Mariage post-mortem

La thaïlandaise Ann Kamsuk s’apprêtait à épouser le producteur de télévision Chadil Deffy, avec qui elle vivait depuis dix ans, lorsqu’elle s’est tuée dans un accident de la route.

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Deffy a décidé d’organiser à sa fiancée des funérailles en forme de cérémonie de mariage, allant jusqu’à lui passer la bague au doigt.

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Le « marié » n’est pas dupe du caractère désespéré de cette action : « À vos yeux, ce que nous faisons peut sembler l’expression d’un grand amour, mais pour nous, c’est l’expression d’une erreur qui ne pourra jamais être réparée en revenant dans le passé. Souvenez-vous que la vie est courte ».

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Le mariage posthume n’est pas toujours symbolique.
En France, durant la guerre de 1914-1918, s’est posé le problème des femmes abandonnées, souvent mères, par leur compagnon mort dans les tranchées, et ne pouvant pas bénéficier de la pension due aux veuves puisque restées célibataires. Pour répondre à cette queston, la justice a entériné le principe du mariage posthume des militaires dès 1915. Le premier cas de mariage posthume civil en France date de 1959 : un jeune homme, mort dans la catastrophe du barrage de Fréjus, a été marié par le maire et le curé local. Depuis, environ un mariage posthume est célébré chaque année en France, qui reste un des rares pays où la pratique existe de manière non-exceptionnelle. L’autorisation est donnée par le président de la République, à qui on doit fournir la preuve des intentions du défunt. Pendant la seconde guerre mondiale, de nombreux soldats américains ont été mariés après leur décès1. La Chine possède une tradition de longue date, le mariage fantôme, où une femme peut être mariée à l’esprit de son fiancé, et vivre chez sa belle-famille en acceptant de rester célibataire pour toujours.

  1. Source : Dictionnaire de la mort. []
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Une réponse à Mariage post-mortem

  1. Wood dit :

    Si j’ai bien compris, dans certaines régions de Chine, si un jeune homme meurt célibataire, la famille se met en quête du cadavre d’une jeune fille pour lui tenir compagnie dans l’autre monde.

    Lire aussi, à ce sujet « The undertaking of Lily chen » de Danica Novgorodoff

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