Le bouche à oreille

En décembre, j’ai fait passer un examen à mes première années au Havre. Un examen très détendu, pour lequel ils avaient le choix entre deux dates différentes. Et voilà qu’une m’écrit ce matin « je n’ai pas encore passé l’examen mais je ne peux pas venir aujourd’hui, qu’est-ce que je fais ? ». En creusant, elle m’apprend que d’autres étudiants « n’ont pas encore passé l’examen ».
Parfois, je dois avoir l’air trop détendu. Mais avec les premières années, c’est dangereux : ils sont encore un peu des lycéens, et donc pas encore capables de se prendre en charge. Et ça, avec moi, c’est dangereux : je suis encore un collégien, et donc pas du tout capable de prendre en charge qui que ce soit à sa place.

De manière générale, je suis toujours épaté par le bouche-à-oreille des étudiants, lesquels, au lieu de poser les questions directement aux enseignants, discutent entre eux jusqu’à ce qu’un consensus se dégage pour savoir si le prof est là, s’il y a rendu tel jour, si le sujet était bien ceci ou cela, etc. J’ai toujours l’impression d’avoir affaire à une forme d’intelligence autonome, créée par le groupe mais indépendante de celui-ci et qui finit toujours par penser que le prof a dit qu’il ne serait pas là ce jour-là et qu’on est donc dispensé de se lever.

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