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Table interactive (Quantum of Solace)

février 27th, 2010 Posted in Interactivité au cinéma, James Bond

Du dernier film de la série James Bond, j’ai apprécié l’idée d’une conférence secrète de conspirateurs qui se tient en public, à l’insu de tous, dans une salle d’opéra. Pour le reste, j’ai surtout regardé ma montre, car si j’accepte le parti-pris des derniers films (un James Bond sans humour, interprété par Daniel Craig) et si le « méchant » (Mathieu Amalric, en écologiste philanthrope) est honorable, je tique en revanche sur la réalisation de Marc Foster, qui avait jusqu’ici connu le succès avec des films réputés « d’auteur » (malgré des distributions prestigieuses et des budgets plutôt importants parfois : Les cerfs-volants de Kaboul, L’Incroyable Destin de Harold Crick, Neverland) et qui a décidé de jouer le jeu du cinéma populaire et commercial.
Le résultat ressemble à un interminable film publicitaire, et les scènes d’action sont plutôt ratées. Les poursuites de voitures, notamment, sont filmées en plans serrés cache-misères d’une grande confusion qui rompt tristement avec la tradition de l’exploit technique et de la performance qui était la marque de fabrique de la « franchise » jusqu’ici.

Je m’attarderai cependant sur la table interactive qui apparaît au bout d’un quart d’heure de film et qui est due au studio graphique MK12. Cette table est un écran dont les dimensions sont approximativement de 3×1 mètres, peut-être même un peu plus. Ce qu’on y voit est reproduit sur un autre écran, mural, de dimensions légèrement plus modestes.
Il s’agit d’une interface tactile « multi-touch » qui rappellera de nombreux produits ou prototypes (Microsoft, Panasonic, Philips, Hitachi, des marques spécialisées telles que DIT, GestureTek, EyeClick, Front Pictures, Alcorn Mc Bride… Et ne parlons pas des expériences artistiques liées à des tables interactives, qui mériteraient d’être un jour recensées sérieusement). La table qui équipe les bureaux du MI6 possède une qualité qui est loin d’être banale : elle permet aussi de scanner des objets — un billet de banque est posé sur la table, il est aussitôt scanné et « virtualisé », son fac-similé rejoint les autres objets affichés sur la table.

Puisqu’elle est destinée à être utilisée par plusieurs personnes simultanément, l’interface permet de se passer les documents en les faisant glisser. Sans qu’on sache tout à fait ce qui en décide, certains documents s’agrandissent ou se disposent et s’animent de manière décorative.
La table semble réclamer une certaine virtuosité gestuelle de la part de celui qui la manipule et on pense voir ici un prestidigitateur ou plutôt un croupier de casino — cette impression est renforcée par le fait que les autres personnes présentes dans la scène sont disposés comme des spectateurs. Bien que visuellement élégante, l’interface elle-même manque singulièrement de lisibilité et, si elle existait, forcerait sans doute son opérateur à acquérir un grand savoir-faire.

  1. 7 Responses to “Table interactive (Quantum of Solace)”

  2. By pull on Fév 27, 2010

    ça évoque aussi le « magic screen » dont ils se servent sur cnn òu le blabla du présentateur est doublé de démontrations d’agilité avec l’écran.
    Aussi ils ont des hologrammes pour parler à distance comme dans la guerre des étoiles (mais sans interférences,ça capte pas super l’étoile noire).
    Ils sont rigolos sur cnn.

  3. By Gertrude on Mar 1, 2010

    Attention, vieux lien (3 ans, cela ne nous rajeunit pas…)
    http://www.perceptivepixel.com/

  4. By Jean-no on Mar 1, 2010

    Impressionnant !

  5. By Cyril on Mar 8, 2012

    Un autre exemple de table interactive dans le film « Le jour où la terre s’arreta », le remake bien sûr !

  6. By Jean-no on Mar 10, 2012

    @Cyril : ah tiens, j’avais oublié, il faudra que je le revoie.

  7. By Cyril on Mar 10, 2012

    @Jean-no : le film est quand même une catastrophe en lui même…

  8. By Jean-no on Mar 10, 2012

    @Cyril : J’ai trouvé intéressant le glissement des priorités, l’humanité n’est plus punie parce qu’elle fait la guerre mais parce qu’elle souille la planète…
    Mais je l’ai regardé avec une certaine distraction, en faisant autre chose, parce que c’était assez mauvais quand même.

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