Prix Cube 2014
novembre 27th, 2014 Posted in Cimaises, InteractivitéPour la seconde année consécutive, le Prix Cube récompense l’œuvre d’un artiste âgé de moins de trente-six ans, dans le domaine des nouveaux médias.
On peut voir le travail du lauréat et des cinq autres nominés à l’Espace Saint-Sauveur, d’Issy-les-Moulineaux (métro Corentin Celton), jusqu’à dimanche.
L’œuvre primée est Post Code, par l’artiste russe ::vtol:: (Dmitry Morozov), qui produit une musique et une image abstraite inspirée du glitch-art, imprimée au format carte-postale, lorsqu’on lui soumet le code-barre d’un produit quelconque. Je remarque que le public est filmé par le dispositif, mais je ne sais pas si cela intervient dans le résultat produit ou si cela va servir à une évolution ultérieure de l’œuvre.
Seventeen, de l’allemand Nils Völker, est une œuvre non-interactive dans laquelle des coussins suspendus et tyvek se gonflent et se dégonflent, comme mus par une respiration, et s’illuminent grâce à des diodes.
Immersion, par Lia Giraud et Alexis de Raphélis, est une installation sophistiquée composée d’un film, et d’un dispositif contenant des micro-algues qui produisent des images répondant au film projeté.
Dans la bonne vieille tradition de l’art cinétique, Daydream V.2, par le duo Nonotak (Takami Nakamoto et Noemi Schipfer), est un dispositif constitué d’écrans translucides superposés qui permettent de projeter des formes géométriques dans l’espace.
User Generated Server Destruction, par l’autrichien Stefan Tiefengraber, est composé d’un serveur web équipé de six marteaux robotisés. Ce serveur héberge un micro-site internet, accessible depuis le réseau, qui permet de piloter les marteaux pour que ceux-ci soient lâchés et aillent choquer la machine, dans le but de la détruire. Les disques endommagés sont régulièrement remplacés, mais lorsque le serveur est cassé, le site n’est plus accessible et lorsque le site est accessible, il permet de détruire la machine qui le fait fonctionner.
Mon œuvre favorite est Bodymetries, par l’allemande Theresa Schubert (que l’on voit ici en train de photographier son travail), où les spectateurs sont invités à poser leur bras sur une table. Le bras est scanné, puis, en projection, est contaminé par une forme pseudo-organique inspirée du comportement du Physarum polycephalum, une colonie d’amibes que l’on a longtemps classé, à tort, parmi les champignons.
Le programme (Processing, OpenCV, SuperCollider) cartographie l’épiderme et produit des trajets lumineux en fonction de la disposition des taches de mélanine.