Séjour du roi d’Arabie saoudite en France : la piste de l’escroquerie

La polémique n’a fait qu’enfler : le tout nouveau roi d’Arabie Saoudite, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, n’aura passé en tout et pour tout que huit jours à Vallauris (Alpes Maritimes), mais on n’oubliera pas de sitôt son passage dans la ville favorite de Jean Marais !
Le roi a tout d’abord obtenu de faire privatiser une plage, puis de faire licencier les femmes CRS chargées de surveiller sa villa, puis de faire fouetter le mari d’une de ces femmes CRS qui avait raconté l’histoire à un pigiste d’un quotidien régional gratuit,  créant des remous bien inutiles dans la si paisible mer Méditerranée.
Vexé de ne pas avoir obtenu d’interdire de baignade les plagistes de la côte d’Azur aux heures où lui-même trempait ses pieds dans l’eau, le roi a plié bagage sans prévenir hier.
Les commerçants se désolent de ce départ : « on n’a râlé qu’une semaine, pourquoi s’est-il vexé si vite, on a à peine eu le temps de se connaître ! ». On imagine leur déception : le manque à gagner, pour l’économie locale, est estimé à plusieurs dizaines de millions d’euros, au bas mot. « C’était un homme très aimable, qui parlait d’ailleurs un français parfait, sans accent et qui acceptait sans rechigner d’acheter les produits au double ou au triple du prix »1, observe un horloger qui s’inquiète des effets de ce départ : « je lui ai vendu de nombreuses montres, mais il est parti sans avoir eu le temps de payer. Je ne voulais pas lui causer d’embarras en parlant d’argent, mais il faut me comprendre, j’ai des frais ! ».
Le loyer à six chiffres de la villa de Golfe Juan n’a pas encore été payé non plus, pas plus que les frais de l’installation d’un escalator entre cette villa de rêve et la plage. Le consulat ne veut rien savoir, expliquant que « le roi se trouve au Maroc, il n’a jamais passé ses vacances en France, les journalistes qui colportent cette rumeur malveillante auront la langue coupée, car celui qui dit une chose fausse est un hypocrite et doit être puni ainsi qu’il a fauté ».

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La police s’oriente désormais sur la piste de Christophe Rocancourt. En effet, certaines photographies du roi prises récemment font apparaître une troublante ressemblance entre l’homme qui s’est présenté aux commerçants de Vallauris en tant que monarque wahhabite, et le playboy-escroc célèbre pour avoir ruiné Mickey Rourke, Jean-Claude Van Damme et Catherine Breillat. L’urgentiste Patrick Pelloux, célèbre pour avoir tiré la sonnette d’alarme lors de la canicule de 2003 tire à nouveau la sonnette d’alarme : « Ce type doit trois millions sept cent mille euros aux hôpitaux de Paris ! ». Il se garde toutefois d’expliquer le montant annoncé et n’explique pas non plus pourquoi cette somme serait due aux hôpitaux de Paris plutôt qu’à la clinique de Vallauris où, effectivement, le souverain s’était fait retirer une épine d’oursin. Le chef du service de chirurgie de cette clinique conteste d’ailleurs les révélations de Patrick Pelloux : « certes, nous avons un peu gonflé la facture, tarif touriste, quoi, mais trois millions, pas du tout, c’est du grand n’importe quoi ».
L’industriel Serge Dassault, qui passe lui-même ses vacances sur la Côte d’Azur2, est un peu inquiet mais refuse de se laisser abattre : « pendant un cocktail, le roi bidule m’a commandé vingt Rafale (…) alors hein moi je veux bien qu’il était saoul, je veux bien que c’était un imposteur, ce type, mais il faudra que la France règle l’ardoise ! Pays d’assistés ! ». Espérons que, depuis le fort de Brégançon, à quelques kilomètres de là, François Hollande aura reçu le message.

  1. Il existe en effet chez les commerçants français une tradition bien ancrée qui consiste à faire payer plus cher les étrangers. Cette coutume bon-enfant est malheureusement victime des tracasseries de l’administration, direction des fraudes et compagnie. []
  2. Victime des tracasseries de fonctionnaires zélés, Serge Dassault se trouve actuellement interdit de sortie du territoire. Il est révolté par cette situation de « deux poids deux mesures » qui le frappe, constatant, en tant que sénateur « qu’il y a en France de nombreux étrangers en situation irrégulière à qui l’on n’interdit pas de quitter le territoire, et à qui on paie même le voyage pour quitter la France ! ». []

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