J’ai du mal à garder le fil des changements (presque exclusivement négatifs) du fonctionnement commercial de la ligne qui m’emmène chaque semaine au Havre depuis quatorze ans. Je remarque une tendance discrète mais constante au verrouillage. Autrefois, un billet pouvait être utilisé pendant trois semaines et ce temps a été régulièrement raccourci. Tout semble fait pour imposer aux usagers l’emploi de billets numériques.
Il n’y a pas que les billets de train qui changent. Depuis cet été, gare Saint-Lazare, les voyageurs sont entravés dans leur circulation par un absurde dédale souterrain et aérien de portillons destinés à réguler le flux des passagers en autorisant ou non l’accès à tel quai, ou à telle zone de la gare, en fonction du titre de transport dont on dispose. Ces portillons ne servent pas à valider l’embarquement. Pour espérer être en règle, il faut en sus trouver un des (rares) automates composteurs. Ici encore, on supposera que tout est fait pour aboutir à la dématérialisation définitive des titres de transport. Je plains les touristes et autres usagers occasionnels de la gare Saint-Lazare, celle-ci est devenue une véritable usine à gaz.
Il faudra que j’y consacre un article un jour.
Je viens de découvrir une autre nouveauté qui m’avait échappé. Depuis 2020, les billets « ouverts » (ne correspondant pas à un horaire précis) que j’achète habituellement, en plus d’avoir vu leur prix augmenter légèrement, ne peuvent désormais plus être utilisés que pendant une même journée y compris lorsqu’il s’agit d’aller-retours. Autrefois, leur période de validité courait sur une semaine complète. C’est encore un peu de souplesse d’utilisation en moins.
Puisque je passe toujours deux voire trois journées d’affilée au Havre, et que j’avais pourtant continué à acheter les mêmes billets, n’ayant pas remarqué de différence, je crois bien que ça fait un mois que je fraude sans le savoir ! Les contrôleurs ne m’ont pas fait de remarque, sans doute n’ont-ils pas non plus intégré cette nouveauté.