En contrepoint à l’article sur les tombes en acier, tombes dont l’aspect neuf a été jugé très laid par beaucoup, quelques photos prises dans le vieux cimetière de ma ville. On peut sans doute faire les mêmes dans n’importe quel cimetière un peu ancien : des tombes rendues anonymes par l’érosion de la pierre, visiblement abandonnées depuis des années. Est-ce vraiment triste ? Après tout, cette négligence peut signifier que la peine de ceux qui ont survécu au défunt est depuis longtemps apaisée, ou qu’ils ne sont plus là eux-mêmes pour y penser. Ou bien sûr, qu’ils n’attachent pas d’importance aux tombes.
Quelle que soit la raison de l’abandon, il prouve que le temps a passé — comme le montre l’érosion de n’importe quelle pierre, funéraire ou non.
Et pourtant, puisqu’il reste quelques vestiges, puisqu’il reste un emplacement, tout n’a pas disparu, il reste le souvenir d’un souvenir. On ne sait plus quel était son nom, ce qu’il ou elle a été, mais on sait qu’un jour, quelqu’un a vécu.