À Champlan, dans l’Essonne, le maire refuse l’inhumation d’un nourrisson sur le territoire de la commune qu’il administre : l’enfant, une petite fille, a pourtant vécu sa courte existence, avec sa famille, dans un campement rrom de la ville.
La raison officiellement invoquée est que les concessions du cimetière de Champlan sont accordées à un prix symbolique, alors la priorité de leur attribution doit aller aux gens qui s’acquittent de leurs impôts locaux. Je me demande si c’est une illustration de l’adage : « si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit » ou s’il s’agit juste de cet autre « on ne prête (donne) qu’aux riches ».
Christian Leclerc, maire divers droite de Champlan, craint-il que ses administrés décédés plus respectables soient dérangés par l’accordéon de la petite Maria Francesca ? Veut-il éviter à ses morts de devoir éternellement surveiller si l’enfant n’est pas en train de leur faire les poches ?
La question que je me pose, c’est surtout de savoir si mépriser les morts des uns permet d’être réélu par les autres. J’ai un peu peur de la réponse, mais on peut avoir de bonnes surprises, et la ville qui accueillera la minuscule dépouille de la fillette a un maire UMP, parti qui n’est pas réputé pour sa tendresse envers les rroms.