#ONPC, la puissance du vide

Naguère, le « hashtag » #ONPC m’amenait parfois à allumer le poste, pour m’indigner avec tout le monde d’une énormité proférée, par exemple, par Éric Zemmour. C’est si agréable, parfois, de détester tous ensemble celui qui a l’inconscience ou la perversité d’accepter le rôle de vilain. Ou de railler tel homme politique, tel acteur, tel chanteur.

onpc
Le titre rappelle au public que l’on est en train de ruiner sa nuit de sommeil. L’émission a quant à elle été enregistrée deux jours plus tôt, en fin d’après-midi.

Aujourd’hui, je n’allume plus. J’ai fini par comprendre, et je vois dans cette émission une application cynique des expériences de psychologie sociale sur le phénomène de l’engagement : une fois hameçonné, le spectateur ne peut plus aller se coucher, il reste jusqu’à deux heures et demi du matin, il est comme un joueur de casino qui n’arrive plus à décoller de la table de jeu non pas pour le plaisir qu’il y prend, non pas parce qu’il est « en veine », mais précisément parce que le bon numéro ne sort jamais. Moins l’émission est dense, intense, intéressante, et plus le spectateur reste, attendant qu’il se produise quelque chose, ainsi que le lui promet en permanence l’animateur.

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