Iron Man
décembre 28th, 2008 Posted in Interactivité au cinémaJe suis toujours admiratif devant le culot dont Hollywood fait preuve face aux démons de l’Amérique, en nous livrant pèle-mêle le poison et l’antidote afin que chacun y trouve son compte.
Il faut dire que le personnage d’Iron Man se prête particulièrement à de telles manipulations. En 1963, le milliardaire-ingénieur-playboy Tony Stark armait son pays contre les communistes au Vietnam et était capturé par ces derniers à la faveur d’une démonstration commerciale d’armement high-tech.
Enfermé avec un prix nobel de physique chinois prêt à mourir pour le sauver, Stark profite de la situation pour se construire une armure qui lui épargne les problèmes cardiaques que lui ont causé des éclats d’obus reçus au moment de sa capture. Une fois l’armure construite, il échappe à ses ravisseurs et commence une longue carrière de super-héros puisqu’il passera quarante cinq ans (la publication d’Iron Man ne s’est jamais interrompue depuis 1963) à lutter contre ses cas de conscience, ses problèmes cardiaques, ses problèmes de boisson, et contre le péril jaune, personnifié par le personnage du Mandarin, un super-villain d’origine sino-britannique qui profite d’une technologie extra-terrestre pour tenter de provoquer la troisième guerre mondiale et pour saboter Stark Industries, notamment en infiltrant son syndicat (ouh le méchant communiste !).
Stan Lee, le créateur de l’homme de fer, a par la suite regretté ce positionnement idéologique douteux. Mais il a tort, le potentiel mythologique d’un personnage ne vient pas du fait que son auteur a raison ou pas mais bien du fait que ce qu’il exprime provient des tréfonds de l’inconscient collectif de l’époque qui l’a produit. Iron Man, c’est l’archétype du rapport entre l’industrie et l’armée, c’est Boeing, General Dynamics, Lockheed Martin ou encore Halliburton, c’est à dire toute une économie qui nourrit un pays prospère et en paix en profitant d’e l’état de guerre permanent qu’il entretient à l’extérieur de ses frontières.
Le film, sorti cette année (et que je viens tout juste de visionner sur DVD) est totalement fidèle à cette tradition du personnage d’Iron Man. Le récit ne commence cette fois pas au Vietnam mais en Afghanistan où de méchants rebelles qui parlent un peu toutes les langues nous dit-on (ils ne défendent pas leur coin de montagne mais y sont venus de partout pour défier l’Amérique) commettent des mauvais coups dont on ne comprend pas complètement l’objet — aucune idéologie politique ou religieuse n’est précisément pointée du doigt ici. Les ravisseurs de Tony Stark sont un groupe terroriste nommé « les dix anneaux » (en clin d’oeil aux dix anneaux extra-terrestres qu’utilise le Mandarin dans le comic-book d’origine), groupe sur lequel on n’apprendra pas grand chose si ce n’est qu’ils n’ont pas des têtes à fêter thanksgiving.
Lorsqu’il subit l’explosion d’une bombe construite par ses usines, Tony Stark prend conscience qu’il doit cesser de construire des armes (tant que c’était pour tuer les autres, tout allait bien), et c’est pour cette raison, en toute logique, que la première chose qu’il fait en rentrant de captivité, après avoir annoncé qu’il changeait d’activité et devenait pacifiste, c’est de construire une arme, un exo-squelette qui le transforme en super-soldat métallique qui, par la suite (c’est à dire dans les prochains films), se mettra au service du S.H.I.E.L.D. (Strategic Homeland Intervention, Enforcement, and Logistics Division), organisation qui dans le film est une sorte de C.I.A. bis, ultra-secrète et autogérée, mais qui à l’origine, sous le nom complet Supreme Headquarters International Espionage Law-enforcement Division, était une agence de contre-espionnage théoriquement internationale et non-gouvernementale, mais, me semble-t-il, franchement favorable aux intérêts américains. Le fait que ses emblèmes soient des étoiles, des bandes et un aigle ne suggère d’ailleurs rien d’autre.
Sans trop en dire, je peux raconter que le méchant ultime du film, celui qui tire les ficelles dans l’ombre, s’avèrera être un alter-ego de Stark, un autre magnat du complexe militaro-industriel américain. Je ne crains pas tellement de gâter le plaisir du spectateur avec une telle information car ce genre de retournement de situation est monstrueusement banal dans les fictions récentes qui mettent en scène les périls internationaux qui menacent les États-Unis. Qu’ils soient des illuminés un tout petit peu trop patriotes, des financiers corrompus par l’argent ou les deux, les ennemis intérieurs ne sont pas rares dans une série comme 24 heures chrono pour ne citer qu’un exemple particulièrement emblématique.
L’idée est confortable pour tous les spectateurs, puisque les américains ne sont pas les « gentils » ou les « méchants » mais tout à la fois les « gentils » et les « méchants ». Honnêtes et corrompus, pacifistes et va-t-en-guerre, héros et affreux.
Ici, le playboy frimeur et hédoniste qui collectionne les grosses voitures et les conquêtes féminines grâce à une fortune née de la vente d’armes meurtrières est le gentil.
Le bien et le mal sont donc ici les deux faces d’une même pièce d’un dollar.
La réalité géopolitique, bien qu’un peu plus complexe, n’est pas toujours éloignée de ça et on sait que les États-Unis ont fabriqué nombre de leurs propres ennemis, comme le général Noriega, les tallibans et Ben Laden ou encore Saddam Hussein, mais aussi les trafiquants internationaux de drogue ou d’armes et, via le réseau néo-fasciste de l’OTAN Gladio, la mafia italienne. Mais quel est le message ? Que la prospérité américaine peut bien se construire sur des saloperies et qu’il faut juste mettre en prison, de temps en temps, ceux qui n’ont pas fait attention à ce que ça ne se retourne pas contre eux ? Hrem !
De par son approche, Iron Man est dans l’air du temps. Comme film, c’est une honorable adaptation de super-héros Marvel, scénaristiquement banale puisque comme tous les premiers films d’une série de ce genre, on se contente de nous montrer la genèse du personnage, comment il est né, quelle mission il s’est donné. La charge politique subversive du film ne constitue, nous l’avons vu, en aucun cas une profonde remise en question.
Iron Man se regarde sans déplaisir, notamment grâce à l’acteur Robert Downey Jr. qui interprète Tony Stark (dont le physique d’origine était plutôt celui de Clark Gable mais qu’importe) et grâce à Gwyneth Paltrow qui est ici Miss Potts, l’assistante personnelle compétente et réservée de Stark. Mais ce qui fonctionne le mieux, c’est sans doute la partie visuelle, c’est à dire le défilé d’exo-squelettes (il y en a quatre en tout, tous très différents les uns des autres, qui ramèneront le spectateur au plaisir des jouets d’enfant) et leur assemblage mécanique, qui rappelle celui des automobiles, ce qui est à la fois amusant et très bien vu.
La leçon apportée par le Hulk de Ang Lee a (bien malheureusement) été retenue : avec des super-héros, on ne doit pas essayer de faire du cinéma, le public n’en veut pas. Il est trop tôt pour cela, pour l’instant l’audace des scénaristes doit par exemple se cantonner à un inventaire très convenu su bushisme (il y a six ans, le film aurait été courageux).
L’audace cinématographique semble se résumer à une démonstration des meilleurs effets spéciaux — effectivement excellents ici. J’attends de voir le dernier Batman pour vérifier si le genre a, comme le disent certains, progressé, mais à ma connaissance ce sont les comic-books de super-héros actuels qui se montrent effectivement audacieux (jusqu’à abriter le talent de Joss Whedon, le créateur de Buffy, Angel et Firefly) contrairement aux films tirés de cet univers qui peinent à dépasser, mutatis mutandis, l’imbécilité et la naïveté des comics des années 1960-1970.
À présent, faisons nos devoirs et penchons-nous sur l’utilisation de l’informatique dans le récit.
Il y a tout d’abord Jarvis, le domestique virtuel de Tony Stark. Dans le comic-book, Edwin Jarvis est une personne physique extrêmement similaire au Alfred de Bruce Wayne/Batman, c’est à dire un majordome fidèle, la seule famille qui reste au héros mais dont l’autorité est inversée puisque c’est ce parent de substitution qui obéit à l’enfant et non le contraire.
Dans le film, Jarvis n’est plus un homme, c’est une intelligence artificielle (sans doute mise au point par Stark lui-même) qui n’existe que sous la forme d’une voix toujours présente dans la maison de Stark.
Sa tournure d’esprit pince-sans-rire et ses expressions distinguées, sont celles du « Buttler » britannique classique. Jarvis est d’ailleurs interprété par Paul Bethany, londonien et ancien membre de la Royal Shakespeare Company.
Pour réaliser les plans de son armure de métal, Tony Stark utilise un logiciel holographique de conception assistée par ordinateur qui lui permet de modeler une maquette virtuelle d’Iron Man comme sur une selle de sculpteur. Intéressante démonstration de manipulation d’une interface qui n’existe pas encore mais qui est de l’ordre du possible.
Au passage, le générique de fin (par Danny Yount et la société Prologue) utilise des modélisations en 3D filaire façon « Autocad » et n’est pas désagréable à regarder.
L’armure elle-même contient une part informatique très importante (et dispose de moult capteurs, notamment) mais on remarquera que cela n’apparaît absolument pas pendant le processus de sa conception et de sa fabrication par Tony Stark. L’ingénieur tire des plans, soude, polit, teste le matériel, il fait tout cela tout seul, mais à aucun moment on ne le voit programmer quoi que ce soit.
Pepper Potts, l’assistante de Stark, manipule plusieurs interfaces intéressantes mais certainement pas révolutionnaires. Il y a notamment un digicode qui s’affiche dans une porte en verre et un écran qui se confond avec la fenêtre. La tendance est à la transparence.
Sur un engin de communication au format « tablet pc » à écran tactile, miss Potts regarde la télévision en même temps qu’elle converse en vidéo-conférence.
Pour finir, Miss Potts manipule un système d’exploitation informatique assez standard avec fenêtres, dossiers et icônes. On notera que la marque de l’écran (Dell) est bien visible, que l’opératrice de l’ordinateur tout comme l’écran sont filmés de manière absolument frontale, et presque sans interaction visuelle, c’est à dire que l’on ne voit quasiment pas la souris, et le seul instant où la main de Miss Potts est filmée en mouvement, la souris de son ordinateur ne se trouve pas véritablement dessous.
Je suppose qu’il y a un choix très réfléchi ici et que tout est fait pour nous faire oublier la matérialité de l’ordinateur.
Le curseur de la souris est noir et très petit, l’interface est composée d’éléments transparents et dont la taille change, nous sommes assez proches de MacOS X et de Windows Vista.
Parmi les objets présents dans l’ordinateur se trouve une séquence vidéo où les terroristes du groupes des dix anneaux encerclent Tony Stark et lisent un texte dans une langue qui semble être de l’arabe. De manière assez savoureuse, Miss Potts saisit le mot « translate » (au clavier — clavier que l’on ne voit pas mais le son et l’affichage du mot le laissent deviner) et les paroles sont instantanément traduites et déclamées à haute voix en bon anglais.
Le message est adressé au complice américain des terroristes, et il est intéressant de voir que ceux-ci s’expriment dans leur langue (alors qu’ils lui parlent en anglais habituellement), ont le visage masqué (alors qu’il connaît leurs visages) et emploient une mise en scène très connotée qui n’a pas de sens d’un point de vue scénaristique si ce n’est d’évoquer les poncifs visuels associés au terrorisme du proche/moyen-orient : masques, drapeau en décor, fusils d’assaut, prisonnier dont la tête est couverte,…
21 Responses to “Iron Man”
By Hobopok on Déc 30, 2008
Après avoir vu cet Iron Man, j’ai revu récemment Tron, et il est curieux de remarquer le chemin parcouru par l’acteur Jeff Bridges en 20 ans : 1m50. Il est passé de l’autre côté du bureau. Le gentil ingénieur génial est devenu le méchant magnat de l’industrie. Les scènes de la corporation multinationale, l’ambiance qui se dégage de ses bureaux est curieusement similaire dans les deux films…
By Jean-no on Déc 30, 2008
Bon œil ! Je n’avais pas fait le lien, j’ai passé le film à me demander « c’est qui déjà Jeff Bridges ? ». Je ne connais que lui et en même temps je ne voyais pas dans quel film il avait joué.
Curieusement j’ai justement pensé à Tron pour un détail, proprement lié à la représentation de l’informatique, qui est qu’on nous montre la personne ou ce qui se passe dans la machine, mais pas vraiment les deux en même temps, et c’était une caractéristique de Tron justement.
By Jukurpa on Déc 30, 2008
A noter que les méchants Afghans ne sont justement affilié à aucun mouvement existant, je crois même que le nom d’Allah n’est pas prononcé une seule fois, la seule référence qu’ils nous sortent c’est un rappel à un Gengis Khan ou équivalent. On est dans l’allégorie du chef mégalo qui veut conquérir le monde puisque il souhaite créer un gr
By Jukurpa on Déc 30, 2008
[suite] pardon …créer un grand empire Eurasien, de plus quand Tony Stark retourne en Afghanistan, les méchants s’attaquent à des villages afghans dont le seul tort fut de se trouver sur leur route. Tout est mis en place pour que ces rebelles ne puisent en
By Jean-no on Déc 30, 2008
Tu inventes les posts Shérazade ! Quel suspense à chaque fois.
By Jukurpa on Déc 30, 2008
gni **tain de clavier..encore pardon… en aucun cas justifier leur actions et par là même il ne supportent aucune légitimité dans leur combats, ils ne sont que la guerre pour la guerre, leur but n’est au final que de consommer les armements Stark pour justifier la méchanceté mercantile de Jeff Bridges.
Et pardon pour les coupures.
By Jean-no on Déc 30, 2008
Le fait que le combat de ces guerriers n’ait aucun sens rationnel (si ce sont des terroristes façon « Die Hard » qui veulent extorquer de l’argent, qu’est-ce qu’ils fichent dans le désert Afghan ? S’ils n’ont aucune idéologie, pourquoi s’en prennent-ils à des villages ?…) est intéressant, car j’y vois deux choses possibles (peut-être même les deux à la fois) :
– soit cela exprime une espèce d’incompréhension du monde occidental/développé vis à vis des images brutales venues du moyen-orient
– soit ce qui est pointé est bel et bien les jihads armés du proche/moyen-orient, mais auquel, par politicaly-correctness ou par diplomatie, toute référence factuelle (si ce n’est le lieu, car l’Afghanistan n’est pas n’importe quel pays) a été ôtée, ou masquée.
By B on Déc 30, 2008
Ou on fait tout simplement plaisir au spectateur américain moyen en allant mettre une branlée à ce qui lui fait le plus peur : les méchants afghans. Et ça s’arrête là, pas la peine de justifier leur nom ou leur cause : ils sont méchants, on les démolie, par un compatriote en plus, ça fait plaisir de le voir.
By Hobopok on Déc 30, 2008
Oui, il faut peut-être pas pousser l’analyse trop loin. Il s’agit simplement d’une personnification du mal. Dans les années 60, des bridés communistes allaient très bien, aujourd’hui des bronzées arabisants enturbannés. A la fin de la guerre froide, les scénaristes d’Hollywood étaient bien embêtés pour mettre un visage et une nationalité sur le méchant, avant, à plusieurs reprises, de montrer du doigt de vilains sud-africains blancs racistes, avant que De Klerk ne vienne leur gâcher le boulot. Heureusement, Ben Laden les sortit d’embarras à partir de 2001 !
By david t on Déc 31, 2008
jeff bridges a aussi joué dans un des premiers bogdanovitch: the last picture show, excellent au demeurant quoique assez «lourd» dans l’ambiance.
tiens, en allant voir la page consacrée à jeff bridges sur IMDB j’ai été surpris de constater que l’on tournait un… tron 2.0! c’est prévu pour 2011 apparemment. aïe aïe aïe, qu’est-ce qu’on ne va pas inventer.
By david t on Déc 31, 2008
pour les paresseux, la page de tron 2.0 sur IMDB:
http://www.imdb.com/title/tt1104001/
By Jean-no on Déc 31, 2008
Ce n’est pas la première fois que Tron 2 est annoncé mais ce coup-ci ça semble sérieux. J’adore ce film mais il a le super-pouvoir de me plonger dans un profond sommeil en quelques minutes. Étrange.
By Hobopok on Déc 31, 2008
Ah bah oui mais c’est sûr que les images ont perdu un peu leur caractère spectaculaire qui nous coupait le souffle en 1982, mais il y a malgré tout une cohérence esthétique qui ferait l’envie de bien des daubes d’aujourd’hui. Et le scénario malin avance tambour battant, efficace. Ça le fait, comme diraient les djeun’s, et ça vieillit pas si mal que ça.
Alors pour Tron 2, c’est sûr que c’est pas gagné d’avance. Déjà Indiana Jones 4… Pourquoi pas reformer les Beatles ?
By david t on Déc 31, 2008
aussi, par rapport à iron man versus les terroristes afghans laïcs. il y a indubitablement une bête recherche du «gros vilain» dans le fait qu’ils soient personnifiés par des afghans, mais cette non-religiosité relève très certainement de la politically correctness la plus ordinaire.
cela dit il y a un fait culturel à prendre en considération, qui est le lien entre la culture «super-héros» et la culture hip-hop (qui comme tout ce qui est afro-américain est en bonne partie musulmane).
«iron man» par exemple est le second alias du rappeur ghostface killah (les MC cumulent parfois ainsi les noms de plume), qui s’identifie donc explicitement au super-héros du même nom (il refère parfois à lui-même en parlant de «tony stark», c’est dire). de manière plus générale, le monde de marvel a inspiré pas mal le hip-hop: on a ici un MF DOOM (directement inspiré de dr.doom, dont il emprunte le masque), là un MF grimm (sans doute pour ben grimm, «the thing» dans les fantastic four) et même une jean grae (pour jean grey, des X-men). je ne connais pas la confession religieuse de ces artistes en particulier, je les nomme seulement pour illustrer l’indéniable connexion hip-hop/super-héros.
donc — sans vouloir aller trop loin dans ces affinités pas si secrètes, disons que si j’étais marvel, je voudrais sans doute éviter d’associer mes films avec une croisade contre quoi que ce soit de lié au monde musulman qui, si on lit entre les lignes, constitue une bonne partie du… propre public de marvel. CQFD.
By david t on Déc 31, 2008
(notons que c’est aussi de marvel qu’est sorti le personnage de black panther, introduit quelques mois avant la fondation du parti politique éponyme aux états-unis… bref.)
By Jean-no on Déc 31, 2008
@Hobopok : Je crois que ce sont les forts contrastes de l’image qui me font dormir avec Tron. C’est cependant un film que j’aime beaucoup, je l’ai vu au cinéma à sa sortie (sortie dans l’indifférence générale d’ailleurs) et j’ai vraiment eu la sensation de quelque chose de complètement neuf à l’époque.
@David : Par ailleurs, quand l’homme qui se trouve dans l’armure d’Iron Man n’est pas Tony Stark, c’est Jim Rhodes (qui est noir) qui prend l’emploi !
Marvel a eu d’autres héros « blaxplotation », comme Le Faucon (1969) et Luke Cage (1972). Un autre personnage noir très important est Robbie Robertson (Spiderman), né en 1967. C’est un « super héros du quotidien » (doublement puisqu’il travaille dans un quotidien), la seule personne capable de tenir tête efficacement à Jonah Jameson, le patron du Daily Bugle. C’est un homme mûr et sage.
Marvel s’est toujours voulu une boite progressiste et il est certain qu’ils font partie de la culture noire américaine (contrairement au fidèle Lothar dans Mandrake par ex). Il y a du reste pas mal d’auteurs de comics noirs à présent, ceci prouve sans doute cela.
Dans les filles, le premier vrai personnage noir de comics doit être Valérie (1969), dans Josie and the Pussycats, une bd bubble-gum très Happy Days chez Archie Comics (qui a énormément inspiré les frères Hernandez).
Marvel et les autres éditeurs de comics ont sciemment introduit de la « diversité » dans leurs récits, comme le cinéma l’a fait plus tard, mais on sent que c’était plus sincère et plus spontané, lié effectivement au combat pour les droits civiques.
By Hobopok on Jan 3, 2009
Tron : indifférence générale ? Peut-être le box-office ne fut pas conforme aux attentes de Disney, mais je me souviens plutôt d’un fort battage médiatique pour un film déjà considéré comme un événement. Pour ma part, déjà féru d’animation malgré mon jeune âge, je m’étais aussi précipité en salle le voir en french, unfortunately, et j’en avais pris plein les mirettes.
By Jean-no on Jan 3, 2009
Quand je l’ai vu j’étais persuadé que ça avait été un film évènement, un truc pas possible… Je l’avais vu dans cet esprit, comme toi. Je ne connais pas le résultat au box office français mais pendant les années qui ont suivi, j’ai pu constater que les gens (qui ne l’avaient pas vu) n’avaient pas entendu parler de Tron ou avaient un souvenir vague de son existence qui ne leur paraissait pas plus un évènement que « Le trou noir » ou « Peter et Elliot le dragon » (entre autres Disneys plus ou moins de cette période).
Je pense que le sujet était trop loin des préoccupations du moment.
Le statut « culte » de Tron est à mon avis allé en s’amplifiant avec le temps, grâce à notre génération qui l’a vu et compris à l’époque d’ailleurs.
En France, le film ne semble pas avoir atteint le million d’entrées, d’après ces listes : Box office de 1982 et Box office de 1983. Aux US c’est le 22e film de 1982, loin derrière ET, Tootsie, Porky’s, Annie, Startrek II ou la cage aux poules (mais devant Blade Runner, contrairement à la France où le film de Ridley Scott a eu du succès). Je suis curieux des chiffres français précis.
By Fred Boot on Jan 5, 2009
Avec des films de mec habillé en chauve-souris et de punk aux cheveux mouillés qui dissertent très sérieusement du rôle de la justice avec des grosses voix, je pense qu’on a quelque part dépassé l’imbécilité et la naïveté des comics des années 60-70, tu verras ;)
By Jean-no on Jan 5, 2009
Ah ben après si on atteint l’imbécilité des 2000-2010, c’est un autre problème :-)