Profitez-en, après celui là c'est fini

Cyber-pop

mai 27th, 2008 Posted in Au cinéma, Modèles abandonnés

Le meilleur film de Science-Fiction de l’année 1973 est sans doute Soylent Green (Soleil Vert). Feu Charlton Heston y incarne un policier qui, comme toute l’humanité fait de son mieux pour survivre dans un monde surpeuplé et sur-pollué. Son enquête sur le décès d’un notable l’amène à découvrir un terrible secret…
Un jour, j’écrirais peut-être sur ce qui me semble être la scène marquante du film : l’euthanasie d’un vieillard qui, pendant sa douce agonie a le droit de visionner vingt minutes d’images de ce qu’était la nature autrefois, accompagné par le matin du Peer Gynt d’Edvard Grieg. Mais ce sera pour une autre fois. Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est le jeu vidéo.

Dans l’appartement de la victime, qui fait partie des rares personnes à vivre dans le luxe (et à savoir à quoi ressemble un beefsteak), on voit Shirl (belle demoiselle faisant partie, nous explique-t-on, du mobilier de l’appartement) jouer à un jeu vidéo, Computer Space.
En 1973, le plus grand luxe imaginable, c’est apparemment d’avoir une console de jeu d’arcade chez soi. Je pense que c’est la toute première fois qu’un jeu vidéo est montré dans un film de fiction.

Computer Space a véritablement existé, c’est même le premier jeu électronique à monnayeur puisqu’il a été créé en 1971, soit un an avant la sortie du Pong d’Atari. Le jeu lui-même est un jeu de tir inspiré de Space Wars (le tout premier jeu vidéo) et qui semble fonctionner comme un Asteroids (1978) rudimentaire.
On peut remarquer l’effort fait sur le design de l’objet. Il se déclinait dans de nombreuses couleurs.

Après le Cyber-Punk (le futur sans avenir de Blade Runner, Neuromancien, Ghost in the Shell) et après le Steam-Punk (le monde dans lequel nous vivrions si Charles Babbage était parvenu à finir son ordinateur à vapeur, la machine différencielle – cf. The Difference engine, SteamBoy, les gentlemen extraordinaires,…), on peut imaginer un univers science-fictionnel Cyber-Pop, ou Cyber-Jerk, dans lequel la modernité de la toute fin des années 1960 / début des années 1970 n’aurait jamais cessé, où toutes les portes seraient arrondies, où on se vêtirait de pyjamas, façon Cosmos 1999, où les fenêtres seraient des hublots, où le orange et le marron seraient les couleurs préférées de tout le monde, où Nicolas Schöffer et Victor Vasarely serait les artistes de référence, où Bach et Beethoven ne serait plus joués que par Wendy Carlos, où les synthétiseurs seraient restés analogiques, où la 3D n’existerait pas, où on vivrait dans des dômes ou dans des modules d’habitation minuscules et où toute l’Île-de-France ressemblerait à La Défense.
Moderne, quoi.

  1. 6 Responses to “Cyber-pop”

  2. By Wood on Mai 27, 2008

    Je propose Pop-punk ou Jerkpunk. (mais Jerk, ça ne parle qu’aux français. En anglais ça veut dire « connard »)

  3. By Jean-no on Mai 27, 2008

    Justement j’aime bien Jerk parce que c’est à la fois une insulte comme Punk et un genre musical (ou une danse ?). Mais si on n’a dansé le Jerk qu’en France, tu as raison, ça marche pas trop.

  4. By Altshift on Mar 14, 2011

    Pourquoi ? On ne vit pas dans un monde cyber-pop-kitsch ?

    Aux dernières nouvelles, Charlton Heston était président de la NRA… personne ne m’avait prévenu de sa mort. ah si mince ! il a l’air bien mort… vraiment fait bon vieillir.

  5. By Père François on Nov 1, 2011

    Monde cyber-punk ou cyber-jerk copié sur la fin des sixties/début seventies!Belle idée!
    Mais plutôt que Walter Carlos (et non Wendy)j’accompagnerais musicalement cette époque de P.Henry/M.Colombier (messe pour le temps présent) ou encore le trop méconnu (par le nom mais peut-être pas par la musique)Tom Dissevelt (NL).

  6. By triton on Fév 25, 2012

    lorsque j’ai découvert que 90% des poissons de nos mers avaient disparu, j’ai immédiatement repensé à «  »soleil vert », et à la scène sur la découverte par le vieil homme que le plancton avait disparu de la mer. Je me sens un peu Sol aujourd’hui.

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