À Saint-Lazare, sur le trajet qui sépare le quai de la ligne 14 et l’entrée de la Gare, une « famille syrienne » est dispersée sur plusieurs spots précis. Je mets « famille syrienne » entre guillemets, car je ne pense pas qu’il s’agisse de syriens. Ce sont des femmes qui portent le voile en répétant sans cesse quelques mots arabes (en fait deux : bismillah et Allah), accompagnées de leurs enfants, et occupant des emplacements jusqu’ici réservés à des femmes rroms et de leurs enfants, qui, hors vêtement et pancarte, pourraient être les mêmes. Et sont sans doute les mêmes : dans la misère aussi il y a des modes.
Parmi ces personnes, j’ai remarqué un trio amusant : une femme qui semble avoir la cinquantaine porte une pancarte avec écrit « famille syrienne » et répète quelques mots à haute voix. Une seconde femme, nettement plus jeune, est assise et joue à soulever et abaisser son hijab pour cacher puis dévoiler son visage et faire rire une petite fille.