Les exploits de Roland Emmerich

Quelqu’un me disait un jour que dans les fictions de fin du monde il existe toujours un espoir, une chose à faire, un Bruce Willis à envoyer sauver le monde, et si cela ne marche pas, il reste toujours quelque chose à rebâtir. C’est plutôt inexact : des films tels que Melancholia ou On the beach ne sont pas spécialement ouverts sur l’avenir. Mais effectivement, on rencontre souvent des cas de fins du monde partielles, évitables et évitées, ou qui laissent des survivants.

Chez Roland Emmerich, quel que soit le péril, il reste généralement quelque chose à faire. C’est le cas dans le distrayant The Day After Tomorrow (2004) où des gens, réfugiés dans la New York Public Library, sont poursuivis dans les couloirs du bâtiment par rien moins qu’une ère glaciaire.

2012

On voit le givre envahir le sol et les murs, et on sait que si ce courant d’air froid intense touche ceux qui le fuient, ils mourront instantanément, tant cette température négative est extrême. Mais nous sommes chez Roland Emmerich, et le courant d’air froid reste toujours derrière les héros du récit qui parviennent à lui échapper et à s’enfermer dans une pièce où ils ont fait du feu avec des livres. L’ère glacière reste à la porte !

Dans l’ahurissant 2012, c’est encore mieux. La Terre s’effondre sur elle-même ce qui provoque une suite interminable de phénomènes, parmi lesquels un ras de marée suffisamment puissant pour noyer la chaîne de l’Himalaya ou pour provoquer l’éruption d’un volcan.

2012

Dans une première séquence d’action du film, on voit toute une petite famille, à bord d’une limousine (le père est chauffeur), qui fuit alors que les immeubles s’écroulent sur son passage et que le sol s’effondre derrière eux. Mais ils parviennent à atteindre un avion, d’où ils peuvent quitter cette région dangereuse. Là encore, le sol se creuse derrière l’avion qui décolle à temps mais qui n’est pas sauvé pour autant et doit éviter toutes sortes d’objets qui tombent.

Mais ce n’est pas tout, le héros du film doit recommencer le même gag en allant chercher des informations importantes en haut d’une montagne. L’avion l’attend, et il redescend de la montagne poursuivi par une éruption volcanique, et à nouveau par un mouvement de terrain qui menace d’engloutir son véhicule puis l’avion.

2012

Mais cette fois-ci encore, il s’en tire. Tant que le héros a la volonté de vivre, il y parvient. Est-ce que l’on peut voir ici un discours presque « libertarien » ou « survivaliste » qui édicte que seuls les « forts » méritent de survivre ? Ce serait assez opposé aux idées politiques de Roland Emmerich, qui parsème ses récits de clins d’œil aux injustices sociales. Dans The Day after tomorrow, les Américains deviennent des immigrants réfugiés au Mexique et dans 2012, l’imminence de la catastrophe est connue des seuls milliardaires qui ont pris soin de se protéger en construisant des arches qui leur permettront de survivre au désastre. Chez Roland Emmerich, celui qui survit est souvent avant tout celui qui veut protéger les autres, et notamment, sa propre famille.

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