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Le Wifi de la Gare Saint-Lazare m’annonce que je vais devoir regarder une publicité avant de m’autoriser à profiter de sa connexion. Cette connexion est mise à ma disposition par la SNCF, société dont je suis actionnaire comme tous les français, auprès de laquelle je souscris un abonnement grandes lignes annuel, un abonnement banlieue mensuel, chez qui j’ai une carte dite « Grand Voyageur », et à qui j’achète chaque année une cinquantaine d’allers-retours grande ligne.

Bref, je suis un client de la SNCF, mais non, il faut encore qu’on essaie de me rentabiliser jusqu’au bout, qu’on exploite jusqu’aux dernières miettes de mon attention : pendant que le site « cherche les prix disponibles » il me demande de patienter, et pour agrémenter mon attente, il me montre une publicité. Et ce n’est pas juste pour me distraire, car il ne me demande pas mon avis.
Ce temps d’attente n’est pas déterminé par la durée nécessaire pour interroger la base de données (on peut remarquer à d’autres moment que cette opération ne dure qu’une ou deux seconde), mais est calibré pour que j’aie le temps de lire le contenu de la publicité. Combien ça rapporte ? Sans doute une infime fraction de centime à chaque fois.

Avec la publicité qui autorise à accéder gratuitement au Wifi, ce matin, je suis tombé sur un cas plus consternant encore, mais certainement pas rare : la publicité qui empêche d’accéder à un contenu. Cette fois, la publicité est annoncée, promise, mais il ne se passe rien. J’ai éteint le wifi, je me suis reconnecté, j’ai attendu, mais rien, une page vide : tant que la publicité n’est pas passée, on m’interdit d’accéder au service, alors si pour une raison quelconque (par exemple un script codé un peu vite) la publicité ne se lance pas, je n’accède à rien ! Belle métaphore du caractère nuisible et ridicule de l’avidité.