Journal de François Fillon

Le 6 avril
Le réveil de Penelope sonne à 6h30, car elle veut être bien coiffée au moment de la prochaine perquisition — qui arrivera certainement puisque tant qu’aucune preuve d’emploi effectif n’aura été trouvée, il faudra que les enquêteurs cherchent, et ils vont chercher longtemps. Je n’ose lui apprendre que la vraie heure légale est 6h00, elle serait fichue de me lever une heure plus tôt. Je me vengerai, j’ai noté toutes les heures et tous les noms. Un peu plus tard, à France Inter, Vanhoenacker et Meurice me chambrent. Pourquoi je vais à ces trucs ? Je me vengerai, j’ai noté toutes les heures, tous les noms. Fin d’après-midi à Strasbourg : un gars vêtu d’un tee-shirt « Jeunes avec Fillon » s’approche de moi. Il n’a pas l’air très jeune mais je n’ai pas le temps de m’inquiéter, il me gueule un truc et me projette un paquet de farine sur la figure. Je voulais être blanchi, et voilà que je me retrouve à ressembler à Tony Montana à la fin de Scarface. Mes yeux sont protégés par mes sourcils et j’improvise une vanne : « J’espère qu’elle est française, cette farine ! ». Fair-play et chauvin à la fois, les Français aiment le fair-play et ils sont chauvins. Je suis fair-play, mais je me vengerai, j’ai noté toutes les heures et tous les noms. J’allume BFM, mais trop tard pour écouter Ruth Elkrief dire du bien de moi. Ça me fait toujours un bien fou.

Penelope a armé son réveil. Dehors, j’entends le cri d’une chouette effraie, j’ai l’impression de l’entendre dire « rends l’argent ! ».
Demain sera un autre jour.

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