Hadopi
avril 5th, 2009 Posted in indices, Pas gaiLa loi Hadopi a été votée en catimini jeudi soir, à main levée, par seize députés, au terme de plusieurs mois de débat public et de quarante-et-une heures de débat parlementaire. Seize députés, pas un de plus, on a du mal à croire que ce soit légal, car en quoi seize élus sur cinq cent soixante-dix-sept (soit 2,5% de l’Assemblée nationale) peuvent prétendre être représentatifs de qui que ce soit ?
Ceci dit, seize est un beau chiffre, c’est une puissance de deux, c’est à dire un nombre comme les comprend l’ordinateur, donc une quantité tout à fait appropriée à un débat sur la diffusion numérique des œuvres de l’esprit.
La loi était une loi dite d’« urgence », ce qui n’est pas le cas de tous les projets de loi du moment comme par exemple celui qui porte sur le retour à l’équilibre des finances publiques.
Bon, que nous dit cette loi à l’acronyme sautillant ? Beaucoup de choses en fait. Tout d’abord, elle autorise quelques organismes publics ou privés (le parquet, le centre national de la cinématographie, la sacem, la scam, la spedidam,…) à mener leurs enquêtes pour collecter les adresses IP de personnes qui fréquentent les réseaux de téléchargement. Les faits reprochés ne doivent pas remonter à plus de six mois. La seule chose qu’une adresse IP permette de savoir est l’identité du titulaire de l’abonnement à Internet qui a été utilisé. C’est donc celui-ci qui est la cible des mesures de rétortion dont je vais parler plus loin, selon un principe du droit français qui est que si un coupable ne peut être pincé ou découvert, c’est la personne qui se trouve le plus près qui devient responsable. Ainsi, si un cousin de passage utilise votre connexion pour télécharger illégalement le dernier album de Beyoncé, ou si un voisin profite du fait que vous laissez votre connexion Wi-fi ouverte aux quatre vents pour télécharger Bienvenue chez les Ch’tis à vos frais, vous en êtes responsable. Le législateur, qui sauf exception ne comprend rien à la sécurité informatique1, a prévu ces cas où un abonné au haut-débit serait pirate à son insu. Pour gérer ces cas, il instaure donc le principe de la réponse « graduée » : une première sommation par e-mail, une seconde par e-mail, oprionnellement doublée d’une lettre recommandée. Chaque fois, l’internaute sera averti de ce qu’il encourt et se verra suggérer une marche à suivre pour s’assurer que personne ne profite de sa connexion d’une manière qui le mette en porte-à-faux avec la loi sur la contrefaçon. Et si on ne reçoit pas l’e-mail ? Et si on le prend pour du spam ? Nombreux sont ceux qui s’attendent à des caffouillages comiques ou tragiques où les informaticiens doués feront porter la responsabilité de leurs exactions à des gens moins doués qu’eux. Si les gens savaient à quel point il est aisé de pirater une connexion wi-fi protégée, par exemple…
On peut aussi supposer que les bistros parisiens qui offrent sans formalités une connexion à Internet à leurs consommateurs ne pourront plus le faire et devront passer par des comptes nominaux et centralisés gérés par Orange ou autres, comme le font certaines chaînes de restauration. Un jour nous étonnerons nos petits-enfants en leur racontant qu’à une certaine époque, on pouvait s’asseoir à la terrasse du Père-Tranquille et surfer sans rien demander à personne.
Lorsque la commission de protection des droits (qui centralise les adresses IP signalées par les enquêtes privées) a envoyé deux e-mails à l’abonné problématique mais ne constate aucune amélioration, elle réclame au fournisseur d’accès l’interruption pure et simple du service. Une interruption d’un mois à un an, qui interdit à l’abonné de contracter un abonnement chez un fournisseur d’accès concurrent. L’internaute qui souhaiterait conserver une adresse e-mail chez son fournisseur d’accès devra par ailleurs continuer à payer pour l’abonnement dont il n’aura plus la jouissance.
Il est prévu des recours ainsi qu’une possibilité de négocier la durée de la « peine » en échange de ne pas chercher à obtenir un recours…
Le dispositif a été créé pour automatiser la justice et pour simplifier son fonctionnement, mais si j’ai bien compris, il ne règle pas tous les problèmes, on peut en effet être poursuivi pour contrefaçon indépendamment de l’action de la commission de protection des droits. On parle aussi de loi « pédagogique » (entendre « non répressive »).
Pourront échapper à toute enquête les internautes qui auront fait le choix d’installer sur leurs ordinateurs un logiciel (payant apparemment) destiné à espionner l’utilisation qu’ils ont de leur ordinateur et de communiquer ses observations à un serveur centralisé.
Dernière disposition incroyable : on propose (mais sans faire de détail sur la mise en œuvre de cette proposition) d’imposer aux moteurs de recherche (à Google, quoi), de biaiser le résultat des recherches effectuées par les internautes en gonflant artificiellement le « ranking » des sites de vente de musique ou de films labélisés par la Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet (Hadœpi). Une liste blanche, en somme, un filtrage d’Internet.
Une métaphore à deux francs : imaginons qu’on vous soupçonne d’utiliser le courrier postal pour recevoir des contrefaçons de montres et de parfums. En voyant passer trois paquets qui ressemblent à ce qu’ils pensent être des marchandises illégales, Chanel ou Rolex demandent à La Poste de vous avertir de leur part des risques que vous courrez, puis, si les colis continuent de passer, réclament à La Poste, qui l’accepte, de vous priver de boite-aux-lettres pendant un mois. À moins bien sûr que vous ayez accepté, pour démontrer votre bonne foi et être tranquille une bonne fois pour toutes, que l’on ouvre votre courrier. Par ailleurs, le facteur devra vous remettre en priorité les lettres relatives aux distributeurs favoris de Rolex et de Chanel.
Ce genre de dispositif semblerait douteux à plus d’un, non ? Il ne diffère pas en grand chose de la loi Hadopi, loi qui ne fait franchement pas honneur au Ministère de la Culture — c’est du reste le Ministère de l’Industrie qui aurait dû s’en charger, non ? Il ne s’agit ici que de traiter le manque à gagner réel ou fantasmé dont souffre les industries du disque et du cinéma. Au passage, personne n’a signalé que grâce au téléchargement (et à présent grâce à des offres plus légales et plus équitables comme Deezer — dont tous les problèmes juridiques ne sont cependant pas réglés), toute une jeunesse a accés à des œuvres dont ils n’auraient jamais entendu parler sinon, et échappe partiellement aux sons standardisés que lui imposent les radios et les télévisions « musicales ».
Et ça c’est de la culture, pour le coup2.
Sur les forums et dans les commentaires de blogs, au lendemain de la mort d’Alain Bashung — pour qui tout le monde avait du respect ou de la sympathie, vraisemblablement — les rares voix un peu aigres qui se sont démarquées concernaient la loi Hadopi : il était « pour ». Infâmie ! Honneur perdu.
Nombreux sont en effet ceux qui ont très mal accepté que des musiciens qu’ils appréciaient défendent la loi Hadopi, comme s’il y avait là un amour trahi. On peut pourtant défendre les artistes, car s’ils manquent sans doute de conscience des effets secondaires de la loi, leur position est compréhensible.
Tout d’abord, quand un gamin vous agresse en expliquant que « la culture est à tout le monde » et qu’il est par conséquent abusif de réclamer des droits d’auteur, cela peut énerver : les Robins des bois qui privent du fruit de leur travail ceux qu’ils trouvent trop riches pour ensuite remplir leurs poches à eux, voilà une attitude qui ne semble pas plus désintéressée ou plus honnête qu’un durcissement des lois sur la contrefaçon des œuvres de l’esprit. Or des jeunes gens qui reprochent aux musiciens leurs prétentions à gagner leur vie avec leur musique, ça existe, les forums internet et les commentaires d’articles consacrés à la loi Hadopi débordent d’âneries de ce style.
Ensuite, les artistes ont une grille de lecture différente de la nôtre. Quand le directeur de la société de production de leurs disques leur dit sur le ton de la confidence que, au rythme actuel, le droit d’auteur n’existera plus dans cinq ans, ils ont peur, et comment leur en vouloir ? C’est bien de leur gagne-pain qu’il est question. Même si leurs revenus ne baissent pas, les musiciens voient bien que les ventes de disques s’effondrent3 et ils doivent avoir un peu de mal à admettre que ce sont les sonneries de portable qui les font vivre.
Et puis surtout on leur a vendu l’humanité et la douceur de cette loi qui ne s’abat que sur les récidivistes et se contente de priver temporairement ceux-ci de l’instrument de leur délit — leur connexion Internet. La loi est plus compliquée que ça (elle ne supprime pas les lois qui permettent d’envoyer en prison ces mêmes internautes, notamment), mais je comprends qu’ils s’y raccrochent, car ils ont suffisament peur de l’avenir pour accepter toute solution qui leur semblera acceptable.
Pourquoi voudrait-on que les gentils chanteurs qu’on pousse à la panique soient plus clairvoyants que des députés ?
On trouvera de nombreux articles relatifs au sujet sur moult sites, à commencer par Écrans, Numérama et La quadrature du net. On peut lire aussi l’intéressant article de Narvic sur le fossé qui sépare les parlementaires des internautes dans cette affaire.
Quels que soient les supports d’information et les bords politiques, on peinera à trouver des articles ou même des éditoriaux qui se montrent favorables à cette loi dans le détail. Les seuls écrits pro-Hadopi sur lesquels je sois tombé ne parlaient que du problème et des victimes — concept qui sert à faire avaler n’importe quoi par les temps qui courrent — mais pas du tout de l’efficacité de la loi ou des problèmes pratiques et même constitutionnels qu’elle va forcément poser.
- La France est un cas rare de pays où les élites ont été informatisées après leurs secrétaires. Le fait qu’il ne restait que seize députés pour voter la loi constitue par ailleurs sans doute un aveu d’incompétence. Les débats ont permis de révéler une grande méconnaissance technique, on a par exemple vu que Christine Albanel, qui a porté ce projet de loi, pense qu’un Firewall permet d’empêcher les échanges de fichier sur Internet. [↩]
- On peut mesurer les effets positifs de l’accès aux œuvres lorsque l’on voit de tous jeunes concurrents de télé-crochets préférer faire des reprises de soul-music ou de pop des années 1960 plutôt que de la variété actuelle, ou lorsque l’on constate la culture et l’ouverture musicale dont font preuve les musiciens auteurs de « mix » et autres « mash-ups »… cf. André Manoukian, interviewé par Le Point (24/02/09) : Si le Net a bouffé l’industrie du disque, il a rendu la créativité aux mômes. Avant, nous avions toujours trois à quatre ans de retard par rapport à la créativité des Anglo-Saxons. Les jeunes Français qui font de la musique se sont emparés de tout l’héritage musical grâce au Net. Ils remontent aux sources. Ils cuisinent tout ça dans leur wok, y ajoutent leurs ingrédients, de l’ail, du caramel… Et ça donne des choses qu’on n’aurait pas entendues il y a sept ans. [↩]
- nous sommes à l’aube de la dématérialisation de la musique et le support disque semble de plus en plus obsolète. Néanmoins il s’en vent encore suffisament pour que les grandes surfaces « culturelles » persistent à les diffuser. Selon mes informations, la fnac ne cesse de repousser la date à laquelle elle comptait abandonner le cd-audio. Les ventes de DVD connaissent aussi une érosion mais celle-ci est plutôt logique : l’offre est un peu confuse (DVD, HD-DVD et Blu-Ray), et presque tous les films anciens qui avaient vocation à être édités l’ont été… Le cd a connu le même phénomène, ses ventes ont beaucoup baissé lorsque le public a eu fini de racheter en CD les disques qu’il avait aimé en vinyle. [↩]
55 Responses to “Hadopi”
By david t on Avr 5, 2009
eh bien, de la façon dont tu la décris, voilà une loi qui attaquera d’abord les petits contrevenants et les innocents, tout en laissant toute latitude aux pirates organisés… pirates qui, pour effacer leurs traces, se sentiront d’autant plus motivés à utiliser pour ce faire les ordinateurs mal protégés de particuliers, qui paieront la facture sans comprendre ce qui leur arrive.
ma prédiction: comme aux états-unis, il y aura des arrestations scandaleuses (genre: mère monoparentale ayant besoin de son compte courriel pour gagner sa vie), les médias et le public se rebelleront, et la loi sera adoucie ou rendue caduque. mais d’ici là, les agissements de pirates organisés deviendront plus souterrains, donc plus difficiles à détecter. la situation empirera graduellement jusqu’à un point où plus grand-chose ne pourra être fait pour y remédier…
j’y vois un parallèle avec ce qui s’est passé avec l’industrie du disque, qui commence à peine à admettre la pertinence de la diffusion de musique par internet et qui, même aujourd’hui, ne daigne s’y intéresser qu’à contrecœur et à force d’inutiles protections logicielles. résultat: dans le vide laissé par leur refus d’intervenir (autrement que par de vains recours légaux), une culture du téléchargement gratuit a pris cours, s’est solidifiée sans opposition. c’est dès l’apparition des premiers napster qu’il fallait encadrer la pratique — plutôt que l’interdire, ce qui revient à l’encourager de manière encore plus sournoise. ce nouveau chapitre montre surtout que les politiciens, complètement largués par le sujet, se retrouvent à la merci de la moindre rhétorique lobbyiste. mais encore une fois, je doute que ça dure longtemps (et ce n’est pas de l’optimisme).
By david t on Avr 5, 2009
quant au support disque, à mon avis il ne disparaîtra totalement que lorsqu’il sera remplacé par un autre support matériel (emphase sur ce dernier mot). vu la durée de vie d’un ipod ou d’un disque dur (produits conçus comme on le sait pour flancher après un certain temps), il est illusoire de penser que le consommateur se contentera à jamais de simples fichiers (mp3 ou autre), trop faciles à perdre par inadvertance ou par simple usure matérielle. ceci pour la même raison que nous nous constituons des bibliothèques de livres, même si nous n’ouvrons que très rarement chacun d’eux: le jour où nous en avons besoin, nous lui savons gré d’être là, en un morceau, à toutes fins pratiques éternel. je me constitue donc une discothèque à laquelle je ne touche presque plus, mais qui survivra à tous les appareils électroniques servant à les faire jouer. il ne faut pas chercher plus loin la raison de la résurgence du vinyle (résurgence qui dure depuis quoi? 15 ans? quand même…).
ce qui se passera vraiment, c’est que cette pratique de la conservation (le fait d’acheter du CD ou du vinyle malgré l’offre en numérique) se limitera aux mélomanes actifs; les simples auditeurs se contenteront de posséder quelques disques (les mêmes pour tout le monde)… et en quoi cette situation diffèrera-t-elle de ce que l’on connaissait avant, je me le demande…
désolé pour ce bavardage de ma part, il se trouve que je me suis impliqué dans pas mal de débats autour de ces sujets par le passé. et en tant qu’ex-directeur d’une maison de disques (CD et virtuel), je peux même me targuer d’une certaine expérience personnelle.
By Wood on Avr 5, 2009
Tiens, à propos de piratage :
http://www.deadlinehollywooddaily.com/exclusive-fox-news-fires-showbiz-columnist-for-encouraging-piracy/
« Un journaliste renvoyé par Fox News pour avoir « encouragé » le piratage »
By antoine bablin on Avr 5, 2009
j’ai suivi ce débat sur écran.fr et je m’étonne d’une chose : les maisons d’éditions culturelles n’ont proposé aucun compromis face à cette loi. J’aurai aimé voir une proposition simple qui serai un tarif dégressif précis du prix du disque, 15e la première année, 10e la seconde et 5e ensuite etc..
Une baisse significative du prix du cinéma aussi aurai été saine. De plus ça aurai été un fameux coup médiatique pour un ministre d’annoncer en temps de crise une baisse des tarifs de la culture.
On ne peu pas demander aux gamins d’aujourd’hui de payer leur abonnement téléphonique, leur sorties ciné/mc-do/boite, leurs accessoires D&G, leur i-pod sans contrepartie ! ils ne leurs reste rien pour acheter le contenu.
Le marché du disque s’est tiré une balle dans le pied et nous allons payer l’opération d’extraction de la balle au prix de notre ‘liberté’ de surfer
Les grands perdants ce sont les musiciens qui ne s’y retrouverons pas plus demain qu’hier.
By julien on Avr 5, 2009
Jean no;
tu paies combien pour les visuels que tu utilses?
Je suis un jeune. Un con quoi! Un Robin des bois qui raconte des anneries. C’est la faute à qui? Aux chanteurs, à mes profs, aux socialos? Ou à tous? A ceux qui me faisaient du bashing quand je pensais pas comme eux: le fric et le capital c’est la honte, les marques c’est la honte, la mode c’est nul, la sociéte de consommation c’est nul. Ce qui est bien c’est la générosité, la liberté,le partage …Cela voulait dire quoi, en vrai ? Achetez mes disques, achetez mes livres, achetez mes discours? Vous faisiez seulement avancer votre petit commerce.
Je vous ai cru, j’ai acheté vos discours, vos bonnes paroles. Et maintenant vous faites votez une loi liberticide pour défendre votre fric. Toutes vos bonnes paroles, c’étaient que du discour commerciale.
Vous êtes des collabos qui parlaient bien, mes des collabos quand même. Ce n’est que trahison, mais vous n’avez jamais vraiment aux idées que vous m’avez mis dans la tête, hein? Mais c’est trahison quand même. A la trahison n’ajoutez pas la lacheté s.v.p.
Les artistes font voter des lois liberticides pour gagner plus de fric.
Les profs font gréve pour, en vrai, seulement pour augmenter leur salaire.
Les socialos montrent qu’ils sont de droite pour un peu de pouvoir en couchant avec Sarko.
Maintenant c’est plus clair.
Mais moi, j’ai cru à votre discour. Mais le probléme c’est que vous, les collabos, vous ne défendez pas vraiment votre discour. Vous êtes de l’autre côté.
Demain, ce n’est pas une lutte de classe. C’est une lutte de génération. C’est une lutte de classe d’âge. Oui je suis un âne. Mais je suis pas pourri.
Quand, j’écris « vous » je ne parle que des collabos de la réaction. Pas de tous. Enfin , j’espère.
By walkmindz on Avr 5, 2009
1- D’un côté, nous avons une industrie culturelle déclinante n’assumant pas le proxénétisme économique et la pandémie infantilisante qu’elle exerce sous le regard de son débiteur. Celui-ci est à la fois une fondation philanthrope de gestion nationale et une entreprise d’import/export.
2- De l’autre côté, nous avons une infinité de niches de population n’ayant rien à voir les unes avec les autres, mais faisant front par principe de précaution. Nous prouvant par la même occasion à quel niveau de léthargie se trouvent nos sociétés occidentales pour qu’un luxe devienne une lutte nécessaire.
3- Au centre, se trouve le gros du troupeau qui n’a pas d’avis et fait preuve d’intelligence situationniste ou d’indifférence banale sur ce combat qui est à la fois d’avant-garde et d’arrière-cour.
4- Dans toutes les batailles, il y a des pertes acceptables. Mais comme nous ne prenons plus plaisir à nous salir les mains avec une de ces barbaries ancestrales, les invectives servent de nos jours de courroux médiatique ou de Hit Combo virtuel pour le bonheur des voyeurs générationnels et des lâches éternels.
5- Quand on pratique l’affrontement constant ou la paix commémorative pour occuper son temps, c’est que l’on est plus en mouvement. Alors la guerre civile des flux a-t-elle un sens ?
La suite ici :
http://souklaye.wordpress.com/2009/03/13/creation-internet-et-insultes-gratuites/
By Jean-no on Avr 5, 2009
@David : mon petit doigt me dit que les « majors » ont plus peur du téléchargement légal que du téléchargement illégal. Car là, ils perdent le contrôle et à terme, les artistes archi-célèbres comme les débutants risquent de se rendre compte qu’ils n’ont pas forcément besoin d’eux.
Les formats verrouillés par DRM sont l’arnaque du siècle : si le vendeur cesse de vendre de la musique, la licence ne peut plus être vérifiée !
Je pense, avec l’expérience de Deezer, que les gens sont prêts à abandonner en grande partie le disque matériel, mais pas forcément pour tous les usages. Il y a des tas de fois où on a envie d’écouter quelque chose sans nécessairement le posséder. Et pour ça on n’a pas envie de payer trop cher. Dépenser un euro pour un titre qui va peut-être disparaître avec un disque dur dans six mois, c’est exorbitant.
By Jean-no on Avr 5, 2009
@Julien : le fric et le capital c’est la honte, les marques c’est la honte, la mode c’est nul, la sociéte de consommation c’est nul. Ce qui est bien c’est la générosité, la liberté,le partage
Ma pique concernant les Robins-du-bois-de-ma-gueule concerne ceux qui exigent que les autres soient généreux avec eux. À toi de voir où tu te positionnes.
La loi Hadopi n’a pas été poussée par des artistes mais soutenue publiquement par quelques artiste. Elle émane des grosses boites de l’industrie culturelle.
Les profs ne se battent pas pour leur salaire, mais je ne vais pas rentrer dans les détails.
À part ça je n’ai pas voté Sarko, et je trouve qu’il faut faire attention avec un mot connoté historiquement tel que « collabo ».
By Jean-no on Avr 5, 2009
@Julien encore : tu paies combien pour les visuels que tu utilses?
Regarde bien : j’utilise essentiellement des images libres, sous licence CC ou dans le domaine public. Ou encore des images qui m’appartiennent. Quand aux autres, leur utilisation à titre d’illustration est généralement défendable ou admise – la plupart du temps j’ai même expressément demandé des autorisations à ceux qui pouvaient me les donner.
By julien on Avr 5, 2009
Tu veux dire que pour tes visuels tu paies rien? Vraiement rien? Pas de droits d’auteurs. Rien de rien pour faire vivre les créateurs? Et c’est légal!
Et quand un jeune défend cette idée, c’est un con, un ane, un robin des bois…
Et tous ces créateurs qui poussent une loi liberticide, totalitaire, con… rien que pour défendre leurs petits revenus. Il faut les comprendre? Et que c’est encore la faute des grandes méchantes entreprises.
Vous n’en avez pas marre de toutes ces accrobaties dans le mensonge et le baratin. Quand c’est pour vous c’est bien et quand la même chose pour les autres c’est mal.
Et cette phrase qu’en pensez-vous? « on ira cracher sur vos tombes ».
By julien on Avr 5, 2009
Tu penses que tu peux me dire, maintenant, quel mot je peux utiliser quel mot je ne peux pas utiliser? l y a trop de double ou triple language chez vous, pour je retienne la définition que vous nous donnez.
Quant à ta question pour savoir de quel côté je me trouve. Et bien, moi, je ne vends pas mes chansons, je ne vends pas des mots. Et les mecs qui vendent des mots que eux même n’appliquent pas, c’est de la tromperie sur la marchandise, c’est de l’arnaque.
Vendre des mots sur la liberté,…enfin tout le baratin mais ne pas l’appliquer soi-même, il y a pas un loi contre ça? C’est pas un crime. Et quand c’est à des enfants.
Tu fais quoi dans la vie pour vivre, jean no? Tu produits quelque chose ou tu vends des mots dont tu n’as pas testé la qualité?
By Jean-no on Avr 5, 2009
@Julien : je ne prends pas d’images à quelqu’un qui ne me les a pas donné, sauf exception. Bizarre que tu ne comprennes pas la différence.
Je ne vois pas comment on peut en vouloir aux artistes de penser à leurs revenus, le droit d’auteur a été une sacré conquête – il suffit de comparer avec la situation en Afrique par ex. Pourquoi est-ce que quiconque aurait le droit de réclamer un salaire et les artistes, rien ?
Ceci étant dit le système actuel est dans une phase assez spéciale, avec une Sacem pas très transparente qui représente autant les artistes que le Médef représente les patrons, c’est à dire pas trop les petits (car pour un musicien en limousine, combien ne vivent pas du tout de leur travail ?), un public qui change de modèle, des maisons de disques qui ont peur que leurs artistes gagnent leur indépendance, etc. Je ne trouve pas la loi Hadopi pertinente, mais je ne vois pas comment on peut refuser à un artiste de prétendre tirer un revenu de ses oeuvres, ou comment on peut exiger qu’il offre son bien.
Il est évident que la musique n’est pas une marchandise comme les autres, puisque si je copie un mp3, je n’en prive pas son propriétaire, mais dans le même temps l’économie des biens « immatériels » est pour cette même raison d’une grande fragilité.
Je suis très étonné par la violence du débat (sur divers forums…), où visiblement chacun pète un plomb dès qu’il lit un article qui ne va pas à 100% dans son sens.
Je ne comprends pas bien ton trait sur la vente-de-mots-qu’on-n’applique-pas. Je ne vois pas en quoi dire « j’ai envie de ce gâteau alors je casse la gueule du pâtissier » est plus honnête que de dire « tout le monde a le droit de prétendre à monnayer son travail comme il l’entend ».
By julien on Avr 5, 2009
La violence? Elle s’explique facilement. Quand on prend la peine de regarder. C’est encore une nouvelle trahison. Par ceux qui passent leur temps à mépriser donner des leçon.Et qui démontrent qu’ils sont dans le fond pourris. Aujourd’hui les artistes. Et toi, t’es prof? T’es sur que tu connaîs la violence retenue contre toi? Tu vends des mots quoi.Est-ce que tes clients sont contents?
Et que fais-tu encore? Aller, c’est reparti, c’est la faute du systéme: la sacem, la mda, les majors, le gouvernement…Toujours le même baratin. C’est pas les entreprises, les collabos, c’est les artistes qui ont fait passer cette loi. Fini les boucs emissaires habituels. Fini le discour formater pour nous désigner un coupable pour que vous vous en méttiez plein les poches pendant qu’on regarde ailleur. Vous voulez le fric et le respect. Va falloir arrêter d’être lâche et admettre que c’est le fric qui est votre priorité.
Bizarre que tu comprennes rien de ce que je dis. Tes visuels tu les paies pas! On te les donnes? Cela veut dire que des créateurs donnent et d’autres ne donnent pas. Que certains paient et d’autres ne paient pas.
Toi tu ne paies pas à ceux qui donnent. Alors ne racontes pas que c’est mieux de payer. TU NE PAIES PAS. pour faire vivre les artistes. Comment je dois l’écrire pour que tu imprimes: TU NE PAIES PAS.
By Jean-no on Avr 5, 2009
Je paie mes typos, mes logiciels, ma musique (ce qui m’a coûté cher car les musiques sous DRM ne survivent pas à plusieurs changements de disque dur et réinstallations successives…), mes jeux, mes films, et j’achète régulièrement le droit d’utiliser des images à des banques d’image. J’essaie de payer tout ça le moins cher, ou au juste prix, et il m’est bien sûr arrivé de faire autrement – je veux dire illégalement (parce que je voulais essayer un logiciel, juste entendre une musique mais pas l’acquérir, etc.). Et entre une image « libre » publiée sur FlickR et une image équivalente à un euro chez Fotolia, j’ai tendance à préférer l’image « libre ».
Je crois beaucoup à la création « libre », à vrai dire je suis même administrateur de Wikipédia et j’ai placé des centaines de mes propres images sous des licences libres. Mais si quelqu’un veut vendre ses images et refuse qu’on les utilise hors d’un cadre commercial, ma foi, quel est le problème ? Si le « libre » devient une tyrannie alors il faut appeler ça « esprit crevard », ça sera plus clair.
Je ne sais pas si tu as lu mon article mais je suis contre Hadopi, je trouve que c’est une non-solution. En revanche je ne vais pas reprocher à machin ou à bidule d’avoir peur pour sa maison de disque ou ses droits d’auteur, je ne vois pas ce qui m’en donne le droit.
By Jean-no on Avr 5, 2009
En fait j’ai l’impression que tu essaies de te convaincre que la morale ou la justice (au sens philosophique) sont de ton côté. D’où cet énervement. Je pense qu’il faut au contraire accepter ses propres contradictions.
By julien on Avr 5, 2009
Tu paies tout. Sauf ce qu’on voit sur ton blog quoi. Et c’est un bon plan pour les droits d’auteur les banques d’images?
N’essaie pas de compliquer les choses, de noyer le poisson. Tu comprends déjà pas ce que je dis et pourtant c’est simple. Je ne parle pas de fric. D’histoire de comptable qui veut que la loi soit plus précise pour ses intérêts.( Mais de manière hypocrite, pas répréssive). Je parles de trahison et de liberticide. De mecs qui se disent de gauche et qui font du lobying pour faire passer une lois pour défendre leurs intérêts.Je parle de trahison de mecs qui ont des paroles de gauche mes des actions de droite. Anti liberté, anti expression, anti art. La trahison des créateurs, des socialos déclarés, des profs aux grands discours hypocrites etc..Alors pour toi ces gens qui parlent de valeurs mais ont des actions de picsous tu en penses quoi. Tu es de quel côté. Celui des acrobates du mensonge ou tu choisis clairement?
By Bishop on Avr 5, 2009
Hadopi est une aberration franco-française qui ne va pas survivre à sa propre consécration parlementaire.
Néanmoins le problème reste entier et la seule solution viable envisagée jusque là est une licence libre pour un logiciel géré par la SACEM. Mais bon, vu qu’ils ne savent pas ce qu’est un Firewall, programmer un p2p légal et digne de ce nom…
By Wood on Avr 5, 2009
Bishop : une aberration oui, Franco-française non :
http://www.20minutes.fr/article/317521/High-Tech-La-nouvelle-loi-sur-le-telechargement-entre-en-vigueur-en-Suede-et-le-trafic-baisse-de-30.php
Et je crois qu’il y a d’autres projets de loi dans d’autres pays.
By Jean-no on Avr 5, 2009
Les banques d’image rémunèrent les photographes. Pour un autre site, j’acquiers très régulièrement des licences payantes. Pour le présent blog ça se pose moins… Dis-moi quelles images te semblent en infraction et tu seras surpris de voir qu’il est rare que tu aies raison.
La question du fric est au centre du problème, je ne vois pas comment tu voudrais l’évacuer !
Le désintéressement c’est bien, mais on ne peut pas en vouloir à qui que ce soit de disposer de son bien à sa guise. Le fait que chacun ait le droit absolu de disposer de sa propriété est un des fondements de notre société, et les modèles qui avaient un autre rapport à la propriété (système féodal, notamment) ne me semblent pas avoir été bien équitables.
Un chanteur gauchiste veut que chaque personne qui écoute ses chansons paie pour ? Ben très bien, et alors ? Personne n’est obligé de l’écouter que je sache.
Les professionnels ont sincèrement peur pour eux-mêmes, comment le leur reprocher ? Leur analyse est sans doute erronée, et les solutions auxquelles ils souscrivent aussi, mais et alors ? Je ne sais pas si tu as un métier déjà mais imagine que du jour au lendemain on te dise que tu devra travailler plus pour gagner moins, au profit de gens qui veulent le beurre et l’argent du beurre, qu’est-ce que tu en diras ?
By Jean-no on Avr 5, 2009
@Wood : Hadopi est sans doute spécifique dans sa complexité
@Bishop : Petit à petit le modèle Deezer (mais payant) semble s’imposer. Tout sera une question de tarifs bien réfléchis et de fiabilité technique…
By julien on Avr 5, 2009
Tu me demandes de te dire quelles images que tu utilises me semblesnt en infraction?
As-tu contrôlé que le contrat de travail des designers de la société Tazer pour savoir dans quelles conditions sont cédés leurs droits? As-tu signé un contrat avec la société Tazer les droits pour montrer leurs produits?
Oui, tu as raison il ne s’agit que de fric. Pas de créations, pas d’art ni de culture, pas de générosité, pas d’idéalisme que du fric. Du fric de petits épiciers égoistes et poujadistes. Aucune différence avec des mecs de droite, des mecs que tu rencontres dans les banques ou les écoles de commerce. La seule différence c’est l’hypocrisie.
By david t on Avr 5, 2009
julien s’énerve pourquoi, au juste? je comprends pas trop, en fait.
certains artistes permettent qu’on utilise gratuitement leur production (la plupart du temps sous certaines conditions précises, encadré par un texte légal comme le «creative commons»). d’autres souhaitent qu’on les paie. cette décision leur appartient, est souveraine, doit être respectée. je ne vois pas ce qu’il y a de si compliqué là-dessous.
son point, c’est quoi? que parce que certains artistes donnent leur musique, tout le monde devrait faire pareil? drôle de mentalité, quand même…
By Bishop on Avr 5, 2009
Sauf que Deezer en version payante cela ne sera pas suffisant. Payer pour des fichiers qu’on ne contrôle pas reste quelque chose d’étrange… et écouter de la musique ce n’est pas comme louer un dvd.
Sinon à force de lire des conneries je commence à en écrire: je voulais dire Licence Globale plus haut mais nous nous sommes compris.
By julien on Avr 5, 2009
david;
je suis en colére parceque tous ceux qui nous parlent de valeurs, d’idées, de fond, d’humanisme … ne sont en France que de simples épiciers picsous. Nous avons la gauche la plus mesquine du monde.La plus collabo, la plus compromise du monde. Capable de pousser les lois les plus merdiques.
By david t on Avr 5, 2009
OK, mais quel rapport avec ton débat avec jean-no?
By julien on Avr 5, 2009
de nombreux artistes de gauche ont fait du lobbying pour faire passer la loi Hadopi. Et tout ce beau monde traite avec mépris ceux qui disent qu’ils trahissent leur discours: ils nous traitent d’ânes ces pourris. Ils prennent de grands airs mais ils sont trés petits.
By david t on Avr 5, 2009
et c’est le fait qu’il parle de «robins des bois» qui te fait assimiler jean-no à ces prétendus «collabos»? ou le fait qu’il défende (ou du moins tente de mettre en perspective) l’opinion des artistes pro-hadopi? parce que moi, dans son article, je lis surtout une charge à fond de train contre cette loi.
à côté de ça, il est vrai qu’il existe un autre débat, plus large, sur la gratuité de la culture. je pense que c’est dans ce débat général que s’inscrivent tes interventions. est-ce que je me trompe?
By Jean-no on Avr 5, 2009
@Bishop: Je pense que l’avenir est à la cohabitation entre plusieurs modèles. Il y a des disques qu’on aime posséder (mais l’objet a perdu pas mal d’importance depuis la fin du vinyle non ?), mais aussi beaucoup de choses qu’on veut juste écouter. Par exemple hier j’ai écouté toute la discographie d’un chanteur qui ne m’intéresse pas spécialement, par curiosité, pour vérifier mes souvenirs… Je n’aurais eu aucune raison d’acheter ces titres mais je suis content de les avoir écoutés avec Deezer.
By david t on Avr 5, 2009
à toute cette discussion j’ajouterais une chose que l’on oublie souvent: s’il est sans doute vrai que l’arrivée du téléchargement a causé une baisse de ventes de disques, il faut se demander à quel point ces ventes particulièrement élevées qu’on a connu pendant les années 1990 n’étaient pas dûes à un contexte économique particulièrement favorable aux achats «loisir». des jeunes célibataires de tous horizons (moi inclus) se retrouvèrent alors avec des emplois très payants, particulièrement dans le secteur des «technologies de l’information», et ne sachant pas trop quoi faire de tout cet argent, le dépensaient massivement en biens culturels.
ces emplois commencèrent cependant à se tasser et se raréfier dès l’éclatement de la «bulle internet». il n’est pas étonnant que ce recul des conditions de nombreux travailleurs coïncide avec les débuts du piratage massif par internet.
en d’autres mots, ce que nous verrions aujourd’hui, c’est précisément l’éclatement de la «bulle du disque».
l’effet secondaire est sournois mais intéressant: pendant cette «bulle», tout plein de gens se sont activement cultivés, et souhaitent conserver cette culture associée à un niveau social élevé. ce qui fait que l’offre musicale est aujourd’hui variée comme jamais et que, pour bien des «usages», le système à la deezer fait parfaitement l’affaire. comme tu le dis, pas besoin d’acheter le disque juste parce qu’on a envie d’entendre, une fois, une chanson.
ce qui est remarquable, également, est que tout le monde a, je pense, pris conscience de la manière peu éthique dont fonctionnent les grandes industries culturelles, ce qui pour certains autorise à activement piller l’offre (se sentant d’autant plus justifiés que ce «pillage», puisqu’il est virtuel, laisse l’offre parfaitement intacte). on se dira: madonna, elle fait assez d’argent comme ça, pas besoin d’acheter son disque. ce qui revient en effet à une mentalité de «robin-des-bois», justifiable sans doute mais pas généralisable. ce que j’observe plutôt, c’est que les auditeurs ne font pas la différence entre un «major» et un indépendant et ne voient aucune distinction éthique entre le piratage de l’un et de l’autre.
vaste de débat, aujourd’hui comme en 1999…
By david t on Avr 5, 2009
vaste débat, pardon.
By Bishop on Avr 5, 2009
Oui probablement. Personnellement je n’ai pas besoin de l’objet sauf du vinyle (mes seuls achats). Par contre comme la question des archives de blog il y a quelque chose qui me dérange à être dépendant d’un site privé comme Deezer. Ils n’ont pas tout et pas toujours une bonne qualité. Il y a peut-être un sentiment d’archiviste qui n’est pas partagé par 90% des internautes…
… Après je continue de penser qu’il y aurait la place pour un prog type p2p qui pourrait pour le coup offrir beaucoup de choses, des statistiques, des possibilités à la Twitter et une qualité correcte (mettons 192)
On pourrait même imaginer un code dans les disques physique achetés permettant de télécharger dans ce logiciel les musiques dans de meilleures qualités (320 – FLAC).
Deezer il y a toujours ce sentiment de distance qui me dérange…
By antoine bablin on Avr 5, 2009
@ julien…
qu’est-ce que tu crois ? que les artistes de gauche devrais être plus ‘open’ au piratage, à la culture gratuite etc.. que les artistes de droite ?
Les artistes de droite comme de gauche qui ne maitrisent pas le sujet ont effectivement peur de tout ça et on réagit de façon simpliste.
D’ailleurs les artistes (et quels artistes… les militants ump en particulier… besson et compagnie..) ne sont entrés dans le débat sur la fin, quand il a fallu mettre des noms sur des visages à propos d’un débats biaisé par les lobbys et la volonté des politiques de marquer le coup.
(oui enfin une loi votée qui n’a pas fait descendre 1 000 000 de personne dans la rue, quelle réussite !)
les gens qui s’intéressent à ce débat depuis longtemps savent que Hadopi n’a rien à voir avec le piratage de fichiers à connotation culturelle mais que Hadopi servira de base à une loi de ‘sécurité routière’ cybernétique.
En terme simple, Hadopi ne changera pas grand chose au piratage, sauf peut-être pour la pauvre Madame Michu qui ne traverse jamais en dehors des clous !
alors de gauche ou de droite, tout le monde à intérêt à avoir plus de contrôle sur internet.
l’après Hadopi sera un contrôle simple qui nécessitera d’entrer ton n° de sécurité sociale plus ton numéro de ‘permis internet’ validé à tes 13 ans, pour te connecter. tu aura ta clé usb de connexion perso qui te servira d’ID pour te connecter, qui te tracera directement, un peu comme un radar.
Nous aurons une licence globale à 50euro par mois pour télécharger un nombre défini de films et de musiques et des films gratuits financés par la pub qui envahirons youtube.
Tout ca n’est ni un concept de gauche ou de droite, mais un concept commercial.
By julien on Avr 5, 2009
jean no, n’est pas contre cette loi. Il est contre l’aspect technique de cette loi.
jean lo, tu m’as mis au défit de te poser une question sur un non respect, par toi, supposé, des droits d’auteur. Je t’ai répondu. J’attends ta réponse.
Non david tu ne trompes pas.
By Jean-no on Avr 5, 2009
@Julien : nier que la création puisse être un métier et non un loisir est une erreur. Bien sûr, particulièrement en France, on évite les chiffres et les chanteurs disent « je m’éclate et en plus je suis payé pour, j’ai un bol monstrueux » mentent complètement : ils n’ont pas de bol, ils bossent, ils font un métier sans doute passionnant, mais aussi assez exigeant et où rien n’est garanti (pour un Johnny prêt à changer de passeport pour payer moins d’impôts, combien de musiciens ne sont pas imposables ? Combien de has-been perçoivent le RMI après avoir été des vedettes ?…).
Je ne pense pas qu’on ait le droit de reprocher aux gens qui ont des profession fragiles d’avoir des réflexes de peur. Je ne pense pas qu’on ait le droit de juger la peur des autres. Et je ne crois pas qu’il faille chercher l’hypocrisie partout. Quand Jean-Jacques Goldman ou Bénabar expliquent qu’il faut une loi non pas pour eux mais pour ceux qui vont suivre, les jeunes musiciens, je suis persuadé qu’ils sont totalement sincères. De plus, les gens qui appartiennent à un système (mais quand ils en sont victimes) supportent mal de voir ce système être réformé, sauter dans l’inconnu.
Ensuite, il y a bien entendu tout un débat de société ou de civilisation à avoir sur la générosité et sur l’amateurisme – dont je suis un grand défenseur en art, je pense que la culture est quelque chose que l’on gagne à pratiquer plus qu’à consommer -, mais ne crois-tu pas que tu te poses juste en consommateur, toi-même ? N’es-tu pas le pur produit de ce que tu dénonces ?
By julien on Avr 5, 2009
Antoine
la gauche crie partout qu’elle a le monopole du coeur. Alors il y a ici trahison. Elle fait du flicage aussi bien que la droite quand il s’agit de son fric. C’est cela qui est nul. ce sont des petits épiciers lâches qui n’assument pas leur égoisme.
Ce que fait la droite? Il n’y a pas de trahison. il n’y a pas de surprise.
By julien on Avr 5, 2009
Jean no;
tu m’as mis au défit de te citer un visuel pour lequel je pensais que tu ne respectais pas les droits d’auteurs. Je t’ai répondu. TA REPONSE?
By Jean-no on Avr 5, 2009
@Julien : je t’ai répondu que j’utilise une image de Tazer sans l’autorisation de Tazer qui, à mon avis, ne me la fournirait pas (et m’emmerderait si je le leur demandais). Je préférerais faire les choses dans les règles (ou bénéficier du fameux « fair use » de Thomas Jefferson), mais devant l’impossibilité de le faire, ma foi, je pirate, et je ne le nie pas. Je ne dis pas que c’est bien, je dis que c’est comme ça. J’ai déjà piraté des disques de Damia (une chanteuse des années 1930…) qui ne se trouvent pas dans le commerce, ou des films eux aussi introuvables, comme j’ai écouté des enregistrements pirates (doublement illégaux) ou comme j’ai piraté sur cassette sans même savoir que je piratais. Mais je m’efforce de choisir la manière la plus équitable et même la plus respectueuse des règles.
Quand tu dis que je ne suis pas contre la loi, j’ai envie de te dire que tu ne sais pas bien lire ! Je dis juste qu’on ne peut pas en vouloir aux artistes de se raccrocher aux lois qu’on leur propose pour régler un problème qui les angoisse.
By Jean-no on Avr 5, 2009
Ah non, tiens je ne t’avais pas encore répondu pour Tazer. Mais maintenant je t’ai répondu. Pas la peine de me donner de la majuscule, je ne te dois strictement rien.
By julien on Avr 5, 2009
Tu as écris: » dis moi quelle image que j’utilise te semble en infraction et tu verras qu’il est rare que tu ais raison »
J’ai choisi une seule image. Et elle prouve que tu n’en rien a foutre des droits d’auteur qui font vivre les artistes, quand il s’agit de tes besoins. Alors ne parles pas des anneries des jeunes et des robins des bois qui sont des petits cons qui comprennent rien. Tu parles de l’esprit crevard de ceux qui piratent et tu tiens un discour pour défendre les artistes.
Mais tu me dois rien.
By Jean-no on Avr 5, 2009
La différence entre toi et moi c’est que je ne dis pas que je suis dans mon bon droit en piratant quelque chose, ni que le piratage est un modèle économique souhaitable ou que l’artiste n’ait pas à prétendre récolter le fruit de son travail.
By julien on Avr 5, 2009
C’est vrai;
Tu dis que le piratage c’est pas bien, que les jeunes qui le defendent sont des petits cons et des ânes, des creuvures, des robins des bois. Qu’il faut être morale et juste et humaniste et parfait ….
Et que les artistes sont des gens bien, qui ont le droit de vivre et de gagner leur argent avec des droits d’auteur bien mérités et que c’est à eux…
Et tu pirates, tu leur piques le pain de la bouche, tu te serts quand tu en as envie et besoin…
et ta conclusion c’est que tu es un mec bien, pas une creuvure. Pourquoi?
Et bien parceque quand tu pirates tu sais que c’est mal. Et quand on fait quelque chose de mal en sachant que c’est mal, c’est pas grave.
Non, je n’ai aucune raison d’être en colére. ecoeuré ce serait mieux.
By david t on Avr 6, 2009
désolé, julien, mais ton opposition entre la «droite» et la «gauche» est terriblement naïve. croire que la gauche devrait soutenir la gratuité de la culture, c’est céder à l’angélisme. à partir du moment où la gauche considère que les travailleurs de la culture sont des ouvriers comme les autres, méritant protection, alors ce sont ceux qui se soustraient au juste paiement qui sont les vilains exploiteurs, et non pas le contraire.
croire que la culture devrait à tout prix être gratuite est une idée libertaire, ce qui est tout le contraire d’une idée «de gauche».
le réflexe gauchiste est d’encadrer, parfois de manière maladroite (mais pas toujours, heureusement), les activités humaines dès que ces actions pourraient porter préjudice à autrui. alors qu’à droite, on a plutôt tendance à laisser faire, quitte à reléguer les cas-problèmes au filet juridique, donc à laisser les gens suffisamment friqués se poursuivre l’un l’autre jusqu’à ce que faillite s’ensuive.
mon avis est que l’attitude la moins destructive se trouve entre les deux extrêmes, dans un pragmatisme qui ouvre la porte à certaines utilisations de matériel protégé (par exemple à des fins de recherche ou de journalisme, voire de création artistique) tout en laissant l’essentiel des droits dans les mains des créateurs (et non pas dans celles des industriels). ce que je vois chez jean-no (sur qui tu t’acharnes sans raison valable, ce qui ne fait que pourrir le débat), c’est une application pratique de cette attitude pragmatique. or, le pragmatisme ne m’a jamais écœuré, c’est plutôt l’extrémisme qui me lève le cœur.
By david t on Avr 6, 2009
(et piquer le pain de la bouche de qui? tazer? le machin qui tue jamais par exprès? l’ami des policiers? et c’est un prétendu «gauchiste» qui se plaint qu’on vole le pain de la bouche des marchands de police? attendez, qui est hypocrite ici?)
By Jean-no on Avr 6, 2009
@David : c’est vrai que dans ma morale personnelle, il est normal de rétribuer un artiste qui nous procure du plaisir esthétique tandis que je ne me sens aucune dette morale vis à vis de Tazer, dont l’activité, au mieux, n’aura aucune incidence sur mon existence.
By antoine bablin on Avr 6, 2009
@ julien
de quelle gauche tu parle ?
sur ce débat ils sont profondément absents depuis longtemps, muselés par la droite. Il n’y a que sur quelques sites comme Ecran.fr ou parfois nous pouvons lires quelques textes et entretiens anti hadopi.
pour défendre JN, je dirai qu’utiliser une image basse définition sur un article sans but commercial n’est absolument pas répréhensible, cela peu aussi faire la promotion du film ou du produit.
Tu confond le ‘téléchargement illégal’ et le piratage, normal finalement, le débat à été mal renseigné depuis plusieurs années, le vocabulaire à été manipulé et en résulte un débat qui tombe à coté de la plaque, sans solution pour rémunérer mieux les auteurs.
tu dis que la gauche crie partout qu’elle a le monopole du cœur ? C’est Giscard qui l’a dit face à Mittérand, depuis la gauche ne s’en est justement pas vantée.
Les politiques n’ont rien a voir dans cette loi stupide, c’est les lobbys qui ont appuyés le texte. il n’y a aucune idéologie partisane derrière, ce qui est malheureux d’ailleurs parce que quand il n’y a pas d’idéologie, de dogme clair pour porter une loi, elle est indéchiffrable.
By Fred Boot on Avr 7, 2009
@julien : C’est aussi être de gauche que de pointer du doigt de la prolétarisation des métiers de la création et de la nécessité de créer des cadres législatifs pour les protéger. Il n’y a rien d’incompatible. Hadopi n’y répond pas, c’est une loi pourrie. Mais il faut arrêter de surévaluer le tout permissif sur internet : en matière de création artistique, cela donne aussi du chacun pour soi et un systême pire que le pire des libéralismes.
Il y a quoi pour soutenir la création qui passe par le web ? Il est où le systême pour tirer les choses vers le haut ? C’est être artiste de gauche que de faire profil-bas et d’être libre de foutre des bannières de pub ou des appels aux dons pour espérer continuer à créer tout en mangeant son paquet de pâtes ? C’est ça le grand idéal social, les lendemains qui chantent, l’humanisme du tout pour tous ?
By Antoine Bablin on Avr 8, 2009
voici une lettre ouverte très intéressante.
http://www.liberation.fr/culture/0101560675-lettre-ouverte-aux-spectateurs-citoyens
By julien on Avr 8, 2009
Quelle gauche? La gauche authentique. Pas celle que les gens de droite ont rejoint par carriérisme et appat du gain. Laquelle?
1) ne pas traiter les jeunes de petits cons, d’ânes, de Robin des bois, de crevards quand ils parlent d’idéologie et de valeurs. C’est de la discrimination de classe. Genre extréme droite.
La gauche aime les jeunes et s’y interesse. accepte de faire des efforts pour les comprendre.
2) Ne pas se prétendre être l’élite, une classe supérieure, dominante et propriétaire et qui méprise le peuple, la majorité. Cela c’est la droite. Même pas, c’est la droite la plus stupide. La il n’y a pas de différence entre la droite stupide et la gauche stupide, celle des bobos et de la gauche caviarde.
3) Ne pas promouvoir des lois stupides et merdiques. Liberticides. Juste pour pouvoir s’en mettre encore plus plein les poches. Avoir encore plus de fric.
Mais réfléchir pour gagner raisonnablement mais permettre à ceux qui n’en ont pas les moyens mais en ont besoin un acces au savoir, à la culture. Pour ne pas les exclure en plus, les marginaler encore plus.
4)Quand on est prof et de gauche ce n’est pas pour seulement pour gagner plus de fric et avoir de bonnes conditions de travail. C’est aussi pour les éléves. L’avenir des éléves. Un prof n’est pas de gauche simplement par oportunisme et pour sa carriére.
5)La gauche ce n’est pas une salle d’attente ou on est au chaud et ou on profite des biens des autres. Ou on parle partage quand on a rien à donner ou tout bien planqué ce que l’on a. La gauche c’est de convictions qui ne change pas avec ses avoirs. Ou en fonctions de possibilités de travail.
6) La prolétarisation du métier? Et bien c’est normal. Ceux qui pensent qu’à eux, à leur petits avantages, leur petits commerces, leur égoitmes… comment peuvent-il être crédibles et respectés? Ils se disent travailler dans la comm, dans l’art mais se coupent du plus grand nombre. Ils veulent être seuls, tranquilles, riches dans leur coin alors que leur métierr c’est de connaître les autres. Alors c’est normal qu’ils disparaissent que la société les rejette.
By Jean-no on Avr 9, 2009
(depuis une auberge de jeunesse des environs d’Eindhoven)
@Julien : je ne pense jamais avoir écrit nulle part que j’étais « de gauche ». Je ne le suis pas. Ceci dit je suis encore moins « de droite ».
Sur la prolétarisation du métier, il ne s’agit pas de rejet ni de disparition mais d’exploitation. Le web 2.0 est une sacrée arme de guerre dans ce domaine mais je ne peux pas développer ç ici.
By Fab80s on Avr 9, 2009
Bon, un article bien intéressant encore une fois. Je ne rentre pas dans l’analyse en profondeur mais je voudrais soulever un point. Je vous dit ce que j’ai compris. Il me semble que la question de légiférer autour du piratage, pour faire simple, est apparu à un moment précis. Lorsque cette exception française est venue enrayer la machine. La justice buttait sur un point franco-français, le droit à la copie privée, notion qui inclût la famille et les amis. Pourtant ce droit avait été mis à mal par la loi DAVSI… À laquelle avait succédé le projet Edvige… On y voit un peu plus clair, non ? http://fr.wikipedia.org/wiki/Copie_priv%C3%A9e
By Wood on Avr 9, 2009
Ceci dit, on dirait que ce n’est pas forcément encore gagné, l’adoption de cette loi :
http://tempsreel.nouvelobs.com/…
By Lafrite on Avr 10, 2009
Intermède technique
le lien vers http://novovision.fr/?Hadopi-et-l-utopie-de-la est cassé car renseigné comme ttp://novovision.fr/?Hadopi-et-l-utopie-de-la
Fin de l’intermède technique
By Jean-no on Avr 11, 2009
@Lafrite : merci, c’est réparé