La fois où je me suis battu contre Rolex
septembre 20th, 2009 Posted in indices, PersonnelLa phrase de Jacques Séguéla en a fait bondir plus d’un : «Si à cinquante ans on n’a pas une Rolex c’est quand même qu’on a raté sa vie». Il y avait là quelque chose de tellement obscène, de tellement odieux et de tellement misérable dans cette association entre luxe ostentatoire et projet d’existence que j’ai aussitôt acheté un nom de domaine en rapport : rolexavant50ans.com. Je ne savais pas vraiment quoi y mettre, je ne voulais pas en faire un site anti-sarkoziste par exemple (la phrase de Séguéla avait été lâchée pour défendre le fait que l’actuel président porte ostensiblement une montre de luxe), ni même un site anti-séguéliste (on en ferait vite le tour).
Je voulais parler du toc, du grand vide encombrant et dominateur que constitue le monde que l’on nomme «de la communication». Le blog qui en résulte, lancé sans plan véritable avec Nathalie, propose des images de divers ordre : travaux d’artistes ou réclames pouilleuses, clins d’œil moqueurs ou points d’interrogation, oppositions, juxtapositions, collections… Et tout cela sans trop d’explications, surtout, car il s’agit d’ébaucher un portrait de la société de consommation et de son imaginaire et rien de plus. Les quelques posts explicitement imprécateurs ne sont d’ailleurs pas les plus intéressants.
Or donc, un beau soir que je me trouvais en la bonne ville de Rennes, Nathalie m’apprend au téléphone qu’il y a un problème : l’avocat de la société Rolex l’avait appelée le matin même pour lui réclamer, en toute simplicité, de transférer le nom de domaine rolexavant50ans.com à la société genevoise ou de le faire détruire. Sous peine de poursuites. Elle avait d’abord parlé à un stagiaire apparemment simple d’esprit avant d’avoir, en direct, l’avocat lui-même. La société Rolex, légitimement concernée par la contrefaçon, fait systématiquement annuler tout nom de domaine contenant le nom «Rolex».
Bravache, je m’indigne : «ça ne va pas se passer comme ça!». Nathalie m’explique que l’avocat en question lui a bien fait comprendre que nous ne ferions pas le poids, que même au cas improbable où la justice nous donnerait raison in fine, cela pèserait bien plus lourd sur notre budget que sur le leur. Je me défends : je ne vends pas de montres, quel rapport ? Pour faire tourner l’avocat en bourrique, je lui demande de me fournir la preuve que le nom Rolex est bien une marque déposée valide. Tout en me rappelant poliment que je n’ignore pas la notoriété de Rolex puisque je cite le nom dans un nom de domaine, il s’exécute et me fournit une copie du trademark de Rolex. En revanche il ne m’a pas fourni la preuve qu’il représentait bien la société Rolex, arguant du fait qu’il n’a en aucun cas le droit de prétendre représenter un client sans que celà soit vrai — argument étonnant puisque c’est comme si quelqu’un disait qu’il n’a pas pu commettre un vol parce que le vol est illégal.
On pouvait continuer longtemps dans le registre des taquineries (je rends hommage au calme dont a fait preuve l’avocat en question) mais j’ai un peu réfléchi. D’une part je n’ai pas les épaules pour me lancer dans un procès (les seuls avocats que je connaisse servent à préparer des guacamoles), et d’autre part, l’idée qui a motivé l’achat du nom de domaine n’avait jamais été de parler d’un honorable horloger de précision helvétique : je m’en fous complètement des Rolex, ce sont plutôt ceux qui les portent et les raisons pour lesquelles ils veulent qu’on voie qu’ils les portent qui m’intéressent.
Donc j’ai laissé choir, non sans exiger qu’on me rembourse le prix de l’acquisition du nom de domaine, exigence à laquelle, toujours très calme, l’avocat m’a répondu que son client acceptait de payer la somme de 4,90 euros que j’avais précisément demandé, en remboursement. J’aurais adoré qu’ils refusent de payer une somme si mesquine, mais non. Je me demande si l’avocat a réellement appelé les directeurs généraux de Rolex pour leur demander si ça ne les gênait pas de me rembourser cinq euros. J’ai un petit doute.
Entre temps, le contenu du site rolexavant50ans point com a déménagé pour l’adresse grossemontreavant50ans point com.
Au moment d’effectuer la destruction du domaine, je m’aperçois que l’opération est plus difficile que prévu. D’abord on me le refuse pour une question de délai réglementaire entre le moment de l’enregistrement du nom et le moment de ma requête (j’explique ça à l’avocat qui accepte d’attendre), mais ensuite on m’apprend qu’il faut que j’imprime puis que je remplisse un formulaire à adresser à mon registrar (la société auprès de laquelle le nom est enregistré) par recommandé. Voyant l’énergie que cela réclamerait (la poste se trouve à un quart d’heure de marche) et le coût (comment donc, m’indignais-je, je ne vois pas pourquoi je paierais 3 euros pour céder un bien que j’ai acquis !), je ne me suis pas exécuté, contrairement à la promesse que j’avais faite et préférant le procès : qu’ils viennent ! Je ne saurais dire où finissent la paresse et la tendance à la procrastination et où démarre l’orgueil dans cette affaire pitoyable.
Pour finir, l’avocat me propose simplement de lui fournir mon code d’autorisation de transfert, acceptant de se charger du reste à ses frais. Fair enough : après tout, je les aurais assez embêtés comme ça.
Trois jours après m’être exécuté, écrasé, couché, rendu, je reçois un mail m’informant que la société «domaindiscount24» veut initier un transfert du nom de domaine rolexavant50ans.com et me demande si je l’accepte. Je clique.
Fin de l’histoire. Pas de quoi se vanter, mais j’espère que je vous aurai fait rire un peu.
(illustrations : la photo de gâteau a été piquée au blog culinaire Sucrissime. Le troll et le géant doré viennent du jeu Guildwars. Les bourgeois de Calais proviennent d’une illustration scolaire)
34 Responses to “La fois où je me suis battu contre Rolex”
By naomi on Sep 20, 2009
J’entends d’ici le rire de l’avocat. je suppose qu’il a trouvé cela très drôle!
C’est le genre d’histoire exceptionnelle pour lui. Le côté humour n’a pas du lui échapper.
il doit voir maintenant les profs avec un angle nouveau et valorisant. Et plein de tendresse.
By olympe on Sep 20, 2009
rire non pas vraiment ! la preuve que tout compte
By ben on Sep 20, 2009
Et r0lex ? ou ro1ex avec le chiffre 1 pour le L ^^ ?
By Baptiste on Sep 20, 2009
Si l’avocat a facturé au prorata du temps passé sur cette affaire, ça a du couter au moins une rolex à Rolex
By Jean-no on Sep 20, 2009
@Baptiste : monsieur Rolex aurait dû m’appeler directement et me raconter une histoire émouvante, j’y aurais cru et il y aurait gagné du temps et de l’argent.
By naomi on Sep 20, 2009
je n’ai pas très bien compris ta démarche. Est-ce du deuxième degrés. Habituellement ce n’est pas ton genre.
Tu commences par une belle phrase accroche. « je me suis battu contre Rolex ». Tu continues directement par une tirade sur le vide et le toc. Sans transition tu cibles cela au monde de la comm. Et comme il se doit. La chute ne peut-être que les méfaits de la société de la société de consommation. La société bling bling. Tu t’es arrêté avant le couplet sur le capitalisme et la société libérale. Ce qui est en ton honneur et que tu garde le contrôle de ton intelligence.
Mais que penses tu de ton combat contre rolex?
Nous avons les signes ostentatoires vides.
Nous avons les révolutionnaires bling bling sur les Champs Elysées.
Ne penses-tu pas que ton combat est bling bling? Creux, vain.
A ton avis, n’est-ce pas l’avis de l’avocat à qui tu as parlé? la comm que tu as eu avec lui, et que tu nous présentes comme un combat
n’est-ce pas toc et bling bling?
Le creux, le vide, le toc est dans la comm. Et tout le monde communique. Pas seulement sarko mais aussi les gens qui se la jouent élite.
By Jean-no on Sep 20, 2009
Je ne sais pas si je dois faire de l’explication de texte, il me semble que mon récit est clair. Je montre (s’il y avait besoin que ça se sache) mon côté fanfaron et ma vanité, très certainement. En qualifiant trois envois de mails de combat et en racontant l’affaire comme quelque chose d’épique, j’essaie d’y placer une emphase comique, je ne sais pas si c’est ce que tu appelles du « second degré ». Le capitalisme, la société libérale et la consommation ont un rapport avec la comm’, mais ce n’est pas mon sujet ici. Rolex non plus : je suis sûr que c’est un fabricant d’excellentes montres avant tout et ils sont à plaindre – je ne souhaiterais à personne d’être représenté par des ambassadeurs auto-désignés comme notre actuel président.
Je ne comprends pas tes invocations du mot « bling bling » que je n’ai pas utilisé. Le bling bling c’est le luxe de pacotille des rappeurs new-yorkais, le genre faut-que-ça brille.
Pour finir, sur le mot communication, il a plusieurs acceptions. En ce moment, par exemple, nous communiquons. C’est ce que tu dois vouloir dire par « tout le monde communique ». En revanche La Comm’, c’est un petit univers très particulier, que j’essaie de ne pas fréquenter de trop près bien que j’y sois parfois contraint. Ce sont des gens généralement très intelligents et de grand talent qui dépensent toute leur énergie à produire de la vacuité, à faire des pubs humanistes pour vendre Total, à se moquer du monde avec des opérations über-cyniques, à enrober des catastrophes avec un graphisme dans le vent, etc.
By naomi on Sep 20, 2009
Au sujet de LA Rolex, on a parlé de la droite bling bling. Une opération de comm bien orchestrée anti-sarkosi; Anti-droite.
il y a l’univers de comm que tu décris. Mais la comm ne se limitent pas à ce petit monde là.
Il y a bien des opérations uber-cyniques ( c’est dans le dico ça?) politique, de produits de consom culturel…. Connaîs tu un secteur qui ne fasse pas dans la comm uber-cynique?
By Jean-no on Sep 20, 2009
Le mec passe à la télé en montrant sa Rolex façon j’ai-gagné-au-loto… C’est lui qui fait de la communication, pas ceux que ça a choqué de voir un président sortir à ce point de la dignité du rôle. Mais ce qui m’intéresse c’est vraiment la phrase de Séguéla, parce qu’il parle de quelque chose de sordide : la confusion entre l’existence et l’apparence de réussite. Plus rien à voir avec Sarkozy, ou plutôt, il n’est qu’un symptôme, mais pas le sujet.
La comm’ ne se décrit pas à ce que j’en dis, tout dépend de ta définition. Je distingue la communication (le flan, l’esbroufe, l’imposture) du design graphique (la cohérence, le métier), mais il est vrai que tout le monde n’est pas d’accord avec cette distinction. Dans la comm’, il y a pour moi la proposition d’un monde où l’on n’existe qu’en achetant et en possédant, où seule la frustration est partagée.
über prend un tréma, c’est important – sinon ça se dirait « ouber ». L’usage de über pour « over » ou « hyper » n’est pas rare en anglais, un peu plus en français mais on peut le rencontrer.
Les produits culturels comme simple comm’, oui ça existe, carrément. Et je ne pense pas avoir dit le contraire.
By naomi on Sep 20, 2009
La phrase de Séguéla est sordide.
Mais ce qui est sordide, c’est que tout le monde pense de cette façon. Ce n’est qu’un symptôme. OUI.
Alors regardes bien tous les symptômes. Regardes bien tous les moyens que l’on met en oeuvre pour montrer que l’autre est en échec.
Je penses que c’est un élément de notre culture dont la riche variété ne se retrouve pas dans beaucoup de pays.
PS: « über » n’est pas dans mon petit Larousse compact.
By Jean-no on Sep 21, 2009
Tout le monde ne pense pas comme Séguéla, d’où la réaction.
Le sentiment généralisé d’échec ou d’insatisfaction sert à vendre des gâteaux, ce qui explique que ce soit la communication publicitaire qui en soit le premier vecteur.
Le mot über n’est sans doute dans aucun dictionnaire français, c’est de l’Allemand. Mais ça s’utilise malgré tout, comme beaucoup de mots étrangers.
By naomi on Sep 22, 2009
Le fait que certaines personnes réagissent comme cela ne prouve pas qu’elles ne pensent pas comme Séguéla. C’est aller un peu vite. Et faire preuve d’un grand optimisme ou de manque d’expérience dans la réalité de la nature humaine.
Ce sentiment d’échec vient-il de la publicité? C’est une coupable bien pratique. Et cela d’autant plus que cela s’intégre aux croyancex politiques et à une situation personnelle.
Est-ce que le sentiment d’échec ne pourrait pas venir de l’école? de l’université? Du milieu familliale?
la pub ne faisant que surfait sur les besoins ainsi créés.
By Jean-no on Sep 22, 2009
Le sentiment d’échec peut être provoqué par beaucoup de facteurs, mais la frustration, se dire qu’on n’est pas grand chose si on n’a pas une belle voiture, une belle maison, si on n’est pas beau soi-même ou si ses enfants ne sont pas sympa et souriants, c’est la pub. La pub crée le besoin et vend des solutions, mais aucune n’est satisfaisante (un désodorisant d’intérieur ne fait pas le bonheur). La psychologie sociale a démontré de manière convaincante les mécanismes de la frustration, cf. Le livre de Sébastien Bohler, 150 petites expériences de psychologie des médias : Pour mieux comprendre comment on vous manipule montre tout ça extrêmement bien. L’échec c’est une chose, mais la frustration en est une autre, bien que le sentiment d’échec puisse se rapporter à la frustration (c’est parce que je veux une BMW que j’accuse l’école de m’avoir pourri). Le fameux bouddha (dieu sait que je ne suis pas bouddhiste ni rien du tout mais bon) a bien raconté en son temps que la cause du malheur était la frustration : si on ne ressent pas le besoin d’avoir une grosse voiture, on ne souffre pas de ne pas en avoir. Or le métier de la pub est de vendre de la frustration. L’école, l’université ou la famille ne sont pas censés créer de la frustration.
By naomi on Sep 22, 2009
Oui, pour la frustration.
Mais, d’abord il y a la formation du sentiment d’échec. Qui est le point de départ.
Et ne pas oublier que la frustration est créée, aussi, en dehors des domaines des produits que l’on appelle industriels.
la frustration des profs est bien connue. Et leur demande de reconnaissance est non moins connue. Ils compensent comment?
la frustration de tous ces intellos qui sont passés quinze secondes de moins à la télé que l’autre. Ou dont l’article dans le quotidien » la liberté de picardie » avait 3 lignes de moins. ou dont le livre était vendu 1 euro de moins etc…
L’objectif de la pub n’est pas de créer la frustration. Mais, elle y participe. La pub prétend souvent aider à compenser les échecs. Quand le besoin créé par l’échec n’est pas satisfait, il y a création de frustration.
By Jean-no on Sep 22, 2009
L’échec prend une autre signification lorsqu’il est accompagné d’une frustration générale. Ne jamais finir sa licence de psycho parce qu’on a été mal orienté, ou qu’on n’a pas réussi à comprendre qu’un étudiant de premier cycle peut difficilement espérer apprendre des choses à un prof autrement que de manière involontaire (ne serait-ce que parce que le rôle de prof ne fonctionne que sur l’accord implicite du simulacre d’autorité) ou qu’on est tombé amoureux, ou qu’on a même eu un bébé en plein milieu, ça n’est grave que si on n’est pas satisfait de ce qu’on a fait et appris entre temps mais obnubilé par le fait qu’on comptait sur un diplôme pour réussir dans la vie.
Les années de primaire, du collège ou du lycée ont une véritable responsabilité, ils fonctionnent parfois, contrairement à la fac, à la manière d’une passoire extrêmement cruelle.
Sur la frustration des profs, c’est un poncif, mais je ne pense pas qu’il soit systématiquement justifié. J’ai déjà vu des profs de maths qui rêvaient d’être artistes : est-ce que c’est de la frustration ? Des profs aussi qui disent « je fais ça pour vivre seulement », oui j’en ai vu. Mais j’ai vu aussi plein de profs plutôt convaincus lorsqu’ils disent qu’ils font le plus beau métier du monde. Cependant, le fait que la société ait l’idée qu’un prof (et bien d’autres professions d’ailleurs) est en quelque sorte un raté doit être difficile à vivre. Dans le supérieur, j’ai connu très peu de gens vraiment frustrés en tant qu’enseignants : d’ailleurs les profs de fac ont une plus grande espérance de vie que n’importe quelle catégorie et la plupart refuse de prendre sa retraite avant 67 ou 68 ans, quand ils n’ont plus le choix.
L’objectif de la pub est de vendre des produits, et le moyen (donc l’objectif de la production publicitaire) est de créer du besoin, et donc de la frustration. Si on pense qu’on ne peut pas vivre sans je ne sais quel bien matériel, et qu’on ne peut pas se l’offrir ou qu’on évite de le faire pour telle ou telle raison, on ressent forcément une frustration.
By naomi on Sep 22, 2009
L’enseignement est la plus grande machine à créer l’échec et la frustration. Il n’y a pas de grandes différences dans le résultat entre le primaire et le supérieur. Je fréquente de nombreux docteurs qui sont frustrés et se sentent en échec par envie du « succés » d’autres docteurs.
La frustration des profs peut aussi venir du manque de reconnaissance et de respect que les étudiants ont de leurs savoirs.
Créer le besoin? c’est en partie vrai. Mais c’est beaucoup plus complexe et beaucoup plus difficile et couteux que ce simple mot laisse entendre.
Si c’était si vrai, il suffirait de l’appliquer à la connaissance. Il suffirait de créer un besoin de connaissance. C’est ce qui est fait mais cela ne marche pas si bien et ce n’est pas si facile. Au vu des problémes de l’enseignement.
By Jean-no on Sep 22, 2009
Es-tu sûr d’avoir la clairvoyance suffisante pour ne pas être en train de généraliser ton propre cas ? Je connais beaucoup de gens qui ne sont pas du tout fâchés avec l’école, et aucun je pense qui soit fâché avec toutes les écoles : beaucoup haïssent le collège mais ont d’excellents souvenirs du lycée ou de la fac…
Je connais des universitaires frustrés pour des raisons d’amour propre ou de gros sous : pourquoi x a-t-il été nommé prof avant moi ? Bien sûr, les vacataires ont de bonnes raisons de se plaindre (ils sont payés pour un semestre ce que les profs sont payés au mois). Mais c’est rationnel. Il y a aussi les questions de personne : untel est une grande gueule qui a du succès, qui a plus de poids dans la fac… J’en connais que ça obsède. Mais quelle différence avec n’importe quelle entreprise ? Par contre je ne connais pas de prof en poste qui ait envie de changer de métier, parce que, jusqu’ici en tout cas, prof de fac est un espace de liberté réelle et une source de satisfactions personnelles importante. Je ne connais pas de prof de fac qui ait le besoin d’avoir une grosse voiture rouge si tu vois ce que je veux dire.
Le besoin de connaissance pose des problèmes, il est susceptible de rendre les gens autonomes intellectuellement ce qui n’est l’intérêt de personne et qui rapporte assez peu. L’intérêt d’une société verrouillée politiquement et financièrement n’est pas vraiment dans la culture, ni dans le fait de jardiner chez soi (autre forme de culture, tiens), ni dans le fait de faire du modélisme… Pourtant ces passions survivent, avec ou sans l’aide de la puissance publique.
By Jean-no on Sep 22, 2009
Ce que j’adore avec les gens de droite c’est que vous êtes super-naïfs tout en vous croyant au contraire lucides et cyniques.
By naomi on Sep 23, 2009
Alors, je suis en « gens de droite ». A une époque ou personne ne sait ou il est ou on change de parti, de courant, de coterie, en fonction d’un article sur le réchauffement de la planète, ou pour le plaisir d’avoir un chauffeur, toi tu sais que je suis de droite.
C’est simplet. oh, pardon. c’est binaire.
Oui, c’est possible qu’aucun prof de fac ne montre son envie d’une grosse voiture rouge. D’une grosse voiture bleue.
Mais imaginons, 10 secondes qu’un prof de fac vienne avec une GROSSE voiture bleue claire à l’université!!!!!!!
Maintenant nous savons pourquoi aucun professeur ne montrera son envie d’une grosse voiture bleue. Nous n’avons pas démontré un manque d’envie. Mais nous avons démontrer le mécanisme d’une frustration à l’université.
Oui, car l’univesité est loin d’être un espace de liberté. Elle est seulement un espace de liberté universitaire.
Donc une grosse voiture rouge c’est: envie, besoin, echec et frustration.
Mais, et là c’est drole, un prof qui veut plus de succès, un chèque (pourquoi faire?) plus gros , un bureau, plus haut plus grand comme l’autre prof… Cela, comme tu dis : « c’est rationnel ». Cela n’a rien a voir avec un sentiment d’échec et de frustration.
J’ai toujours aimer les universitaires pour leur capacité à ne jamais s’attribuer, à eux-même, les conséquences infériorisantes de leur propre raisonnement. Contre toute évidence.
By Jean-no on Sep 23, 2009
Mais tu as toujours défendu Sarkozy non ? À ma connaissance, la France n’a jamais eu de chef de l’état plus à droite.
Sur les voitures, mon exemple n’était peut-être pas si parlant, mais ton développement ne me le semble pas plus. Une fois de plus tu pars dans ton trip alors que tu n’as jamais mis un pied à la fac.
By naomi on Sep 23, 2009
je n’ai jamais défendu Sarkozy. Seulement des « morceaux » de Sarkozy.
Il y a bien longtemps que je n’ai pas « séjourné » à l’université.
Mais je mets depuis longtemps les universitaires « au pied du mur » de montrer autre chose que le simple développement verbal ( et écrit ) de leur territoire d’expertise de manière inconséquente:
salaires, pouvoir, honneurs, efficacité, finalité,jugement des autres…
L’égo d’un universitaire n’ayant pas été « contré » par le monde de l’entreprise est 100 fois supérieur à celui du propriétaire d’une grosse voiture rouge.
un magnifique terreau pour: l’échec et la frustration.
Mais ils sont 100 fois plus doué pour le masquer que le conducteur de grosse voiture.
On revient ici à notre histoire de montre: entre l’universitaire qui crée une association anti-raciste pour payer des montres qu’il regarde seul dans son boudoir et celui qui montre sa rolex à la télé.
By Jean-no on Sep 23, 2009
Tu défends beaucoup de morceaux de Sarkozy et tu refuses ceux de ses adversaires. Si tu n’est pas de droite, en tout cas tu es encore moins de gauche me semble-t-il.
Tu ne connais pas l’université, la fois où tu en as parlé c’était pour dire que tu connaissais quelqu’un qui connaissait quelqu’un qui ne s’y était pas plu. En plus tu confondais vaguement écoles d’art et fac si je me souviens bien. Absurde. L’université a plus de rapports avec le monde de l’entreprise que tu ne le penses mais je ne peux pas t’en convaincre, ta grille de lecture n’est pas basée sur un savoir, juste sur tes aigreurs.
Pour Dray, je ne sais pas s’il est vraiment représentatif (il y a eu Boucheron, dans le genre, mais en dehors ?) ni s’il s’est lancé en politique d’abord pour acheter une montre : je l’ai connu leader étudiant pendant la grêve contre la loi Devaquet/Monory, c’était un maigrichon (si si) très convaincu de ce qu’il racontait.
By naomi on Sep 23, 2009
Qui est le plus à droite le plus à gauche? je suis dépassé.Tant mieux pour toi, si c’est très clair.
Il y a des lois qui sont étiquetée plus à droite, d’autres plus à gauche. C’est pratique pour mon classement. Et pour disposer les sièges dans un 1/2 cercle.
Mais pour moi depuis la connaissance de la signature du traité Molotof-Ribbentrop, je suis coulé.
By Jean-no on Sep 24, 2009
La gauche n’est plus un courant politique si clairement définissable, et ses représentants sont en déroute. En revanche, la droite, c’est assez facile à définir, mais il est vrai qu’elle a gagné l’opinion sans résistance sérieuse, si bien qu’elle est la référence.
By naomi on Sep 24, 2009
Ta grille de lecture est baseé sur la connaissance du monde des entreprises ? Arrête tes prétention construites sur l’ignorance. Tu n’as pas la moindre connaissance du sens de mots comme operationnel, efficacité, résultat, délais…Tu n’es qu’un intervenant extérieur. Un technicien généraliste sans responsabilité.
Pour l’université, je donne des exemples pour te démontrer que ta vision est simpliste. Tu en déduis que je généralise mes exemples. Tu es très simpliste comme mec. Très technicien à manuel de simplification.
je ne penses pas que les écoles d’art et les université appartiennent à des moules identiques et bien distincts. Chaque école, chaque université a un rapport avec l’enseignement de « l’art » différent et propre. Donc je ne confond pas université et école.
A chaque fois que l’on te donne un exemple pour te faire comprendre une nuance assez importante,contraire à tes certitudes, tu donnes un autre exemple, ou tu prends un angle de l’exemple pour le contester. Mais tu es incapable de conceptualiser ce que représente l’exemple. Ou tu généralises totalement l’exemple, sans le voir que comme une démonstration pour une opinion à nuancer .
La « droite » est aussi acceptée par la majorité car elle a un discours social et des actions sociales. Et donne un espoir d’avancée sociales.
Des gens de gauche sont passés à droite. En quantité.
Des artistes « de gauche » ont bien aimé et ont fait du lobbying pour faire passer la loi du droit d’auteur.
Je pense avoir été ici le seul a « défendre » le site de Ségoléne. Ou plutôt lui donner des explications. N’y aurait-il sur ce blog que des gens de droite? Ou d’extréme droite qui critiquent les « avancées » de la gauche.
Ma grille de lecture des universitaires est basée sur l’emploi, avec bulletin de salaire et cdi, d’universitaires. Ce n’est pas quelqu’un qui n’a JAMAIS signer un contrat de travail avec un universitaire qui va m’expliquer leur valeur. Tu ne connais rien de la valeur d’un universtaire car tu n’as jamais eu besoin de les évaluer et d’assumer les conséquences de cette évaluation. Et donc d’apprendre par l’erreur.
En cela tu es un universtaire qui prétend connaître le monde de l’entreprise pour avoir été intervenant extérieur. Du genre de ceux qui savent pour n’avoir jamais l’occasion de mesurer leur ignorance.
By Jean-no on Sep 24, 2009
Ma grille de lecture est basée sur les nombreux mondes que je traverse et l’entreprise en fait partie. J’ai bossé pour le plus grand importateur des biens électronique du pays, pour quelques agences de comm’ célèbres et pour diverses petites boites. Ce n’est pas mon monde, mais je n’en ignore pas tout, et plus largement, les universitaires en général ne sont pas nécessairement ignorants du monde de l’entreprise. Tout dépend des disciplines, des expériences et des cas singuliers.
Je ne comprends pas bien ta manière d’utiliser le mot « technicien » pour m’insulter : le mépris de la technique est plutôt le fait des habitués de la théorie, non ? Enfin ça me glisse dessus, un peu comme tout le reste.
Je ne vais pas me lancer dans un débat sur les avancées sociales du gouvernement actuel, mais j’ai peur que tu confondes les discours et le résultat. En tant que gars pragmatique (« technicien » dis tu) c’est le résultat qui m’intéresse.
Je pense qu’on peut ne pas être de droite (ce qui ne signifie pas « être de gauche ») tout en trouvant le site désirs d’avenir nul. Et inversement.
Arrête avec tes contrats de travail et tes responsabilités de patron : tu es juste employé, tu te rêves patron, mais toi et moi on sait bien ce qu’il en est.
By naomi on Sep 24, 2009
Que donne la nouvelle loi sur les diplômes à avoir pour pouvoir être prof?
N’est-ce pas une maîtrise le minimum pour l’enseignement secondaire?
Cela va donner quoi pour ta situation personnelle?
By Jean-no on Sep 24, 2009
Prof dans le secondaire, pour le moment il faut avoir une licence puis passer son capes. Je ne suis pas trop au courant de l’actualité du projet de modification de ce parcours.
Cela ne me concerne pas tellement car 1) je n’enseigne pas dans le secondaire et 2) j’ai un DEA, diplôme qui n’existe plus mais qui vaut un master, même si en réalité il est un peu supérieur, puisque c’était le diplôme que l’on passait après la maîtrise mais avant le doctorat.
By Jean-no on Sep 24, 2009
Ce qui m’embête un peu c’est que ces conversations ne vont vraiment nulle part. Tu inventes ton discours au fur et à mesure, tu essaies de te faire passer pour un gros bonnet de l’industrie de la comm’ mais tout trahit un parcours nettement plus modeste, tu ne perds pas une occasion de m’insulter, tu craches sur tout ce qui n’est pas toi (alors qu’il n’y a pas besoin d’être psychiatre pour voir que c’est toi que tu détestes le plus)… Que faire ? Où est-ce que ça va ? J’ai appris la frappe rapide pendant mon service national, du coup répondre ne me fatigue pas tellement, et en tant que prof, répéter avec une certaine patience est dans mes cordes. J’ai par ailleurs la peau dure, je pratique des forums depuis assez longtemps alors rien ne m’atteint, du moins rien qui vienne d’un anonyme révolté par sa propre existence qui se défoule entre deux stages ou CDD (tu es assez transparent).
Moi, je ne peux pas t’aider, c’est ça qu’il faut que tu comprennes, et il y a deux raisons à ça. La première c’est que ce n’est pas mon rôle, tu n’es pas un de mes proches, ni un de mes collègues, ni un ancien étudiant ni un de mes actuels étudiants, tu ne m’es rien, quoi.
La seconde raison c’est que tu te trompes pas mal sur moi, tu essaies de force de m’attribuer tous les clichés (même complètement contradictoires) qui correspondent à tes objets de mépris ou à ton sentiment d’échec, tu projettes beaucoup de choses sur moi et sans doute sur tous les blogueurs que tu vas emmerder de la même manière. Mais puisque je ne suis pas ce que tu imagines de moi (je te donne les clefs pour le comprendre, tu remarqueras que je ne cache rien de mon statut, de mes emplois, etc.), me taper dessus ne peut pas non plus être une solution, en dehors de l’aspect purement défoulatoire de l’opération, qu’est-ce que ça peut t’apporter sur un long terme ? Le sentiment d’exister en te « payant » du prof, du graphiste,… ? Un peu nul non ?
Pour moi en tout cas, ça n’apporte pas grand chose et je ne peux pas grand chose : je ne te veux pas de mal mais je ne peux rien pour toi.
By naomi on Sep 28, 2009
Whao; que de condescendance!!
la condescendance n’est que l’aboutissement de sentiments d’échecs, d’envies..non satisfaits. Un sentiments de frustration donc.
L’université, cet espace de fausse liberté ne permet pas aux envies de s’exprimer suivant certains codes. Dans la pure tradition de la sorbonne, cette école de moines, l’envie, la frustration, l’échec ne doivent pas s’exprimer.
Il ne reste plus que la condescendance pour se positionner par rapport aux autres.
Ce serait beaucoup plus agréable si les universitaire avaient le droit à des montres rolex et des grosses voitures rouges. Ce n’est pas en interdisant les symptômes que l’on guérit la maladie. Bien au contraire.
Et si au moins, on leur donnait des toges de belles robes en rouge et en noir avec des fourrures. Ils ne nous emmerderaient moins avec leur condescendance.
By Jean-no on Sep 28, 2009
Tu prends beaucoup les autres de haut (aboutissement de sentiment d’échec, d’envies, dis-tu ?), je ne vois pas tellement pourquoi tu voudrais avoir le droit de te plaindre qu’on te réponde de manière proportionnée, mais figure-toi que ce n’est pas ce que je fais : je suis sincèrement embêté pour toi, non parce que je t’aime bien mais parce que ton aigreur perpétuelle est assez pathétique.
N’oublie tout de même pas que c’est toi qui est venu me chercher, c’est toi qui t’acharnes à essayer de pourrir les commentaires des blogs des uns et des autres. Pas moi !
Sur la Sorbonne (qui n’est pas ma fac ceci dit), je pourrais te répondre, mais au fond je m’en fiche un peu, je vois bien qu’il ne sortira rien d’intéressant de ces échanges, même toi tu ne t’intéresses pas à ce que tu racontes, tu cherches juste visiblement à te « payer » ce que tu imagines que je suis… Aucun intérêt.
By naomi on Sep 28, 2009
peut-être penses tu interessant ce que tu as déjà lu?
Aurais-tu déjà lu des études universitaires qui analysent, avec rigueur, les envies et les frustrations des universitaires?
By Jean-no on Sep 28, 2009
Tu peux lire Bourdieu si ça t’intéresse… Mais comme je te disais plus tôt, ta conversation m’a lassé.
By Blogueur Influent on Sep 16, 2010
Quand l’œuf tombe sur la pierre, l’œuf casse ; Quand la pierre tombe sur l’œuf, l’œuf casse. Proverbe chinois.