui me semble devoir beaucoup à la déploration (qui m’apparaît justifiée) de casse dans l’université où vous travaillez.
Cet article (« casseurs ») ne fait qu’ouvrir un champ de réflexion, je n’ai pas souhaité imposer aux personnes lectrices une façon de construire un discours ou une manière de tirer des conséquences de ce parallèle, entre le récit fait par Marie Depusssé d’un patient d’une clinique psychiatrique qui casse (et la réaction de J.Oury) et les soit-disant « casseurs » d’aujourd’hui. Ce parallèle pose pourtant certains problèmes mais avec un peu d’effort de raison on les désamorce, et on peut arriver à autre chose qu’à ce mot qui empêche de penser, « casseurs », et à des avis définitifs sur l’inanité et le caractère forcément « contre-productif » politiquement de tels déferlement de violence.
Si j’ai eu des difficultés à vous répondre, c’est d’une part par manque de temps comme je l’ai déjà écrit, nullement par « refus d’entendre » (sur cette question je dirai avec un peu de provocation qu’en fait ça vous concerne et que vous projetez sur moi, sûr de votre fait et de votre discours que vous êtes), mais aussi d’autre part parce que je n’ai pas d’avis vraiment tranché – sauf à dire que je refus d’endosser le vôtre.
Par contre j’ai un avis formé, ferme et consistant, sur une forme de violence, que je soutiens absolument même si je ne saurai y prendre part, pour de multiples raisons qu’il serait déplacé d’évoquer ici : celle de l’affrontement avec la police. Je souhaite distinguer la « casse » d’avec ce fait dit d’affrontement avec la police. Je ne sais pas si c’est le fait des mêmes personnes, des mêmes groupes, je ne sais pas même pas s’il y a vraiment des « groupes » comme le serine pathétiquement le gouvernement, relayé en cela servilement par l’ensemble des médias dominants, mais je suis bien plus intéressé par ces faits que ceux des abribus cassé, et de l’indignation facile que ça suscite – et qui masque en même temps ce qui de mon point de vue compte réellement, c’est à dire ce qui relève de la politique, d’une réappropriation de la politique, même si c’est très loin de celle.s que vous voudriez voir vous-même.
J’ai aussi un avis constitué sur le fait que vous négligez totalement la parole des personnes concernées. Vous ne l’évoquez même pas, comme si des témoignages de l’intérieur de ces affrontements n’existaient pas. Enfin si, vous en faites très rapidement mention, avec beaucoup de mépris à mon sens, en évoquant par exemple dans un de vos messages les « références de cours de philo de terminale » ou quelque chose comme ça, je n’ai pas été rechercher précisément, j’appuie sur mes souvenirs.
Exemple :
https://lundi.am/Cauchemars-et-faceties-le-1er-mai-a-Paris
Je trouve dans ces écrits de personnes prétendant avoir participé à ces affrontements avec la police des éléments que je ne peux, comme vous, évacuer d’un tournemain et dont je ne peux faire l’économie pour tenter de me construire une forme d’intelligibilité, si c’est seulement possible, de ce qui se passe en ce moment en terme de violence face à la police.
Et puis il y a ça :
https://lundi.am/Casser-desirer-travailler-batir-et-encore-deux-ou-trois-choses
ainsi que ça :
https://lundi.am/Une-reponse-a-M-Hazan
(j’y souscris sans réserve)
et ça, curiosité :
http://www.liberation.fr/debats/2016/05/26/casseurs-renverser-l-accusation_1455373
Alors oui, j’appuie mon argument sur une série de lectures, fréquentes, j’ai bien du mal à écrire une dissertation sur le sujet, je maintiens juste que je ne suis pas d’accord avec vous sur la qualification de la violence dans la rue. Sans pour autant la glorifier, la porter aux nues, la trouver chouette, la méconnaître (je déteste la violence), je la soutiens. Ceux et celles qui la font, qui la déploient, je les reconnais comme miens, et ça n’est pas de l’analytique.
@Boogie : non non, je ne voulais pas dire que vous étiez « celui d’en face » qui refuse d’écouter ! Je voulais juste dire que la violence était quelque chose qui naissait assez naturellement du sentiment de ne pas pouvoir dialoguer, soit parce qu’on n’a pas la capacité à exprimer ce que l’on veut exprimer, soit parce qu’on a l’impression que l’on ne pourra jamais être entendu. La violence venue de gens qui n’ont pas d’intérêt à se montrer violents me semble être le fruit d’un échec de communication. Et ce n’est pas une chose que je condamne ou que je soutiens d’un point de vue moral, ça me semble souvent compréhensible autant que malheureux.