Le vingtième épisode de la première saison de la série Twilight Zone (La Quatrième dimension), intitulé Elegy (en version française Requiem), diffusé le 19 février 1960, propose une forme de repos éternel original :
Trois astronautes du XXIIe siècle, perdus dans l’espace atterrissent sur un astéroïde. Surprise, le monde qu’ils découvrent est l’Amérique du début du XXe siècle, parfaitement conservée, si ce n’est que tous les êtres qu’ils rencontrent sont absolument immobiles. Ce ne sont pourtant pas des statues. Certains sont en train de pêcher le long d’une rivière, d’autres sont figés en train de danser. L’exploration de ce monde silencieux et immobile par la caméra rappelle évidemment l’Année dernière à Marienbad, d’Alain Resnais, sorti l’année suivante, et bien sûr le roman L’Invention de Morel (1940), d’Adolfo Bioy Casares, qui a inspiré Resnais, ou encore Paris qui dort (1924), de René Clair.
Les trois hommes finissent par rencontrer un dénommé Jeremy Wickwire, qui leur apprend qu’ils se trouvent dans un cimetière de luxe où les gens les plus fortunés réalisent leurs rêves, pour l’éternité : être le maire d’une ville du middle west, un pharaon, un noble romain, une reine de beauté ou un chevalier en armure. Seule une partie des figures immobiles sont les défunts, les autres sont des imitations : « vous réalisez vos rêves le jour où vous cessez de rêver », résume un astronaute.
Wickwire demande aux astronautes leur rêve à eux, et chacun répond la même chose : se trouver dans leur fusée, sur le chemin de la Terre — planète dont on apprend au passage qu’elle a connu une guerre atomique presque fatale en 1985. Wickwire finit par faire une confession : il n’est pas vraiment un être humain, on le réveille de temps à autre pour s’occuper de l’intendance du cimetière spatial.
Les trois astronautes finissent par comprendre que les verres que leur a donné Wickwire contenaient un poison, ou plutôt une substance paralysante :
– « Nous ne vous voulions aucun mal ! »
– « J’en suis bien conscient »
– « Mais pourquoi ?… »
– « Parce que vous êtes là, parce que vous êtes des hommes, et que tant qu’il y aura des hommes il n’y aura pas de paix possible ».
Une morale typique de l’époque de la Guerre Froide, et tout particulièrement de l’esprit pacifiste parfois désespéré qui animait Rod Sterling, le créateur de la série.
Pour épilogue, on retrouve Wickwire, dans la fusée, occupé à épousseter avec un plumeau les trois hommes qu’il a transformés en statues.
Son travail terminé, il part s’asseoir dans un fauteuil.
Très intéressant votre blog ! Je laisse ce commentaire sous ce post de la Twilight zone mais il est valable pour le reste !