Julien Vieira

 Julien et Sandra, dans mon jardin.
Julien et Sandra, dans mon jardin.

Julien est né en 1988 à Enghien-les-Bains. Il a grandi à Pierrefitte, dans la même cité que Joey Starr, puis a Écouen, il a donc vécu, jusque récemment, au Nord de Paris, entre l’Ouest de la Seine-Saint-Denis et l’Est du Val-d’Oise. Ses parents sont, respectivement, chef comptable et secrétaire de direction. Authentique « Digital native », il a toujours eu un ordinateur familial, et ne sait pas vraiment dater l’arrivée d’Internet à la maison.

Après un bac scientifique, sur le conseil d’un ami de la famille, il décide d’entrer à l’IUT de Cergy-Pontoise (site de Sarcelles), dans une formation intitulée à l’époque Services de réseaux de communication, devenue depuis Métiers du multimédia et de l’internet. Il y fait du graphisme et de l’audiovisuel. Assez rapidement, il décide que sa voie sera le « numérique ». Au bout de deux années, qui lui ont beaucoup apporté et dont il garde un bon souvenir, il obtient son DUT. Il décide alors de compléter cette formation en cherchant une école de communication.

Il se renseigne sur des salons, par Internet, par le témoignage d’anciens élèves, et finit par choisir l’école privée e-Artsup, qu’il intègre directement en troisième année. Ses parents lui offrent les frais d’inscription, dont le montant est assez élevé. Les deux années suivantes sont gratuites, si l’on peut dire, puisque payées par l’entreprise où il travaille en alternance. Pour sa quatrième et sa cinquième année, Julien choisit le tout nouveau département « design interactif », fondé cette année-là par Étienne Mineur. C’est dans ce cadre que je l’ai eu comme étudiant, avec un groupe réduit mais soudé et dynamique dont, apparemment, tous les diplômés ont réussi avec succès à entamer le genre de carrière professionnelle qu’ils voulaient.
Julien profite des cours, mais aussi et surtout du travail en alternance, au sein de l’agence 5ème gauche, qui l’amène tout de suite à travailler sur des projets concrets. Il aime résoudre des problèmes, concevoir des services, réfléchir à leur ergonomie, mais ne revendique pas spécialement une démarche d’auteur ou d’artiste.

Tout juste diplômé, Julien postule pour un emploi proposé par l’agence Pschhh, qu’il intègre aussitôt. Là, il continue d’apprendre beaucoup et travaille sur des projets plutôt gratifiants et sur lesquels on lui accorde beaucoup de confiance et de liberté, ce dont il reste reconnaissant, mais l’équipe change beaucoup et sa manière de voir les choses évolue, il veut s’investir dans des projets personnels sur la durée et décide de se lancer en indépendant. Il aura ses horaires, son rythme, et lorsqu’il prendra de l’avance sur son travail (Julien travaille plutôt vite), c’est à lui, directement, que cela profitera. Il travaillera sans doute avec des agences, avec d’anciens collègues ou d’anciens camarades d’études, et il travaillera aussi pour lui-même — il s’est notamment lancé dans deux projets d’applications/services pour téléphones mobiles qui pourraient rencontrer du succès. L’un des deux, Kura, est bien avancé puisqu’il s’agit d’une évolution de son projet de diplôme de fin d’études et qu’il en a protégé juridiquement le principe : un réseau social anonyme. L’autre, dont je ne peux pas parler, est très prometteur mais sera un peu plus complexe à monter.
Cette évolution vers l’indépendance et l’entrepreneuriat est toute récente : après avoir quitté son agence (avec l’accord de son employeur), Julien a eu le temps de refondre son site Internet et de faire un voyage à Cuba avec son amie, dont ils rentrent tout juste. C’est donc maintenant qu’il se lance réellement.

Je dois justement parler de l’amie de Julien, Sandra, car même si je ne l’ai jamais eue comme étudiante, nous avons eu plusieurs occasions de nous croiser. Alors que je venais d’arriver à e-artsup, Julien m’a dit un jour qu’il avait vu mon nom à l’école des Beaux-Arts de Rennes, où j’enseignais effectivement et où Sandra était étudiante. Il y avait deux sections « communication » à Rennes, et j’enseignais dans celle où Sandra n’était pas, mais je l’ai croisée là-bas malgré tout. Plus étonnant encore, j’ai découvert que nous étions voisins, dans le village de Cormeilles-en-Parisis ! Sandra est un peu plus âgée que ma fille aînée, mais leurs mères, sans être intimes, se côtoyaient à la sortie de l’école, et on découvert avec surprise ces connexions lors du vernissage d’une exposition de Sandra. Ma fille cadette, par ailleurs, a le même professeur de piano qu’elle.

J’ai profité de mon interview pour demander à Sandra et à Julien comment ils voyaient la différence entre les écoles d’art telles que l’école de Rennes, et les écoles de communication, comme e-artsup. Il est amusant, au passage, de constater que malgré des formations aux philosophies bien différentes, Sandra et Julien font aujourd’hui le même métier. Comme employée, Sandra a passé un peu plus d’un an chez Publicis et est actuellement Directrice artistique junior dans une agence à taille plus humaine. Parallèlement, elle est aussi illustratrice et auteure de bande dessinée, notamment au sein du collectif Nekomix.
Sandra juge que certains des profs qu’elle a eu, bien que compétents, disponibles et attentifs dans leur suivi des projets, manquaient parfois de conscience de la vie professionnelle à venir de leurs étudiants, et ne détrompaient pas assez ceux qui se reposaient uniquement sur les études. Elle leur est reconnaissante de lui avoir appris à réfléchir à ce qu’elle faisait et à justifier ses idées sur le mode de la discussion plutôt que sur un mode défensif, ce qui lui donne à présent beaucoup d’assurance lorsqu’elle est amenée à présenter son travail. La jeune fille réservée qu’elle était en entrant aux Beaux-Arts ne la reconnaîtrait pas.
Elle n’en considère pas moins que les étudiants doivent faire des choses à côté de l’école. Pour sa part, elle a choisi très tôt d’effectuer pléthore de stages (un an de stage cumulés, sur ses cinq années d’études) dans des agences de communication très orientées vers le numérique. De ces années, elle apprécie l’autonomie qu’elle a acquis autant que la multiplicité des techniques auxquelles on l’a sensibilisée ou formée. En considérant les parcours de ses camarades, elle constate que ce genre d’études peut mener à une grande diversité de métiers.

Le site de Julien Vieira | Son blog 

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