Filmer autrement (2)
mars 6th, 2016 Posted in Filmer autrement, Images, Parano(Il y a sept ans, j’ai publié ici un article intitulé Filmer autrement, qui passait en revue divers outils originaux pour filmer et parfois même espionner. J’ai publié de nombreux articles en rapport depuis. Le présent billet poursuit dans cette veine en présentant quelques objets qui m’ont intéressé dernièrement)
Tout d’abord, le HSR-1, un drone terrestre de la marque 7links. Monté sur chenilles, qui peut se déplacer pour filmer, écouter mais aussi parler — car il est équipé d’un microphone et d’un haut-parleur. On peut le voir en vitrine de la boutique parisienne de Pearl Diffusion — le roi de la camelote high-tech1 depuis vingt-cinq ans.
Comme n’importe quelle caméra « IP », on peut l’interroger à distance, par Internet, en Wi-fi2. Comme les drones aériens grand public, il se pilote à l’aide d’une tablette ou d’un téléphone. Enfin, comme les aspirateurs-robots, il est capable d’aller de lui-même se positionner sur sa borne de rechargement électrique.
Je découvre l’existence d’un marché apparemment déjà ancien de caméras grand public d’observation de la nature. On les trouvera grâce à des mots-clés tels que : wildlife cam, outdoor cam, nature cam, caméra de chasse. Elles prennent des photographies ou filment de manière généralement autonome lorsqu’elles perçoivent du mouvement. Elles disposent d’un éclairage infra-rouge pour filmer la nuit.
J’ai trouvé de nombreuses marques qui proposent ce genre de caméras : Famous trails, Hawke, Mobility Lab, Gmyle, Cel-Tec, Technaxx, Duramaxx, Konig, Wildview, VisorTech et enfin Bushnell, qui semble particulièrement répandue. Elles sont généralement assez petites (10 à 20 cm de haut), faites pour être fixées à des arbres et résister aux intempéries. Elles se vendent entre quatre-vingt et quatre-cent euros.
Elles aussi résistantes aux intempéries et destinées à fonctionner en autonomie, j’apprends l’existence de plusieurs caméras en forme de pierres, que l’on pose dans son jardin afin d’y surveiller les allées et venues :
Elles réagissent au mouvement, ont une autonomie énergétique de plusieurs mois, enregistrent les images sur carte-mémoire ou peuvent être raccordées à un moniteur à l’aide d’un câble. Elles coûtent assez cher, entre cinq cent et mille euros.
La marque Philips propose désormais un scanner échographique personnel. Il se branche sur un smartphone ou une tablette et se loue deux-cent euros par mois. Je ne sais pas si les écrans tactiles, qui sont de vraies boites de Pétri, sont vraiment adaptées aux critères d’hygiène hospitaliers.
Je suis curieux de savoir à qui s’adresse ce produit, car si les visuels de communication diffusés montrent des médecins utilisant l’appareil, et si ceux-ci sont en théorie l’unique clientèle visée, j’ai régulièrement vu passer sur Twitter — moi qui ne suis pas un professionnel de la santé — des publicités pour le « Lumify ».
Cela me fait penser à l’endoscope « familial » que vend la société chinoise Able Eye et dont j’ai parlé ici il y a quelques années. Après la pharmacie de contrebande, les diagnostics sauvages sur les forums et la documentation médicale universelle en ligne, on peut imaginer que la tendance à l’automédication s’étende à des appareils de diagnostic aux prix autrefois totalement prohibitifs.
Numérama a publié aujourd’hui un article sur le SkyWall100, un bazooka intelligent qui permet d’envoyer un filet (équipé d’un parachute) pour neutraliser puis récupérer un petit drone aérien.
Le prix de cet appareil n’est pas encore connu. Ce n’est pas l’unique solution disponible sur le marché pour répondre à la prolifération des drones, puisqu’il existe aussi des drones anti-drones, et même des rapaces dressés pour s’y attaquer.
- Je ne dis pas ça dans un sens négatif, j’ai personnellement toujours pris un plaisir immense à fouiller leur catalogue bourré d’objets technologiques qui n’existent nulle part ailleurs. [↩]
- Je suis curieux de connaître le niveau de sécurité de l’interface qui permet de contrôler cet appareil. De nombreuses caméras « IP » sont accessibles sans restriction à ceux qui connaissent les bons mots-clés à chercher avec Google. [↩]
3 Responses to “Filmer autrement (2)”
By Wood on Mar 6, 2016
C’est devenu un lieu commun de dire que des gadgets autrefois réservés à James Bond sont désormais accessible au grand public, mais le drone terrestre me rappelle furieusement la dernière scène d’A View To A Kill (Dangereusement Votre)
By Jean-no on Mar 7, 2016
@wood ! excellent, je l’avais oublié !
By Donald on Août 27, 2016
Les pièges photographiques sont vraiment épatants !
J’ai utilisé un des derniers modèles Bushnell au Japon -je regrette de n’avoir pu prendre celui avec carte SIM- mais pouvoir être en quasi continu à observer la vie intérieure d’un bosquet, jour après jour, comme un journal de bord, était plaisant.
Extrait : https://youtu.be/7D7LYkksV_M
Des tanuki, kitsuné, ten, corbeaux, perdrix, pigeons, pintades, c’est vraiment le corbeau le plus intelligent ! Il observait l’oeil camera et l’interrogeait.
Note : Il faudra que je travaille sur un projet avec un corbeau un jour.