Profitez-en, après celui là c'est fini

Le bouclier doré

août 1st, 2008 Posted in Parano

La presse feint de découvrir, à une semaine de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, que l’accès à Internet en Chine est censuré. On s’indigne vertueusement (en France en tout cas) : ils avaient promis, les dirigeants du pays le plus peuplé au monde avaient donné au comité olympique l’assurance que les journalistes sportifs auraient le droit, depuis Pékin, d’accéder à des pages web mentionnant le massacre de la place Tien An Men ou encore de pouvoir se rendre sur le site officiel de la secte Falun Gong. Ils ne se seraient sans doute pas servi d’une telle liberté, mais c’est une question de principe apparemment. C’est tout le problème de ce que l’on appelle « les droits de l’homme » d’ailleurs : une collection de principes dont l’application devrait être binaire et qui laisse peu de place à l’amélioration progressive et aux chemins détournés1.

La situation est plutôt drôle. Tout d’abord, l’expérience permet d’imaginer que, pendant les jeux, la presse nous parlera beaucoup de Laure Manaudou et de sa combinaison de bain mais très peu de sujets sociaux ou politiques chinois. Quand l’Albanie était le pays le plus fermé du monde (les gens qui passaient en Ferry au large de l’Albanie pour rejoindre la Grèce avaient pour consigne de ne pas regarder en direction des côtes du pays !), on y laissait entrer la presse sportive, car s’il existe un domaine d’où la subversion est absente, c’est bien celui du commentaire sportif. Le sport peut s’accompagner d’enjeux extérieurs (ce n’est pas pour rien que les despotes insistent tant pour accueillir des manifestations sportives), mais son commentaire, à ma connaissance, jamais, et quand bien même il le serait, c’est le public lui-même qui ne réclame rien de ce genre. Les habituelles mauvaises consciences diverses (Reporters sans frontières, Amnesty International, etc.), se retrouvent un peu comme ces marchands de fleurs qui hantent les restaurants parisiens : le consommateur n’est pas venu pour eux, au mieux on s’embarrassera d’une rose pour être débarrassé de son vendeur et parce que ça ne coûte pas bien cher.
C’est plutôt avant la manifestation sportive qu’il faut évoquer les problèmes du pays qui l’accueille, faire pression, menacer de boycott, négocier. Car pendant la manifestation, ça n’intéresse plus personne. Après coup aussi (une fois passée l’inévitable période d’analyse des résultats des sportifs nationaux) il y a des choses à faire : témoigner, expliquer, réfléchir. Mais aujourd’hui, une semaine avant les jeux, se plaindre d’un fait aussi évident, aussi attendu, aussi inévitable que la censure de certains sites Internet me semble complètement absurde. La manière même d’évoquer la question me semble idiote, on ne demande pas aux chinois de régler leurs problèmes de politique intérieure pour l’agrément des journalistes sportifs étrangers. Si, par peur panique que les jeux se déroulent mal, les autorités cédaient à ces pressions, ce serait vécu comme une humiliation nationale aux conséquences peut-être assez graves à long terme (pensez au froid diplomatique qui sépare la Chine de la France depuis le pitoyable passage de la flamme olympique à Paris). Le contexte chinois complique en effet les choses car les chinois sont très soucieux de ne jamais perdre la face. Cette notion, « garder la face » (ne pas se trouver embarrassé publiquement) est un point-clé de la culture chinoise et il semble absolument stupide de ne pas le prendre en compte si l’on souhaite véritablement obtenir des progrès en Chine. Mais peut-être n’est-ce pas réellement le but recherché ? Peut-être que le fait que la Chine reste un régime autoritaire (et donc politiquement stable) arrange tout le monde ?

On peut se poser la question si l’on se rappelle avec quel enthousiasme des sociétés occidentales se sont battues pour participer à l’édification du « bouclier doré » (parfois appelé Great Firewall of China), le système de filtrage et de surveillance d’Internet en Chine. Ce programme, qui est sans doute le plus grand marché public informatique de l’histoire humaine, a pour but de contrôler Internet tout en libéralisant son accès. En effet, refuser l’accès à Internet ou même filtrer son contenu, est une chose techniquement aisée, c’est ce que font toutes les dictatures du monde et c’est du reste dans cet esprit qu’Internet a tout d’abord été introduit en Chine. Mais, dans son évolution récente, le pays a eu besoin de recourir à une stratégie moins primaire, car la terreur et la censure sont des freins au développement économique et donc à l’idéologie du « socialisme de marché » voulu par Deng Xiao Ping il y a déjà trois décénies.

On estime qu’une trentaine de milliers de personnes travaillent en permanence à la surveillance policière d’Internet en Chine, sous l’autorité du ministère des sécurités publiques. Mais en dehors de ce personnel, chaque journaliste chinois peut se considérer comme un correspondant, un collaborateur officiel du régime (le degré de liberté des médias en Chine est cependant très variable et semble inversement proportionnel à la distance géographique avec Pékin). Les journalistes professionnels comme les blogueurs amateurs peuvent obtenir un très officiel diplôme de censeurs qui valide leur capacité à détecter un contenu subversif, y compris dans leurs propres écrits, et à agir en conséquence (correction, signalement). Des protocoles d’alerte et une sorte de permis à point (permis de diffuser du contenu subversif) ont aussi été mis en place.
Au delà de ces systèmes humains, une infrastructure technique a été échafaudée avec la collaboration active de sociétés telles que Sun, Thales, Cisco, Nortel, Ibm, Honeywell, General Electric et bien d’autres. De leur côté, des fournisseurs de contenu comme MSN ou Google ont accepté le principe de l’auto-censure et Yahoo a même été accusé d’avoir dénoncé des “cyber-dissidents” chinois. Le matériel et les logiciels vendus à la Chine ne constituent pas (malgré l’astucieux surnom qui lui est donné, “great firewall of China”) une muraille, une ligne Maginot numérique. Il s’agit d’un dispositif de surveillance, de contrôle, qui ne concerne pas qu’Internet et qui se trouve à la pointe du progrès technique en électronique et en informatique. Systèmes d’automatisation de l’analyse littéraire, système de détection des afflux suspects de connexions, cartes d’identité lisibles à distance à l’insu de son propriétaire, etc.

Internet, ce vecteur formidable de circulation de l’information, devient donc pour les chinois une version raffinée du Telescreen (télécran) imaginé par George Orwell dans 1984, c’est à dire un dispositif qui sert à la fois à diffuser une propagande et à surveiller les faits et gestes de ceux qui y sont soumis.

De manière très curieuse, dans le cas de la Chine Populaire, il me semble que tout cela correspond à un progrès, car le régime, qui est centralisateur, plutôt paranoïaque et autoritaire comme le furent sans doute tous les pouvoirs centraux chinois à des degrés variables depuis que la Chine existe et afin qu’elle existe, peut enfin assouplir son fonctionnement grâce à ces outils de contrôle généralisés et automatisés.
Au delà du cas chinois, il me semble qu’il faut se préoccuper, égoïstement et pragmatiquement, du nôtre. Car je prédis que nous allons vivre exactement la même mutation, que nous sommes en fait déjà en train de la vivre, de manière discrète mais tout aussi réelle2. Et chez nous, cela ne constituera pas un progrès mais bien une régression. Les psychoses irrésistibles telles que la peur du terrorisme, la peur du crime gratuit ou la crainte du prédateur sexuel permettent à nos instances de contrôle d’écorner les libertés publiques, y compris dans les pays qui s’en sont toujours montrés extrêmement jaloux, comme la France ou les États-Unis. Ce n’est pas nouveau.
L’informatique prend une part capitale dans ce processus. Bientôt, le réseau de caméras de la région parisienne pourra dire quel trajet chacun de nous aura effectué dans la ville, grace aux progrès de la reconnaissance faciale et grace à la densification du maillage de la vidéo-surveillance. Plusieurs objets familiers seront utilisés (ou le sont déjà) pour nous surveiller. Nos cartes de paiement ou nos cartes d’identité, nos téléphones portables et nos véhicules, notamment.

Notre sentiment à ce sujet sera ambivalent. Nous voulons tous être libres je suppose (j’espère), mais nous admettons mal avec quelle facilité un affreux type peut enlever pour toujours une fillette à sa famille car si rare que cela soit (il est infiniment plus dangereux pour un enfant de vivre dans une maison équipée d’une piscine que de sortir sans surveillance), le fait reste insoutenable.
Le problème, lorsque l’on abdique une partie de ses libertés, c’est surtout de savoir qui en profite et quelles pourraient être les conséquences d’un abus de pouvoir — en gardant à l’esprit que l’abus de pouvoir est l’unique conséquence certaine du pouvoir, et qu’un pouvoir quelconque n’est admissible que s’il est lui-même encadré. À cet égard, l’état autoritaire ne doit pas être notre seul motif de crainte. Les états ont eux-mêmes abandonné une bonne partie de leurs prérogatives aux sociétés privées. Ces dernières sont rassurantes car on connaît leur motivation profonde (le profit) mais on est en droit de les craindre pour la même raison, d’autant que l’organisation du capitalisme actuel fait qu’une société n’obéit pas à un dirigeant – c’est à dire à une personne, un être humain capable d’empathie et de sens moral – mais à un pool d’actionnaires que seules les préoccupations financières réunissent, indépendamment des éventuelles qualités humaines dont pourraient faire preuve, dans d’autres conditions, les individus qui le composent. Il faut donc aussi craindre le capitalisme autoritaire. Lorsque les marques s’entendent sur leurs tarifs, lorsqu’un défaut de fabrication s’avère rentable, lorsque l’information sanitaire ou commerciale est plus facile à censurer que l’information politique. Dans notre société actuelle, peut-être avons nous un besoin plus urgent d’articles journalistiques d’investigation consacrés à la consommation que d’analyses politiques (nous avons besoin des deux bien entendu).
Mais je digresse, revenons en Chine.

L’étonnement des journalistes occidentaux au sujet des limites de leur propre liberté à Pékin est hypocrite. Le fait qu’ils se sentent concernés par la censure en Chine lorsqu’elle les atteint eux, pourtant franchement inoffensifs, les ulcère. On en a ainsi vu se plaindre qu’on ait saboté un « direct » qui avait pourtant été préparé depuis longtemps et soumis à la censure chinoise qui avait donné son accord au tournage. Beau direct dont le texte est écrit de longue date ! Ce qu’il faut comprendre ici c’est que ce n’est pas la censure qui pose problème, mais le fait de ne pas être récompensé de s’y être soumis3. Gageons que le journaliste en question aurait négligé de faire savoir à ses téléspectateurs qu’ils regardaient une émission visée par la censure si tout s’était passé ainsi que cela avait été négocié à l’avance.

Que tel ou tel commentateur sportif se voie interdire l’accès au blog du Dalaï-Lama pendant les jeux Olympiques de Pékin est finalement une question infiniment négligeable. Demandons-nous plutôt s’il est admissible que les policiers français aient accès à une base de données nationale recensant l’activité associative, politique ou syndicale de n’importe quel citoyen.
Qu’on n’aille pas imaginer que je trouve satisfaisante la question des libertés en Chine et insatisfaisante la nôtre, que, en quelque sorte, ce qui est bon pour eux ne l’est pas pour nous. Je ne sais d’ailleurs pas si les progrès que vivent les chinois actuellement sont appelés à se poursuivre durablement car si la pression baisse effectivement, c’est au profit d’un système de mieux en mieux verrouillé. Mais je constate d’un autre côté que nous demandons à beaucoup de pays d’accepter en cadeau l’héritage de Montesquieu, des encyclopédistes, de Washington et de Jefferson, au moment même où nous traitons cela comme une vieille argenterie qu’on négligerait d’utiliser en attendant le cambriolage qui nous en privera définitivement.

  1. Je renvoie le lecteur à Gilles Deleuze qui, dans l’Abécédaire (un entretien filmé), oppose aux droits de l’homme ce qu’il nomme la jurisprudence :

    « Tout le respect des droits de l’homme, c’est… vraiment, on a envie presque de tenir des propositions odieuses. Ça fait tellement partie de cette pensée molle de la période pauvre dont on parlait. C’est du pur abstrait. Les droits de l’homme, mais qu’est-ce que c’est? C’est du pur abstrait. C’est vide. […] J’ai toujours été passionné par la jurisprudence, par le droit. Si je n’avais pas fait de philosophie, j’aurais fait du droit, mais justement, pas du droit de l’homme, j’aurais fait de la jurisprudence. Parce que c’est la vie. Il n’y a pas de droits de l’homme, il y a la vie, il y a des droits de la vie. Seulement la vie c’est cas par cas […] Alors là, l’exemple de l’Arménie me parait typique. Le droits de l’homme, ça veut dire quoi? Ça veut dire: ah, les Turcs, il n’ont pas le droit de massacrer les Arméniens. D’accord, les Turcs n’ont pas le droit de massacrer les Arméniens. Et après? C’est vraiment des débiles. Ou pire, je crois que c’est tellement des hypocrites, là, toute cette pensée des droits de l’homme. C’est zéro, philosophiquement c’est zéro. Et la création du droit, ce n’est pas les déclarations des droits de l’homme. La création, en droit, c’est la jurisprudence. Il n’y a que ça qui existe. Donc: lutter pour la jurisprudence. C’est ça, être de gauche. C’est créer le droit »

    (Gilles Deleuze, G comme gauche dans l’Abécédaire, éd. Montparnasse, tel que transcrit sur ce subversiv.com) []

  2. Je renvoie à nouveau le lecteur vers Gilles Deleuze et sa notion des sociétés de contrôle, opposées aux sociétés disciplinaires

    []

  3. […] il y a quelques jours, un présentateur de la chaîne allemande ZDF venait de débuter, en direct de la Grande Muraille, une émission regardée par plusieurs millions de personnes, lorsque le personnel de sécurité est apparu à l’écran et a fait arrêter les caméras. Le programme, qui avait coûté des millions, avait pourtant été préparé depuis des mois et tout le contenu soumis au préalable à la censure. Selon un membre de l’équipe, «ce qui est permis sur le papier et ce qui se passe en réalité peut-être très différent».

    (La Chine durcit la règle des jeux, Libération, le 31 juillet 2008) []

  1. 10 Responses to “Le bouclier doré”

  2. By Wood on Août 1, 2008

    Honnetement je dois admettre qu’après avoir relu deux fois le passage de Deleuze que tu cites, je ne comprends toujours pas ce qu’il veut dire.

  3. By Jean-no on Août 1, 2008

    Hmmmm… effectivement, c’est mal cité : l’abécédaire est un dialogue filmé (peut-être sur Youtube ? Le DVD devient difficile à trouver) et j’ai effectué des coupes sans doute douteuses.

  4. By Jean-no on Août 2, 2008

    Je l’ai trouvé en vidéo : G… comme gauche, sur Youtube à la fin) et G… comme gauche (seconde partie)

  5. By Hobopok on Août 3, 2008

    L’utilisation du pluriel pour « les libertés » publiques ou autres, me chagrine toujours. La liberté de se fourrer les doigts dans le nez est-elle dissociable de la liberter de péter ? Est -on libre, un peu, si on a l’une sans l’autre, ou déjà plus du vraiment ? J’ai le sentiment que parler des libertés au pluriel a toujours été un stratagème, utilisé notamment par le droite française, pour écorner plus facilement LA liberté que les idéalistes intransigeants et d’autres rêveurs du XVIIe siècle n’ont jamais imaginé pouvoir sectionner.

  6. By Jean-no on Août 3, 2008

    Je ne pense pas. Pour moi c’est toute la distinction entre la vertu (le virtuel) et le concret (le réel). La liberté est un concept, on peut en causer, écrire des chansons, faire des sculptures, etc., mais ça n’est pas une réalité, car dans la prarique il faut bien spécifier de quelle liberté on parle. Liberté de choisir son emploi, liberté de parole, liberté de mouvement,… Je me rappelle de Courtney Love, prise en flagrant délit d’avoir intrigué pour faire perdre son emploi à un journaliste qui enquêtait sur la mort de Kurt Cobain. Très fâché, il va la rencontrer pendant une manifestation sur la liberté d’expression, où elle prenait la parole (un rapport avec la sortie du Larry Flint de Milos Forman je crois). Donc il lui dit : vous appelé la BBC et joué de votre influence pour obtenir ma tête et l’annulation de mon documentaire, où sont vos beaux discours sur la liberté d’expression ? La diva grunge ne se démonte pas, ne nie pas, et dit : mais justement, c’est ma liberté d’expression. Sans cadre, sans définition point par point, la liberté c’est juste la loi du plus fort. Donc le pluriel me semble admissible.

  7. By Hobopok on Août 3, 2008

    Belle défense. Toutefois je pense malgré tout que la veuve éplorée aurait mérité une bonne paire de claques davantage qu’une citation dans ces pages érudites. Et je ne suis pas sûr que l’anecdote, savoureuse, n’illustre pas aussi bien mon propos. Enfin, si manœuvrer bassement afin d’obtenir le renvoi de journalistes ou d’autres impudents devait être une manifestation de la liberté d’expression, notre bien-aimé président serait le plus grand libre-penseur contemporain.

  8. By Jean-no on Août 3, 2008

    Elle avait l’air très sûre d’être dans son bon droit en tout cas (j’ai oublié de mentionner que ça provient du documentaire « Kurt & Courtney », de Nick Broomfield, on trouve le DVD pour pas cher).
    De nombreux grands principes de la constitution américaine, tellement importante dans la pensée des lumières, ont abouti à ce genre d’interprétation, au droit du plus fort. Je ne veux pas dire que c’est la conséquence des principes supérieurs, mais que ces derniers ne suffisent à rien. Ne pas tuer autrui, ne pas exploiter autrui, etc., ce sont certes de grands principes mais ils sont balayés comme un château de cartes dès qu’il y en a besoin (faim, peur,…). C’est pourquoi il me semble assez logique de s’attaquer aux détails, un par un. Et l’Amérique, toujours elle, a vraiment montré le chemin avec ses lois pour la laïcité ou contre les regroupements monopolistiques d’intérêts – même si deux cent et quelques années plus tard tout cela est en train de se faire grignoter.

  9. By sf on Août 4, 2008

    « Et l’Amérique, toujours elle, a vraiment montré le chemin avec ses lois pour la laïcité ou contre les regroupements monopolistiques d’intérêts […] »

    L’Amérique…Voulez-vous dire les U.S.A. ?

    Peut-être faudrait-il relativiser le Rêve Américain; certes ce pays a servi de laboratoire d’idées pour la Révolution Française, mais c’était il y a plus de deux cent ans et c’était, si je ne me trompe pas, plus pour des raisons économiques que philosophiques… un petit peu comme la Guerre en Irak.

    Ceci dit, je ne connais bien ni les U.S.A. ni la Chine et je me rends compte qu’il est plus facile de montrer du doigt un dirigeant lointain que d’essayer de changer les choses sur son propre palier; en ce sens, ce qui se passe dans les media français au sujet des Jeux Olympiques devrait être une leçon d’humilité.

  10. By sf on Août 4, 2008

    ça n’a rien à voir, mais l’emploi du terme « Amérique » me fait penser à une scène d’un film de Godard (dont bien-sûr j’ai oublié le nom, c’est pas bien) dans lequel un couple, discutant dans son salon (il me semble), remarquait que les habitants des U.S.A. n’avaient pas de substantif propre à leur pays. (De mémoire : »L’Amérique, c’est un continent, pas un pays… c’est pas un nom Américain, ça veut rien dire… »)
    Aujourd’hui on peut lire sur certains blogs le terme « étazunien » mais il ne semble pas être encore entré dans le langage courant.

  11. By Jean-no on Août 4, 2008

    Tu as raison de me reprendre sur l’Amérique. Comme tu le dis, il y a les USA… Et les américains. Il y a aussi les amériques… Sur Wikipédia, il a finalement été décidé d’abandonner « états-uniens », d’abord parce que c’est moche, ensuite parce que ça appartient à un champ lexical politiquement précis. Bah…

    Oui les états-unis sont une question d’argent mais il est intéressant que ce pays s’est construit non sur un nationalisme (au contraire on a pudiquement fait diaparaître l’autochtone) mais bien sur un idéal. Une telle chose n’était jamais arrivée dans l’histoire. Les pères fondateurs étaient très progressistes mais aussi soucieux de bien faire. Par exemple ils ont d’eux-mêmes réfléchi aux freins qu’il convenait de trouver pour le système capitaliste : refus du monopole, invention des bibliothèques (le « fair-use » pour limiter la portée du droit d’auteur…). Mais l’idéal de départ ne cesse d’être grignoté parce que le pays a aussi été fondé, en premier lieu, par toutes les sectes pourries chassées d’Europe, Mennonites, annabaptistes et autres évangélistes ultra-bigots plus ou moins mis au pouvoir par la guerre froide.

    Désolé, je n’écris pas très bien, je suis sur un ordinateur en 800×480 pixels avec un petit clavier.

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