Strange 71

On arrive en 2015 et j’ai lu mon premier Strange en 1975. Cela fait donc quarante ans. Je triche un peu en disant ça : novembre 1975, c’était il y a plutôt trente-neuf ans et onze mois.
Mais tout de même, ça commence à dater.
Je venais d’entrer en CE1. À l’époque je lisais Superman, Batman et Tarzan. Par des bons auteurs, souvent : Neal Adams ou Joe Kubert, notamment. Mais toutes ces lectures m’ont semblé incroyablement niaises quand, dans ma maison de presse favorite, j’ai découvert la couverture du Strange #71.

strange71

Ce type en rouge, qui était-il ? Cet autre, qui sort d’un miroir ? Comment est-ce que j’avais pu rater 70 numéros de cette revue où il se passait des choses si fantastiques ?
À l’intérieur, tout me semblait adulte : les « méchants » avaient parfois un destin pathétique et, au fond, bien des raisons d’être devenus ce qu’ils étaient ; l’Homme araignée (John Romita) avait des problèmes de tous les jours ; Daredevil (Gene Colan) était aveugle ; Iron Man était crédible (mais oui, rien de surnaturel à un exo-squelette !) ; et quant au gringalet Rick Jones qui, en frappant ses poignets, devenait Captain Mar-Vell (Jim Starlin), j’aurais donné cher pour être lui, et j’ai longtemps frappé mes poignets l’un contre l’autre pour tenter d’y parvenir.
De ce jour, toutes les autres histoires de super-héros m’ont paru puériles.

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