Les mystérieux Étrusques étaient, selon Erwin Panofsky, encore plus obnubilés par la mort que ne l’étaient les Égyptiens. Chaque fois qu’ils s’établissaient quelque part, ils fondaient deux cités : l’une pour les vivants, et l’autre, non moins importante, pour les morts (nous y reviendrons).
Un des apports les plus frappants des Étrusques à l’art funéraire, ce sont leurs sarcophages, dons les côtés sont ornés de scènes mythologiques ou quotidiennes, et qui sont recouverts par une statue en terre-cuite représentant les défunts.
Il s’agit souvent des couples. Ceux-ci ne sont pas figurés dans une attitude de sommeil éternel, mais sont généralement montrés souriants, tels qu’ils aimaient vivre.
En leur temps, ces sculptures étaient polychromes.
Le style n’est pas spécialement unifié, pas plus, d’ailleurs, que le contenu des sarcophages, puisque, comme les Romains, les Étrusques pratiquent aussi bien l’inhumation que l’incinération, et ce en fonction des traditions locales ou familiales.
Tous les couples n’ont pas la même proximité, on constate ci-dessous une grande différence entre les époux enamourés de droite et les deux figures passablement distantes, à gauche :
On trouve aussi des célibataires :
Contrairement aux Étrusques, les hommes Grecs et Romains ne jugeaient généralement pas convenable que leurs épouses assistent aux banquets.
Le sarcophage qui suit, créé au IIe siècle de notre ère dans la Grèce romaine et conservé au Louvre, imite la pose des couples étrusques, mis dans un esprit passablement différent :
…Cette fois, il ne s’agit plus d’un couple qui célèbre les plaisirs de la vie conjugale, mais de nobles époux en représentation d’eux-mêmes, espérant peut-être conserver dans la mort le rang social qu’ils avaient de leur vivant.