Captain America 2 : Le soldat de l’hiver
mai 9th, 2015 Posted in Hacker au cinéma, Ordinateur au cinéma(Si vous aimez les surprises, ne lisez pas cet article, car j’y raconte une bonne partie du film !)
Sorti entre Avengers 1 et Avengers 21, ce second film de la série Captain America met en scène trois personnages majeurs de l’univers Marvel : Nick Fury, directeur du S.H.I.E.L.D. (Samuel L. Jackson), Natasha Romanoff, dite « La Veuve Noire » (Scarlett Johansson), et enfin Steve Rogers, dit « Captain America » (Chris Evans).
Bien qu’il s’agisse d’un film d’action assez irréprochable dans son genre et qu’il ait été très rentable pour ses producteurs, Le Soldat de l’hiver ne semble pas avoir beaucoup marqué le public ni la critique, qui lui a trouvé divers défauts : pas assez drôle2, pas assez émouvant, pas assez inspiré, trop formaté. Je ne trouve pas ces reproches très justes, mais il est vrai que, malgré des déceptions (Thor 1 et 2, les récents Spiderman, les Wolverine et récents X-men), je suis plutôt bon client pour les films tirés de l’univers Marvel, alors je ne chercherai pas à prendre la défense de celui-ci. J’ai malgré tout voulu lui consacrer un article à cause des thèmes qu’il porte dans deux registres : la politique extérieure des États-Unis, d’une part, et, d’autre part, les grands sujets qu’apportent les techniques numériques aujourd’hui : drones, big data, algorithmes prédictifs ou encore, de manière plus légère, l’intelligence artificielle.

Trois moments forts de l’histoire de Captain America : sa naissance en 1940, sa résurrection en 1963, et enfin la série Civil War, en 2006.
Le personnage de Captain America a été créé en décembre 1940 par deux jeunes juifs new-yorkais, Jack Kirby et Joe Simon, qui se sentaient vivement concernés par la situation de l’Europe en guerre et qui ont donc inventé le patriote ultime, un super-soldat dont le costume est un drapeau américain et que l’on voit, sur la couverture du premier numéro de ses aventures, asséner un crochet du droit à Adolf Hitler lui-même.
Disparu dans les glaces arctiques à la fin de la guerre, Captain America est retrouvé en état d’hibernation et ranimé par les vengeurs — en 1963 pour les comic-books et de nos jours pour leur adaptation filmée. Il incarne, depuis sa résurrection, le patriotisme naïf de l’Amérique des années 1940, ou en tout cas la mythologie d’une Amérique candide, juste et unie pour la liberté du monde. Je parle d’une mythologie puisque les États-Unis ne sont entrés en guerre contre l’Allemagne, par volonté politique plus que populaire, qu’un an après Captain America, dont les auteurs ont reçu en leur temps des menaces d’agression physique suffisamment inquiétantes pour qu’on décide de les placer sous protection policière : à l’époque, toute l’Amérique n’était pas hostile au nazisme, loin de là.
Quoi qu’il en soit, sa position historique en fait un personnage idéal pour interroger l’Amérique contemporaine sur son rapport à la liberté, à la justice et à l’ingérence martiale hors de ses frontières. C’est ce qui sera fait dans le prochain film de la série, Civil Wars, adapté de la bande dessinée du même nom, qui semble avoir été directement inspirée par les attentats du 11 septembre 2001 et leurs suites.

Incognito, Steve Rogers/Captain America visite une exposition consacrée à sa vie au Smithsonian.
C’est aussi ce qui est fait avec Le Soldat de l’hiver. Je ne vais pas tout raconter, mais on apprend ici qu’HYDRA, le groupe de recherche scientifiques appliquée du régime nazi (dans la fiction, bien sûr) a survécu au IIIe Reich et à la disparition de son fondateur Crâne rouge, et qu’il a infiltré le S.H.I.E.L.D., agence d’espionnage indépendante qui dédie son énergie à combattre les organisations criminelles du monde entier.
Afin de combattre ces menaces, justement, le S.H.I.E.L.D. a mis au point un système plus ou moins automatisé reposant sur des satellites et des véhicules aériens, baptisé Insight (intuition). Même si ce n’est pas explicitement dit, on pensera, évidemment, à l’engouement actuel pour les drones, et bientôt les drones autonomes (on en prépare qui sauront identifier le visage d’une personne recherchée et distinguer un uniforme ami d’un uniforme ennemi ou d’un civil,…), dans la chasse aux ennemis des États-Unis, en Afghanistan notamment. Captain America voit ce projet d’un mauvais œil et découvre vite qu’il avait raison : le S.H.I.E.L.D. a échappé à Nick Fury, et l’ingénieux système automatisé va se retourner contre ses créateurs.

En haut, Steve Rogers rencontre Sam Wilson, dit « Le Faucon ». En bas, Alexander Pierce, un des membres du conseil mondial qui dirige le S.H.I.E.L.D. explique à Nick Fury toute la confiance qu’il en lui. Avant de lui envoyer une armée de tueurs aux trousses.
Au lieu de traquer les criminels, le projet Insight est en réalité programmé pour assassiner toute personne qui se mettra sur la route d’HYDRA. Pour sélectionner les cibles, Insight s’appuie sur le Big Data et les algorithmes prédictifs (qui ne sont pas nommés explicitement non plus) : en sa basant sur l’abondance pléthorique de données personnelles disponibles (« le XXIe siècle est un livre numérique », résume un agent d’HYDRA), le système pense savoir d’avance quelles personnes constitueront une menace pour son objectif, à savoir l’établissement d’une paix mondiale et totale, au prix d’une suppression totale des libertés. Pour HYDRA, en effet, l’ordre ne peut exister dans la liberté, mais, ayant tiré la leçon de l’échec du nazisme, l’organisation a décidé de créer un monde si chaotique que l’humanité finira par renoncer à sa liberté pour assurer sa sécurité. Nous ne sommes pas très loin de la Stratégie du Choc de Naomi Klein ! On apprend aussi par des allusions que la mort d’Howard Stark3 n’était pas un accident et que, comme le meurtre de John Fitzgerald Kennedy, il est mort d’avoir gêné les plans d’HYDRA.

Le système Insight faisant la liste des individus qu’il s’apprête à détruire.
Faire d’une société occulte nazie le moteur secret, le subconscient de l’action internationale américaine, puisque c’est un peu de ça qu’il s’agit malgré le brouillage des pistes4, il fallait l’oser !
Entre théorie du complot et auto-accusation de crimes imaginaires, l’Amérique se présente ici à la fois comme le problème et la solution, comme la cause du chaos, au nom de l’ordre, et comme l’organisation légitime du maintien de l’ordre mondial, au nom de la liberté. La confusion morale qui est à l’œuvre ici est augmentée d’une confusion entre les faits et les images et d’un amalgame d’images de nature diverse.

La séquence présente comme exemples du « désordre mondial » des archives d’actualité souvent difficiles à identifier : des groupes armés en orient, d’autres en Amérique du Sud, des images de krach boursier,… Quelques personnages précis sont montrés : Kadhafi, Khomeini, un homme qui me semble être le sandiniste Orterga, au Nicaragua, et enfin, l’activiste Julian Assange5, qui apparaît de manière fugace et quasi-subliminale à la fin du bombardement visuel.
Ce brouet est un peu indigeste mais son sens est pour le moins transparent : le désordre mondial, nous est-il dit, ce sont ceux qui contestent la prévalence étasunienne sur le monde, y compris de manière pacifique. On nous dit en même temps que ces adversaires des États-Unis ont été fabriqués par leur ennemi, ce qui, l’histoire l’a prouvé, est loin d’être toujours faux.
Avec le personnage de Captain America, franc et honnête, celui de Nick Fury, l’âme du S.H.I.E.L.D., et celui de la Veuve noire, espionne qui veut être du bon côté pour racheter les crimes qu’elle a commis lorsqu’elle était agent du KGB, qui cherchent les uns et les autres (aidés par un vétéran de l’armée et par quelques agents fidèles) à raccommoder la situation, le film nous dit un peu que c’est à l’Amérique seule de réparer ses erreurs.

Pyrotechnie et cascades. À les croire, les réalisateurs ont évité au maximum de troquer leurs acteurs et leurs cascadeurs contre des effets visuels numériques, même s’il y en a évidemment beaucoup dans le film.
Au delà du divertissement, on voit que les films de l’univers Avengers (en tout cas Iron Man 1 et 2, Avengers 1 et ce Captain America) construisent une version parallèle de la légende des États-Unis, et que cette version, malgré l’absence d’un propos explicite, n’est pas innocente. Elle n’est pas non plus univoque et varie à chaque scénario. Avengers 1, par exemple, a transgressé un tabou des blockbusters hollywoodiens en osant rendre les autorités américaines (enfin le S.H.I.E.L.D., mais c’est tout comme) douteuses dans leurs intentions comme dans leurs choix, puisque l’on voit ses administrateurs prendre la décision de détruire New York avec une bombe atomique, afin de faire disparaître avec l’armée extra-terrestre qui l’a envahi. Ce choix scénaristique de Joss Whedon avait poussé l’Armée à refuser les prêts logistiques (chars, avions,…) qu’elle fait habituellement volontiers à ce genre de production, en échange d’être présentée sous un jour favorable.

Arnim Zola, qui s’en prend ici à la super-héroïne indépendantiste irlandaise Shamrock (qui signifie « trèfle » : son pouvoir surnaturel était de savoir manipuler les probabilités) dans le #24 de Marvel Comics Presents (1989). Arnim Zola n’a plus de corps et place son esprit dans des robots, qui ont en général une caméra à la place de la tête, et un écran, sur lequel se trouve le visage du savant fou, sur son torse.
La révélation de ce monde truqué est faite par un personnage qui m’intéresse particulièrement : le savant Arnim Zola. Dans les comic-books des années 1970s, qui ont vu naître le personnage, Arnim Zola est un scientifique eugéniste suisse qui a travaillé avec les Nazis et, après la capitulation de ces derniers, s’est réfugié en Amérique centrale. Là-bas, il a créé un androïde doté du cerveau d’Adolf Hitler, puis a trouvé le moyen de devenir virtuellement immortel en transférant son esprit dans un système informatique.
Dans le film, Arnim Zola n’a jamais été un fugitif, il est au contraire employé par les États-Unis, dans le cadre de l’Opération Paperclip, qui a vu de nombreux savants nazis amnistiés en échange de leur collaboration — l’exemple le plus célèbre est Wernher Von Braun, créateur des missiles V1 et V2 en Allemagne6, puis fondateur de la NASA aux États-Unis. On apprend que, en 1972, alors que les médecins le condamnaient, il a transféré son esprit dans un ordinateur afin de pouvoir continuer son œuvre.
Le film devient très savoureux à ce moment, car l’ordinateur dans lequel subsiste l’âme malade d’Arnim Zola est un ordinateur des années 1960, constitué d’une quantité invraisemblable d’armoires à dérouleurs de bandes magnétiques, qui occupent 200 000 pieds carrés, soit dix-huit kilomètres carrés, le format d’un gros data-center actuel. Si on regarde dans le détail, l’aspect « ancien » de l’ordinateur est assez artificiel : son clavier ressemble à un ordinateur Commodore 64 (mais n’en est pas un), sa caméra vidéo fait années 1970 et rappelle celle du film Colossus, son écran principal est énorme et a une proportion panoramique, ce qui ne ressemble à rien qui ait effectivement existé en informatique des années 1960-1970.
À l’image, on voit apparaître le visage d’Arnim Zola, sous forme d’une trame verticale de traits verts sur fond noir, qui rappellent certains effets du film Matrix, lesquels étaient eux-mêmes inspirés de l’informatique graphique du début des années 1980. L’image du visage d’Arnim Zola est perturbée par des interférences, mais tout ceci est purement décoratif, car l’ordinateur n’a aucun mal à afficher des images propres lorsqu’il le veut. Il y a d’ailleurs une rapide allusion au classique Wargames, de 1983, qui lui aussi parlait de l’idée de confier la sécurité du pays à un système automatisé.
En tout cas, cet exemple d’«IBMpunk» est à la fois savoureux et bien trouvé. On remarque qu’ici, Arnim Zola n’a pas besoin d’avoir de corps robotique, être stocké dans un ordinateur lui suffit et ne l’empêche pas d’affirmer « Je n’ai jamais été aussi vivant »… Avant de lancer un missile contre le lieu secret où il se trouve avec Captain America — ce qui ne veut pas dire qu’il soit mort, changer d’hôte, de substrat, étant assez habituel pour lui, en tout cas dans la bande dessinée.
Le titre Le soldat de l’hiver vient du nom du personnage taciturne qu’affronte Captain America dans le film. Il s’agit d’un ami à lui, Bucky Barnes, disparu pendant la guerre, modifié par Hydra et utilisé par la suite comme assassin par le KGB, qui lui a fourni au passage un bras cybernétique. Ce qui est intéressant ici, c’est qu’il est traité comme une machine : ses souvenirs sont régulièrement effacés, on le « redémarre » pour qu’il soit à chaque fois un assassin parfait, sans attaches et sans empathie envers quiconque. Il est un peu symétrique à Arnim Zola : ce dernier est une mémoire sans corps, tandis que le Soldat de l’hiver est un corps sans mémoire.

Bucky Barnes, « Le soldat de l’hiver », dont la mémoire est régulièrement effacée.
Le film contient quelques autres éléments intéressants : le personnage de Sharon Carter/Agent 13 (Emily VanCamp), qui réapparaîtra dans le prochain film ; Peggy Carter (Hayley Atwell), tante de Sharon, fondatrices du S.H.I.E.L.D. que l’on voyait déjà dans le film précédent et dont la jeunesse est racontée dans une nouvelle série Marvel, Agent Carter ; Maria Hill (Cobie Smulders), qui est un des personnages récurrents de la série agents of S.H.I.E.L.D. ; Alexander Pierce (Robert Redford), le supérieur de Nick Fury ; et enfin un important héros Marvel qui n’était jamais apparu au cinéma pour l’instant, Le Faucon (Anthony Mackie).
- Puisqu’il y est question d’Intelligence artificielle, j’écrirai sans doute sur Avengers 2 quand le DVD sera sorti. J’ai trouvé ce film moins réussi que le premier, et on comprend aujourd’hui par ses confidences que Joss Whedon n’a pas eu les mains libres pour travailler et s’est fait imposer de nombreux éléments et refuser des pans entiers de scénario. La Veuve noire y est un peu n sous-régime, ce qui est un comble pour un réalisateur si soucieux du développement des personnages féminins — sa Sorcière rouge est prometteuse. [↩]
- Les frères Russo, qui ont réalisé ce film, n’en font effectivement pas trop dans le registre de la comédie qui leur est pourtant habituel. Les films des séries Avengers et Iron Man sont, de fait, plus drôles que celui-ci. Le spectateur francophone rira pourtant d’un détail involontairement comique du film : l’accent québécois de l’acteur Georges St-Pierre (par ailleurs excellent cascadeur), qui joue le mercenaire Batroc. Dans le comic-book d’origine, Georges Batroc est un marseillais, ancien légionnaire et expert en savate, qui porte fièrement une moustache second empire et s’exprime avec un accent français comique. [↩]
- Père de Tony Stark et fondateur du S.H.I.E.L.D., véritable incarnation du complexe militaro-industriel, cf. Iron Man 2. [↩]
- Le S.H.I.E.L.D. est théoriquement international et dirigé par les Nations Unies et on apprend même dans de récents comics Marvel qu’il s’agit de la perpétuation d’une société secrète créée il y a plusieurs millénaires pour le bien de l’humanité entière. Pourtant, sa politique est clairement atlantiste, et de nombreux indices en font un bras de l’action américaine, par exemple la référence à l’opération Paperclip, dont je vais reparler plus loin. [↩]
- L’intervention de Julian Assange comme cause de chaos fait écho à un récit de 2011 dans lequel Captain America arrêtait un « lanceur d’alerte » façon Bradley Manning, en lui disant en gros que ce n’est pas parce qu’on a raison qu’on doit désobéir et faire du tort à la patrie. Cf. l’article Opérations extérieures. [↩]
- En parlant de V1 et de V2, cela fait, depuis mercredi dernier, soixante-dix ans que le camp autrichien d’Ebensee, où mon grand-père André était déporté, a été libéré. Les prisonniers de ce camp que certains qualifient de camp d’extermination par le travail (Vernichtung durch Arbeit) étaient affectés au creusage de tunnels précisément utilisés pour la fabrication des V1 et V1. [↩]
6 Responses to “Captain America 2 : Le soldat de l’hiver”
By dj3mel on Mai 9, 2015
« Nous ne sommes pas très loin de la théorie du Chaos de Naomi Klein ! »
Vous voulez parler de la Stratégie du choc ?
Excellente synthèse, ceci dit. On pourrait aussi faire un parallèle entre la scène d’introduction, l’assaut nocturne et silencieux contre un navire rempli de terroristes preneurs d’otages, et la scène finale de Zero Dark Thirty, l’assaut contre la forteresse de Ben Laden.
By Jean-no on Mai 9, 2015
@dj3mel : oulalah, je suis fatigué, moi, merci de votre vigilance, c’est corrigé !
Je n’ai pas encore vu Zero Dark Thirty, vous me donnez une raison supplémentaire de le faire. Voir cet ancien article, qui parle justement de l’exécution de Ben Laden et où je mentionnais précisément Captain America !
By Axonn on Mai 10, 2015
Un point sur le côté international du SHIELD : dans les comics, c’était vrai à l’âge de bronze. Mais depuis Secret War (pas Wars, War !), le président US a clairement le pouvoir de virer le patron du SHIELD (mais personne ne peut virer Nick Fury en le forçant à rendre les codes qui lui permettent de contrôler le SHIELD quand même !)
tvtropes indique que l’armée US a refusé de participer au tournage d’Avengers parce qu’elle était partante que le SHIELD soit américain, onusien ou otanien… mais pas si c’est volontairement flou !
Petit détail qui m’a choqué dans le film : le soldat de l’Hiver. Que fait un super-soldat soviétique à aider Hydra ?
Dans les comics, la décomposition de l’URSS à amené à le vendre au plus offrant, ici ce n’est pas expliqué.
D’ailleurs, les comics sur le soldat de l’hiver ont un dialogue génial : quand le concept est expliqué, quelqu’un demande si le Soldat de l’Hiver a tué JFK. La réponse est : à Dallas, le SHIELD a tué le Skrull qui a pris la place de JFK !
By Cédric on Mai 11, 2015
Hello.
En passant … mes 2 centimes d’euro.
« Insight » est globalement une galère à traduire en français. Je pense que « dessillement » est plutôt fidèle. Mais qui utilise encore ce mot ?
(« révélation » me gêne un peu)
Cédric
By yohooo on Mai 21, 2015
Citation :
» Avengers 1, par exemple, a transgressé un tabou des blockbusters hollywoodiens en osant rendre les autorités américaines (enfin le S.H.I.E.L.D., mais c’est tout comme) douteuses dans leurs intentions comme dans leurs choix. »
Cette part d’ombre des institutions américaines est présente depuis un bout de temps dans de nombreux blockbuster, non ?
Sans avoir d’exemple précis à l’appui, il me semble, par exemple, que les Batman montrent une oligarchie financière peu scrupuleuse à la tête de Gotham-City. (The Dark night va même jusque créer un lien entre le mondialisme financier moderne et le microcosme Gotham-city).
Autres figures symbolique, les Men in black transcendent les aspect inavouables de la politique États-unienne (j’avoue que mes souvenirs de men in black conspirateurs proviennent d’avantage de séries (X-files, the pretender) que du cinéma).
« Ennemi d’Etat » (1998) montre Will Smith en proie avec les agents de la NSA.
By Jean-no on Mai 21, 2015
@yohoo : C’est pas la politique économique américaine qui n’a pas le droit d’être contestée, mais les films qui veulent se faire filer des tanks ont intérêt à respecter une règle : à la fin, l’institution militaire est du bon côté. Il peut y avoir des complots, des imposteurs, etc., mais les autorités qui décident d’envoyer une bombe atomique sur New York, c’était pas possible ! Ce serait possible s’il s’avérait que c’était un général fou ou que sais-je, car une propagande qui refuserait des scénarios à rebondissements serait rapidement irregardable. Mais bon, il y a un contrat clair : un soutien contre un autre.
Sur Batman, beaucoup y ont lu un pamphlet anti-« Occupy Wall Street » :-)