Ce matin, je reçois un e-mail d’un collègue qui me dit :
Bonjour, Je ne te dérange pas j'espère. j'ai urgemment besoin de ton aide. Contacte moi par mail s'il te plaît c'est vraiment délicat. François
Là, pas de doute, c’est une arnaque : si je réponds, la personne m’expliquera qu’elle se trouve bloquée à l’étranger, sans argent (même si on s’est vus au Havre hier), dans un grand embarras qui l’empêche de faire appel à qui que ce soit d’autre que moi (même si le mail est adressé à « undisclosed-recipients ». Une heure ou deux plus tard, un message avertissait tous les enseignants de l’école du piratage de la boite mail de leur collègue.
Mais la journée n’est pas terminée ! Une amie, Géraldine, me demande en contact sur Facebook. L’opération m’étonne, puisque nous le sommes déjà, mais la photo est la même, et je ne remarque pas que le nom est légèrement différent — il y a deux « i » dans son prénom. En privé, elle m’explique qu’elle n’a plus accès à son ancien compte, l’ayant mal paramétré, et qu’elle a dû en créer un nouveau.
Comme Géraldine est assez geek et que je l’imagine mal se résigner après une erreur de paramétrage, je soupçonne rapidement une arnaque.
Pendant la conversation, j’ai écrit à la véritable Géraldine, en train de faire son jogging à dix-sept mille kilomètres de Paris mais qui m’a répondu aussitôt. Déjà dix de ses amis se sont abonnés au compte fallacieux, et une autre personne a déjà alerté la victime de l’usurpation. Signalé à Facebook, le compte est apparemment détruit moins de vingt minutes plus tard.
Je me demande quel était le but exact de la démarche, de quelle manière une carte de recharge orange allait permettre de commettre un acte délictueux et lequel (l’argent a priori, mais peut-être autre chose ?).
Quelqu’un a une idée ?
Les cartes de recharge orange sont utilisées dans des « téléphones portables ». Ce sont de petits appareils de communication que l’on peut emporter partout avec soi.
La carte de recharge comporte un numéro que l’on entre dans son téléphone pour le recharger (dans le cadre d’un système « pré-payé » sans forfait : on recharge son compte en fonction des besoins).
Tu aurais acheté la carte, communiqué le numéro à l’arnaqueur, qui pouvait ainsi recharger son compte à tes frais.
Quoi, c’est tout ? Il gagnait quelques heures de communications ? Mais c’est piteux comme arnaque !
Il ne gagne pas grand-chose, mais ça ne lui coute rien. Je ne sais pas combien de recharge il récupère ainsi, peut-être qu’il les revend.
Et puis avec un préjudice si faible, il est peu probable que la victime se donne la peine de porter plainte, ou les flics d’enquêter…
@Wood : j’imaginais un truc plus tordu, la capacité à donner des coups de fil sans pouvoir être tracé,…