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Les nouveaux chiens de garde

janvier 9th, 2013 Posted in Écrans et pouvoir, Les pros, Parano

nouveaux_chiens_de_gardePointer du doigt les collusions entre le monde des médias et le monde politique ne peut pas être une mauvaise chose. C’est ce que fait ce documentaire que l’on peut ranger à côté de ceux de Pierre Carles, et bien entendu à côté du livre Les nouveaux chiens de garde, de Serge Halimi, dont il est l’adaptation. Intéressante, au passage, cette idée d’adapter pour le cinéma des essais de société, comme ici ou comme ça a été fait par Michael Winterbottom1 avec La Stratégie du Choc, de Naomi Klein.
J’ai plutôt apprécié la réalisation de ces Nouveaux Chiens de Garde, due à Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, notamment pour l’utilisation assez pertinente des incrustations d’éléments graphiques informatifs.

Soyons honnêtes : ce qui nous est raconté sent un peu le réchauffé, forcément : même si ce qu’il dit reste d’actualité, le livre de Serge Halimi a quinze ans. Et puis voir Elkabach entrer après ou avant Laurence Parisot au dîner du « Siècle », découvrir que Philippe Val n’est plus exactement un chansonnier révolté et constater que certains journalistes médiatiques profitent de leur notoriété pour se faire rémunérer grassement par des sociétés privées, oui, bon, d’accord, il faut évidemment rappeler tout ça… Mais on le sait bien, et on me permettra de trouver presque un peu naïf ce documentaire lorsqu’il nous apprend qu’une personne peut abandonner les idéaux de ses vingt ans, ou que des femmes journalistes épousent des hommes politiques2.

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J’ai été plus intéressé par les portraits de « experts » omniprésents sur les plateaux comme Alain Minc ou Jacques Attali, bien sûr, mais aussi comme Christian de Boissieu, Jean-Henri Lorenzi, Nicolas Baverez, Élie Cohen, Michel Godet,… Bien sûr, tout le monde connaît Minc ou Attali. L’un et l’autre ont porté un regard plutôt visionnaire sur les technologies de l’information et de la communication au début de leur carrière et sont, trente ans plus tard, des analystes politiques et économiques dont la liste des prophéties erronées ferait rire le plus malchanceux des astrologue — sans argument particulier, je dois dire que Jacques Attali m’a toujours semblé un moins grand imposteur qu’Alain Minc, cependant. Hommes de réseaux, naviguant avec suavité entre médias, monde politique (de tout bord « acceptable ») et monde économique, ils sont assez inoffensifs : nous connaissons leurs noms et leurs têtes, nous connaissons leur passé et nous savons que ce qu’ils représentent surtout, c’est eux-mêmes. Quand ils apparaissent dans le poste, nous avons des défenses, nous pouvons dire : « oh non ! pas encore celui-là ».

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Plus terrifiants sont les spécialistes « invisibles », dont nous oublions les noms et les visages d’une fois sur l’autre et que l’on nous présente sans justificatifs comme des hommes de sciences, des technocrates compétents, qui disposent d’outils inaccessibles au commun des mortels pour décider ce qui rendra la France de demain plus prospère — ou plutôt, plus « compétitive », car de même que le « médecin » qui prescrit des produits dopants à un cycliste se fiche de savoir s’il en mourra et/ou finira en prison, tant qu’il gagne le Tour de France, ces braves gens ne s’intéressent semble-t-il pas tellement à la prospérité du pays, mais bien à la bonne santé de la finance pour elle-même. Enfin pour elle-même, et pour leur compte en banque à eux aussi puisque, apprend-t-on, le « pool » d’une trentaine de spécialistes qui s’affiche en permanence pour traiter des questions économiques est constitué de gens qui, au delà de leurs qualités universitaires présentes ou passées perçoivent des jetons de présence à des conseils d’administration de sociétés importantes : loin d’être des scientifiques désintéressés, ils sont juge et partie. Ces spécialistes à quatre sous (ou à trente deniers, peut-être), formulent presque toujours la même proposition : il faut être « réaliste », l’État doit abandonner ses prérogatives au profit d’intérêts privés, la chose publique doit-être vendue. À coup de débats faussement conflictuels, ils parviennent effectivement à imposer une « pensée unique », un « there is no alternative » dont le but final est simple : baisser les salaires les plus bas et dépecer les services publics, qualifiés d’anachronismes, et tout ceci au profit immédiat de groupes financiers qui parviendront à faire travailler tout l’argent qu’ils représentent, comme lorsque Jean-Marie Messier est parti à la conquête de Hollywood avec les rentrées d’argent de la Compagnie générale des eaux.

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Si je dois émettre une réserve vis à vis de ce documentaire, c’est qu’il semble (en n’évoquant pas le sujet) totalement dédouaner le spectateur, qui est pour moi complice du crime autant que victime. C’est le spectateur qui réclame des experts qui ont l’air de savoir de quoi ils parlent, c’est le spectateur qui n’a pas envie d’entendre des gens hésiter, c’est le spectateur qui veut qu’on lui présente des oppositions binaires et qu’on réduise les argumentations à des slogans, c’est le spectateur qui veut qu’on amène devant lui des gens qui savent suivre le flux sans apporter de surprises et en limitant au maximum les moments d’intensité intellectuelle. C’est le spectateur qui veut qu’on lui montre des visages familiers, et c’est aussi le spectateur qui finit un jour par se lasser et réclame de nouvelles têtes. C’est le spectateur qui ne peut pas prendre au sérieux des gens à l’aspect curieux, à l’accents québécois, ch’tis ou méridional, de gens à l’élocution difficile, de bègues, de gens qui prennent un temps pour réfléchir,… C’est le spectateur qui réclame du spectacle. Il est le co-auteur de son aliénation.
Bien sûr, cette question est inhérente à la nature même de la télévision3.

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Ce qui m’amène à une remarque : si la multiplication des chaînes de télévision et des antennes de radio n’a, contrairement à ce qu’aime dire Alain Duhamel, pas spécialement favorisé une pluralité d’expression réelle, alors il faut se réjouir de ce qu’a apporté le réseau Internet en la matière, et le chérir comme un trésor des plus précieux. D’ailleurs, tout le monde le sait, et les ministres comme les présentateurs de journal télévisé ne cessent de nous préparer à un verrouillage du réseau, toujours sous l’inattaquable prétexte de défendre les plus faibles : les enfants qui seraient menacés par une délirante extension de la pédophilie ; les simples d’esprit et les adolescents que les forums poussent au suicide ou au meurtre ; les artistes que l’on prive de revenus en écoutant leurs chansons ; les homosexuels, les juifs, les noirs qui seraient impunément insultés sur Twitter ; etc.
Nous avons tous notre limite, il y a un argument révoltant pour chacun d’entre nous, pour chaque sensibilité. Alors ça finira par prendre. Ne venez pas me dire ensuite que j’aurais pu prévenir, c’est ce que je suis en train de faire.

On trouvera toutes les informations utiles sur ce film, ainsi que les endroits où acheter le DVD (18€ port compris) sur le site lesnouveauxchiensdegarde.com.

  1. Michael Winterbottom est par ailleurs l’auteur de l’excellent Code 46, dont je parlerai forcément ici un jour, et que je vois comme une excellente illustration, sous forme de fiction (et de science-fiction), des prédictions de Gilles Deleuze relatives à l’avènement d’une « société de contrôle ». []
  2. Quand au soupçon qu’une professionnelle des médias ne pourrait rien faire d’autre que défendre aveuglément les idées portées par son mari ministre, il me gêne un peu. Pourquoi ne se demande-t-on jamais si un homme politique n’est pas influencé par les idées de sa femme journaliste ? []
  3. Au passage, je ne suis pas certain que ceux qui refusent de la regarder aient complètement raison : ils ne représentent qu’une minorité, un entre-soi certes confortable mais qui ne leur permet peut-être pas de comprendre en parfaite connaissance de cause comment la télévision fabrique l’opinion. Même si c’est vexant, je pense qu’il faut accepter d’être son propre cobaye sur ce point, et observer le spectateur que l’on est. []
  1. 13 Responses to “Les nouveaux chiens de garde”

  2. By jyrille on Jan 9, 2013

    Merci pour cette analyse et ce résumé (je ne me sens pas le courage d’affronter ce genre de dépeçage en ce moment), je suis fan de tes observations et réflexions : on ne peut plus claires et argumentées. J’ai depuis longtemps eu la même méfiance vis-à-vis des Experts : qui les nomme en tant que tel ? Est-ce que leur diplôme ou leur métier suffit à définir un expert ? Suis-je moi-même un expert en mon domaine ? C’est possible d’un certain point de vue, mais il est évident que je suis loin de tout connaître dans mon corps de métier. Pire : j’ai un point de vue qu’un autre n’aura pas. Le débat peut alors être intéressant entre deux « experts », mais si ces personnes étaient présentées comme simplement des connaisseurs avec un point de vue, ne serions-nous pas plus ouverts, moins manipulés et par conséquent moins enclins à prendre leurs discours au premier degré ?

  3. By AC Husson on Jan 10, 2013

    Merci pour cette intéressante analyse. J’ai été frappée, en voyant ce documentaire, par la proportion d’hommes à l’écran. Ce n’est pas un scoop, puisqu’on parle de pouvoir et de gros sous; mais je suis étonnée que les documentaristes n’aient pas éprouvé le besoin, sinon de contrebalancer cela, du moins de diversifier un peu les experts interviewés. Les experts dont il est question dans le documentaire sont tous des hommes, et le documentaire ne fait pas vraiment mieux…

  4. By Jean-no on Jan 10, 2013

    @AC Husson : pour le coup, je crois que ça a été étudié ailleurs : le « pool » d’experts omniprésents est à 100% masculin. Donc impossible de montrer autre chose, mais c’est vrai qu’il aurait été bien de le dire explicitement, car c’est encore un trait important à signaler.

  5. By DM on Jan 10, 2013

    Je partage ton avis concernant le matraquage médiatique, depuis une quinzaine d’années, au sujet des dangers d’Internet, le réseau où n’importe qui dit n’importe quoi sur n’importe quel sujet, où sévissent pédophiles, néo-nazis et racistes divers, et qui réduit Rihanna à la misère.

    J’ai pour ma part l’impression qu’il suffit d’allumer la télévision ou de lire la presse pour voir des gens s’exprimer à tort et à travers sur n’importe quel sujet ; la différence est qu’ils sont professionnels de cela.

    Quant aux racistes, il me semble qu’entre le racisme ordinaire du Café du Commerce et celui plus policé de certains commentateurs ou hauts responsables politiques, nous sommes déjà servis sans Internet.

    Enfin, concernant la pédophilie, j’attends toujours que l’on me cite UN cas d’enfant ou, disons, de pré-adolescent kidnappé par un pédophile avec l’aide d’Internet — la grand’peur contre laquelle on nous met en garde.
    Peut-être ai-je mal cherché, mais je n’ai trouvé que des affaires d’adolescent(e)s fugueurs (disons d’âge 16-18 ans) et des affaires de policiers et de bénévoles ayant piégé des pédophiles en se faisant passer pour des adolescentes de 13 ans.

  6. By Jean-no on Jan 10, 2013

    @DM : c’est toute la puissance du fantasme médiatique, son potentiel anxiogène et sa capacité à terroriser est indépendant de sa réalité effective, et doit absolument l’être, pour provoquer une psychose. Quand on sait ce qu’on risque, on sait quoi faire, et donc on ne s’inquiète pas déraisonnablement, on prend des mesures. Quand on se fait bourrer le mou avec une menace qu’on ne voit pas (ex. la peur des incendiaires de voitures des cités de la banlieue parisienne pour quelqu’un qui n’a jamais quitté le village de Ouatesheim, Bas-Rhin, 12 habitants), on devient ultra-vigilant, en état (neurologique, cf. Henri Laborit) de stress : la menace est dans notre tête, et on ne sait absolument pas comment y répondre, ni d’où elle viendra. Bref, qu’il soit plus difficile (et sûrement plus risqué, puisque plus traçable) d’enlever un enfant avec Internet qu’avec une automobile n’a pas empêché le cliché du pédophile-de-l’internet (et du réseau de pédophiles) de s’installer dans les consciences et/puisque dans les JT.
    Comme je dis souvent, pour faire entrer rapidement des poules dans un poulailler, il ne faut pas les précéder et les appeler, il faut leur courir derrière et leur faire peur.

  7. By poulpy on Jan 10, 2013

    Vous semblez rendre le spectateur seul responsable de la programmation des chaînes TV, qu’elles soient privées ou publiques. Cette pensée rejoint parfaitement celle prêtée aux chiens de garde dans le docu, à savoir que le peuple est ignorant et que ses choix douteux découlant de cette ignorance, il faut décider pour lui.
    En mai 2005, à l’heure du réferendum pour la ratification du traité de Rome, pensez-vous vraiment que le PAF représentait fidèlement le choix des français ?
    Jusqu’à preuve du contraire les animateurs et intervenants des chaînes TV ne sont pas élus ! Personne ne sait dans quelle mesure les résultats de Médiamétrie influent sur la composition des plateaux TV.
    Je pensait le vieux mythe de l’offre et de la demande depuis longtemps battu en brèche, je vois que les éditocrates font bien leur boulot !

  8. By Jean-no on Jan 10, 2013

    @poulpy : je ne rends pas le spectateur seul responsable des programmes et je ne suis pas dans le mythe de l’offre et de la demande, je vois bien que la demande se fait aussi en fonction de l’offre. En revanche, personne ne l’oblige à allumer son téléviseur ni à aller vers la facilité. En 2005, il faudrait voir… Je me rappelle surtout que les politiques étaient presque tous favorables au traité mais que, pourtant, il y a eu de nombreuses émissions pour débattre de ses effets, et un vrai intérêt du public (on pouvait acheter le traité dans les kiosques, etc.). En fait, je parie que s’il y avait eu moins de battage médiatique, le traité serait passé. Mais là les gens se sont posé la question, ont lu, ont été déçus ou inquiets en voyant le caractère très technique et très peu inspiré du traité, aboutissant à un vote défavorable… dans lequel a beaucoup pesé Étienne Chouard, présenté partout comme un grand économiste (même si lui-même s’est présenté assez honnêtement comme citoyen) : comme quoi, là aussi, un « expert » a eu un effet.

  9. By Stanislas Gros on Jan 12, 2013

    Je trouve que l’expression « refuser de regarder la télévision » n’est pas tout à fait juste : regarder la télévision c’est un effort quand même, il faut se procurer un poste, payer la redevance… Je n’ai jamais eu le sentiment de « refuser » de regarder la télévision, c’est plutôt que rien ne m’y a jamais vraiment incité, et que je n’ai aucune raison de me forcer (à part ton idée d’être mon propre cobaye, que je comprends bien mais qui ne m’attire pas tellement). Bon c’est un détail, hein, mais si je n’ai pas de télé ce n’est pas par militantisme, c’est par indifférence (par contre j’admets que ça m’agace d’être chaque année suspect aux yeux du Trésor Public à cause de ça.), et je pense que beaucoup de gens sont comme moi, surtout depuis Internet.
    Ce n’est pas comme comme d’utiliser adblock pour surfer, par exemple, là effectivement je fais un geste actif pour me protéger de la pub.

  10. By Jean-no on Jan 12, 2013

    @Stanislas : pour payer la redevance, il ne faut rien faire, puisque sur l’avis d’imposition par défaut :-)
    Mais pour le reste, tu as raison, on regarde la télévision si on a une télévision et donc si on a fait l’effort de l’avoir.
    Mais je connais beaucoup de gens qui n’ont pas la télévision parce qu’ils ont décidé un jour de ne plus en avoir, enfin tu as raison, ce n’est qu’un cas possible.

  11. By Ardalia on Jan 20, 2013

    J’ai noté avec un amusement d’autant plus complice que je suis atteinte du même sympôme, tes accès de « on sait tout ça ».
    Oui, mais non. ^^ Si toi et d’autres saviez « tout ça », ce n’est pas le cas de tout le monde, à commencer par les jeunes qui découvrent, tout frais sortis de l’œuf, que le monde rêvé de la télévision n’est pas si idéal que ça.
    J’ai fermement décidé de me méfier de cette pente, dont je pense qu’elle mène à ce que l’on appelle le vieux con-isme. Disons-nous qu’aucun rappel n’est inutile, que même pour soi, ils sont stimulants, si l’on veut bien les accueillir sans impatience (pas évident). Un documentaire grand public doit penser à tous. :)

  12. By Jean-no on Jan 20, 2013

    @Ardalia : tu as raison, mais il faut compter avec un autre phénomène qui est que les gens s’imperméabilisent aux choses qu’ils pensent déjà connaître, ils y deviennent indifférents. Alors il faut faire gaffe à ne pas dire aux gens les choses que tout le monde sait déjà. L’écueil, ici, pour moi, c’est que ce genre de films n’a pour spectateurs que ceux qui en connaissent déjà plus ou moins le contenu. Mon voisin réac’ qui croit que Hollande est un bolchévique enragé, par exemple, n’ira pas voir ce film.

  13. By marie-jeanne on Jan 27, 2013

    Bonjour, Merci pour votre analyse du film, que je partage en grande partie. Je pense quant à moi qu’il faut marteler ces infos même si on a la sensation d’enfoncer des portes ouvertes. On, je, nous avons la mémoire courte… Une question cependant, et c’est un sincère questionnement car je n’ai ni thèse ni même hypothèse sur le sujet, qu’est-ce qui vous permet d’affirmer à ce point la servitude volontaire du public? Cette question de la poule et de l’oeuf, de l’offre et la demande, entre public et dégradation constante des programmes télé, je me la pose souvent. Comment mesurez-vous le degré de complicité du spectateur? l’audimat? des sondages? merci.

  14. By Jean-no on Jan 27, 2013

    @marie-jeanne : Je ne dispose pas d’études sur le sujet même s’il en existe une assez intéressante : il y a beaucoup plus de gens qui déclarent regarder Arte que de gens qui regardent effectivement Arte. J’y vois une honte très consciente. En tant que spectateur, je vois bien que je ne cherche pas les émissions intelligentes ou édifiantes, mais que j’allume le poste au contraire quand je ne me sens plus vraiment la tête à quoi que ce soit de concentré. Est-ce que ce serait différent s’il y avait plus de programmes intelligents ? Pas sûr. Les spectacles non-intelligents ne sont pas un problème en eux-mêmes, mais il se passe beaucoup de choses à la télévision : c’est un important lieu du débat public et de l’information, en fait c’est même le plus grand point commun entre la plupart des gens dans une société.

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