Profitez-en, après celui là c'est fini

Écoles d’Art et bouts de ficelle

mars 23rd, 2024 Posted in Études

Résumé : Les écoles territoriales d’Art et de design sont des institutions vieilles de plusieurs siècles mais nos gouvernants semblent avoir organisé leur disparition, ou en tout cas s’apprêter à diminuer cruellement leur nombre, alors même que le besoin est élevé comme en atteste l’explosion des effectifs des formations privées équivalentes.
Et c’est bien dommage.

Le budget du Ministère de la Culture a été amputé de deux-cent-un millions d’euros — alors que promesse faite originellement était au contraire une augmentation dudit budget de deux-cent-quarante millions. Mais bon, c’est la crise, la croissance « est moins forte que prévu », selon la formule consacrée, et les agences de notation financière préparent leurs évaluations pour le mois prochain, alors on diminue en catastrophe ce qui semble sacrifiable, ou plutôt ce qui ne secouera pas trop l’opinion. Et pour l’opinion, j’en ai peur, le budget de la Culture n’est pas nécessairement considéré comme une priorité — et que penser de la considération pour l’écologie, qui perd quant à elle deux milliards d’euros ?

Qu’est-ce que le ministère de la Culture ? (en gros)

Le Ministère de la Culture n’est pas une coquetterie de la République, c’est un ministère aux missions nombreuses et importantes : toute une partie de l’audiovisuel public (France télévisions, mais aussi l’INA qui conserve la mémoire télévisuelle française) est placé sous sa tutelle. La Bibliothèque Nationale, qui a depuis la Renaissance vocation à conserver toute la production éditée en France (et qui désormais la met à notre disposition), dépend aussi du ministère de la Culture, tout comme la direction de l’Architecture et du patrimoine (dont l’archéologie) ou une grande partie des Archives. Par le biais de plusieurs instances (CNC, CNL, CNAP,…) le ministère finance une bonne partie de la création actuelle (production ou acquisition d’œuvres, festivals, résidences d’artistes), et de ses acteurs (galeries, éditeurs, associations…), selon des modalités plutôt transparentes et collégiales, en consultant commissions indépendantes formées dans ce but — et dont, je peux en attester pour y avoir participé, les membres sont bénévoles.
Le Louvre ; la Comédie Française ; l’Opéra de Paris ; la Philharmonie ; les Châteaux de Versailles, Fontainebleau, Pau ; Beaubourg ; le Mucem, etc. ; mais aussi des écoles supérieures d’art ou d’architecture, des conservatoires nationaux de danse ou de musique (en tout, quatre-vingt dix-neuf établissements d’enseignement supérieur !),… sont autant d’institutions sous tutelle du Ministère.
Pour certains services, la tutelle est partagée entre le Ministère et d’autres institutions : éducation, enseignement supérieur, affaires étrangères, armée, industrie, mais aussi collectivités territoriales. Il existe plusieurs statuts juridiques pour organiser tout ça à des degrés divers d’échelle et d’autonomie : établissements de coopération culturelle, établissements administratifs culturels, établissements à caractère industriel et commercial, mais aussi sociétés anonymes (comme Pass Culture) ou associations (comme l’Ircam). Enfin, le ministère a une activité de promotion ou de régulation : défense du droit d’auteur (sujet chaud !), valorisation de la création française, etc.

On peut tout à fait se demander si telle ou telle mission du Ministère de la Culture est pertinente, légitime, justifiée, si l’encadrement de la production audiovisuelle ou de la création permettent l’existence de contenus que le secteur privé ne permettrait pas, ou si au contraire elle constitue une contrainte et impose une forme d’« art officiel » (ce que, bizarrement, on ne reproche jamais aux souverains du passé, dont c’était pourtant le projet explicite et par définition bien moins démocratique), voire de propagande gouvernementale. On peut se demander s’il est vraiment important de sauver des vestiges archéologiques, des livres et de vieux tableaux, etc.. Chacun aura sa réponse en fonction de son intérêt pour la création, pour l’Histoire, en fonction de son rapport à la socialisation des biens, au partage culturel, etc., mais il est un fait, aujourd’hui, que l’activité de centaines de milliers de personnes est liée à la politique et au budget du Ministère de la Culture. Et c’est bien entendu le cas des enseignants en école publique d’art, dont nous allons reparler plus loin, et de leurs étudiants.

Sacrée Rachida Dati

On murmure que la pensionnaire de la rue de Valois, Rachida Dati, fâchée du rabotage de son budget, a vertement insulté par SMS le ministre de l’Économie et a menacé par la même voie le premier ministre de « transformer en kebab » son chien très mignon. L’intéressée dément bien évidemment avoir émis de tels messages, ou plus exactement dément l’avoir fait « dans ces termes », mais, comme cela se fait souvent en communication politique de type « bruits de couloir », il n’est pas impossible que ce soit elle-même qui ait fait courir la rumeur de leur existence. Tout le monde s’en amuse : ah, cette Rachida Dati, elle n’a pas sa langue dans sa poche ! Pour un peu, on se sentirait vengés car certes, le budget mal géré1 aboutit à des décisions cruelles, mais au moins on ricane en pensant à la tête du premier ministre et du ministre du budget se faisant gronder par la maire du septième arrondissent de Paris.
Je ne sais pas si la majorité des enseignants d’écoles d’art auraient spontanément voulu de Rachida Dati à la tête du ministère de la Culture, mais beaucoup ont vu comme une chance l’orientation qu’elle a affirmé vouloir porter dès sa prise de poste, qui était de ne pas se borner à agir qu’à Paris et d’aller au contact des publics ruraux… Or justement les écoles supérieures d’art sont bien placées sur ce sujet car elles forment un maillage du territoire plutôt intéressant. En effet, sauf la Corse, une petite partie du Lot, de l’Aveyron, de l’Yonne, de l’Aube, et (depuis la fermeture de l’école de Perpignan en 2016), des Pyrénées atlantiques, on ne se trouve jamais à beaucoup plus de cent kilomètres d’une école d’Art, et les étudiants que les écoles telles que la mienne, au Havre, accueillent en première année, sont pour bon nombre issus de leur région et, parfois, du monde rural. Au fond, les écoles supérieures d’art et les conservatoires sont les seuls établissements d’enseignement supérieur à être et à toujours avoir été décentralisés.

Les quarante-quatre écoles supérieures d’art, territoriales et nationales. Celles qui sont reliées sont un unique établissement éclaté sur sur un, trois ou quatre sites. À gauche, la Martinique et la Réunion.

La fin d’un tabou

J’ai visionné l’audition de Rachida Dati face à la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale du 19 mars, et je suis forcé d’admettre que la ministre a un certain niveau. Très bien préparée (il faut dire qu’elle avait été auditionnée par le Sénat quelques jours plus tôt), elle s’est montrée capable de répondre de manière souvent convaincante, anticipant les critiques, sur la diversité des dossiers qui lui ont été soumis (audiovisuel, Intelligence Artificielle, restitutions d’œuvres spoliées, itinérance des collections, sauvegarde du patrimoine cultuel non protégé,…), et ce bien que sa surprenante nomination ne date que de deux mois. Politiquement, je dirais qu’elle propose assez généralement une ligne républicaine de centre droit, sans grande rupture avec les administrations précédentes.
Dans son discours liminaire, elle a émis une réflexion qui agite assez logiquement le petit monde des écoles d’Art :

« Il faut cesser avec la politique des bouts de ficelle, parce que finalement ça ne résout aucun problème de fond, et c’est de l’argent public très mal dépensé. Je souhaiterais des écoles performantes, avec les mêmes chances de réussite, et la même ouverture à tous. S’il faut fermer certaines écoles, car aujourd’hui elles n’ont plus les mêmes moyens, les moyens d’offrir un cadre de qualité, peut-être que ça peut être le cas »

Ce qu’on entend ici, c’est une réponse plutôt brutale aux angoisses qui courent dans les écoles d’art et de design, particulièrement exacerbées depuis un an et demi : « vous vous plaignez de ne plus pouvoir enseigner dans de bonnes conditions ? De ne plus pouvoir donner à vos étudiants toutes les chances de réussite ? Pas de problème, on peut vous fermer ». Une menace, en somme. La ministre se défausse aussitôt en disant que ce n’est pas son administration qui prendra ce genre de décision, qu’il y a pour ça des instances d’évaluation, mais ce qu’elle dit, c’est qu’elle ne fera rien pour l’empêcher, que la question n’est plus taboue, qu’elle s’en lave les mains2.

Détail du retable de Göttingen, par Hans Raphon, 1499.

Public et privé

Le rapport sur les écoles territoriales d’art (2023), commandé à Pierre Oudart3 par Rima Abdul Malak (qui réclamait des propositions « à droit constant » — sans modification structurelle, donc — et semble avoir quitté le ministère sans y avoir répondu), et le rapport de la cour des comptes sur l’enseignement artistique supérieur (2021) disent des choses passionnantes sur l’Histoire, l’état, les perspectives et le contexte des écoles supérieures d’art. On peut compléter ces lectures en consultant la séance consacrée à la situation et l’avenir des écoles d’art par la commission Culture du Sénat, en décembre 2023. Au cours de cette audition, on entendait notamment que dans la ville de Rennes, le nombre d’établissements artistiques privés était passé de un à vingt en une quinzaine d’années. Autant dire que le besoin de formations artistiques ne faiblit pas, notamment pour les cursus réputés directement professionnalisants tels que le design et la communication4. Le secteur privé gagne clairement en importance, il suffit pour s’en convaincre de constater les effectifs du groupe « école de Condé » (4 000 étudiants en Europe, dont une grande partie en France), de e-artsup (2 500 étudiants), de l’école Émile Cohl à Lyon (850 étudiants, soit plus du double des effectifs de l’imposante École nationale supérieure des Beaux-Arts de la même ville), etc. Le nombre d’étudiants des quarante-quatre écoles publiques supérieures est d’environ 11 000, celui des écoles privées est évalué dans une fourchette allant de 15 à 20 000 étudiants. À cinq exceptions près (Camondo, École de design de Nantes-Atlantique, Émile Cohl, l’Institut français de la mode et Strate), les écoles privées ne sont pas évaluées par le Ministère de l’Enseignement supérieur et cela rend leur recensement exhaustif un peu difficile.
Les écoles privées investissent massivement dans leur propre promotion en étant présentes sur les salons dédiés aux études, et encourageant même leurs étudiants à animer leurs stands… J’ai ainsi connu une école, peut-être pas la plus sérieuse, dont les étudiants pouvaient rattraper des notes médiocres ou faire l’impasse sur certains cours en échange de permanences dans des salons : à défaut d’être de bons étudiants, on leur demandait de bien vendre leurs écoles aux parents de futurs étudiants.

La commission culture du Sénat

L’enseignement supérieur privé profite largement des inquiétudes parentales liées à Parcoursup5, mais aussi de sa réputation en termes d’insertion professionnelle, ne serait-ce que par le biais de l’alternance6, à laquelle de nombreux étudiants recourent pour alléger les frais d’inscription dont ils doivent s’acquitter — quinze à vingt fois plus élevés que dans les établissements publics7. Au passage, il est tentant de supposer que les écoles privées accueillent un public particulièrement aisé, mais les choses ne sont pas si simples : il n’est pas rare que les étudiants du privé s’endettent, tandis que le niveau socio-économique des étudiants des grandes écoles publiques parisiennes est, visiblement, très élevé.
Une autre force des écoles privées, souvent, est leur optimisme ou leur manque de scrupules quant au contenu (et aux débouchés) de leurs formations, puisqu’elles sont capables d’improviser des « départements » aux intitulés alléchants (motion design, cinéma d’animation, conception de jeux vidéo, manga, prompt design, character design, etc.) et à la mode mais qui ne reposent parfois que sur la compétence d’un unique enseignant non-salarié. Ce n’est pas qu’un défaut, c’est parfois au contraire l’expression d’une forme de souplesse, de capacité au renouvellement et d’absence de snobisme, dans des domaines aux mutations permanentes. Les écoles publiques supérieures d’art et de design ont une autre approche et favorisent la construction intellectuelle, la construction d’un langage d’auteur et la capacité à inventer sa propre méthode de travail, justement parce que les métiers et les outils ne cessent de changer. Les écoles d’Art publiques se donnent par ailleurs un rôle culturel local et national qui va au delà du simple fait de former des étudiants : expositions, journées d’étude, recherche, coopération internationale, publications — mais il faut reconnaître que certains établissements privés ont ce genre d’ambitions aussi. Quoi que l’on en pense, il est clair que les écoles d’art et design publiques, les écoles d’arts appliqués8 et les écoles privées amènent des choses différentes et sont donc complémentaires.
Beaucoup de mes collègues en école d’Art publique se demandent malgré tout si le projet des gouvernements qui se succèdent depuis des décennies n’est pas, sous les prétextes vertueux d’une rationalisation et d’une augmentation du niveau d’exigence, de faire disparaître la plupart de ces établissements. Cette impression est très bien résumée par Pierre Oudart :

Les communautés éducatives partagent largement l’impression d’un manque d’intérêt du ministère de la Culture pour ces établissements et celle d’une absence de projet stratégique. Elles vont parfois jusqu’à se demander si leur disparition n’est pas programmée dans une sorte d’agenda caché au profit des universités et de l’enseignement privé.

Pierre Oudart, Rapport sur les écoles territoriales d’art p.28

Et, malgré le « Rasoir d’Hanlon » qui édicte que la bêtise et l’incompétence sont des clés de compréhension généralement préférables à la malveillance, on peut se demander, effectivement, si tout n’a pas été délibérément fait pour aboutir à la situation délétère actuelle.
Les établissements territoriaux, qui étaient autrefois des services municipaux, ont été « autonomisés » de gré ou de force sous le statut d’Établissements publics de coopération culturelle (EPCC) et poussés à se regrouper. Le statut d’EPCC permet aux établissements d’être dirigés par un conseil d’administration et de diversifier leurs sources de financement, mais elle permet aussi de déresponsabiliser leurs tutelles. Dans le même temps, à la suite du « Processus de Bologne », qui harmonise l’enseignement supérieur entre quarante-huit pays, les écoles doivent satisfaire des critères assez précis en termes de structure des cursus, d’autonomisation des établissements et de contenu et d’évaluation des formations.
Si toutes ces nouveautés ont leurs vertus et poussent les écoles d’Art vers une forme de sérieux, elles imposent une inflation du travail administratif et de l’organisation de réunions 9, tant pour les équipes administratives (dont les effectifs ont connu une grosse croissance dans toutes les écoles, afin de gérer les missions nouvelles) que pour les équipes pédagogiques.
Elles mènent aussi naturellement à une forme de mise en concurrence des établissements.
Favoriser l’enseignement artistique privé n’est pas une manière d’effectuer des économies pour sauver un budget national effectivement à la dérive, les sommes en jeu sont une goutte d’eau dans l’Océan de la dépense publique en matière de Culture. L’intérêt de ce mouvement — qui touche d’autres domaines, comme la santé ou l’éducation —, c’est que le secteur privé rapporte beaucoup d’argent à un petit nombre, alors que le secteur public est un bien commun qui rapporte à tous. Et je ne crois pas être un gauchiste enragé en le constatant que, naïveté ou malice, notre société se dirige vers une marchandisation généralisée, vers des captations et des concentrations de biens et de pouvoir.

Une manifestation devant le Ministère de la Culture (dont on ne voit que le reflet sur ma photo) en mars 2023. Ce genre de démonstration a rarement un grand impact médiatique.

Les exigences et les ambitions ne cessent d’augmenter, mais les moyens pour s’y conformer ne suivent quant à eux pas du tout. Les écoles souffrent mécaniquement d’une forme de maltraitance qu’éprouvent bien d’autres secteurs (éducation primaire et secondaire, santé, etc.) : plus d’obligations, plus de tâches, plus de règlements, plus de normes, mais toujours moins de capacité à les satisfaire. On ne compte pas les écoles dont les équipes administratives sont en burn-out généralisé. Entre la « cage de fer » que décrivait Max Weber10 et les systèmes d’injonctions contradictoires, les écoles souffrent. Le corps enseignant, souvent, ne s’en tire pas si mal, car il peut toujours se concentrer sur son cœur de métier : aider des jeunes adultes à trouver leur voie en tant que créateurs et pourquoi pas, n’ayons pas peur d’être ambitieux, en tant qu’acteurs de la société. Le manque de confort (locaux vétustes pour certaines écoles, impossibilité d’acheter des fournitures, de réparer des équipements, d’inviter des intervenants extérieurs, d’organiser des voyages, et parfois même de remplacer les collègues partis à la retraite) pèse cependant lourdement sur la pédagogie.

Si les propos de Rachida Dati (enfin une ministre qui s’adresse aux écoles d’art !) constituent un petit choc, ils ne sont que l’aboutissement d’un long processus d’abandon, et peut-être même de sabordage. Il est facile de se plaindre d’une « politique de bouts de ficelle » quand tout a été fait pour en arriver là.
Bien heureusement, de nombreuses villes restent très attachées à leurs écoles, lesquelles font leur fierté depuis deux, voire trois siècles11. Car c’est aussi ça, les écoles territoriales d’Art : des institutions multiséculaires qui ont accompagné la création artistiques (« académies des Beaux-Arts ») ou industrielle (« écoles gratuites de dessin ») de leurs régions et du pays tout entier, et qui n’ont jamais perdu leur pertinence et leur utilité.

Mise-à-jour du 30/03/2024 : Dans un communiqué officiel publié le même jour que les lignes qui précèdent, la ministre de la Culture a tenu a préciser qu’elle avait évoqué « la fermeture d’écoles d’art territoriales non comme un objectif mais comme un risque si l’ensemble des partenaires ne se mobilisent pas ». Ce qui ne contredit pas vraiment son propos sur le fond, elle dit là encore que le ministère ne bouchera pas les trous budgétaires.

Lire ailleurs : Non madame la ministre, il ne faut pas fermer les écoles ! (Andea) ; Écoles d’art et design en lutte « On ne ferme pas / on ferme » : Où est la « stratégie ambitieuse et cohérente » du ministère  ? (Snead-CGT) ; Nos écoles sont vitales (Tribune sur Médiapart)

  1. Bruno Le Maire est ministre des finances depuis sept ans. Il se félicite d’avoir réalisé au cours de ses cinq premières années de mandat la plus grosse baisse d’impôts de l’Histoire de la République (50 milliards). Il a beau jeu ensuite de se plaindre de ce que les caisses sont vides. []
  2. Je note pour l’anecdote qu’une des deux écoles supérieures dont le sort fatal a été scellé est celle de Châlons-sur-Saone, ville où Rachida Data a passé sa jeunesse ! L’autre étant l’école de Valenciennes. []
  3. Pierre Oudart, haut-fonctionnaire du Ministère de la Culture, a un temps dirigé l’école d’Art Marseille-Méditerranée. []
  4. Au passage, on demande aux écoles d’art publiques d’être professionnalistantes (ce qu’elles sont, mais selon des parcours souvent biscornus) mais curieusement les formations en péril ces derniers temps concernent justement des filières identifiées sur le marché du travail. Ainsi l’école de design de Valenciennes, ou le Master design graphique des Beaux-Arts de Lyon. []
  5. Avant qu’elles n’intègrent les dispositifs Admission post-bac puis Parcoursup, les écoles publiques d’art n’avaient qu’un outil de sélection : le concours d’entrée. Parcoursup a beaucoup modifié la donne, en contraignant le calendrier des concours (qui subsistent), en plaçant les établissements en concurrence, et peut-être en conférant une grande importance au dossier scolaire et à l’âge des postulants, ce qui n’a jamais été la tradition des écoles des Beaux-Arts. []
  6. Parmi ses promesses, Rachida Dati a affirmé sa volonté d’imposer à toutes les écoles publiques de permettre l’accès de leurs étudiants à l’apprentissage et à l’alternance, ce qui comblerait une lacune, mais ne s’applique pas nécessairement à tous les domaines étudiés en école d’art. []
  7. Un étudiant de la prestigieuse école des Arts déco de Paris paie un peu plus de 400 euros par an, alors que les écoles privées aussi réputées telles que l’Institut Français de la Mode ou la Parsons School réclament plus de 20 000 euros annuels. []
  8. Les écoles publiques d’Arts appliqués dépendent du Ministère de l’éducation nationale. []
  9. Dans mon école, il me semble que les confinements de 2020-2021 ont démultiplié les réunions. À mon entrée dans l’école en 2006, le directeur m’avait dit que je ne serai astreint à assister qu’à deux réunions annuelles, en sus de mes heures de cours. Nous n’en sommes plus là du tout. []
  10. Pour Max Weber, les systèmes administratifs ont une tendance naturelle à l’expansion bureaucratique, jusqu’à devenir un piège qui, par un besoin justifié de rationalisation, finit par devenir étouffant et paralysant. Il parle de « cage de fer » ou de « cage d’acier ». []
  11. Une large majorité des écoles territoriales supérieures d’Art date du XVIIIe siècle. La plus ancienne, Les Beaux-Arts de Paris, date du milieu du XVIIe siècle. Les plus récentes, fondées pendant les années 1970, sont la Villa Arson à Nice et l’école d’art de Cergy. []

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