Vu au Havre, ce banc dont la structure métallique contient la locution « promenade littéraire » ainsi qu’un pupitre sur lequel se trouve un texte. Je ne l’ai pas lu, j’ignore s’il parle du rapport qu’entretenaient Bernardin de Saint Pierre ou Raymond Queneau (les régionaux de l’étape) au parking qui se trouve en face1, ou s’il parle de Maupassant et de Flaubert, les écrivains emblématiques de la Haute-Normandie, il faut que j’aille y jeter un œil.
Notons qu’il n’est pas très pratique de lire un document qui se trouve à côté de soi et dont on ne peut pas changer l’angle d’orientation.
Les moines avaient des théories sur l’inconfort de la posture du corps et la concentration du lecteur : si l’on souffre, on ne s’assoupit pas.
Ce pupitre central a sans doute surtout comme raison d’être d’empêcher que trois personnes se tiennent sur le même banc et bien sûr, d’interdire à celui qui voudrait le faire, pour se délasser ou pour ne pas dormir à même le sol, de s’allonger.
- Je suis un peu de mauvaise foi : le banc fait face à un parking, mais aussi à la bibliothèque universitaire. [↩]
Hypothèse positive : La lecture, une activité solitaire somme toute d’après les concepteurs?
Les amoureux n’ont d’ailleurs pas l’espace suffisant pour s’y poser, seules les familles avec enfants acrobates tentent de pénibles agencements de fessiers. Disséminés dans toute la ville, ces bancs sont désespérément vides, abandonnés par ceux qui s’y sont un jour aventurés. En refusant aux personnes à la marge de s’allonger, il est refusé à tous la station assise.