Archives mensuelles : juin 2021

Enthoven-Le Pen-Mélenchon

S’il voulait faire causer les causeurs, c’est réussi.

Dans un fil sur Twitter, le philosophe médiatique Raphaël Enthoven s’est posé la question de ce qu’il voterait à l’élection présidentielle s’il était amené à choisir entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, deux personnalités qu’il qualifie avec une certaine légèreté de « Peste ». Peste brune pour la première, et peste rouge-brun pour le second.
Dans sa démonstration, si j’ai suivi, il explique qu’il préfère une candidate issue d’une tradition explicitement et éhontément anti-républicaine à un parti dont le chef parle très bien de République, mais s’est détourné de cet idéal dès lors qu’il a reproché au président élu de ne pas être le représentant légitime des Français ; dès lors qu’il a défilé dans une manifestation contre l’Islamophobie1 ; dès lors qu’il a haussé le ton contre un juge d’instruction qui venait perquisitionner ses locaux2.
Eh oui, à choisir entre rouge-brun (on aimerait savoir ce qui justifie le « brun » !) et brun-tout-court, en l’absence de vote blanc, le philosophe choisit le camp du brun.
J’en déduis que le problème, c’est le rouge.

Raphaël Enthoven affirme sans grandes preuves que dès son arrivée au pouvoir s’il devenait président, Jean-Luc Mélenchon changerait la constitution pour s’y instituer dictateur, « en faisant passer ça pour une république populaire ». C’est à mon avis une vraie erreur d’analyse, car quoi que l’on pense de Mélenchon, il n’est pas tout seul, et même si son parti est constitué autour de sa candidature (que dire de Macron, alors ?), cette mouvance politique ne me semble pas franchement mue par un culte du chef qui permettrait de passer d’une République à une dictature en un clin d’œil.
Au passage le philosophe avance aussi que sous un éventuel règne de Mélenchon la liberté académique serait sacrifiée au profit d’idéologies, je cite, « décoloniales » et « islamogauchistes ». Mouvances qui, se hasarde-t-il à dire, sont peut-être d’ores et déjà majoritaires à l’Université. Cette dernière précision est intéressante : si les universitaires sont déjà conquis volontairement aux idées qu’il réprouve, veut-il nous dire qu’il compte sur le Rassemblement national pour y mettre bon ordre, et décider des opinions qui sont licites dans l’enseignement supérieur ? L’épithète « Islamogauchiste » n’a pas grand sens, je suis sûr que ceux qui l’utilisent comme arme de dénigrement sont les premiers à le savoir, mais le mot « décolonial » est un peu plus concret, et souvent revendiqué. Et pourquoi non ? De nombreuses tensions en France et dans le monde entier sont les conséquences directes d’un passé colonial récent, et y réfléchir ne sera jamais un luxe : des disciplines telles que l’Histoire, l’Anthropologie ou les sciences politiques ne peuvent faire autrement que d’étudier la question (post/dé)-coloniale. Et au fait, quel serait le contraire de « décolonial » ? Comment ne pas se rappeler, dans le dilemme proposé par Enthoven, que le Front National est précisément un parti issu du contexte post-colonial, avec ses nostalgiques de l’Algérie Française, mais aussi avec son obsession de l’immigration économique, elle aussi une conséquence directe de la décolonisation ?

Sans doute que si on n’est ni étranger, ni noir, ni maghrébin, ni musulman, ni femme, ni écologiste, ni cycliste, ni militant pour la justice sociale, ni agent du service public, si on ne fait pas partie des cibles habituelles de l’extrême-droite, quoi, alors l’alternative proposée doit être presque équivalente.
Et si en plus on est bourgeois, et que l’on imagine que le but de la France Insoumise est d’installer une dictature Chaviste en France3, comme les bourgeois de 1981 pensaient que l’élection de Mitterrand serait l’occasion de voir les chars soviétiques envahir la place de la Concorde, là, oui, on comprend qu’il est une meilleure affaire de soutenir un parti qui promet l’ordre à un parti qui promet le changement. « Plutôt Hitler que le Front populaire, plutôt Hitler que Blum », disaient les industriels des années 1930. Ils ont eu Hitler. Ils ne l’ont pas tous emporté au Paradis.

Le cas Mélenchon

Enthoven dit « plutôt Trump que Chavez », mais pour moi, Mélenchon tient bien plus de Trump que de Chavez. Car son plus gros défaut c’est que, comme Donald Trump, il n’est pas franchement bon perdant.
Mélenchon avait par exemple traîné des pieds lorsqu’il s’est agi d’appeler explicitement à voter contre Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2017. Au passage, Raphaël Enthoven, qui aujourd’hui nous dit qu’il voterait Le Pen contre Mélenchon, reprochait à Mélenchon de ne pas voter Macron contre Le Pen. Oh, bien sûr, c’était de la fierté, de la part de Mélenchon : lancer un tel appel n’aurait aucun effet sur les votes eux-mêmes, mais revenait à baisser la tête en signe d’allégeance, devant un programme pourtant aux antipodes du sien. Ensuite Mélenchon a insisté, rappelant continuellement qu’il était passé à un cheveu (600 000 voix, un gros cheveu, quand même) du second tour4, affirmant qu’Emmanuel Macron l’avait emporté par ruse ou quelque chose du genre, et qu’avec le peu de suffrages qu’il avait obtenu au premier tour, et même au second, il ne représentait jamais qu’un petit pourcentage des citoyens, ce dont l’ampleur du mouvement des Gilets jaunes en est la preuve, etc.
Cette vision des choses souffre d’un problème majeur : si Jean-Luc Mélenchon, François Fillon ou Marine Le Pen l’avaient emporté d’une courte tête, leur légitimité n’aurait été ni plus forte ni moins forte que celle d’Emmanuel Macron aujourd’hui. C’est un problème terrible, d’ailleurs : le pays est vraiment divisé, nous votons plus volontiers « contre » que « pour », et j’irais jusqu’à avancer que c’est ce qui a permis l’élection de Macron : en 2017 il avait un peu moins d’ennemis que ses concurrents. Au passage, Mélenchon feint d’oublier que dans la foulée de l’élection présidentielle, les élections législatives ont nettement confirmé le choix opéré.
La seule légitimité qui vaille, la seule chose qui rend des élections possibles, c’est que tous acceptent les règles de départ. Et en les contestant après coup, Mélenchon ne rend service à personne — c’est l’unique point sur lequel je peux rejoindre Enthoven —, ni aux idées qu’il défend.

Jean-Luc Mélenchon peut être très bon orateur, très bon politique. Je me souviens d’une conférence assez longue qu’il avait donnée devant des étudiants avant les dernières élections présidentielles. Il y expliquait parfaitement son programme, avec méthode et pédagogie, de manière rationnelle — nul coup de sang, ni recours à l’émotion ou autre facilité —, en passant en revue une quantité extravagante de grands sujets, inscrits dans une perspective historique très précise. Il était bon. Et un détail m’avait marqué : il s’excusait d’être de sexe masculin, et disait que la prochaine fois, c’est à dire en 2022, il faudrait que ce soit une femme qui se présente, et pas lui. Que pour lui, c’était la dernière fois, que les choses se présentaient comme ça cette fois, mais que ça devait changer à l’avenir. C’était un proposition louable à la fois pour son féminisme, mais aussi parce que le fondateur des Insoumis acceptait que les idées de son parti soient portées par quelqu’un d’autre que lui-même. C’était bien, mais c’était faux, tout comme son projet de remettre en cause le caractère monarchique de la présidence, sans doute, car tout bien réfléchi, il ne semble toujours voir personne d’autre que lui-même qui soit plus à même de devenir président. Il ne semble pas avoir encouragé les parcours de potentiels présidentiables au sein de son parti — une candidature, ça se construit sur la durée —, et ceux qui l’ont s’en sont détournés disent qu’il prend assez mal les remises en cause en interne de sa stratégie.

Tout ça est bien dommage, mais Jean-Luc Mélenchon n’est qu’une personne, pas un groupe politique, pas un parti, pas un programme. Et quoi qu’on pense des personnes qui les incarnent5, les programmes des différents groupes politiques ne sont pas franchement interchangeables :

Dans ma boîte-aux-lettres, les tracts pour les élections régionales…

Le Front National6 promet de l’autorité et du patriotisme. Quoique ça veuille dire. Il promet des trains propres et à l’heure7, moins d’impôts, et une lutte contre l’islamisme pour protéger « notre culture » et « notre cadre de vie ». Quoi que ça veuille dire.
De son côté, le programme de la France Insoumise et des ses soutiens (Parti Communiste, Ensemble! ) est un peu plus concret : emploi, logement, culture, éducation, social… Je ne sais pas dans quelle mesure ce programme est susceptible d’être tenu, mais au moins c’est un programme, il paraît tourné vers l’intérêt public et ne manque pas d’ambition.
La comparaison me semble vite vue.

Que Raphaël Enthoven ne voie pas la différence, qu’il ramène tout à la question du tempérament des personnes, qu’il néglige non seulement les propositions de chaque camp, mais aussi leur Histoire, les propos de leurs cadres et de leurs militants, est plutôt inquiétant.

  1. Mélenchon n’était pas seul à défiler contre l’Islamophobie en novembre 2019 : l’appel avait été signé par de nombreuses personnalités du monde politique, associatif, académique, journalistique,… On peut le lire ici. []
  2. Les philosophes aiment faire parler les morts pour faire dire ceux-ci qu’ils étaient d’accord avec eux. Ici c’est Vladimir Jankélévitch, « le marcheur infatigable de la gauche », qui est appelé à la rescousse : « Mais comme dit Jankélévitch, « on ne fait jamais assez de bien, et toujours le mal une fois de trop. » Que nous importe que @JLMelenchon ait été républicain, puisqu’il ne l’est plus ? ». []
  3. À ma connaissance Mélenchon a cessé de prendre véritablement Hogo Chavez pour référence bien avant la mort de ce dernier, en 2013… Même s’il n’est pas du genre à démordre publiquement des ses opinions sur commande, il me semble que cette référence est passée depuis longtemps et qu’elle n’est jamais revendiquée par des personnalités proéminentes de la France Insoumise. []
  4. Mais Fillon a été floué, à coup de rocambolesques histoires de costume offert (et autres histoires un peu moins cousues de fil blanc) ; Hamon a été floué, saboté par son propre parti. Même s’il a eu un cinquième des voix, Mélenchon n’est arrivé que quatrième. []
  5. Et Marine Le Pen, au fait, qui est-ce ? En y réfléchissant, je vois une survivante, une femme qui est parvenue à s’imposer dans un parti masculiniste, une « fille de » qui est parvenue à en remontrer à son père. Reste que le parti dont elle a hérité porte des valeurs méprisables — repli sur soi (un soi imaginaire) et peur des autres (des autres imaginaires). Rien à sauver ici. []
  6. Le Front National a été renommé « Rassemblement national », mais c’est le même parti. []
  7. Drôle de référence, on connaît la vieille propagande qui affirme que « Au moins sous Mussolini les trains arrivaient à l’heure » — ce qui, au passage, est une réputation infondée ! []

Paris saccagé ?

Je venais de cliquer sur le très populaire hastag #saccageParis, et j’ai vu des tweets présentant des photos de poubelles débordantes ou renversées, et une vidéo d’une poubelle en feu. Comme d’habitude. Certains essaient de faire passer Paris pour Naples1, ce qui n’est pas très juste, alors je me suis fendu d’un bête tweet pour rappeler qu’il vaut mieux juger par soi-même que de croire que ce genre d’images constituent des preuves signifiantes :

C’est peu de dire que les réponses et les commentaires n’ont pas été très amènes. On m’a traité d’un peu tous les noms, on m’a accusé d’être complotiste, d’être un soutien de l’équipe municipale en place2, d’avoir une pensée trop simpliste pour un chercheur, etc.
Mais je n’ai pas eu droit qu’à ces procès d’intention et autres injures, il s’est trouvé d’autres personnes pour m’interpeller civilement en me parlant notamment des problèmes d’aménagement urbain — que je ne nie pas, du reste.
J’ai tenté de répondre un peu au coup par coup, mais passé un certain nombre de tweets à la minute, je crois que je préfère me concentrer sur l’écriture d’un rapide article qui synthétise mon point de vue.

Le hashtag #saccageParis

Ce mot-clé est régulièrement parmi les « trending topics » de Twitter. J’y vois passer beaucoup de râleries, peu d’analyse, et une accumulation d’images d’intérêt très variable, qui donnent à mon avis une fausse idée l’état de la capitale : un feu rouge renforcé au ruban adhésif, un tuyau qui traîne, des travaux en cours, une vidéo de rat, un clochard qui dort les fesses à l’air…

Voir coupés les arbres de la place de la Contrescarpe est un crève-cœur, mais il suffit de se renseigner pour vérifier que la coupe n’a pas été motivée par le plaisir de la destruction d’une maire de Paris maléfique, mais par l’état de santé de ces arbres. Que les services municipaux coupent un arbre malade n’est pas une anomalie, ça fait partie de leurs missions..
Une poubelle en feu, une autre explosée,… Ces images constituent-elles des preuves de véritables problèmes structurels ? Ne peut-on pas faire les mêmes un peu partout ?

On me dit qu’il est injuste de résumer #saccageParis à ce genre de tweets, que les contempteurs de la politique municipale actuelle ont des arguments plus sérieux : mobilier urbain charmant et encore fonctionnel remisé au profit de contrats douteux, aménagement sens dessus dessous des différents couloirs de circulation, problèmes profonds d’accès aux sanitaires, absence de vraie gestion des sans domicile fixe et des migrants… Tout ça mérite absolument débat, alors il est d’autant plus malheureux que la question soit accaparée par des riverains-en-colère qui mélangent un peu tout, et des personnes motivées par leurs propres (ou sales) projets politiques et qui comptent se faire élire en dénigrant l’équipe en place plus qu’en émettant des propositions crédibles.

La dégradation de Paris

J’ai lu souvent que Paris n’avais jamais été une ville aussi sale et aussi mal famée qu’aujourd’hui. Sur ces points, fréquentant Paris depuis un demi-siècle3, j’ai du mal à être d’accord. J’ai connu Paris comme une ville grise, aux murs crasseux, au sol tapissé de crottes de chiens4, avec des quartiers centraux lugubres hors des heures de bureaux, ou qui étaient de véritables coupe-gorges, comme les Halles. Une ville gangrenée par l’automobile, traversée de part en part par les banlieusards, la cour du Louvre transformée en fourrière municipale, des quais sordides, une odeur d’urine généralisée… Non, Paris n’a jamais été la ville du Fabuleux-destin-d’Amélie-Poulain. C’est la ville où on a identifié il y a des décennies déjà un trouble psychologique nommé Syndrome de Paris5 qui touche les Japonais qui ne parviennent pas à supporter la crasse de la ville Lumière.
À vrai dire, même le fait de se plaindre de l’évolution de Paris, de dire que la ville a perdu son âme, n’est pas une nouveauté, on peut en trouver des exemples dans des écrits ou des chansons depuis au moins deux bons siècles. Par exemple :

À Paris rien n’est pareil, c’est tellement changé que c’est même plus une ville, c’est qu’une grande poubelle.

Taxi Girl, « Paris », 1984

Quant à la pauvreté visible dans les rues, à la mendicité, elle me semble avoir effectivement progressé, et pas qu’à Paris, et peut-être faut-il s’interroger sur ses causes profondes et considérer les sans-domicile-fixe comme une question humaine et comme la conséquence d’un problème économique plutôt que comme un problème de voirie.
Enfin, il suffit de lire Louis-Sébastien Mercier ou Restif de la Bretonne, au XVIIIe siècle, pour mesurer à quel point les problèmes de sanitaires sont loin d’être un souci récent à Paris6.

Tout ceci étant dit, je n’aime pas non plus ce que devient Paris.
Je n’aime pas constater que les librairies y sont acculées à la fermeture, car même rentables, elles ne peuvent rivaliser avec les sommes que proposent Starbucks ou H&M lors d’un renouvellement de bail. Je n’aime pas voir disparaître les petits commerces variés. Je n’aime pas voir disparaître les ateliers. Je n’aime pas voir les gares se transformer en centres commerciaux7. Je n’aime pas me prendre les pieds dans les trottinettes de location abandonnées n’importe où. Je n’aime pas le remplacement des gardiens par les digicodes. Je n’aime pas la mode de l’architecture hostile anti-SDFs. En règle générale je ne suis du reste pas souvent convaincu par le mobilier urbain récent, que ce soit au niveau esthétique comme au niveau fonctionnel. Je n’aime pas voir des militaires ou des policiers patrouiller avec des armes lourdes. Je n’aime pas découvrir au moment de payer qu’une blonde pression vaut huit euros et un café, trois.

Le guide des plaisirs à Paris, 1908

Peut-on guérir Paris ?

Je pose cette question mais je ne saurais y répondre et je n’ai pas l’impression que grand monde ait de véritables propositions à faire — en dehors de réclamer le retour des fontaines Wallace et des colonnes Morris. Paris vit de nombreux drames qui ne datent pas d’hier.
Tout d’abord, la ville est petite, et sa croissance est entravée par le boulevard périphérique, mais elle reste la capitale d’un pays fortement centralisé. Les parisiens vivent les uns sur les autres8 dans des logements souvent minuscules et pourtant hors de portée financière pour des familles à petits salaires. S’ajoute à ça le fait que Paris a bien plus d’usagers que d’habitants : chaque jour des gens viennent y travailler, la traversent pour se rendre d’une banlieue à une autre, ou pour faire du tourisme.
Un autre problème de Paris est que cette ville reste bloquée dans le passé, qu’elle est un musée d’elle-même, voire un parc d’attractions, et qu’elle ne parvient pas à se construire un futur : sa référence esthétique reste les quelques villages anciennement mignons que furent la butte-aux-cailles ou la butte Montmartre, le Marais, le Quartier Latin, ou bien sûr le Paris réaménagé du baron Haussmann — autant de lieux qui ont été salement amochés par l’invention puis la généralisation de l’automobile, plus grand fléau esthétique de l’Histoire du paysage français. Mais dès que l’on veut construire quelque chose de neuf, ça fait tache. Les très grands projets architecturaux publics installés à la place d’anciennes friches industrielles ou d’entrepôts (Bibliothèque Mitterrand, Bercy, etc.) fonctionnent, mais le Paris résidentiel (non administratif, non monumental), le Paris à vivre du XXIe siècle se cherche encore, j’en ai peur.

Je ne sais pas ce qu’on peut faire pour Paris, mais je comprends les parisiens qui y restent et qui y vivent encore un peu comme des bobos de cinéma (Chacun cherche son chat, Mille millièmes, Le Grand appartement,…). Je comprends aussi tous les parisiens qui se réveillent un matin en se disant qu’il fait sûrement mieux vivre à Bordeaux, Toulouse ou Nantes, et qui y partent — et y amènent avec eux l’augmentation des loyers.

  1. J’adore Naples, ville magnifique dont j’ai un souvenir de vie douce, mais on est forcé d’y constater un véritable problème de gestion des ordures. []
  2. Sur ce point, je l’affirme : je n’ai aucune espèce de tendresse à l’égard de l’actuelle équipe municipale de la ville de Paris ni d’aucune de ses mairies d’arrondissement, et face à une crotte de chien dans la rue, je suis incapable de s’avoir s’il faut accuser le maître, le chien, Anne Hidalgo ou Jacques Chirac. []
  3. Je suis né à Paris en 1968. Je me rappelle distinctement la ville dès le milieu des années 1970. J’y ai un peu vécu une année de mon adolescence une décennie plus tard, j’y ai été étudiant, j’y ai effectué mon service national, travaillé, donc j’ai surtout connu Paris en visiteur régulier et non en résident. Ma petite sœur y vit, et mon frère y tient une librairie. []
  4. cf. l’hilarant Prêt-à-porter de Robert Altman (1994) où le chic parisien des défilés de haute couture côtoie une ville où l’on passe son temps à marcher dans la merde — ce qui s’est franchement arrangé en trente ans. []
  5. Le Syndrome de Paris est un triste homologue au Syndrome de Stendhal qui affecte les voyageurs submergés par la beauté de Florence ou de Venise. []
  6. Lire Faire caca à Paris au XVIIIe siècle… pas évident !, par Johanna Peccadille / Orion en aéroplane. []
  7. J’ai parlé de ce sujet il y a bientôt dix ans dans cet article, celui-ci, et enfin celui-ci. []
  8. La densité comparative des grandes villes européennes est très disparate : Amsterdam : 30 habitants/ha ; Bruxelles : 60 habitants/ha ; Londres : 85 habitants/ha ; Berlin : 100 habitants/ha ; Barcelone : 150 habitants/ha ; Paris : 200 habitants/ha ! []