L’Homme le plus doué du monde, premières réactions
novembre 14th, 2013 Posted in Lecture, PersonnelTout d’abord, les questions pénibles.
Il y a un an et demie, lorsque L’Homme le plus doué du monde a été présenté à son futur éditeur, Franciscopolis, je pensais de bonne foi en être le premier traducteur. La mention de cette primeur que j’avais claironnée a continué de circuler et est même écrite en quatrième de couverture du livre. Entre-temps, j’ai appris par le site noosphere qu’il en existait au moins une traduction, réalisée par Marc Madouraud et publiée par la revue Fiction en 2007. Les moutons électriques, éditeur de Fiction, ont contacté le diffuseur du livre pour réclamer que cette mention d’une première traduction soit ôtée. C’est une demande bien légitime, dont acte : ma traduction n’est pas la première1. Je dois dire que cela me pose un problème non pour le fait d’avoir été premier en quoi que ce soit, mais parce qu’il faudrait que je m’impose de comparer les deux textes, au risque de me trouver vexé d’avoir fait moins bien2. Je suis preneur de tout avis objectif sur le sujet. Néanmoins, la question ne m’empêche pas de dormir car l’intérêt de mon intervention dans le livre me semble résider aussi et surtout dans sa postface, dans le cahier d’illustrations qui l’accompagne, et dans le fait même d’en faire un livre.
Je dois signaler un fait plus gênant : il reste trois fautes d’orthographe dans le livre, à la suite d’un cafouillage de dernière minutes dans les versions…
Le tout premier retour de lecteur que j’ai eu émane de Gérard Klein, figure majeure de l’histoire de la science-fiction au titre d’auteur, de préfacier et d’éditeur3. Je lui avais envoyé un exemplaire parce qu’il était indirectement lié aux contingences qui ont mené à son existence. C’est en effet sur son excellent conseil que j’ai proposé ma nouvelle La sœur de poche, que Franciscopolis envisageait jusqu’alors de publier, à Pierre Gévart, qui m’a fait l’honneur de l’accueillir dans Galaxies, en février dernier4. Puisque je n’allais pas publier sous forme de livre une nouvelle déjà parue dans une revue, j’ai proposé en remplacement une traduction inédite5 de The Ablest man in the world…
J’espère qu’il ne m’en voudra pas de publier ici un extrait d’une correspondance privée mais je ne résiste pas à l’envie de citer le message que Gérard Klein m’a envoyé pour me dire qu’il trouvait le livre « Passionnant, éclairant. Indispensable pour comprendre tout un pan de l’histoire américaine du domaine. Et quelle belle maquette ».
J’ai la faiblesse d’imaginer qu’il n’écrit pas ça uniquement pour me faire plaisir.
Le petit livre a aussi inspiré à Xavier de la Porte une belle chronique pour France Culture, où il réfléchit à la question « un mécanisme peut-il être moral ? ». On peut lire cette chronique transcrite sur InternetActu, ou l’écouter sur le site de France Culture.
L’événement le plus inattendu qu’a suscité ce modeste livre est commercial : avant même son placement en librairie, le stock de L’Homme le plus doué du monde était en passe d’être épuisé, et apparaissait parmi les dix meilleures ventes du moment chez le diffuseur, Les Presses du Réel. C’est d’ailleurs sur la boutique en ligne des Presses du Réel qu’il est le plus facile de commander l’Homme le plus doué du monde (pour 10,08 euros, port compris). Un nouveau tirage est envisagé, mais non certain, car Franciscopolis programme un certain nombre de sorties importantes dans les mois à venir et il serait dommage d’avoir à les retarder.
Je serai présent sur le stand de Franciscopolis pour dédicacer le livre vendredi 15, de 15 heures à 19 heures au salon Offprint, qui se tient du 14 au 17 novembre aux Beaux-Arts de Paris (14, rue Bonaparte, Paris 6e), école où j’étais étudiant il y a plus de vingt ans et où je ne suis pas revenu depuis.
Ajout du 28 novembre : Aujourd’hui, un article très enthousiaste de Marie Lechner dans le cahier Livres de Libération :
(agréable cadeau de quasi-anniversaire).
- Il en existe apparemment aussi une dans le recueil Robot Erectus, publié au format numérique par Jean-Claude Heudin, j’ignore s’il s’agit de la même. Enfin, il existerait, publié par Le Serpent à plumes en 2003, un recueil intitulé L’Homme de Cristal, qui pourrait aussi contenir une traduction de la même nouvelle, puisqu’il porte le titre du célèbre recueil publié par Sam Moskowitz, le découvreur de Page Mitchell, en 1973. Je dis « existerait » et « pourrait », car si le livre est référencé par quelques bases de données et est associé à un numéro ISBN (978-2842614126), il n’est disponible à la vente nulle part, que ce soit en neuf ou d’occasion. [↩]
- Je parle de « ma » traduction, mais je dois signaler par ailleurs que j’ai été très sérieusement aidé par Anne Owens, qui, avec modestie, a refusé de partager la paternité de la traduction, ce qu’elle eût légitimement mérité. [↩]
- Pour sa direction de la mythique collection Ailleurs et demain, chez Robert Laffont, mais aussi pour la collection Science-Fiction du Livre de Poche. [↩]
- Signalons que les anciens numéros de Galaxies sont depuis quelques jours disponibles à la vente au format PDF sur le site de la revue. Et puisque nous en sommes à évoquer les retours critiques, ma nouvelle du numéro 21 a été saluée par Phénix-web (« Très bon texte ») et Un papillon dans la Lune (« une histoire originale et intelligente »). [↩]
- Nous savons désormais que ma traduction n’est pas la première, mais elle n’en est pas moins inédite ! [↩]
4 Responses to “L’Homme le plus doué du monde, premières réactions”
By Neovov on Nov 19, 2013
Est-ce qu’il existe un moyen pour se le procurer en dé-matérialisé ?
Parce que je vis en Australie et les frais de port excèdent souvent le prix de l’objet.
By Jean-no on Nov 20, 2013
@Neovov : pour l’instant, non, l’unique édition est une édition papier.
By Sarro on Déc 11, 2013
Connaissez vous Regis Messac ?
C’est un écrivain français du début du 20ième siècle, spécialiste du roman policier et qui a écrit quelques livres de SF comme Quinzinzinzili (son chef d’oeuvre), la cité des asphyxiés, Valcrétin et le miroir flexible. Il est mort en déportation en 1945.
Son roman le Miroir flexible écrit en 33 est l’histoire d’un savant ayant mis au point un animal robotique (le mécanozoaire) préfigurant l’intelligence artificielle, la vie artificielle, l’intelligence en essaim et ceci 20 ans avant le renard cybernétique d’Albert ducrocq.
http://librairie.critic.over-blog.fr/article-20518740.html
Pour connaitre la vie de Régis Messac (Auteur méconnu à redécouvrir) voir ci-dessous
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9gis_Messac
By Jean-no on Déc 11, 2013
@Sarro : je connais de nom, parmi les pionniers francophones (de la Hire, Rosny-Ainé,…) mais je n’en ai jamais lu. Du coup j’ai trouvé une édition de ce roman, et je l’ai commandée, merci pour la référence, donc.