Vote pour nous, connard, sinon tu es un salaud

Quelques heures après le résultat de l’élection de dimanche, j’avais déjà publié un billet expliquant que j’allais voter pour Emmanuel Macron au second tour, bien qu’ayant voté pour le programme de la « France insoumise » qui lui est radicalement opposé à presque tous les égards. Au passage, j’essayais de me donner du cœur pour cette corvée en me concentrant sur les points positifs : après tout, l’alternative aurait pu être de se déterminer entre Le Pen et Fillon, tous deux inquiétés par la justice pour des faits du même ordre, tous deux représentants d’une droite très très à droite, raciste, homophobe et fondant son discours sur la peur de tout. Au moins, le succès (très relatif) d’Emmanuel Macron indique un peu plus de foi dans l’avenir que celui des deux candidats qui suivent.
Trois jours ont passé, et je ne change pas d’avis : bien entendu, je vais voter pour quelqu’un dont je ne veux pas, afin d’éviter quelqu’un dont je veux encore moins. Évidemment. Et j’aurais voté Fillon aussi, comme j’ai voté Chirac il y a quinze ans, et comme je voterais Marine Le Pen si elle était au second tour contre Joffrey Baratheon, Skeletor ou Adolf Hitler : on trouve toujours pire. Je vais voter Macron, mais j’aurais aimé passer à autre chose, il y a de nombreuses tâches dans la vie que l’on accomplit par force, par devoir, sans plaisir. Comme payer ses impôts, par exemple — j’imagine que les soutiens les plus fortunés de Macron savent de quoi je parle, puisque le jeune homme a promis de réduire l’Impôt sur la fortune au seul patrimoine immobilier : le paysan de l’Île de Ré persistera à le payer, mais ceux qui placent leur fortune sous forme de bien financiers ou d’œuvres d’art en seront dispensés.

Il y a trois jours, Mélenchon était un dictateur, un bobo facho1. Et à présent, on lui demande (sans s’il vous plaît ni, soyons-en certains, de merci), de forcer ses électeurs à voter pour ceux qui les ont traités de tous les noms.

Au lieu de ça, je vois fleurir sur les réseaux sociaux et à coup de tribunes et d’éditoriaux d’innombrables leçons de morale insultantes, assorties de menaces diverses. Elles émanent souvent de gens qui non seulement n’ont pas voté pour le programme de Jean-Luc Mélenchon, mais se sont montrées incroyablement insultantes envers ses électeurs pendant toute la campagne électorale : nous avons été des néo-staliniens, des poutinistes, des amis de Bachar-el-Assad, des complices du gazage des populations (je ne parle pas des méthodes de Bernard « Bernie le chimique » Cazeneuve, bien entendu), des ennemis de la démocratie et de la liberté d’expression régnant par la terreur2, des destructeurs de l’Union européenne, des naïfs, des bobos, des enragés et même, au cours de la dernière semaine, des antisémites3 — accusation qui n’est étayée par aucun élément, mais qui fait mouche dès lors qu’elle est proférée, ça avait déjà fonctionné en 20124.
Après avoir été insultés à longueur de campagne électorale, les « insoumis » doivent désormais se soumettre à ceux-là mêmes qui les ont traités de tout les noms, et qui continuent ! Raphaël Enthoven, qui étudie « avec philosophie » les sujets d’actualité sur Europe 1, concluait une chronique sur le thème par cette affirmation : « qui se ressemble s’abstient ». Si l’on ne vote pas Macron, ce sera la preuve que les électeurs de Mélenchon, qu’il juge « très agressifs », et ceux de Le Pen ne diffèrent en rien5. Qu’est-ce que ce serait si Raphael Enthoven étudiait les sujets d’actualité sans philosophie !

Il paraît que nous ne sommes pas suffisamment sidérés. En 2002 les Français étaient dans un état de sidération en voyant apparaître l’affreux Le Pen père comme concurrent de Jacques Chirac au second tour, mais en 2017, rien, les gens semblent trouver ça normal.
Je suis, à mon tour, étonné de cet étonnement face au manque de sidération : Florian Philippot hante les studios de radio et sur des plateaux de télévision et semble y vivre plus de temps que chez lui, les propos de Marine Le Pen sont diffusées avec complaisance (c’est à dire sur son terrain, sans jamais évoquer son incompétence économique, écologique, culturelle) par les médias, sont diffusés de manière irresponsable par les partis « normaux », qui reprennent sa rhétorique et semblent valider sa vision de la société française. Enfin, cela fait des années que l’on nous annonce que Marine Le Pen sera présente au second tour de l’élection présidentielle, et lors de la dernière élection, c’est plutôt son absence qui avait étonné tout le monde.
Plutôt que de dire aux mélenchonistes qu’ils sont, pour le salut de la démocratie, forcés de voter, obligés de voter pour quelqu’un dont le programme les révolte, et de faire la leçon à ceux qui hésitent, il serait peut-être bien de parler aux électeurs du Front National, non ? De comprendre pourquoi ce parti recueille désormais la voix d’un français sur trois, de comprendre pourquoi les habitants certains territoires se sentent malheureux ou menacés au point de rechercher un parti qui affirme pouvoir tout régler en se débarrassant de certaines personnes. Et ce n’est pas aux électeurs de Mélenchon qu’il faut le demander, mais à ceux qui maltraitent les campagnes, à ceux qui utilisent l’Union européenne comme excuse pour détruire les services publics, à ceux qui diffusent l’idée que le monde est une menace pour la France — comme si elle n’en faisait pas partie —, enfin à tout le monde sauf à ceux qui proposent autre chose, ou lorsqu’il y a de vagues convergences (la sortie de l’OTAN ou l’âge de la retraite) le font pour d’autres raisons, et ne sont animés ni par la xénophobie ni par des raisonnements simplistes. Le docteur Victor Frankenstein, dans le roman de Mary Shelley, avait eu la décence de se sentir responsable de sa créature, plutôt que de blâmer les victimes de sa brutalité.

Alors oui, je voterai Macron, et même si je comprends bien que ceux qui tentent de pousser les électeurs de Mélenchon à en faire autant sont avant tout animés par la peur du Front National (très justifiée), je pense que ces derniers auraient tort de ne pas respecter les états d’âme de ceux qui ne peuvent pas se résoudre à choisir et qui envisagent le vote blanc. Laissez-leur donc quelques jours pour digérer. Leur problème n’est pas qu’ils soient complices d’un parti anti-démocratique, anti-républicain (mais ayant pignon sur rue), c’est juste qu’ils veulent croire que l’on peut voter « pour » des projets auxquels on souscrit et non « contre » ceux qui nous révoltent6. Que, en gros, ils ont encore un peu de foi en la politique.

  1. Un « bobo » est une personne dont le milieu social se situe entre « intellectuel précaire » et « grand bourgeois », qui porte un intérêt à la culture, à l’écologie, et aux problème sociaux. Pour on ne sait quelle raison (la sonorité ridicule du mot ?) être « bobo » est censé être mal. []
  2. Selon une tribune à succès de Joann Sfar : «Même s’ils ne le diront jamais publiquement, je sais que la plupart des dessinateurs politiques y réfléchissent à deux fois avant de dire un seul mot sur Mélenchon». La preuve, il n’y a qu’à demander aux dessinateurs, ils nieront, ça sera la preuve qu’ils n’osent pas l’admettre. []
  3. Lire par exemple cet article de François Heilbronn : Mélenchon, les juifs et le «peuple supérieur». []
  4. Cela a été jugé : en 2015, Nathalie Kosciusko-Morizet et Alain Juppé ont été condamnés pour avoir affirmé trois ans plus tôt que Jean-Luc Mélenchon était coupable « d’accointances antisémites ». []
  5. Raphael Enthoven : Le FN et les mélenchonistes abstentionnistes : qui se ressemble s’abstient (25 avril). []
  6. Pour cette raison, j’ai un peu de mal à comprendre ceux qui disent : « de toute façon elle va passer, alors maintenant ou dans cinq ans… » comme ceux qui disent « avec l’extrême-droite, tout va s’écrouler et il y a aura enfin la place pour une vraie révolte populaire ». Cependant je ne connais personne qui dise ça, en dehors de quelques « identitaires » qui se font passer pour des mélenchonistes sur Twitter. []

75 réflexions sur « Vote pour nous, connard, sinon tu es un salaud »

  1. Foucauld Pérotin

    « d ’innombrables leçons de morale insultantes, assorties de menaces diverses ». Ce n’est pas ce que j’ai vu le plus. Moi-même personnellement, en revanche, j’ai dû finir par vraiment insulter deux ou trois fois des gens de la FI en réponse à trop de conneries assénées…

    Naturellement, chacun fait « comme il veut », ça c’est la règle. Mais cette période est « dangereuse » : avec les lois sécuritaires, renseignement, etc., – elle ont été multipliées ces dernières années – la perspective d’une MLP à l’Élysée, même sans majorité à l’Assemblée, ce n’est pas rien.

    On a vu deux choses, du côté de la FI :
    – JLM ne donne aucune consigne de vote, seul dans ce cas (le PC et Ensemble ont appelé à voter Macron). Il a maintenant confirmé qu’il ne donnera pas de consigne (sauf celle-ci : ne pas voter MLP).
    – La campagne militante, active, publique des supporters FI pour l’abstention avec le tag #SansMoiLe7Mai. C’est très différent d’un choix individuel, intime. On baigne dans l’ivresse de l’appel à cette abstention.

    Tout cela se fait sur fond de l’idée idée que « MLP ne peut pas passer » alors que personne n’en sait rien. Jamais lu encore le moindre supporter FI s’intéresser au « différentiel de mobilisation des électorats ». Ça fait des années qu’on répète aux gens de se méfier des sondages, qu’ils sont trompeurs, qu’ils se plantent régulièrement. Rien n’y fait : même pas peur ! L’intox des sondages marche encore bien.

    Il y a comme un vertige dans cette exaltation, désormais abstentionniste. C’est dangereux, et c’est douloureux pour moi. Le choix de Mélenchon de ne pas appeler à voter résolument contre MLP, je le prévoyais, et pourtant je ne m’y fais pas. Sachant le prestige dont il jouit auprès de ses supporters, notamment les plus jeunes, de l’influence qu’il peut avoir sur eux, c’est une lourde responsabilité. C’est un choix déplorable.

    Ce que j’en pense, moi ? JLM est une crapule. Il est obsédé par sa haine viscérale de la social-démocratie (« l’infecte social-démocratie »). C’est encore plus vrai avec un adversaire libéral et sonnant assez creux comme Macron. C’est comme ça que le sens. Si MLP passe, il y aura un responsable qui se nomme Jean-Luc Mélenchon. Je le tiendrai pour comptable des effets catastrophiques que ça aura sur la vie des mes compatriotes.

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    1. Colin

      « Si MLP passe, il y aura un responsable qui se nomme Jean-Luc Mélenchon »
      Excuse moi d’être dubitatif, je vois un certain nombres de responsables avant JLM si MLP passe :
      – Les électeurs de MLP, eux-mêmes en partie jetés dans les bras du FN par :
      – Le brainwashing médiatique des idées puantes de MLP depuis des années (Le point, Valeurs actuelles, BFMTV, et tant d’autres)
      – La précarisation de la société dans une logique de maximisation des profits (oui, les gens se replient dans l’entre-soi quand ils ont peur pour leur avenir)

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      1. Foucauld Pérotin

        « un certain nombres de responsables :
        – Les électeurs de MLP
        – Le point, Valeurs actuelles, BFMTV
        – La précarisation de la société »

        Ceux-là, on les connaît (bien). Tout ça on le sait (bien). Mais, à l’instant t, si on bascule et qu’à la fin MLP atteint 50,x%, après une campagne active pour l’abstention de beaucoup à la FI, sans que JLM bouge le petit doigt (il a confirmé qu’il ne le ferait pas), alors oui, il sera responsable.

        Je n’en veux pas à chacun qui va s’abstenir. Je n’en veux même pas à ceux qui jugent utile de le crier sur les toits et qui militent pour l’abstention (je désapprouve avec vigueur, je trouve ça stupide et dangereux, mais je ne juge pas individuellement chaque militant exalté). Mais venant de JLM, qui n’est pas né de la dernière pluie, qui sait parfaitement la portée de ses prises de postions auprès de ses supporters (elle est plus importante que pour tout autre responsable politique, du fait même de la couleur qu’il a donné à sa campagne, ça aussi il le sait parfaitement) c’est impardonnable.

        Cette campagne pour l’abstention, dans le contexte d’une absence d’appel par JLM à voter Macron est d’autant plus funeste qu’il y aura AUSSi des électeurs de JLM qui vont se reporter vers un vote MLP, dans une proportion qui est loin d’être négligeable, ce n’est un secret pour personne. Le timide « ne votez pas pour MLP », encourageant en pratique l’abstention (même pas le vote blanc – le questionnaire FI ne distingue pas les blancs des nuls) est une manière de se défausser indigne.

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        1. Romain

          Un peu de sang-froid svp.
          JLM sortira forcément de sa réserve si EM plante les 10 prochains jours au point que la menace MLP devienne réelle (ce qui ne me parait pas impossible effectivement).
          La chose la plus importante pour FI, c’est que « MLP NE DOIT PAS GAGNER ».
          Donc s’il y a risque, FI ira voter EM comme tout le monde.

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        2. Colin

          Tu parles d’un défaussement, mais la consultation des militants FI en cas d’absence au deuxième tour n’est pas une surprise, c’était une promesse depuis le début de la campagne. Ça n’aurait marqué personne en cas de deuxième tour Macron/Fillon. Et ça aurait crispé du monde de revenir dessus, surtout venant du candidat qui proposait une 6ème république plus participative…

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        3. Zlotzky

          Qu’est-ce que vous savez de la proportion des électeurs de FI qui vont se reporter sur MLP ? Il y en aura fatalement une partie dans chaque électorat des candidats du 1er tour, à commencer par celui de Fillon. Par ailleurs, même si la consigne de JLM (qui ne fait que respecter la plate-forme de FI) est de se limiter à dire « pas une voix pour MLP », cela n’empêchera pas une partie de l’électorat de FI de voter Macron, tel l’auteur de l’article.

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          1. Colin

            Bah ce serait assez surprenant que 0% de l’électorat FI ne vote pour MLP au second tour, ne serait-ce que pour la simple raison que FI est peut-être le seul mouvement à avoir PRIS DES VOIX au FN au premier tour.

          2. Jean-no Auteur de l’article

            @Colin : il y aura un petit pourcentage, oui. Mais je pense que la plupart des électeurs « France insoumise » (dont beaucoup hésitaient avec Hamon et ont fait le choix du mieux placé) détestent tout ce que représente le Front National.

        4. muntzer

          S’il y a un seul responsable c’est bien Hamon ! Préférant le remboursement des frais de campagne du PS à une qualification de la gauche, Hamon et ces imbéciles qui ont voté pour lui sont des alliés objectifs du FN.

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          1. Jean-no Auteur de l’article

            @muntzer : on ne peut pas reprocher à un candidat de croire en ses chances !

          2. Sofy

            Ah ben là, si l’idée c’est d’illustrer l’article, c’est parfait !
            Traiter d’imbécile et surtout d' »alliés objectifs du FN » des gens qui ont a priori les convictions les plus proches des siennes dans tout ce merdier, ça va bien aider à se regrouper pour lutter pour la suite c’est sûr 🙁
            Je l’ai déjà dit dans un précédent commentaire mais le respect, si on veut que ça marche, c’est mieux dans les 2 sens 😉

          3. Archee

            très drôle le reproche sur hamon qui démocratiquement à suivi les décisions d’une primaire et qui à souhaité suivre le processus j’usqua bout
            La faute est commune au 2 candidats restant sur leur position sans voir la chance historique
            Mais à voir le débat actuel je pense que l’alliance ne fonctionnera jamais , la réconciliation ne marchera pas un bon vieux clash avec des gens qui se déchire
            c’est la bonne vision de cette gauche idéaliste

    2. Le pourfendeur du kapitalisme

      Un peu facile de trouver un bouquemissaire lorsque c’est votre propre champion ( et ce qu’il représente) qui est la cause majeure de la montée de l’extrême droite. Va falloir commencer par se remettre en question un peu pour se plaindre. C’est dans l’exaltation du néolibéralisme, du capitalisme, et la négation de la misère ainsi que le mépris social ou se trouve une bonne partie de la cause de la haine. Sûrement pas dans la position de celui qui refuse (que ce soit jlm ou quelconque individu) de voter en faveur du capitalisme. Le problème majeur de votre argumentation est donc de faire passer la conséquence pour la cause, subtile manœuvre du sophiste, hehe mais non Gorgias tu ne nous auras pas!

      Perso face à l’extraordinaire capacité du mode de production actuel et du régime représentatif a surmonter la contradiction, une seule solution, l’altérité totale, donc l’abstention, le boycott et autres armes.

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    3. FERNANDEZ ALFRED

      « JLM est une crapule. Il est obsédé par sa haine viscérale de la social-démocratie (« l’infecte social-démocratie »). Après une affirmation aussi définitive aucun argument contraire ne pourra le modifier. Par conséquent ce qui suit n’a pas cette ambition. Il est cependant difficile de laisser une telle assertion sans réponse ( mais pour d’autres s’ils le veulent bien ). Voici : c’est un trait commun à tous ceux et en particulier à droite de psychologiser les choix des hommes ou des femmes politiques afin de mieux évacuer la politique. Est-ce déraisonnable de penser que le choix de JLM est une démarche radicalement politique ? Le bilan du PS ne parle-t-il pas pour lui ? Par ailleurs nombreux dont je suis ont voté pour la FI non pas parce que c’était JLM mais parce que JLM disait ce que nous attendions. Il va de soi que pour bcp d’entre nous si JLM appelait à voter Macron nous serions déçus et nous n’appliquerions pas la consigne. Non parce que nous sommes déçus d’être passés non loin d’une alternative qui nous convenait mais parce qu’il impossible de donner sa voix à quelqu’un qui va aggraver l’oeuvre qu’il a largement engagé dans le précédent gouvernement. Il est impossible de négocier le poids de ses chaînes. Quant à la responsabilité de ceux qui ont favoriser les scores du FN il serait plus juste de regarder du côté des médias qui ont banalisé leurs idées pourries et du côté de ces partis PS inclus qui ont mené, qui mènent et qui mèneront toujours plus les politiques de régressions sociales et d’injustice. Bien évidemment cette remarque si elle explique le choix de ces citoyens qui votent FN elle ne les exonère nullement de leur grave responsabilité.

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    4. Jean-no Auteur de l’article

      @Foucauld Pérotin : tu dis que tu t’attendais à ce que Mélenchon n’appelle pas à reporter les voix sur Macron, et il le fait. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Tu ne peux pas vouloir à la fois mépriser une personne et lui demander de se soumettre à la manière d’agir que tu considères comme la seule admissible ! C’est un peu de ça que parle l’article (mais note que je dirais autant de mal des abstentionnistes qui font la leçon aux votants, qui existent paraît-il quoique je n’en aie pas croisé pour l’instant).

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      1. Elias

        « je dirais autant de mal des abstentionnistes qui font la leçon aux votants, qui existent paraît-il quoique je n’en aie pas croisé pour l’instant »
        Ce qu’on croise souvent ce ne sont pas tant des abstentionnistes qui font la leçon aux autres que des abstentionnistes qui se croient supérieurs parce que « pas dupes du système », « ne légitimant pas le vainqueur » etc. et qui prennent les votants pour des moutons ou des pigeons. Ceux-là, d’accord pour ne pas leur faire la morale, mais on peut bien leur renvoyer leur mépris à la figure.

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      2. Foucauld Pérotin

        Ben, disons que j’aurais bien aimé être « déçu en bien ». Et puis, une fois qu’on a vu la proportion que prenait la campagne active d’appel à l’abstention (avec son fameux tag, donc un truc revendiqué et militant, ce qui n’est pas la même chose qu’un choix intime, fait de doutes, dans un sens ou dans l’autre) il aurait pu se raviser, dire « ouh lala, ça sent mauvais, déconnez pas les jeunes ! » Non, non : il en a rajouté une couche. Ainsi, malgré tout le mal que je pensais déjà de JLM, mon hostilité a singulièrement épaissi. D’ailleurs, ce n’est pas du mépris que j’ai pour JLM : il n’est pas con, je n’en doute pas. C’est un désaccord politique de fond, qui ne date pas d’hier, mais effectivement c’est désormais un peu plus.

        Encore une fois : je suis en désaccord sur pas mal de choses avec les militants d’Ensemble ou du PC, et ça ne m’empêche pas des les estimer. Je suis encore un peu plus en désaccord avec les militants NPA, et je les estime aussi. Il y a un cas Méluche. Il s’agit du bien commun et de l’avenir de la gauche, ce n’est pas rien. Et bien, j’aurais préféré que ça soit un autre que lui dans lequel un paquet de monde a mis ses espérances. Idem pour ses camarades du PG.

        Le truc minoritaire, ça doit être une habitude chez moi. C’est en votant Huguette Bouchardeau que j’étais le plus en accord avec mes idées (1,11 %) – Jamais voté Mitterand au 1er tour ; ça va pas la tête ? – Je n’aime pas les emballements quand je crois que ce sont des aveuglements, quand je pense que les espoirs d’un jour, les « yaka » enthousiastes préparent les matins blêmes d’échecs sinistres, dont les plus modestes, une fois de plus, paieraient les pots cassés. Qu’est-ce qui me permet de dire ça ? Ben, je réfléchis, je lis, je me fais une opinion, comme tout le monde quoi – avec une petite prime pour avoir milité deux ans dans un petit parti, et donc pris un peu plus de temps pour travailler sur les enjeux politiques, économiques et sociaux.

        Militer dans un parti, ça ne m’est pas tombé comme ça d’un coup. Jusqu’à 50 piges je m’en passais très bien. Bon, en 2011, je me suis dit : c’est pas possible que ça soit Hollande qui gagne la primaire. Ce type est nul et il sera toujours aussi nul. Il faut que ça soit Aubry. J’ai pas mal d’ami·e·s plus à gauche que moi. Je leur ai dit : faites pas chier ! aller voter à cette putain de primaire, pour que ça soit Aubry et pas Hollande. La plupart m’ont répondu. « On s’en fout de la primaire du PS ; c’est pas notre problème ! D’ailleurs le programme, c’est le programme du PS, ça sera pareil. » Il y en a même des bien à gauche, qui y sont allés quand même, pour voter Hollande « le meilleur pour virer Sarko. » Pourquoi ? parce que les sondages, les produits de la bulle médiatico-sondagière disaient ça. C’est super ! on a eu 5 ans de Hollande-Valls. Bravo ! Alors, en 2014, quand Pierrot a créé avec quelques autres Nouvelle Donne, je me suis dit : « voilà un programme et des idées proches des miennes, un parti qui ressemble à ce que le PS devrait être s’il n’était pas le parti qu’il est devenu, c’est-à-dire le PS de Hollande et Valls. Ça m’emmerde un peu, les réunions souvent chiantes pendant des heures dans une salle municipale éclairée au néon, mais je me suis dit : vas-y. Et déjà, je me suis décidé parce que le fascisme qui monte, c’est un truc qu’on sentait, et que c’était une perspective qui m’inquiétait. J’ai appris pas mal de choses ; on a bien bossé. Ce n’était non plus la foule aux RV ouverts à tous qu’on organisait. (Je ne suis plus adhérent Nouvelle Donne pour différentes raisons, sans rien regretter de cet engagement.)

        Le fait qu’une mobilisation marche, qu’elle fonctionne, ce n’est la preuve de rien du tout. J’ai aimé qu’Hamon insiste sur un point : « Laissons la vérité aux philosophes. Je ne prétends pas détenir la vérité. Je propose une option, un chemin pour aller vers une société plus juste, meilleure pour tous et pour la génération de nos enfants. Je crois à la complexité des gens, à la singularité de chacun. ». Ça, ça me parle. Les gens qui pensent être les seuls à détenir la vérité, ça ne me rassure pas, ça me fait flipper.

        Le problème avec l’exaltation de la FI, c’est que tout échange de point de vue est devenu pratiquement impossible. Je suis certain à l’avance qu’entre un article de Guillaume Duval pour Alternatives économiques et un édito de Dominique Seux, un interlocuteur de la FI ne verra en gros que très peu de différence. On a tellement d’ennemis à FI ! Et ça, c’est ce qu’entretient JLM. Alors oui, on arrive à ce que des divergences politiques se transforment en franche hostilité.

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        1. Jacques C

          En somme, Foucauld Pérotin est la caricature de que ce billet dénonce. Un type qui hait Mélenchon, qui n’a surtout pas voté pour la France Insoumise, mais qui se permet de donner des leçons à ses électeurs.

          Un « détail » amusant : en 2002, ce n’est qu’au bout de 5 jours (le vendredi de la semaine suivant le premier tour) que Lionel Jospin a fini par appeler du bout des lèvres à voter contre Le Pen. Vraiment du bout des lèvres, sans être vraiment mordant ni convaincant. Et sans JAMAIS dire clairement qu’il voterait pour Chirac, sans JAMAIS prononcer le nom de Chirac.

          Alors les dogmatiques bornés qui viennent pourrir un article en donnant des leçons bien déplacées, vous pourriez d’abord balayer devant votre porte. Le modéré et « responsable » Lionel Jospin n’a été ni plus rapide, ni plus clair, ni plus déterminé que ne l’est Mélenchon. Personne ne le lui a reproché, personne ne s’en souvient (donc personne n’a trouvé ça problématique au point de s’en souvenir).

          —————

          NB : Je voterai Macron. Je redoute les conséquences sociales d’un haut score de Le Pen au deuxième tour (désinhibition des fachos, ratonnades, agressions homophobes, multiplication du sexisme, etc. : tout ce qui s’est passé aux États-Unis après la victoire de Trump). Je suis consterné par certains arguments des abstentionnistes (genre : « si Macron gagne en 2017 ça préparera la victoire de Le Pen en 2022 », ce qui signifie que pour éviter Le Pen en 2022 ils préfèrent l’avoir… dès 2017 !).

          Mais je reconnais la légitimité du choix de l’abstention, et la difficulté pour certains d’établir une différence de nature entre le danger Macron et le danger Le Pen. Je pense qu’ils se trompent lourdement, mais leur erreur est sincère et fondée sur des constats et impressions valables. Je préfère discuter tranquillement avec eux pour essayer de comprendre où nos raisonnement divergent et comment ils pourraient converger de nouveau. Et j’ai une certaine légitimité pour débattre avec eux : j’ai voté Mélenchon au premier tour, et j’avais l’intention de m’abstenir en cas de second tour Fillon/LePen.

          Quoi qu’il en soit, l’agressivité, les procès d’intention (et même les insultes) de Foucauld Pérotin à l’égard de Mélenchon et de ses électeurs sont indignes et grossiers.

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    5. Olivier Roux

      Si c’est pour finalement reprendre le rôle des « brâmeurs » dénoncés dans ce billet, je ne comprends l’intérêt de votre intervention. Gardez vos discours moralisateurs et votre opinion pour vous. Je les respecte, mais il ne m’intéresse pas. Sauf lorsque vous prétendez donner une leçon de civisme à des personnes dont vous ne connaissez absolument rien. Certaines personnes de mon entourage sont dans une situation que l’accession de Le Pen au pouvoir mettraient dans une détresse sans nom (Etranger maghreb ou liban en cours de naturalisation vivants dans des quartiers populaires). Malgré tout, ces camarades auraient votés Mélenchon au 1er tour s’ils avaient pu. Lorsque je discute avec eux, ils comprennent mes réticences et ne me stigmatisent pas…eux. Et pourtant, je leur trouverai une vraie légitimité pour le faire. Si je votre contre Le Pen, ce sera pour eux. Alors par pitié, fermez là. Vous nous gonflez !

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    6. Jérémy Manesse

      D’accord.
      A l’inverse, si Macron gagne avec plus de 60%, on a le droit de se moquer de vous et de votre cabale ridicule pendant cinq ans ? Et de vous tenir comptable des effets catastrophiques qu’aura la politique de Macron ?

      En 2002, Jospin a attendu cinq jours avant de s’exprimer sur le deuxième tour. Je ne me souviens pas d’autant d’hystérie.

      Prenez une tisane, quoi.

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      1. Foucauld Pérotin

        « D’accord.
        A l’inverse, si Macron gagne avec plus de 60%, on a le droit de se moquer de vous et de votre cabale ridicule pendant cinq ans ? »

        OK. Tant que tu voudras.

        « Et de vous tenir comptable des effets catastrophiques qu’aura la politique de Macron ? »

        Ah ben non. Tout de suite, tu exagères ! On ne dit pas qu’on va voter POUR Macron, mais CONTRE MLP, dont l’accès au pouvoir aurait des effets largement plus funestes.

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    7. Victor S.

      Quand on aime la vè république, ce que prétend Macron en imitant , et de façon assez grotesque, le Général, alors on doit se plier aux exigences des seconds tours qui visent à faire sortir un sauveur des urnes: rassembler au delà de son camp. Donc si Macron veut des votes de gauche, qu’il fasse des concessions à la gauche au lieu de nous insulter et de nous menacer. Sinon qu’il se rassemble à droite et qu’il nous fiche la paix. Et c’est ce que je retiens de cette élection:
      non pas le rapprochement des extrêmes, car il est ridicule de taxer de fascistes les Mélenchonnistes qui ont passé le quinquennat à protester contre l’état d’urgence, les mesures anti-immigrés de Manuel Valls, le rejet de migrants, la stigmatisation des musulmans, le refus de Hollande de tenir sa parole de donner le droit de vote aux Immigrés et de procéder à des naturalisations massives, (politique qui a largement contribué à élargir l’audience des fascistes), mais le rapprochement politique des droites socialistes et L.R. après leur rapprochement social: Hidalgo et Pécresse pourraient être copines, de même que Valls et Waulquiez, Sarkozy et Cahuzac, Juppé et Cazeneuve, Fillon et Royal…et ils le sont peut-être. Désormais, les voilà réunis au sein d’une même coalition, pour défendre la pression infâme qu’ils veulent continuer à faire peser sur les salariés pour se partager des dividendes en hausse, dans tous les cas bien supérieurs à leurs médiocres talents, et inversement proportionnels à leur utilité sociale. Ce qui me fait marrer, c’est que les principaux ennemis de ces gens sont dans leur ancien camp: l’extrême droite, principale menace pour les L.R.. et les F.I., principale menace pour un P.S. moribond gorgé de traîtres impunis …ce qui est assez logique finalement.

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    8. LE ROUX

      Bonsoir,

      les responsable de MLP au second tour sont ces donneurs de leçons du 23 avril, VOTEZ MACRON…….
      Les vierges effarouchées de MLP au second tour, chapeau bas vous viviez ou ces 15 dernières années…….

      je me souviens de manifs contre les lois sécuritaires en 2007 sous Sarkozy, on était pas nombreux
      encore moins contre l’état d’urgence de Hollande

      Alors les derniers remparts de dernières minutes, c’est trop tard et votre émoi du 23 avril est quelque peu enfantin
      Et votre tout va bien jusqu’à que ça m’atteins en dit long sur vos convictions

      Alain

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    9. Dumotier

      Ras le bol et fini de voter contre ou perdant!
      Après avoir milité pour le vote blanc s’il n’y avait pas un accord Hamon-Mélenchon-poutou, seul chance d’etre au second tour, j’ai fini par voter Melenchon, car parait-il, il avait une petite chance.
      Et là, patatrac,le principe de réalité, j’ai encore voté perdant.
      pour le second tour, c’est décidé, je m’abstiens, d’autant plus que le restant me fait penser à un radis creux.

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    10. Daniel

      Bonjour

      En réponse aux donneurs de leçons…
      Quitte à stigmatiser un comportement électoral ne serait-il pas préférable de s’en prendre à ceux qui bien que se revendiquant à gauche, n’ont pas fait le seul choix utile et raisonnable d’un vote Mélenchon à qui il manquait moins de 2 % pour évincer Le front national du second tour ?

      Comme j’espère l’avoir démontré par la précédente question, la responsabilité des situations actuelles et futures ne repose pas sur les seules épaules de ceux qui se refuseraient de voter Macron, il est simpliste de proposer comme seul bouc émissaire les abstentionnistes alors que la responsabilité est collective .
      Il faut comprendre et respecter ceux qui refusent d’être manipulés et forcés de faire un choix entre Frankenstein et sa créature, entre le programme qui nourrit la bête et la bête elle-même.

      Je ne sais pas si je voterai le puant Macron ou m’abtiendrai mais ce qui me parait primordial est la nécessité de ne pas donner de majorité parlementaire à celui ou celle qui sera élu(e) et dont je souhaite qu’il / qu’elle le soit le plus mal possible.

      La seule perspective d’espoir et de raison réside dans le fait que l’intérêt général et l’humain redeviennent la préoccupation du pouvoir politique.
      De ce point de vue, les programmes des 2 candidats sont déconnants, suicidaires :
      Privilégier soit l’avidité (rêver de devenir milliardaire) et les gagnants de la mondialisation soit le repli national ne peut que diviser, générer violence et désespoir.
      Il importe peu de savoir si l’on veut couler à pic ou gentiment glisser dans les profondeurs.
      Qui ne sait qu’un Macron avec les pleins pouvoir renforcera les chances de Lepen pour la présidence de 2022 ?

      Actuellement seul le programme des insoumis porte l’espoir d’un monde viable et équitable de manière crédible.
      Il est donc quasiment vital qu’il soit représenté au mieux lors des législatives.

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  2. Un partageux

    à Foucauld Pérotin,

    Contrairement à bien des insoumis qui le feront de mauvais gré et de fort mauvaise humeur, ce que l’on semble leur reprocher le plus, je n’irai pas voter le 7 mai. Comme je n’ai pas voté en 2002, ne trouvant pas de candidat à mon goût tant aux présidentielles qu’aux législatives. Est-ce encore une démocratie que de s’entendre intimer l’ordre : tu DOIS voter et c’est CE bulletin que tu dois mettre dans l’urne ?

    Mais ce qui me gêne bien plus est le silence sur les raisons qui ont donné quelques 8 millions de voix à MLP. Tapis rouge déroulé par les media, reprise de ses idées tant par la droite dite républicaine que par Valls (les Roms qui ont des modes de vie trop différents…) et de nombreux socialistes d’appareil, police pourchassant les gens de couleur, etc. Et cela pendant que l’on assiste à l’effondrement économique des pauvres et des modestes, que l’on assiste à des manifestations permanentes d’un mépris toujours plus arrogant pour le monde des ouvriers et employés (les sans-dents…)

    Plutôt que de regarder la plante vénéneuse, que ne s’attarde-t-on sur le terreau qui la fait pousser ? C’est ce qu’ont fait les insoumis depuis des mois. C’est ce qu’a fait JL Mélenchon avec qui j’ai pourtant quelques solides désaccords. Sans notre travail de terrain, la haine serait peut-être à 30% aujourd’hui. Dans ma ville nous avons beaucoup labouré deux quartiers de relégation depuis deux ans. MLP y passe de 40% (lors des élections intermédiaires) à « seulement » 20% et j’ai la faiblesse de penser que nous y sommes pour quelque chose.

    Que vous ayez un solide désaccord avec JLM au sujet du second tour est une chose, mais restez pondéré et ne le traitez pas de crapule. JLM vient historiquement d’une gauche qui a vomi l’autogestion. Pour ma part je lui tire mon chapeau, même s’il a encore des progrès à faire, de toujours mieux prendre en compte les aspirations et initiatives de militants qui n’étaient pas du tout les siennes. Des jeunes ont piraté l’intégralité du programme « L’Avenir en commun » pour le mettre en libre accès sur la toile. Non seulement JLM, bonhomme, a laissé faire mais il a si souvent donné le lien avec le site créé que d’aucuns ont pensé qu’il s’agissait d’une initiative de son équipe de campagne.

    JLM semble avoir enfin compris qu’il était un chef d’orchestre s’efforçant d’organiser des musiciens au fait de leur boulot mais qu’il n’était pas à la fois le premier violon, les tuttistes, le piano, les timbales, le compositeur et le technicien éclairagiste… JLM a compris qu’il devait fédérer des gens de cultures différentes et que l’attitude au second tour relevait bien du penchant individuel de chacun. Du reste, dans le secret de l’isoloir, chacun fait bien à sa guise…

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  3. Sofy

    Je suis complètement d’accord avec les points majeurs de l’article c’est-à-dire :
    1) ce n’est sûrement pas en insultant les gens qu’on peut les rallier ou les fédérer (Bor*el de me*de ! serais-je tentée d’ajouter )
    2) les gens qui s’étonnent du manque de sidération me scient. Je mets à part les plus jeunes chez qui j’ai aussi entendu ce reproche mais que je pardonne volontiers parce qu’ils n’ont pas expérimenté 2002… Les autres en revanche, en particulier tous ceux qui travaillent de plus ou moins près dans les grands médias, soit ils sont dans le déni soit ils sont de très mauvaise foi parce que c’est quand même là que les idées de l’extrême droite ont été banalisées à outrance, c’est là qu’on déroule des tapis rouges à des Zemmour ou Philippot sans contradicteur en face ou ne serait-ce que de la vérification factuelle, qu ‘on qualifie le FN de 1er parti de France, même si l’appleation est très contestable…. etc
    Alors jouer ensuite les effarouchés quand le FN arrive au 2e tour, c’est simplement magique en effet !
    Et maintenant histoire de jouer un peu la mouche du coche, ce serait chouette si M. Corbière lisait la conclusion de votre article… au lieu de cracher sur Hamon et tous ceux qui ont voté pour son projet, PAR CONVICTION sincère et profonde, en voulant les rendre responsables du FN au 2e tour… Parce qu’il me semble que le respect ça marche mieux quand c’est mutuel non ? 😉

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  4. Gédécé

    je vois qu’il y a là des commentaires qui illustrent parfaitement ce que tu dénonces…. et je souris. Les plus extrémistes ne sont pas toujours ceux que l’on désigne ainsi. Nous vivons des temps troublés, une parole hystérisée. Si l’on m’avait dit il y a ne serait-ce que quinze jours que je me ferais agresser, pour seule exemple cocasse, par un communiste qui soutient le vote Macron en me sommant de choisir entre la peste et le choléra, et en me disant que, devant mon non-choix résolu, j’étais du côté du FN, moi, un militant antifa… Ce monde devient totalement fou. Et je suis ahuri de constater à quel point des gens qui ne s’en souciaient guère il y a encore quelques mois sont soudains de si admirables défenseurs de la démocratie en danger. Des gens que je n’ai jamais vus dans les manifs contre le FN depuis ces dizaines d’années. Il y a des oppositions à l’extrême droite de posture, par pur opportunisme politique, et celles qui s’incarnent dans l’action, et dans la durée. Il est illusoire de penser que faire barrage une fois tous les 5 ans dans les urnes au FN en supprime l’existence. Ces idées ont d’ailleurs dépassé la porte de ce parti. Comme par exemple lorsqu’un certain Valls nous dit publiquement son racisme envers les roms, qu’il essentialise en disant qu’ils sont dans l’incapacité de s’intégrer. Et des exemples semblables, à droite comme à gauche, j’en connais un rayon… C’est en outre se faire hypocritement l’économie de l’analyse des origines du mal. je n’ai même pas à démontrer que le FN se nourrit des ruines qu’a laissées derrière lui un capitalisme prédateur. Et le libéralisme aux dents longues de Macron serait sensé nous en prémunir ? J’en sourirais si ce n’était si grave. Enfin, pour terminer ce commentaire probablement trop long et laisser la place à d’autres, assister à cet étrange phénomène qui voit de multiples soutiens de Macron prétendre lutter contre le racisme et l’islamophobie du FN pour propager en retour un mépris social, une pauvrophobie ahurissante, voilà qui n’est ni très malin, ni très cohérent. on ne répond ni ne contre un racisme en répondant par une autre discrimination.

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  5. Benja

    Vu de Belgique… Où on est beaucoup à avoir croisé les doigts pour que le géant français déplace enfin le curseur vers la gauche… tout en ayant la tentation de se dire que « de toute façon si ça tourne mal, si la France se fascise un peu plus, c’est juste chez les voisins, pas encore chez nous, ouf ! »…
    Vu d’ici, donc, où c’est facile d’avoir un avis sans se sentir concerné. Vu d’ici, et en essayant de ravaler ma colère et ma tristesse en voyant le résultat du 1er tour. Eh bien je pense aux guerres. Bizarre, non ?
    Je me dis, j’espère qu’ils ne vont pas se laisser aveugler par la révolte et le dégoût au point de retourner leur colère contre les gens qui défendent les MFP, Fillon, Macron… juste parce taper direct sur la gueule des candidats eux-mêmes est impossible parce qu’ils sont inaccessibles.
    Vu d’ici, ce que ça fait, c’est que ça divise vachement plus que les débats de campagne. Il y a sans doute bien plus qui vous unit que ce qui vous divise, mais certains ne voient plus que ces différences et les criminalisent. Dans une copropriété, il faut apprendre à vivre avec les voisins même si c’est des ordures, on pourrait être tenté de penser pareil pour son pays. Mais n’est pas ordure qui défend un candidat ou qui répète ses conneries hallucinées ou ses mensonges criminels. Ces gens là, on les ignore le temps que la poussière retombe, puis on les juge sur leurs actes. La guerre civile se nourrit de cet engrais puant qu’est la conviction que le voisin n’est pas comme moi et que le monde serait meilleur sans lui. Et la guerre n’est jamais jamais jamais jamais jamais bonne, demandez aux Espagnols, aux Tchetchenes, aux Syriens, aux Rwandais, aux Kosovars… Je rêve d’éliminer « les fachos » à la scie circulaire, puis je me réveille et je dis bon jour à mon voisin. Ce serait certes inglorious et assez bastard de passer à l’acte, mais ce serait surtout très facho.

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  6. Camille

    Cher Jean-No,
    Est-ce que ce ne serait pas un débat parisiano-centré (ou grande-métropole-centré) ?
    Je m’explique, en gros les parisiens pro-Macron ou pro-Hamon ou pro-Fillon reprochent aux parisiens pro-Mélenchon de ne pas les aider à battre les petites gens des campagnes (qui de toute façon, sont perdus pour la cause et dont il faut absolument se protéger).
    Je le vois comme un exemple de plus de la division du pays entre grosses villes et campagnes : niveaux de salaire, niveaux de vie, coûts de la vie, cultures, emplois, etc.qui ne sont plus juste un peu différents mais complètement décorrélés au point d’être quasiment deux populations de deux pays différents ?

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    1. Jean-no Auteur de l’article

      @Camille : les cartes montrent nettement une différence entre villes et campagnes, mais aussi entre Est et Ouest. Il y a certainement des tas de raisons, mais je doute que les gens des villes se positionnent en fonction d’une peur des campagnes. Et quand je vois le racisme dont peut faire preuve un habitant d’un petit village Alsacien qui n’a jamais vu un noir ailleurs qu’à la télé, je pense que le nœud du problème est peut-être dans les informations, et la manière dont celles-ci créent un stress sur certains sujets et ce d’autant plus qu’ils échappent aux gens qui sont la cible de ces infos anxiogènes : l’horreur des cités de banlieue pleines de dealers, de voitures brûlées, de tournantes dans les caves, etc., on se sent désarmé si on vit en rase campagne. Par contre on peut relativiser la question et vérifier sa fausseté quand on vit soi-même en banlieue.

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  7. Lyckos

    Merci pour ce billet. Je cherchais un moyen d’exprimer mon ressenti et je ne trouvais ni les mots moi-même, ni un auteur qui résume aussi bien ma pensée. Vous m’avez sorti de cette impasse ! Je partage totalement votre avis et pourtant, je n’ai pas voté Mélenchon au 1er tour et je voterai très certainement blanc au second. Comme quoi ici aussi, on peut partager les mêmes idées sans pour autant en calquer les positions. Et je trouve ça rassurant.

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  8. JCC

    Pourquoi je ne voterai pas au second tour
    Parce que j’estime que les salops de traitres de socio-démocrates et autre libéraux n’ont qu’a se débrouiller avec la m… qu’ils ont semé en livrant le petit peuple sans défense à la mondialisation capitaliste et en se contentant de le stigmatiser lorsqu’il ne lui reste plus que le vote fasciste pour se faire entendre.
    Réglez les problèmes des gens et il voteront pour vous …

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  9. Chabian

    Vu de Belgique, on aurait pour l’essentiel quatre listes qui se partagent les sièges à l’Assemblée nationale. (En Belgique, on a que des élections parlementaires, au niveau national). Ensuite, deux partis chercheraient à avoir plus de 50 % des sièges. On aurait sans doute une alliance En-Marche – Les-Républicains qui gouvernerait pour cinq ans sur un programme négocié APRES les élections et en fonction du rapport de force. Éventuellement avec l’appoint de quelques élus PS si nécessaire. Les élus MLP et JLM seraient dans l’opposition.
    Donc ce débat n’aurait pas de sens. C’est la technique du 2e tour à deux partis et l’un des deux pestiféré qui donne cette question schizophrénique pour désigner le président.
    Mais il n’est pas exclu que le président n’ait pas une majorité et doive s’assurer l’appoint d’un autre parti au parlement. Ce serait nouveau. Donc EM+LR ou EM+MLP/PS ? Voilà l’enjeu.

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  10. Noël

    Franchement depuis janvier dernier, j’ai vu beaucoup de mélenchonistes tenter de me convaincre de ne pas voter Hamon, dans la vie et sur internet. Ça n’arrêtait pas, je me sentais agressé. Au final je suis resté sur Hamon, qui reflétait le mieux mes convictions. Mais je comprends le sentiment d’agression permanent ressenti par tout ceux tentant de faire du prosélytisme. Mais que les mélenchonistes se rendent aussi compte que tout le monde ne pense pas comme eux et qu’ils ont aussi fait preuve de beaucoup d’acharnement et d’un fanatisme aveugle durant la campagne.

    Il faut admettre les idées de l’autre. Moi cela fait des années que je vote écolo dans l’espoir qu’ils passent les 5%, et je ne crache pas sur les Français qui se foutent de l’écologie, c’est comme ça, il faut laisser parler la démocratie, je ne vais pas boycotter le vote sous prétexte que mes idées-que-je-croyais-être-les-meilleures ne sont pas partagées par tous.

    Je voterai Macron sans soucis aucun, la France a été de toutes façons majoritairement gouvernée par des présidents de droite… Pourquoi cette année faire un tel caprice ?

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    1. Sofy

      « Caprice » n’est je pense pas le bon terme… Pour moi il s’agit plutôt d’un gigantesque ras-le-bol d’avoir l’impression d’être les idiots utiles d’un système qui instrumentalise le FN au moment des élections mais le laisse monter en alimentant son discours tout le reste du temps.
      Ca fait 15 ans qu’on est dans ce cercle vicieux… et le hold up de Macron sur ces élections ne tient qu’à cela.
      Repousser les fachos tous les 5 ans en choisissant le moins pire sans remédier au problème de fond, ça vous semble satisfaisant comme horizon démocratique ?

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    2. Gédécé

      ce mot de caprice est de trop. Supprime. Comment qualifier de caprice le rejet de toute une population d’un système qui les étouffe, à moins d’être au delà de toute contingence matérielle ? Cela relève à mon sens d’un mépris social qui m’est insupportable

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  11. EdkObE

    VoteZ (injonction !) pour la Peste, afin d’éviter le Choléra, sachant que la Peste n’immunise pas contre le Choléra. Mais qu’importe !
    A se demander même si l’un ne produit pas l’autre. Je n’ai pas la réponse, car il n’y a rien de vrai, à part les luttes effectuées que personne ne peut nier, les partisans de la Peste qui ont besoin du Choléra pour exister.et donc doivent absolument se battre contre les ennemis du Choléra.
    A les entendre depuis dimanche 20 h partout tout le temps, tous à nous dire comment il faut voter pour la Peste. Et surtout d’en rendre par avance responsable celui et celles et ceux qui ont bataillé ferme, contre le Choléra, le faisant même reculer. Pour la toute première fois depuis que le Choléra s’est installé, il a reculé. Et ce n’est pas à la Peste que nous devons ce recul.
    J’ai surtout entendu un immense « ouf » de soulagement dimanche à 20 h : ouf, « il » n’est pas au second tour ! Ce « il », mais quel ennemi est-il pour que tous poussent cet « ouf » de soulagement, alors qu’il me semble que le Choléra est pire que celui qui le fait reculer ? Serait-il à la fois l’ennemi du Choléra et de la Peste ? La réponse est….
    La Peste et ses (r)alliés, jamais ne veulent de celui et celles et ceux qui font reculer le Choléra.
    La Peste et ses (r)alliés adorent le Choléra.
    Pour rester au pouvoir, la Peste a tellement besoin du Choléra, qu’elle est prête à s’en accommoder. La Peste hisse le Choléra, la tête hors de l’eau, il en va de sa survie.
    Et la survie de la Peste passe par le maintien en vie du Choléra, donc par l’élimination des ennemis du Choléra, qui sont aussi ceux de la Peste.
    Les chiens de garde ont bien travaillé.

    Ni Macron, ni Le Pen. Ni Peste, ni Choléra. Voilà le seul choix possible, celui de refuser le «choix» imposé.
    D’enfin reprendre sa liberté.

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    1. Tao

      Ni peste, ni choléra. Nan mais sérieux, t’y crois vraiment ?!
      Moi aussi je voulais que JLM gagne, mais bon ma/sa défaite ne me semble pas une raison suffisante pour laisser gagner le pire. Pour ma part je ne considère pas le capitalisme comme un système malfaisant en soit, seulement ses excès le sont. Contrairement à la xénophobie qui doit simplement être rejetée en bloc. Je distingue donc un mal pire que l’autre.
      Je crois que le racisme a une chance inédite de régner en France, et pas seulement d’exister comme aujourd’hui. Tu refuse cet odieux chantage ?
      Oui ce chantage est d’autant plus atroce que c’est déjà le 2ème, mais le capitalisme régnant déjà sur le monde, tu pourrais vouloir éviter que la xénophobie gouverne en plus ton pays. Si c’est bien le cas, alors tu compte sans doute sur d’autres pour voter contre MLP. Ainsi ta liberté ressemble fort à un caprice d’enfant gâté, laissant les adultes assumer ta responsabilité.

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      1. EdkObE

        Je ne dis que ce que je fais : ne pas voter Le Pen. Et pas non plus pour le fils putatif des créateurs de Le Pen.
        Qu’y a t’il de difficile à comprendre ?
        Les leçons et les postures, je les laisse à celles et ceux qui vont voler au secours de la bourgeoisie qui vient de persuader des gens honnêtes qu’il y aurait un danger pour la bourgeoisie, et qu’elle aurait besoin des gens honnêtes pour la sauver.

        Désolé, mais je ne suis pas un barrage. J’ai vu ce que les « barrages » précédents ont fait : rien contre, tout pour, renforcer l’épouvantail absolu afin d’être certain d’être qualifiés en atteignant le second tour. Désolé, mais ce sera sans moi. Je n’ai pas besoin de ces grands menteurs pathologiques pour vivre.

        Si tu penses être un barrage, très bien pour toi. Barrage, mur…
        C’est ton choix et – comme « on » dit : je le respecte.

        Au cas où, des fois, je rappelle que ceux qui depuis plus de 15 ans (depuis le 21 avril 2002) devaient faire barrage et faire baisser les scores du FN en menant des politiques pour s’attaquer aux discriminations, à la précarité, à toutes les inégalités, au mépris culturel, aux exclusions sociales, au mépris de classe, à toutes les violences… tout cela, en fait, n’a fait qu’augmenter, et massivement.

        Mais je ne suis pas « inquiet », la bourgeoisie aux manettes ne risque absolument rien, quelque soit le vainqueur. Le plus risible, c’est que la bourgeoisie te fait croire que le FN serait un danger pour la bourgeoisie, faisant de toi un barrage. C’est valorisant, socialement, d’être « barrage ». Presque autant que mur.

        Celles et ceux qui trinquent aujourd’hui vont continuer à trinquer, demain, que ce soit Macron ou Le Pen.

        « On » me dit dans l’oreillette que demain, il y a le risque que la xénophobie dirige en plus ? Comment ? Mais quelle horreur ! Ah non, alors, faisons barrage à la xénophobie. Sans remonter trop loin, depuis le « bruit et les odeurs », depuis la dalle d’Argenteuil, depuis la traque des Roms et des migrants par Valls (si prompt à rejoindre Macron le si lisse, Valls qui aura là comme une forme de record), j’ai comme un sale goût dans la bouche. Sais-tu qu’il y a actuellement en France plus de mineurs à la rue qu’en Roumanie sous Caucescu ? Et donc, la xénophobie ?

        Je ne dirais rien sur la formule longuement entendu « il faut éviter le pire, donc voter moindre-mal ».

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      2. Gédécé

        réfléchir, un peu, quand on dit que le capitalisme, c’est moins pire. Le FN et Macron sont l’envers et l’endroit d’une même médaille. La destruction d’emplois, les délocalisations, la souffrance au travail, la société de sur-consommation, le culte de l’argent roi et ses conséquences sur les plus humbles, ecla est du fait d’un libéralisme carnassier, prédateur, sans limites, qui se fout des conséquences sociales de sa prédation. Ce n’est pas le fascisme qui en ce moment provoque le plus de morts. tant de burn outs, de suicides au travail. Et tu ne t’interroges donc pas ?

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        1. Tao

          Il est inutile de prêcher un converti, je suis bien conscient des ravages du libéralisme économique, je ne le défends pas. Lorsque je distingue un mal pire que l’autre, ce n’est pas pour minimiser l’impact dévastateur de la logique libérale, mais pour éviter d’y ajouter un autre mal. Et je suis sérieusement inquiet pour la suite de cette élection, il ne reste que les électeurs de JLM et FF pour faire la différence, or ces derniers votent pour aggraver le problème, donc je ne fais pas confiance à ces fous pour nous sortir de cette impasse. Bref il reste les électeurs de JLM qui me semblent parfois bien inconséquents…

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  12. coralie

    Aucun problème pour comprendre qu’on ait des scrupules à voter Macron, mais quand je lis que « Macron et Le Pen, c’est pareil » et qu’ après tout, on ne sait pas ce dont le FN est capable tant qu’elle n’aura pas été au pouvoir », j’ai un peu de mal. Il y a un problème culturel et éducatif grave.

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    1. Zab

      On m’a soutenu hier que la France et la Syrie c’était pareil.
      Curieux, je me demande comment j’ai pu manquer les geôles où les opposants sont envoyés, et la torture de milliers de personnes en France…
      Les gens ont sérieusement décollé de la réalité, non ? Comment comparer des bavures policières (qui restent inacceptables) à des tortures et assassinats d’état ?

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  13. Elias

    Je suis d’accord qu’il est inutile voire contreproductif d’essayer de culpabiliser les électeurs de Mélenchon qui compte s’abstenir mais
    1) qu’ils ne viennent pas après coup prendre leurs airs supérieurs de ceux qui « n’ont pas légitimé le système par leur vote et blablabla », parce qu’au fond ils sont bien contents que tous ces gens qu’ils méprisent leur permettent de garder leurs petites mains pures sans avoir à en subir de conséquences.
    2) je distingue les électeurs de Mélenchon qui se sont ralliés à lui comme à un vote utile de gauche et le noyau de ses partisans (ceux qui auraient voté Mélenchon même si c’est Hamon qui avait eu une chance d’aller au 2nd tour). les premiers je les plains s’ils subissent des leçons de morales, les seconds se sont souvent conduits eux-mêmes comme des sacrés donneurs de leçon, ils ont été plus que pénibles sur les réseaux sociaux, alors leurs petits états d’âme actuels, je m’en contrefous.
    3) qu’ils s’abstiennent, s’ils le veulent, mais s’ils espèrent reconstruire quelque une gauche qui ait des chances de gagner (à 20% on ne gagne pas sans alliance) ils feraient bien d’accepter de se voir un peu avec les yeux des autres, car s’ils se croient insoumis, beaucoup les voient plutôt comme des dévots, et pas sans raisons.

    Un abject social-démocrate.

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    1. EdkObE

      Je suis d’accord qu’il ne faut pas culpabiliser celles et ceux qui ont soutenus les politiques violentes de ces 15 dernières années, donnant ainsi plus de force à Le Pen, alors que le « faire barrage » était déjà LA politique mise en place depuis 2002.
      Je comprends aussi la sale posture dans laquelle se retrouvent maintenant tous ces « barrages » qui non seulement n’ont rien barrés mais ont fait monter les niveaux, celles et ceux qui ont été plus ou moins d’accord avec les politiques libérales mises en place depuis ces 15 années, ceux-là même qui, du haut de leur « expertise », somment les insoumis de se soumettre à ceux qui ont renforcés Le Pen.

      Y compris en reniflant quelques sales odeurs en provenance directe de la boutique dont la vitrine a été un peu nettoyée, oh, à peine : traque des populations roms, des migrants, déchéance de nationalité, loi « travaille! » et la violente répression des manifestants (au passage, les plus fortes mobilisations depuis 1968 !)

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  14. Una

    Sans moi, comme ce fut sans moi en 2002 et en 2012, et même avant tout ça, je renonce à voter au 2ème tour et à participer à ce système pourri qui permet de faire élire des gens dont personne ne veut. C’est une véritable aberration.
    Je commence à me demander si les scrutins à un tour ne sont pas plus « justes », finalement, bien qu’ils portent au pouvoir des gens qui n’ont que 35% des voix. Au moins ne peuvent-ils pas asseoir leur pseudo-légitimité sur l’argument du vote majoritaire.

    C’est niet. Si Le Pen doit passer, elle passera, si ce n’est maintenant, c’est avec une quasi certitude en 2022, et ce sera pire, parce que ce sera probablement la nièce, vu qu’on nous aura habitués à être gouvernés par des jeunes bien séniles dans leur tête.

    Je suis écoeurée, dimanche dernier, j’en ai carrément chialé de constater qu’il y a officiellement 70% de votants de droite dans ce pays, ce coup-ci, c’est scientifiquement prouvé. Heureusement, il y a les 20% d’abstention au 1er tour, dont on va bientôt nous expliquer que ce sont des « fichés S », des « radicalisés », des « illettrés », des « punks à chien », des « hippies », « black bloc », etc, etc.

    Allez, je nuance : finalement, qui sait, si Le Pen n’avait pas été au second tour en 2002, Chirac n’aurait pas été réélu, mais que ce serait-il passé un an après concernant l’Irak ? Alors ça aura au moins eu ça de bon. Mais c’est pas sur un mec comme Macron qu’on pourrait compter dans une situation de même type.
    Macron = DSK version puceau. Il présente mieux que monsieur l’ex-mari d’Antigone, mais le fond est le même.

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  15. Raoul

    C’est assez cocasse d’aller voter pour quelqu’un qui a sabré le champagne le soir même où Marine Le Pen venait de se qualifier pour le second tour.

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    1. Jean-no Auteur de l’article

      @Raoul : je pense que sa raison de sabrer le champagne était plutôt qu’il était, lui aussi, au second tour, et premier placé. Qui ne fêterait pas ça ? Évidemment, de loin, on pouvait avoir l’impression qu’il vendait la peau de l’ours…

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      1. Raoul

        Bien évidemment. Mais c’est aussi une forme de lapsus. Car expliquer à tout le monde que la république et la démocratie sont en danger mortel avec une bouteille de champagne à la main est à mes yeux un chef-d’œuvre concentré de signification involontaire.

        Et, concernant l’abstention, méditons cette phrase de Karl Kraus :
        « Je préfère me dire : « Je ne l’ai pas fait mais je ne le regrette pas » plutôt que : « Je l’ai fait mais je le regrette ».

        (Afin qu’il n’y ait pas de malentendu, je précise que je n’ai jamais voté, et que je ne voterai toujours pas cette fois-ci).

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  16. Freax

    Enfin, je disais ça pour le premier commentaire hein, Jean-no n’ayant apparemment pas le même humour (dit en toute amitié bien sûr).

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  17. Tartruffe à la récré

    Ave Jean-no,

    Merci pour ce billet et nous autoriser à en partager la substantifique moelle.
    J’ai voté JLM.
    En 2002, JLM appelait à voter Chichi contre JMLP et j’avais voté blanc. En 2017, il _appelle_ à ne pas voter MLP et j’irai voter blanc si je ne change pas d’avis d’ici là. En bref, JLM n’est pas mon gourou.
    En 1974 JMLP faisait 0,75% ; ce jour d’hui son héritière _devrait_ faire dans les 25 ou 40 %. Ce qui a changé : les idées du FN sont partout, il a des députés, des sénateurs, des députés européens, des conseillers régionaux, départementaux, municipaux, des mairies… alors même qu’on nous appelle depuis des éons à faire barrage au FN parce qu’il ne serait pas républicain ! Mais s’il est illégal, qu’on l’interdise, au lieu de débattre avec lui fort civilement, de l’inviter à des cérémonies officielles… en tenant les électeurs responsables et otages.
    J’ai déja fait trop long.

    Merci et à bientôt.

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  18. Jojovic

    J’apprécie pleinement la conclusion. Entre les deux tours il y a deux semaines. Le temps de respirer, de reprendre ses esprits, de se calmer, de relativiser, et même d’accuser le coup.
    S’il vous plait, laisser nous quelques jours … ne pas parler et répondre sous le coup de la colère.

    Ensuite, quoiqu’il advienne, je ne pense pas que nous, pauvre péquins soyons responsables de quoi que ce soit.

    Plus on me forcera la main, plus je me braquerai … donc but opposé à ce qui est recherché. A moins que ce ne soit « provoqué ».

    En attendant, taisez-vous, et faites confiance en l’humain.

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  19. gerard

    Concernant les ‘convergences’ entre les programmes de MLP et JLM on peut juste relever qu’il y en a entre ceux de beaucoup de candidats; MLP et EM étaient les 2 seuls candidats à annoncer une baisse du nombre de parlementaires. Ils ont au moins en commun l’antiparlementarisme. On peut se demander ce qu’auraient dit les médias de JLM s’il avait mis cette mesure dans son programme. Non on ne peut pas vraiment se le demander 🙂

    Sur le fond, comme l’a dit Snowden, choisir le moindre mal ça ne doit pas être oublier qu’il s’agit d’un mal. On peut comprendre la position de JLM si on considère que l’unanimité autour du Président et la sacralisation de sa personne quelque soit sa médiocrité apparente est un facteur puissant de la majorité automatique qui est censée être accordée au nouvel élu. Si on veut vraiment en finir avec la 5ème République il est important de s’axer sur les législatives pour éviter une majorité stable (ou mieux lui éviter même une majorité – il vaut infiniment mieux un pays qui n’avance que sur des réformes consensuelles qu’un pays qui marche dans le sens des lubies du Grand Chef) au futur élu. Mais dire clairement qu’on veut barrer la route au pire mal n’est pas scandaleux non plus.

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    1. Jean-no Auteur de l’article

      @gerard : je n’avais pas fait gaffe au fait qu’EM et MLP avaient cette mesure très démagogique en commun. Une mesure qui, pour moi, tend à la concentration d’un pouvoir immense dans moins de mains. Je préférerais plus de parlementaires, moins payés.

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  20. Gédécé

    je préférerais quant à moi des parlementaires un peu plus représentatifs… et soucieux des intérêts populaires, qui ne votent pas des lois pour lesquelles ceux qui les ont élus ne leur ont donné aucun mandat, et qui se parjurent donc.

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  21. Enzo

    Permettez-moi un petit commentaire personnel, venant de quelqu’un qui a voté Mélenchon dimanche dernier.

    A titre personnel, je vais voter Macron. Loin de moi l’idée de critiquer ceux qui ne feront pas mon choix, ils sont nombreux autour de moi, et je comprends largement leur incapacité à choisir entre un candidat qui sera impitoyable avec les pauvres et une candidate qui sera brutale avec les immigrés. Mais je vois au moins deux raisons d’opter pour le vote Macron.

    1. La relation ombrageuse de Mélenchon avec les journalistes et éditorialistes vedettes de notre pays trouve largement sa source dans une poignée d’événements qui furent des chiures de mouches quant à leur signification politique, mais qui furent relayés jusqu’à plus soif par un appareil médiatique bien conscient du danger que représente l’hypothèse Mélenchon pour ses propres intérêts. L’exemple le plus frappant est la célèbre vidéo de Jean-Luc s’énervant après un étudiant qui l’interrogeait sur les chambres closes ; aussi anecdotique soit-il, cet événement fit l’objet de questions sans cesse répétées pendant des mois, et mobilisa la majorité du temps d’antenne de Mélenchon, alors qu’il y avait des sujets autrement plus importants à traiter.
    Parce que je considère que Jean-Luc Mélenchon a des positions plus intéressantes à entendre que son choix pour le deuxième tour du 7 mai, je trouverais dommage qu’il doive faire face pendant des mois (voire des années) à un procès en complaisance avec le fascisme que ne manquera pas de lui faire l’appareil médiatique, et qui a d’ailleurs déjà commencé. Aussi, je lui suggère de ne pas tomber dans ce piège et de ne pas leur faire ce cadeau.

    2. Conséquence immédiate du premier point, annoncer qu’il votera Macron serait, pour Mélenchon, une magnifique occasion de rappeler quelques faits bien précis :
    – que lui, Mélenchon, a milité dans les années 90 pour l’interdiction du FN ;
    – que ceux qui ne l’ont pas suivi dans ce combat sont les mêmes qui se rappellent aujourd’hui de ce qu’est vraiment le FN, à savoir un parti d’extrême-droite ;
    – que les mêmes n’hésitent pas, depuis dimanche, à qualifier de « fasciste » le parti de Mme Le Pen ;
    – que les mêmes encore, ont suivi de loin le procès que la Présidente du FN a intenté à Mélenchon au sujet de ce qualificatif de « fasciste », et ne se sont nullement rangés aux côtés de Mélenchon à l’époque (2013) ;
    – que le FN est, en effet, un parti fasciste, indépendamment de sa présence ou non au 2ème tour d’une élection présidentielle. Pour s’en convaincre, écouter les discours démagogiques de Marine ne sera d’aucune utilité, en revanche il serait intéressant de s’attarder sur les politiques mises en place par les mairies FN, Fréjus et Béziers en tête ;
    – que qualifier politiquement le FN serait peut-être utile à d’autres moments, et en particulier lorsque les dirigeants du FN sont invités sur les plateaux télé ou radio.

    Bien cordialement,

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  22. jm

    Curieux article : en gros vous expliquez pourquoi vous vous êtes senti écrasé et même insulté par cette propagande suffocante orchestrée par des milliardaires (c’est aussi mon cas) … mais vous vous appétez à voter pour leur polichinelle !
    Désolé … mais à ce stade, vous ne vous demandez pas (ne serait ce qu’une seconde) si un tel comportement ne relèverait pas un peu de la psychiatrie ?

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    1. Jean-no Auteur de l’article

      @jm : la propagande fut-elle suffocante ? Mélenchon a en tout cas prouvé qu’on pouvait faire une campagne incroyablement efficace sans être soutenu par de grands groupes financier. Mon vœu n’est pas d’élire Macron, mais de m’épargner la gorgone qui se trouve en face et dont je ne suis pas pressé d’expérimenter le programme, et pourtant, je suis un homme blanc hétérosexuel, donc pas de la catégorie qui souffrira la première. Je ne crois pas qu’un monde avec Trump, Erdogan et Poutine ait besoin d’avoir, en plus, une Le Pen.

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      1. jm

        Oui il a prouvé ça, mais ça n’empêche que cette propagande suffocante a déterminé le gagnant.

        Il y a un très bon entretien sur ASI avec Todd, qui parle de « rituel de soumission » dans ce vote pour le candidat euro-libéral (http://www.arretsurimages.net/emissions/2017-04-28/Todd-Je-prends-le-risque-Je-vais-m-abstenir-Dans-la-joie-id9819, peut être qu’elle sera gratuite).

        Sinon franchement, mettre sur le même plan Trump, Erdogan et Poutine, ce n’est pas très sérieux…

        Répondre
        1. Jean-no Auteur de l’article

          @jm : Trump, Erdögan et Poutine ont en commun de diriger de grands États et d’y avoir abaissé le niveau de conscience politique des citoyens, au profit de leur pouvoir… Après, bien sûr, chaque situation s’inscrit dans un contexte différent.

          Répondre
  23. Félix

    *CORRECTION*

    « ce parti [le FN] recueille désormais la voix d’un français sur trois »
    Faux !
    Il recueille la voix d’un ÉLECTEUR sur trois.
    ou
    Il recueille la voix d’un français sur DIX.

    La vague brune fait beaucoup moins peur tout d’un coup. On est à neuf contre un !

    Répondre
    1. Jean-no Auteur de l’article

      @Félix : je connais cette théorie, mais rien ne dit pour qui voteraient ceux qui ne votent pas, et puis peu importe, à la fin, c’est bien ceux qui votent qui imposent leurs représentants aux autres.

      Répondre
  24. Anotherdayinparadise

    « c’est juste qu’ils veulent croire que l’on peut voter « pour » des projets auxquels on souscrit et non « contre » ceux qui nous révoltent6. Que, en gros, ils ont encore un peu de foi en la politique. »

    Merci d’avoir su mettre en mots l’intention d’un acte

    Amicalement

    Répondre
  25. Ping : La martingale d’Emmanuel Macron – L'image sociale

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