Archives mensuelles : mai 2016

Le corps puéril

Hier, passant dans le métro, j’ai pris une photographie de cette publicité, car elle m’a surpris, un peu choqué, à cause du décalage que j’y perçois entre le visage du mannequin et son corps. Un visage certes jeune, mais tout de même adulte, plaqué sur un corps de pré-adolescente. Ce n’est bien sûr pas rare, peut-être même est-ce la norme, mais le message, « Joyeuse fête des mères », augmente mon trouble : est-ce que la personne représentée est censée être une mère, ou bien sa fille, ou les deux ? Quelque chose ne colle pas. La marque produit des vêtements pour femmes, hommes et filles, mais c’est bien de la collection pour femmes adultes qu’est issu la tenue portée par ce mannequin.
Le cliché est peut-être pris en légère contre-plongée, et ma photographie de cette photographie l’est légèrement aussi, mais ça ne suffit pas à expliquer que je ressente l’effet comme véritablement dérageant, aux limites de l’Uncanny valley :

le_corps_pueril

Ce qui me frappe tout de suite, c’est que cette jeune femme n’a pas de bassin, pas de hanches. Il existe bien sûr d’innombrables morphologies, je connais des femmes qui se désolent de ne pas avoir de « formes », d’autres qui croient qu’elles en ont trop, et je ne voudrais pas que l’on pense que je veux, à mon tour, me poser en juge de ce qui doit être le corps idéal pour une femme. Au contraire, je pense qu’il existe mille et une voies à la beauté, jusqu’à la monstruosité, pourquoi pas. Mais ici, entre le choix du mannequin, le choix de la photographie, les modifications amenées par la personne qui s’est chargée de la retouche, le résultat qui m’apparaît est que cette femme n’a pas un corps d’adulte1, et évoque difficilement une mère2. L’importante taille de la tête, rapportée au reste du corps, est une autre caractéristique du corps puéril.

Partant de l’idée que ce genre d’image s’adresse d’abord aux femmes3, je vois ici un refus de vieillir, une nostalgie d’un âge très spécifique de la vie de toute femme : la pré-adolescence, c’est à dire l’époque de la vie qui précède l’âge où les problèmes commencent. Une pré-adolescente ne fait — sauf anomalie de comportement réprouvée par l’ensemble de la société autant que par loi —, pas l’objet de concupiscence. Elle n’est pas une femme, elle est une fille, souvent d’une taille égale ou supérieure à celle des garçons, lesquels, puisque leur puberté est en moyenne plus tardive4, constituent nettement moins une menace, d’autant qu’ils s’avèrent à cet âge plus fréquentables et plus intelligents que deux ou trois ans plus tard. La pré-puberté, chez les jeunes filles, est un âge d’indépendance intellectuelle, et d’un point de vue purement culturel, c’est aussi l’âge de référence des héroïnes de récits d’aventure, je pense par exemple à Fifi Brindacier, à Claude/George dans le Club des cinq, ou encore à Fantômette. Un âge où le corps vit sans être une source d’embarras, un âge de liberté physique.
Je vois d’autres indices de ce même refus d’entrer dans l’âge de la femme, comme la hantise du poil pubien5, la chirurgie esthétique du nez (le nez adulte est plus saillant), et sans doute bien d’autres éléments physiologiques, psychologiques, éthologiques ou culturels, peut-être jusqu’à l’anorexie.

Certains n’ont pas de mots assez durs pour conspuer les femmes qui cachent sciemment leur féminité sous les habits « modestes » liés à la tradition islamique6 ou à sa ré-invention contemporaine. Mais ne pourrait-on pas se demander si la disparition de la féminité par une adulation du corps enfantin et l’occultation du corps par le vêtement ne constituent pas deux réponses différentes à un même problème de statut des femmes ?

  1. En allant voir la production de la marque Molly Bracken sur son site Internet, il me semble que la cible marketing de référence de la marque est plutôt les femmes d’une vingtaine d’années, dans une humeur un peu classique et romantique, peut-être. La morphologie de ce mannequin n’est pas représentative des autres photographies du catalogue. []
  2. J’ai eu envie de parler de ça après avoir lu Ma vérité toute nue, un texte terrible où une femme entre deux âges — mais collant apparemment aux canons de beauté et de santé actuels — se voit insultée par « un homme intéressant, un vrai gentleman, et très intelligent » à peine plus jeune avec qui elle entretenait une liaison affective, qui accepte d’avoir des rapports intimes avec elle à condition de ne pas voir son corps trop âgé qui le dégoûte. []
  3. Pour indice, ce ne sont pas des morphologies de ce genre que l’on voit dans les photographies érotiques destinées au public masculin, et c’est heureux. []
  4. Comme la ménopause, qui ne concerne en dehors de nous que les orques, la violente poussée de croissance liée à la puberté est une singularité de l’espèce humaine. Son fonctionnement dépend beaucoup des conditions environnementales — la courbe de croissance varie selon les endroits, le cas le plus impressionnant étant celui des pygmées, dont la croissance atypique du corps est adapté à la vie dans la forêt équatoriale. []
  5. Que l’on a tendance à imputer à l’influence de la pornographie, certes, mais il n’en reste pas moins que l’apparition du pubis chez les humains des deux sexes signe la sortir de l’enfance et que ça n’est donc pas un signe anodin.
    La situation se complique évidemment si on prend en compte la tendance contraire à une sur-sexualisation du corps par le maquillage et le vêtement, par l’augmentation artificielle de la taille de la poitrine ou des lèvres (dont le gonflement est un indicateur de fertilité), ou à l’inverse, la prévalence du tabagisme chez les femmes, qui permet artificiellement de se donner une voix plus grave et donc plus masculine. []
  6. Citons par exemple Laurence Rossignol : «la dissimulation du corps des femmes est porteuse de régression pour les femmes». []

Traités de kouffars

Encore une semaine bien remplie de vide, avec la polémique sur le concert de « black M »1 à Verdun, avec le retour de la polémique sur Sexion d’assaut2, et bien entendu, avec la polémique sur la polémique. Pour ma part, considérant que la bataille de Verdun est un des plus abominables sommets de la pathétique absurdité humaine, il me semble que convoquer des rappeurs médiocres, à la mentalité merdique mais au grand succès public constitue un hommage tout à fait pertinent. Mais je ne suis pas prêt à me battre pour défendre cette conviction, je dois admettre que je m’en fiche un peu3.
Ce qui m’a intéressé en revanche c’est l’irruption du mot « kouffars » (parfois orhographié avec un « c », et avec un nombre variable de « f »). En auditrice attentive du groupe Sexion d’assault, Marion Maréchal Le Pen a remarqué ce mot et explique son sens dans le communiqué officiel qu’elle a publié pour protester contre le concert programmé à Verdun :

(…) Dans la chanson « Désolé », ce même « Black M » qualifie la France de « pays de kouffars », terme très péjoratif signifiant « mécréant », utilisé dans la propagande anti-occidentale de Daesh.

Kouffar est effectivement le pluriel de Kâfir, qui signifie « mécréant », « infidèle », et qui décrit de manière péjorative (mais pas spécialement par Daesh) les non-musulmans, du point de vue des musulmans. C’est un mot plus dépréciatif que « goy » pour les juifs, je pense, car il ne décrit pas une simple altérité, mais confère un statut d’ennemi à celui qui se voit qualifier ainsi. Le kâfir n’est pas seulement l’autre, c’est aussi souvent celui qui choisit sciemment de rester dans l’erreur4. Le mot aurait donné son nom au cafard. Je suis étonné qu’un tel substantif soit utilisé de manière péjorative par un groupe dont la plupart des membres ont des parents originaires d’Afrique subsaharienne, car pendant des siècles, le mot kâfir a aussi servi à décrire les noirs.

Scène de marché aux esclaves, dans le manuscrit illustré Harîrî Schefer, XIIIe siècle

Scène de marché aux esclaves, dans le manuscrit illustré Harîrî Schefer, XIIIe siècle

Entendons-nous : l’Islam, et c’est d’une modernité époustouflante, a fermement théorisé l’anti-racisme, par des sourates très claires sur la diversité de l’apparence des humains, ainsi qu’avec l’histoire du premier muezzin, Bilal, esclave affranchi, choyé et défendu par le prophète pour qui ce qui doit primer n’est pas la couleur de la peau d’une personne, mais la sincérité et l’étendue de sa piété5. C’est malheureusement pourtant aussi en se servant de la religion qu’a été théorisée la traite négrière par les Arabes, entre le VIIIe et le XXe siècle6, qui a entraîné la déportation de dix à quinze millions d’Africains subsahariens, et inspiré la création du système de traite raciste initié à la Renaissance par les pays européens. Une raison invoquée par les esclavagistes arabes pour légitimer leur commerce des noirs a été le fait que ces derniers sont, selon la tradition, les descendants de Cham, le fils maudit par Noé/Nouh7, ce qui leur conférait une infériorité fondamentale et justifiait qu’ils soient ainsi privés de liberté. Dès le début de la traite arabe, le mot « abid » (esclave) est d’ailleurs devenu synonyme de « noir ».
La seconde excuse donnée à la traite négrière était que les noirs étaient des mécréants, des Kouffars. On trouve une trace de ce fait dans un mot qui est encore utilisé aujourd’hui dans le Sud et dans l’Est de l’Afrique : cafre/caf à La Réunion, ou Kaffer/kaffir en Afrique du Sud, où le mot est équivalent au nigger des américain et peut, de la même manière d’ailleurs, être repris à leur compte par les intéressés.

Moralité : euh…

  1. Le pseudonyme complet de Black M est Black Mesrimes, où « Mesrimes » est un jeu de mot entre « mes rimes » et le nom de Jacques Mesrine, formé au meurtre par l’armée française lors de la guerre d’Algérie (et médaillé pour avoir, plus souvent qu’à son tour, été chargé de l’exécution sommaire de prisonniers algériens) et incompréhensiblement adulé pour son œuvre de braqueur ensuite. []
  2. Sexion d’assaut est le Groupe de rap favori de Marion Maréchal Le Pen, bien qu’elle ait pris position contre le concert de Black M à Verdun. Le nom n’est pourtant pas un hommage aux Sturmabteilung (la section d’assaut d’Ernst Röhm, « purgée » par les nazis qu’ils avaient amené au pouvoir lors de la « Nuit des longs couteaux », au prétexte notamment de l’homosexualité de Röhm), mais a vraisemblablement été choisi car il contient le mot « sex ». Au moins deux des anciens membres de ce groupe (Maître Gims et Black M) sont désormais célèbres pour avoir démontré que le rap était soluble dans la variété et sont les Frédéric François et les François Valéry d’aujourd’hui. Ils confirment aussi le caractère fondamentalement réactionnaire d’une bonne partie du hip hop mainstream, avec leur sexisme assumé et leur homophobie viscérale. Notons cependant que sur ce dernier point, ces chansonniers ont décidé de se taire, par pragmatisme hypocrite : « on nous a fait beaucoup de réflexions et on s’est dit qu’il était mieux de ne plus trop en parler parce que ça pouvait nous porter préjudice (…) On ne peut pas se permettre de dire ouvertement que pour nous, le fait d’être homosexuel est une déviance intolérable ». Je ne comprends pas toujours les paroles de leurs chansons, mais elles ne sont pas toujours bienveillantes, effectivement. Je cite : « j’crois qu’il est grand temps que les pédés périssent / Coupe leur pénis / Laisse-les morts, retrouvés sur le périphérique » (On t’a humilié, 2010). []
  3. Notons que Robert Ménard, maire de Béziers, s’est félicité de l’abandon du projet de concert en ces termes :
    Concert #BlackM à #Verdun annulé! L’union sacrée en 2016, comme en 14-18, ça paye !. Or l’union sacrée en France et son équivalent allemand le Burgfrieden décrivent le renoncement au pacifisme, et le début d’une guerre qui a fait vingt millions de morts quoique personne n’ait, à ce jour, réussi à expliquer de manière satisfaisante ce qui a pu la justifier. La référence est passablement consternante. []
  4. Dans l’interview où ils s’exprimaient sur l’homophobie, les membres de Sexion d’assaut avaient aussi fait part de leur vision de la religion : « Pareil pour les autres religions, on ne les attaque pas parce qu’on respecte quand même un minimum les autres et qu’on ne peut pas les forcer à être dans le vrai et musulmans comme nous ». Ils sont tolérants, parce qu’ils n’attaquent pas ceux qui, contrairement à eux, ignorent l’unique vérité. []
  5. Et même, le prophète n’hésite pas à dire qu’un esclave noir peut commander à des musulmans, comme dans ce hadith tenu pour authentique et issu du recueil de Boukhârî : « Écoutez et obéissez, même si on désigne pour vous commander un esclave abyssin, dont la tête ressemble à un raisin sec ». []
  6. Voire même le XXIe siècle, puisque des formes plus ou moins directes d’esclavage persistent en Mauritanie, au Soudan, mais aussi dans plusieurs monarchies du Golfe. []
  7. Cham a été maudit par Noé pour avoir vu son antipathique imbécile de père nu dans un fossé, complètement saoul. Notons que Cham est censé être l’ancêtre de tous les noirs, mais qu’il est aussi le père de Canaan, et donc l’ancêtre mythologique des cananéens, c’est à dire aujourd’hui, des Palestiniens.
    Une anecdote pour finir : j’ai raconté cette histoire sur France 24, RFI et la Chaîne Histoire. Chaque fois, la séquence a été coupée au montage : apparemment, la traite arabe ou la critique du patriarche-à-l-arche sont des sujets médiatiquement tabous. []

Que fait la police ?

« On ne frappe pas une fille, même avec une fleur », disait souvent un instituteur que j’ai connu1. La formule m’a marqué. Alors c’est peut-être paternaliste ou que sais-je, mais quand je vois des policiers baraqués cagoulés, casqués, masqués, donner un lâche coup de matraque dans le dos d’une jeune femme qui doit peser quarante kilos2, cette phrase me revient instantanément, accompagnée par une envahissante bouffée d’adrénaline qui me fait éprouver, pendant quelques instants, une haine viscérale et profonde envers l’auteur du coup, mais aussi envers l’État qui laisse faire et montre par ce silence l’étendue de son mépris pour les citoyens qui, nous dit-on à l’école, constituent une nation, et que la police est réputée protéger.

...

En haut à gauche, une photographie publiée par l’artiste Michel Blazy, prise par son fils, qui montre les jambes d’une étudiante des Beaux-Arts après sa confrontation avec la police. À côté, l’image n’est pas claire, mais il s’agit d’un photogramme extrait d’une vidéo du Parisien, où on voit distinctement un policier frapper deux jeunes femmes sans casque qui s’enfuient. En dessous à gauche, un visuel produit par des féministes de Nantes qui protestent contre la violence gratuite, ciblée et accompagnée d’insultes sexistes qui s’est abattue sur l’une d’entre elles pendant une manifestation, le 28 avril. Enfin en bas à droite, une étudiante de Nanterre qui porte plainte contre la police à qui elle reproche de lui avoir fracturé le bras.

Quand je vois une personne, casseur, manifestant ou passant, peu importe, qui reçoit un coup gratuit de la part d’un membre des forces de l’ordre3 alors qu’il se trouve menotté, inoffensif et impuissant à répondre, je ressens une vraie rage aussi. Quand je vois que l’homme qui frappe se trouve parmi quarante policiers dont pas un n’a l’idée de refréner l’accès de violence brute de son collègue, j’ai bien peur d’admettre que ces gens ne comprennent pas le sens de leur propre métier.

On me fait remarquer ailleurs que je me suis montré moins sensible aux violences subies par les imbéciles de la « manif pour tous », qui eux aussi se plaignaient de la brutalité des policiers.
Je bats ma coulpe, je ne m’identifie pas spécialement à eux et je ne suis proche de personne qui appartienne à ce mouvement, peut-être que leur sort m’a échappé, alors qu’en théorie, quelles que soient les idées défendues, je ne pense pas qu’un pays où on frappe impunément des gens qui protestent mérite le nom de Démocratie. Et je ne pense pas qu’une police qui offre leur baptême du gaz lacrymogène à des enfants soit vraiment là pour protéger les contribuables qui paient son salaire.

On se comprend

On se comprend ?

Bien sûr, je vois de l’autre côté les clowns masqués qui agitent des fumigènes et lancent des projectiles divers pour jouer à la guerre, et qui semblent réclamer l’affrontement (et la fessée ?), enfin qui semblent presque avoir envie de vivre dans une dictature pour le simple plaisir d’avoir un ennemi à combattre, une cause à défendre, pour être des héros et des résistants.
Bien sûr, les policiers sont épuisés, mal formés à leur mission ou à leur matériel, visiblement aussi mal encadrés et mal employés par leur ministère de tutelle. On comprendra sans peine qu’ils soient las de la détestation que leur simple existence inspire à beaucoup de français (mais bon, ils ne font pas tout pour se faire apprécier), et on comprend bien sûr qu’ils n’aiment pas recevoir des pavés en pleine figure.

J’avoue alors que je suis un peu décontenancé lorsque je vois des policiers en civil déguisés en activistes qui provoquent les affrontements et font sciemment monter le niveau général de violence, alors qu’ils sont les premiers à se plaindre de cette progression. Les preuves s’accumulent (merci à nouveau à la photographie numérique, merci aux médias personnels), mais Bernard Cazeneuve ne réagit pas, il ne fait même pas mine de croire que les policiers déguisés en casseurs sont des casseurs déguisés en policiers déguisés en casseurs, non, il ne répond à personne sur ce point4.

casseurs

…mais ça explique pourquoi ils s’en prennent plus volontiers aux gens sans casques, sans masque, aux étudiants maigrichons : c’est le seul moyen d’être sûr de ne pas faire du mal à des collègues accidentellement.

Quand on me disait que les attentats et l’état d’urgence allaient permettre au gouvernement actuel de se montrer autoritaire, voire totalitaire, je riais : « on n’est pas sous Pinochet, quand même ». Mais je ris moins à présent. Ni Pinochet, ni l’Arabie saoudite, ni la Chine, ni la Russie, ni Erdogan, certes, mais sur une très mauvaise pente, sans aucun doute.

  1. Monsieur Delqué, à l’école Maurice Berteaux à Cormeilles-en-Parisis, dans le Val-d’Oise. La phrase sans doute une citation de Jules Michelet : «Ne frappez pas une femme, eut-elle fait cent fautes, pas même avec une fleur» (L’Amour, 1858). []
  2. Merci Youtube, merci Périscope, merci Instagram, Twitter, Facebook, qui nous permettent de voir toutes ces images qui ne semblent pas tellement intéresser les chaines de télévision, qui se bornent à opposer méchants casseurs, et policiers qui font ce qu’ils peuvent pour protéger les gentils mais irresponsables manifestants. On se félicitera en revanche que des médias (ou en tout cas leur service Internet) qui n’ont pas la réputation d’être infiltrés par des anarchistes, comme Le Parisien ou Le Monde, évoquent ces violences qui, à eux aussi, semblent nouvelles. []
  3. En me relisant, je constate que je n’avais pas écrit « un membre des forces de l’ordre », mais « un membre de l’ordre ». J’ai peur que ce lapsus ait un sens profond. []
  4. Je n’avais que peu d’avis sur Bernard « gazeneuve » Cazeneuve, mais j’ai été choqué de son obscénité en le voyant à la télévision annoncer qu’il lançait une enquête pour établir les conditions dans lesquelles un étudiant rennais a été éborgné par un tir de flashball, en parlant comme d’un acte d’autorité, et en même temps d’une trop généreuse faveur qu’il faisait aux manifestants, alors même que c’est le plus évident de ses devoirs dans sa position. Et comme si cela ne suffisait pas, il a profité de son discours pour sommer les organisateurs des manifestations de « condamner les casseurs » avec autant de « fermeté » qu’il a lui-même lancé la timide enquête qui n’aboutira, parions-le dès à présent, à aucune remise en question significative. []