Marie Andrée (dite Aménaïde ou Ameyna) Fressinaud-Mas de Feix, ma grand-mère paternelle en 1923 et en 1925, donc aux âges de 5 et 7 ans. Sur la première photographie, elle se trouve avec sa mère, Marie-Thérèse de Font-Reaulx (1893-1950), qui a épousé Henri Fressinaud-Mas de Feix (1886-1935) en 1917.
Élevée parmi des cousins dans le Limousin, Ameyna aimait dire qu’elle avait eu une enfance de garçon manqué. Si je ne fais pas d’erreur, c’est un cousin de sa mère, Marcel de Font-Réaulx, qui a hérité du titre de comte. Il semble que ce monsieur fut le premier président d’une association de petits patrons destinée à « consolider la situation légale des acquérieurs de biens juifs » sous l’occupation : pas très glorieux !
Henri Fressinaud-Mas de Feix était entrepreneur. Ma grand-mère me disait qu’il était anticlérical en diable, et qu’il est mort assommé par la chute d’une sculpture de Christ en croix en entrant dans une église. Un destin ironique, mais l’histoire est apocryphe, voire douteuse, ou en tout cas très certainement incomplète.
Son grand père, Théophile de Font-Reaulx (1835-1898), avait eu deux filles d’un premier mariage. L’ânée, Marthe (1861) avait épousé Auguste Merle (1855-1940), qui fut maire de Saint-Junien de 1904 à 1919. Avant son mandat, il avait été médiateur entre grévistes et patrons. Sa ville, très ancrée à gauche, a longtemps détenu le record du plus long « règne » par une majorité communiste, mais ce n’est qu’après son administration. Il a dû compter dans la vie d’Ameyna puisqu’à l’en entendre parler, je pensais qu’il était son grand-père ! (les liens familiaux étaient quelque chose de très difficile à comprendre, avec elle).
Ameyna a été inhumée dans le caveau familial à Saint-Junien.