Premier fanzine (comment j’ai inventé l’Inspecteur Gadget)

J’ai dix ans, je suis en cours moyen 2, et je décide de me lancer dans un journal avec ma sœur Caroline, mon copain Fabrice de L. et son frère Marc. Je ne connaissais pas le mot fanzine, j’avais l’ambition de devenir un magnat de la presse locale. Je suis allé chez un imprimeur qui se trouvait dans la grand’rue, pour lui demander combien coûterait de tirer cent exemplaires du le journal. Sa femme et lui ont trouvé le projet attendrissant, et ils ont photocopié les pages deux à deux en cinquante exemplaires, avant de les séparer avec un massicot géant qui a taillé dans la ramette avec la même facilité que si c’était du beurre.
J’avais un peu peur du tarif, puisqu’on n’avait pas répondu à ma question à ce sujet, mais (ouf !), c’était un cadeau.

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L’imprimeur n’avait pas bien réfléchi à la question de la reliure, et avec les autres, j’ai dû coller toutes les feuilles deux à deux avant d’agrafer les cahiers complets. Je n’ai pas retrouvé le second numéro, au tirage plus confidentiel encore, qui était imprimé à la « pierre humide », un système d’impression autographique. Il n’y a pas eu de troisième numéro.

En le relisant, je réalise que Jean Chalopin n’est pas allé chercher très loin son Inspecteur Gadget (sorti quatre ans plus tard !) : il devait avoir lu les pages consacrées à l’agent 000000,00123 dans Le Journal de Cormeilles, il n’y a pas d’autre explication crédible !

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