Une étudiante vient me voir en catastrophe, chez moi, en m’expliquant qu’elle est égarée, qu’elle a perdu son groupe, qu’elle a manqué un rendez-vous et que depuis, elle cherche tout le monde. J’ai bien autre chose à faire et cela me dérange, mais je prends le temps de l’aider, je cherche à droite et à gauche, en haut, en bas, j’ouvre un peu toutes les pièces, sans succès. Au fil de ses explications, je comprends que son groupe ne se trouve pas du tout chez moi, et que son rendez-vous se tenait deux stations plus tôt, à Carrefour Pleyel ! Là, je l’ai un peu mauvaise, je réalise que j’ai perdu beaucoup de temps pour rien du tout, et je le lui fais remarquer d’un ton assez sec. Sur la défensive, elle monte sur ses grands chevaux, me renvoie mes reproches, m’expliquant qu’après tout, je n’avais qu’à réfléchir, tout ça est de ma faute. Je vois rouge, je lui dis que je refuse de perdre une minute de plus sur une question que je ne suis pas en mesure de régler, car je veux bien être de bonne volonté deux minutes, mais dis-donc ça va bien hein ho. « Allez, ouste, dehors ! », dis-je en la chassant. Je referme la porte, à clef, mais ma colère retombe aussitôt et je commence à admettre que je me suis emballé un peu vite. Je cours lui écrire un mail pour lui demander de m’excuser ce mouvement d’humeur qui ne me ressemble pas vraiment.
Et je me réveille.