Lanterne des morts

Les « lanternes des morts » ont été construites dans des cimetières aux XIIe et XIIIe siècles, dans une zone qui correspond plus ou moins à l’aire du Dûché d’Aquitaine au Xe siècle, lequel couvre approximativement treize départements actuels du centre-Ouest de la France : Allier, Charente, Charente-Maritime, Corrèze, Creuse, Dordogne, Indre, Loire, Lot, Puy-de-Dôme, Deux-Sèvres, Vendée, Vienne et Haute-Vienne.

Rochecorbon, Saint-Agnant-de-Versillat, Goussaud et Saumur

Rochecorbon, Saint-Agnant-de-Versillat, Goussaud et Saumur.

On ignore les raisons de cette concentration  géographique (qui a quelques exceptions ponctuelles : Guégon dans le Morbihan, Farschviller en Moselle, Avioth dans la Meuse, Bisley en Angleterre, et plusieurs villes allemandes) comme on ignore à quoi servaient ces constructions : enseignes signalant le cimetière, phare permettant aux égarés de s’orienter, flammes symboliques, moyen de retenir les esprits de quitter leurs tombes et les ténèbres, de les apaiser ou simplement de veiller sur eux…
La pratique consistant à entourer les tombes de bougies remonte au moins à l’antiquité et les « lanternes des morts » ne sont peut-être qu’une extension de cette tradition. Le sujet ne fait en tout cas pas consensus.

lanterne_sarlat

La lanterne des morts de Sarlat, érigée au retour de croisade de Bernard de Clairvaux, en 1147.

Ces petits édifices maçonnés ont parfois une forme de minaret (à Vergèze, à Carlux et à Sarlat-la-Canéda, on parle aussi de « cheminées de Sarrazins » et/ou de « lanternes des Maures » — rappelons que l’époque des croisades se situe entre le XIe et le XIIIe siècle) mais la plupart sont surplombés d’une croix chrétienne.
Certains avancent que leur origine pourrait être druidique.

Lanternes des morts de Château-Larcher, Brigueuil, Cellefrouin et Pranzac

Lanternes des morts de Château-Larcher, Brigueuil, Cellefrouin et Pranzac.

Il s’agit de tours (une ou plusieurs colonnes rondes ou polygonales) en haut desquelles se trouve un pavillon destiné à accueillir une lampe. Leur taille varie, certaines dépassent à peine la hauteur d’un homme (c’est typiquement le cas des Totenleuche que l’on trouve en Allemagne et en Autriche), mais d’autres sont des édifices bien plus imposants, comme la lanterne des morts de Saint-Pierre d’Oléron, qui mesure 23 mètres de haut. Les plus hauts disposent d’un système de poulie permettant de hisser la lampe.

 Saint-Pierre-d'Oléron, Oradour-Saint-Genest, Cognac-la-forêt, Coussac-Bonneval et Fontevraud-l'Abbaye.

Saint-Pierre-d’Oléron, Oradour-Saint-Genest, Cognac-la-forêt, Coussac-Bonneval et Fontevraud-l’Abbaye.

Les photographies sont issues de la catégorie Lanterns of the Dead in France du site Wikimedia Commons.

Ce contenu a été publié dans Non classé. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *