Laure Tixier, Mudam (copinage)
décembre 15th, 2008 Posted in Dans la boite-aux-lettresLe Musée d’Art Moderne du Luxembourg (Mudam) change de direction, puisque Marie-Claude Beaud, qui préside à sa destinée depuis bien avant son inauguration1 cède la place à un nouveau directeur, Enrico Lunghi, jusqu’ici directeur artistique du Casino Luxembourg — qui fut longtemps l’unique lieu notable d’Art contemporain dans le grand-dûché.
Je connais bien ce musée puisque, avec Claude Closky, j’en ai réalisé le site internet pendant des années, participé à l’aventure héroïque de la revue en ligne Mudam, collaboré avec de nombreux artistes et même passé une semaine, avec Nathalie, dans le pavillon Luxembourgeois à la biennale de Venise.
Marie-Claude Beaud peut quitter Mudam avec le sentiment du devoir accompli car son musée est une véritable réussite, notamment par l’éclectisme et la qualité de ses acquisitions, mais aussi par la grande originalité de son approche curatoriale qui donne la part belle aux confrontations inattendues mais pacifiques et aux personnalités « transversales » — artistes-graphistes, graphistes-artistes, designers-artistes, auteurs de bande dessinée (discipline mixte et impure par essence), stylistes, architectes, etc. À l’image du bâtiment de Pei, qui est beau et lumineux à l’intérieur mais sans grand éclat lorsqu’on le voit de loin (certains lui ont trouvé des faux-airs de centre commercial), Mudam a une sorte de modestie qui cache une véritable générosité et qui nous envoie aux antipodes de certains des traits pénibles, pour ne pas dire puants, du petit monde de l’art contemporain. Si vous passez dans la ville de Luxembourg, c’est un musée à ne pas rater.
Juste avant de partir, donc, Marie-Claude Beaud innaugure deux expositions, Plaid houses, par Laure Tixier et Home, par Jochen Gerner, qui commencent l’une et l’autre jeudi prochain.
Je ne sais rien sur ces deux expositions, si ce n’est que j’admire beaucoup Jochen Gerner comme auteur de bande dessinée et que Laure Tixier est une bonne copine, qu’elle développe une oeuvre tout à fait originale, encore discrète, qui, ne craint pas le mélange des genres. On lui doit par exemple un manga dont les protagonistes sont des artistes célèbres.
- Voir Le petit reportage que Nathalie et moi avons fait il y a un peu plus de deux ans lors de l’inauguration du musée [↩]
33 Responses to “Laure Tixier, Mudam (copinage)”
By martine on Déc 15, 2008
J’ai regardé le « site » du musée du Luxembourg. Ce n’est pas un site! C’est une plaisanterie! Tu confirmes j’espère Jean-no.
By Jean-no on Déc 15, 2008
C’est un site très réfléchi, tout le contraire d’une plaisanterie. Il prend le public à rebrousse-poil puisqu’il ne respecte aucune de ses habitudes. Mais ton avis ne m’intéresse pas tellement.
By martine on Déc 15, 2008
Prendre le public à reprousse-poils dans un outils de communication, c’est d’une grande originalité! Mais je ne pense pas que l’on puisse dire que c’est la réflexion qui l’emporte.
By david t on Déc 16, 2008
jean-no, je suis à moitié d’accord avec toi. je développerais bien, dommage qu’il y ait du parasite sur ton blogue ces derniers jours, ça enlève un peu le goût de participer à une discussion de bonne foi.
By Jean-no on Déc 16, 2008
@david : oui, quand un interlocuteur n’est pas là pour discuter mais juste pour se faire bloquer, ça rend les choses pénibles.
Les principes du site Mudam sont assez radicaux et minimalistes, ils sont très simples : tout est accessible en trois clics et l’on a image ou texte, fromage ou dessert. Le reste en découle et il n’y a donc pas ou quasiment pas de graphisme (ce qui est, bien entendu, un graphisme quand même).
Pour le public, Internet existe depuis dix ans et la patience n’y est plus, on cherche le moyen immédiat d’obtenir des infos, et on cherche à être en terrain connu partout. Ce site est particulier bien sûr (et on a reçu des mails de visiteurs parfois indignés) mais il n’est pas fantaisiste pour autant, il ne s’agit nullement de faire tourner les gens en bourrique (comme le feraient des net artists tels que Jodi) mais au contraire de trouver une autre forme de simplicité dans la navigation. La navigation ici est plus simple et soutenue par des principes plus rigoureux que celle d’un blog par exemple.
By david t on Déc 16, 2008
en fait, ce que j’aime bien du site c’est que les principes de conception en sont cohérents en eux-mêmes, et pas si éloignés d’ailleurs de ce à quoi on s’attendrait. après, on est dans le monde de l’art, alors qu’il y ait des «difficultés», pourquoi pas.
malgré tout je pense qu’il y aurait eu moyen d’être un brin moins radical tout en conservant les principes de base (image pleine grandeur, composition minimaliste du texte, etc.) qui donnent la saveur du site. et c’est ce en quoi je suis ambivalent par rapport à la valeur de ce site.
cela dit, ce site m’amuse bien plus que le genre d’obscénité flash que l’on voit souvent sur les sites muséaux, peut-être parce qu’il relève entièrement de l’esthétique «net.art» tel qu’elle se pratique depuis la fin des années 1990 (jodi est effectivement un exemple extrême mais il y a eu des artistes dans cette mouvance dont l’intention «communicationnelle» était moins violente). bref, je ne vois pas ce site comme un simple power trip de designer mais plutôt comme un projet artistique en soi, ce qui «excuse» bien des choses.
je pense qu’il y a toute une théorie de la communication graphique sur le web, qui pourrait se baser sur la différence entre le site du mudam et celui de l’école supérieure des arts décoratifs. d’un côté les mauvaises intentions (communication sciemment rébarbative), de l’autre les bonnes (habillage agréable à l’œil): étrangement, ce sont les mauvaises intentions qui donnent les meilleurs résultats. peut-être parce que les limites du graphisme sont apparentes dès le début (engageant immédiatement la participation du visiteur, comme par exemple lorsqu’on est plongé dans une foule étrangère) plutôt que d’apparaître peu à peu, sous un extérieur apparemment consensuel (ce qui aiguise rapidement la frustration du visiteur puisqu’aucune promesse n’est jamais tenue). tout ça est bien sûr grossier.
By david t on Déc 16, 2008
se relire, se relire…
¶1 «pas si éloignés d’ailleurs de ce à quoi on s’attendrait»… s’attendrait d’un site normal.
¶4 «tout ça est bien sûr grossier.» … c’est à dire mon parallèle entre les sites du mudam et l’école supérieure des arts décoratifs.
By martine on Déc 16, 2008
Oui, trois clic, c’est une bonne chose. Mais assez commun comme cdc. La navigation, c’est important. Mais ce n’est pas l’essentiel dans un site. C’est pas une simple machine à laver. Il faut du sens. Faire appel aux sens.Interpeler les sens Etc..
Un musée dans un pays, ce n’est pas n’importe quoi. C’est la culture, la mémoire, la fiérté, le fédérateur…d’un pays. Il y a devoir de respect. ( Sauf quand on veut detruire les fondements d’un pays)
Prendre à rebrousse poils un public n’est pas vraiment positif ou créatif. C’est plus proche de la provoc immature. Pour cacher un manque de capacité à faire et assumer mieux.
Assez proche de ce que font souvent les étudiants en université d’art. ( l’esad aussi). Ils sont dans le registre : no truc, no machin…Ou aussi le genre de site que pourrait faire un petit groupe marginal et contestataire. Mais pas un musée!
Pour les détails, on peut prendre par exemple la sélection et le traitement des photos « humaines ». C’est assez, non pas minimaliste mais plutôt minable.
Schopenhauer:
Pour le commun des hommes, leur intellect est simplement le médium de leur motif (motivation) et rien d’autre; en devenant le miroir d monde, il accéde à la génialité qui exige qu’il soit fait abstraction de « soi »
By martine on Déc 16, 2008
David;
j’ai fait mon texte sans te lire. Drôle d’avoir cité aussi l’esad. Pas sous le même angle!
By Jean-no on Déc 16, 2008
@David: oui c’est un trip artistique comme tu dis. Et de fait lorsqu’un musée commande à un artiste plutôt cérébral/conceptuel un site, c’est en connaissance de cause.
Pour certains (un dénommé Jauss en tout cas), l’esthétique c’est l’écart qui sépare l’attente du résultat. Pour d’autres, comme le marxo-freudien Stiegler (que je devrais détester pour son marxo-freudisme mais qui au contraire rend Freud intéressant et Marx pertinent), la question (qui peut concerner l’art) est celle de la libido, c’est à dire ce qui se trouve entre le besoin et sa satisfaction : attente, séduction, apprivoisement, amour, délectation, impatience, beauté… Ces deux définitions justifient qu’un artiste fasse en sorte que le site web qu’on lui confie fasse autre chose que de donner ce que l’on veut et comme on le veut selon un scénario prévisible.
Pour arriver à sortir ce genre de site, l’artiste doit pas mal lutter, parce que les commanditaires ou les usagers du site tentent toujours de le tirer vers quelque chose de plus sage et de plus habituel. En tant que prestataire-dans-l’âme, j’aurais tendance à aller dans le sens du commanditaire, quitte à perdre l’idée de départ. Je pense que c’est ce qui est arrivé avec le site de l’Ensad, outre le fait qu’un graphisme « fort » a tendance à être trop typé, trop mode, donc trop périssable (mais à la rigueur, si c’est pour six mois…), il me semble qu’ils ont transigé. Typo fantaisie ou verdana, choisissez… Sur le site mudam.lu les typos sont tirées au hasard parmi quelques grandes familles, c’est assez différent du « self-service ». Ceci dit je trouve joli le site des arts déco, mais joli à montrer, pas nécessairement à utiliser.
By Jean-no on Déc 16, 2008
@Martine: de nombreux sites de musées ont précisément le défaut d’avoir une identité qui bouffe les oeuvres. Ici le principe est : le musée, il faut y aller, on ne vous montrera pas de belles repros, ce site ne dispense pas de la visite. C’est radical mais assez clair. Une des grandes plaies en histoire de l’art, c’est que le livre d’art fait que les gens pensent souvent connaître les oeuvres. Et si c’est vrai avec la peinture, ça devient grave avec le volume ou en tout cas avec les installations artistiques dont l’expérience ne peut que très rarement se faire par des clichés.
Quand tu dis « esad », tu parles de l’Ensad ? Le site de l’esad n’est pas « no graphisme » du tout !
Quand tu dis « un musée ce n’est pas n’importe quoi », note qu’il s’agit d’un musée d’art contemporain, c’est à dire concerné par l’exposition plus que par la conservation. Ce n’est pas un musée solennel.
By martine on Déc 17, 2008
Bon, si c’est une oeuvre d’art, c’est différent. Il s’agit d’une expression personnelle. L’artiste milite pour ses conviction esthétiques. (Le no graphisme?); Ce site est une fin en soi. Il ne s’agit plus, en principal, d’optimiser les raisons d’être d’un musée. Ni de faire connaître, au maximum, les oeuvres exposées.
C’est le commanditaires qui commande. Jean-no, parles nous un peu du CDC du commanditaire. Est-ce qu’il a tenu le discour suivant:
By martine on Déc 17, 2008
Le discour suivant: » Je veux une oeuvre d’art qui soit une oeuvre en soi. Ma cible première est les no-trucs. (Je sais qu’il ne vont pas dans les musées.mais cela n’est pas important) Mais je suis pas interessé par le tourisme culturel: Allemand, Américain, Japonais…. Pour moi, un musée n’est pas ue vitrine culturelle de son pays. Mais un lieu intimiste pour les privilégiés..
Je ne suis pas, non-plus, interessé par les jeunes. Le rôle d’un musée n’est pas d’attirer vers la culture la jeunesse. Un musée n’a pas de mission fédératrice. Oui, les jeunes vivent dans un monde d’images fortes. Un site repulsif pour eux! Tant mieux. C’est pas mon rôle de créer une passerelle entre la jeunesse et les différentes sensibiltés artistiques. »
By martine on Déc 17, 2008
Donc si le commanditaire a tenu ce propos, l’artiste peut privilégier ses choix personnels esthétiques. Il a été fait appel à un artiste et non pas à un pro.
Le probléme serait alors le représentant du commanditaire.
Jean-no, quel était le CDC.
Il serait interessant d’avoir l’opinion des artistes qui exposent. Et des usagers potentiels.
By Jean-no on Déc 17, 2008
Le commanditaire n’a pas parlé d’une cible, la cible c’est le public de l’art contemporain évidemment. Public qui serait déçu si on confiait à un artiste un site pour qu’il en fasse un site de compagnie d’assurances.
Mais toujours aussi évidemment, confier un site à un artiste contemporain qu’on peut assimiler à la famille de l’art conceptuel, et qui a fait un certain nombre de choses tout ce qu’il y a de plus conceptuelles (notamment sur Internet) ça n’est pas innocent ou candide.
Sur la forme, il n’y a pas de cahier des charges hors de l’arborescence (qui a plutôt été discutée en cours de travail), mais il y a eu des discussions. Techniquement il y a un cahier des charges bien sûr, il fallait quelque chose de très compatible et tournant avec un backoffice qui permet aux gens du musée d’ajouter leur contenu.
By Jean-no on Déc 17, 2008
Il serait interessant d’avoir l’opinion des artistes qui exposent. Et des usagers potentiels.
Les usagers, leur intérêt a une signification. Les usagers potentiels en revanche on s’en fiche non ?
By martine on Déc 17, 2008
« Les usagers potentiels on s’en fiche non? » Si on parle des jeunes de la société de l’image, des touristes culturels, moi je ne pense pas qu’on puisse s’en fiche. Officiellement Mme Beaud disait qu’il fallait s’y interesser.
Et dans ce cas, elle aurait du prendre un pro et non un artiste pour le site. Le concept qu’elle developpait à l’intérieur avec les artistes n’aurait pas du aller jusqu’à l’outil de communication.
Pourquoi part-elle? L’âge? Est-ce que tu as des infos sur l’avis du conseil d’administration?
Il y a eu, il me semble, d’autres sites avant.Etaient-ils dans le no-graphique? Qu’en est-il dans les autres supports de communication. Sont-ils dans le même style que le site? Ou est-ce que cela va dans tous les sens?
By B on Déc 17, 2008
Comme ça au passage, je lis beaucoup et ne commente jamais, mais… Quand je tombe sur un site comme celui-ci, pour une entité comme un musée contemporain, je m’interroge sur son originalité et il me semble déjà évident qu’il n’est ni une blague, ni le travail d’un graphiste de deux sous, mais bien un projet réfléchi. Les projets conceptuels n’ont pas pour but de plaire. Alors à quoi bon chercher le petit trou où tu pourras planter ton cure-dent mon cher marc ?
By Jean-no on Déc 17, 2008
Marie-Claude Beaud n’a jamais fait dans l’usager potentiel mais dans le public véritable. Et, sans putasserie aucune, elle n’a pas peur d’amener les oeuvres devant un public de non-connaisseurs.
Dans le musée, la boutique est faite par des artistes, les bureaux des administratifs sont faits par des artistes, la nourriture dans les cocktails est faite par des artistes, les fêtes sont organisées par des artistes, etc., c’est le principe même (Be the Artist’s guest)
Je ne sais pas la raison précise de son départ mais quand une institution prend son envol, il est habituel que l’équipe fondatrice s’en aille (parfois par essoufflement, parfois parce que créer et gérer sont deux choses différentes, parfois pour de très mauvaises raisons aussi). Dans le cas de Mudam, un grand nombre des membres de l’équipe de départ est partie. Ce musée a occupé dix ans de la carrière de sa première directrice mais celle-ci a fait bien d’autres choses : Fondation Cartier, American Center, Musée de la publicité/Ucad,… Et je ne doute pas qu’elle fera encore beaucoup d’autres choses.
Il y a eu d’autres sites auparavant, assez radicaux aussi mais basés sur une technologie amusante à l’époque et très vite rendue impraticable : les fenêtes pop-up.
La comm’ du musée est due à plusieurs graphistes, notamment J.C. Massinon
By Jean-no on Déc 18, 2008
Un petit texte explicatif à propos des choix faits pour site.
Ce qui n’est pas dit je pense c’est qu’au départ le site aurait dû être fait par un artiste différent chaque année. Et puis finalement c’est le même qui a tout prix en charge pendant près de dix ans.
By martine on Déc 18, 2008
Tout cela, je suis pas convaincu du serieux.
Prétendre faire un site tous les ans, c’est manquer de réalisme.
Prétendre faire un musée pour le grand nombre, mais choisir un artiste pour un site qui ne va pas vers le grand nombre.
Les supports de communication pour la même entité qui vont dans tous les sens. Avec des artistes différents.
Tout cela pour moi c’est pas crédible. C’est peut-être une amie des artistes, une touche à tout interessante; Mais il a quelque chose d’incomplet pour un musée, au niveau organisationnel.
By Jean-no on Déc 18, 2008
Le projet du site annuel a été abandonné très vite, mais au tout début ça aurait pu être jouable car il y avait finalement peu de contenu.
Le grand nombre il y a trois manières de le traiter à mon sens : soit on le fait avec respect, soit on le fait avec condescendance, soit on le prend pour un imbécile. Dans l’art contemporain, la condescendance est courante, beaucoup trop courante. Prendre les gens pour des idiots avec des manifestations tape-à-l’oeil, ça se fait de plus en plus souvent. Je n’ai rien contre d’ailleurs mais ça tire l’art contemporain vers le spectaculaire, c’est à dire assez loin de ce qu’il a de plus intéressant. Il reste la voie respectueuse, qui est celle de donner au public non ce qu’on pense qu’il veut ou ce qu’on pense qui le fera fuir, mais tout simplement ce qu’on voudrait pour soi-même, sans se cacher. Ni posture ni imposture, quoi.
Plus ça ira et moins le public sera capable de supporter ça, car il est littéralement dressé à l’imbécillité et à la facilité. Il faut résister, plein de gens résistent – chaque fois que quelqu’un ne se fiche pas de son public, il résiste. Si un musée d’art contemporain ne résiste pas, qu’est-ce qu’il reste ?
By david t on Déc 18, 2008
l’idée du site annuel peut être jouable sur le long terme même avec un contenu très riche et dans le respect du visiteur et des plateformes (moteur de recherche etc.). ça demande surtout de la planification et une gestion de contenu très rigoureuse à la base. donc du temps et de l’argent pour créer des fondations suffisamment solides et durables.
il s’agit en fait de concevoir le site comme une galerie modulaire, des «murs blancs» que l’on habille et déshabille d’année en année au fil des expositions et des envies de la direction artistique… (je dis «murs» mais on aura compris que l’espace web peut utiliser davantage que deux dimensions…)
dans les faits, dans ce type de projet, les difficultés surviennent seulement si les responsables n’assument pas l’idée jusqu’au bout. mais s’ils sont disposés à explorer l’idée sous toutes ses coutures, eh ben, que dire… qu’ils me lâchent un coup de fil… :)
By Jean-no on Déc 18, 2008
@david: oui ça aurait été possible mais en séparant clairement le contenant du contenu et en faisant un travail spécifique en amont. Mais il y a dix ans, faire un site « statique », même pour une institution nationale, semblait assez normal, d’autant que php et mysql étaient encore peu répandus et qu’il fallait travailler soit en perl soit en asp et puis la priorité des priorités c’était la compatibilité Netscape/Explorer.
By david t on Déc 18, 2008
ah çà oui, il y a 10 ans il aurait fallu tout inventer, c’est sûr. mais ç’aurait été un beau défi quand même. :)
By Jean-no on Déc 18, 2008
Oui c’est certain, ça aurait été un défi :-)
By martine on Déc 18, 2008
Confier un site à un artiste: il va militer pour ses conviction esthétiques. Le reste le l’interesse pas. Le site sera donc plus « léger ». L’objectif plus simple. Singulier.
Confier le site à un pro de la communication. Il voudra répondre aux attentes des publics. Le public est nombreux et varié. Ses attentes sont nombreuses et variées. Va demander à un artiste d’être créatif pour les pages de la billetterie. Ou la partie groupe scolaire . Ce sont des exemple qui doivent rester dans les codes du site. Demandes lui de repenser son expression visuelle pour être plus pédagogique pour les jeunes, ou les américains. Et la prise en compte dans les sélection des problémes des droits d’auteurs etc..
NOn, un an pour ce genre de site ce n’est pas « sérieux ». Sauf si la vérité, c’était un probléme de prix. Quand à le faire évoluer chaque année, cela se gére et c’est même indispensable.
Un site « sérieux » c’est plus d’un an. Et c’est plus cher que ce que demande beaucoup d’artistes
Je suis d’accord avec toi, sur les qualités nécessaire au pro. Il doit respecter le public. Respecter le public, c’est un métier, un savoir faire. C’est pas un truc d’artiste, « bon » ou « mauvais » art contemporain.
Pour l’art contemporain, je suis d’accord avec toi. Trop pense que l’art contemporain existe seulement quand il y a des retombées presse ou galerie. L’objectif est non pas le fond mais le bruit.
By martine on Déc 18, 2008
Je parlais de l’ensad. Qui un site no-graphique. Et des murs peints en rouge.
Toujours, depuis 68, sous influence « stalinienne » C’est plus discret maintenant.
By Jean-no on Déc 18, 2008
Les pros de la communication, ce n’est pas un genre dont je raffole. Répondre aux attentes du public, c’est dresser le public à attendre ce qu’on lui fourgue. Ce n’est pas vraiment un type de discours qui me touche, car c’est avec le même qu’on vend les macdos. Amener les gens à saliver comme des animaux quand ils sentent le graillon des fast-food et ne laisser la bonne cuisine qu’à des gens fortunés ou connaisseurs, c’est à dire fourguer à autrui ce dont on ne voudrait pas pour soi-même, c’est ce genre de respect que nous vendent les gens de la comm’, domaine qui n’est là que pour modeler les envies en fonction de ce qui arrange l’industrie.
Le métier de l’artiste, c’est d’être cohérent, d’être fidèle à lui-même. Quand un musée confie un site à un artiste, et notamment à un artiste qui a fait beaucoup de choses sur le net, c’est à mon avis en espérant bien qu’il sera fidèle à lui-même, qu’il traitera la chose comme une oeuvre, et qu’il ne se contentera pas d’apporter un petit « plus » visuel. Du point de vue de l’artiste, le respect du public, c’est d’être cohérent. Ce n’est pas que bien, d’ailleurs, car certains s’enfoncent dans une caricature d’eux-mêmes et finissent par faire toujours la même chose, c’est l’effet pervers induit.
By Jean-no on Déc 18, 2008
Le site de l’Ensad n’est pas tellement du « no-graphisme » !? Quand à l’influence stalinienne de la couleur des murs, euh…
By Fred Boot on Déc 18, 2008
Les murs de l’Ensad seront recouverts du sang des derniers patrons pendus avec leurs tripes, qu’on se le dise !
By Jean-no on Déc 18, 2008
@Fred: pour info, le plug-in Askimet a considéré ton commentaire comme indésirable ! Peut-être parce que tu postes depuis la Chine !?!
By martine on Déc 19, 2008
Quand je parlais des murs rouges de l’ensad, je ne faisais pas référence à sa couleur politique.
L’ensad a une communication « minimaliste ». Et tout un discour dogmatique pour justifier ses choix. Et « à mort » tous ceux qui ont des réserves. Pour son architecture, c’est architecte people; couleur, formes et matériaux ostentatoires. Je n’aime pas ceux qui sont dogmatiques et qui changent de dogme en fonction de leurs moyens financiers.
Au sujet des pros. T’est trés caricatural et dogmatique. Tu devrais élargir ton cercle de relations pros. Pour apprendre qu’ils ont un coeur, un cerveau, une âme et un vrai savoir faire. ( les vrais pros).
Les grands musées font appel à eux.
Les « grands » hommes politiques font appel à eux. De droite et de gauche. Les extrémes non. Ils n’ont pas assez d’argent. Mais donnes leur l’argent ils trouveront une justification idéologique pour faire appel à eux.
Les caritatifs et autres mouvements humanitaristes font appel à eux.
Les syndicats de droite et de gauche font appel à eux…
Toi seul ne ferais pas appel à eux. Mais tu n’en a pas besoin, ni les moyens.
Tu refais ton site quand?