
Diderot possédait des portraits et des lettres de Sophie Volland mais ne nous les a pas transmis ! J’illustre donc l’article avec « Le verrou », d’Honoré Fragonard, où les uns voient de fougueux amants et d’autres, une sordide scène de viol. Connaissant le penchant de Fragonard pour la volupté, je préfère croire la première interprétation.
Finalement proche du projet Afterlife, une rêverie matérialiste de vie après la mort, par Denis Diderot, à Sophie Volland, qui aura été sa maîtresse et amie pendant trente ans, c’est à dire jusqu’à leurs décès respectifs, à quelques mois d’intervalle :
« Ô ma Sophie ! il me resterait donc un espoir de vous toucher, de vous sentir, de vous aimer, de vous chercher, de m’unir, de me confondre avec vous quand nous ne serons plus, s’il y avait pour nos principes une loi d’affinité, s’il nous était réservé de composer un être commun, si je devais dans la suite des siècles refaire un tout avec vous, si les molécules de votre amant dissous avaient a s’agiter, à s’émouvoir et à rechercher les vôtres éparses dans la nature ! Laissez-moi cette chimère, elle m’est douce, elle m’assurerait l’éternité en vous et avec vous. »