Selon les estimations que la revue Challenges fait du plan de « Maîtrise de la masse salariale », le gouvernement compte supprimer 22 000 postes dans les hôpitaux. On comprend l’idée : tous ces pauvres qui ont le droit à la médecine, qui ne paient pas les accouchements et les péritonites, qui encombrent les salles d’attente, c’est malsain, c’est à décourager les gens de s’enrichir ! Alors faisons baisser la qualité de la médecine hospitalière, puisqu’elle est encore un peu démocratique.
Bien sûr, avec toute la fourberie politique habituelle, la question n’est pas posée en termes de postes sacrifiés, d’employés qui vont venir grossir le range des chômeurs, mais en termes d’économie de budget : près de neuf cent millions d’euros d’économie.
Évidemment, il faut bien racler sur les hôpitaux, puisque l’actuel gouvernement se vante que les emplois « au niveau du smic » ont désormais « zéro charge1 de sécurité sociale ».

Ce sera pareil dans l’enseignement supérieur bientôt, ou plutôt, c’est en cours, tous les budgets baissent. Ces pauvres qui ont le droit d’apprendre la sociologie ou la philosophie, sur les bancs des Universités, ça crée des rêveurs trop cultivés, trop savants, il faut des gens qui ont envie de sacs Vuitton, de gens qui rêvent de Paris Hilton, de Loto, pas de lecteurs de Bourdieu, de Deleuze ou de Foucault ! Et puis parfois, les études favorisent l’ascension sociale, imaginez, c’est comme si on obligeait les riches à se battre avec un bras dans le dos : à quoi ça sert d’être riche si c’est en risquant d’avoir des pauvres pour concurrents ? Alors enfonçons les pauvres. D’ailleurs ils préfèrent sûrement ça, sinon pourquoi ils seraient pauvres ? Ils n’ont qu’à être riches, s’ils sont pas contents !

D’ailleurs, comme l’a dit notre ministre de l’Économie Emmanuel Macron2, juste avant de partir skier à Bagnères-de-Bigorre, « Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord ». C’est presque dommage qu’il ne soit pas chômeur à la place des chômeurs : il saurait quoi faire, lui, au moins ! Pas comme nous autres qui n’avons même pas l’idée de chercher du travail quand nous n’en avons pas.
« il faut que les gens ont envie »
« nous autre »
Je croyais que c’était à côté qu’on ne se relisait pas 😉
Ben non, ici non plus, tu vois 😀
Merci de ta vigilance.
il faut que les gens QUI ont envie… avant de relire, lisons bien !
@anne laure : en fait je m’étais bien trompé mais j’ai corrigé depuis.