Paris city graffiti
mars 31st, 2011 Posted in Lecture, PersonnelJe dois le confesser, j’ai un petit passé dans le graffiti. Il y a prescription, en fait : j’ai peint assez activement entre 1983 et 1990, et plus jamais depuis. Je n’étais pas un voyou ou un vandale, je n’avais pas vraiment de rage à exprimer, j’étais plutôt un sage banlieusard des classes moyennes supérieures, même pas révolté contre cet état, mais en revanche très enthousiaste à l’idée d’une créativité urbaine qui ne demande pas la permission d’exister, et amoureux de la culture hip-hop, qui commençait timidement à émerger en France.
Je me faisais appeler Spray, mon frère (qui n’avait que dix ans) était Risk, nos copains se faisaient appeler Shaz, 34 Skidoo, Won, Fred, et on a fondé le groupe Twilight Zone Crew, qui a grandi jusqu’à atteindre une trentaine de membres entre Paris et Londres. Nous n’étions pas très bons, mais le fait est que nous avons appartenu à la toute première vague du graffiti à Paris.
J’ai raconté toute cette histoire sur le site Twilight Zone Crew.com, ce qui m’a permis de me réconcilier un peu avec le graffiti et qui m’a valu de surprenantes retrouvailles, par e-mail ou au bistrot, avec des amis de l’époque. Un peu par hasard, ça m’a même permis de rencontrer Seen, un des mythes vivants du graffiti international. Cela m’a aussi valu beaucoup de questions et de demandes de photographies de la part de chercheurs ou de journalistes. En effet, si mon nom à l’époque ou mon groupe étaient loin d’être les plus en vue (nous étions trop banlieusards et trop timides,…), j’ai conservé de l’époque une collection de photographies relativement importante en volume et, en tout cas, très fournie en images complètement inédites. Une douzaine de ces images ont atterri dans le livre In situ : Un panorama de l’art urbain de 1975 à nos jours (Stéphanie Lemoine & Julien Terral, éd. Alternatives, 2005).
Un nombre sans doute plus important (mais plus difficile à estimer) de numérisations de mes diapositives des années 1980 est présent dans le livre Paris City, par Merco, qui vient tout juste de paraître aux éditions Da Real.
Le livre In Situ se voulait très ouvert sur toutes les formes du graffiti, jusqu’au post-graffiti, très représenté. À l’inverse, Paris City ne parle que du graffiti inscrit dans la tradition du hip-hop new-yorkais, et donne la part belle aux « old-schoolers », les vieux de la vieille du graffiti à Paris, y compris méconnus. Le résultat, dont les textes sont bilingues français-anglais, constitue une somme imposante de 300 pages, avec 2200 photographies. Il ne s’agit pas d’un ouvrage théorique ni d’un florilège des plus belles réalisations dans le domaine, mais plutôt une balade visuelle dans plus de vingt-cinq ans d’histoire du graffiti à Paris.
Apparemment on ne peut pas commander Paris City sur Amazon, mais on le trouve dans de nombreuses Fnacs. On peut consulter une liste de points de vente sur le site officiel du livre.
Il vaut 35 euros.
6 Responses to “Paris city graffiti”
By ben on Mar 31, 2011
Cette fois, tu ne pourras pas faire le malin dans les Fnac, avec cette photo tu es démasqué ;¬)
By Nicolas Rigaud on Avr 1, 2011
[quote] En tout cas, pour être célèbre aux yeux de ses propres enfants, avoir son portrait dans un livre sur le graffiti est plus impressionnant que de publier dans une revue universitaire avec comité de lecture international. [/quote]
j’adore!!
By Jean-no on Avr 1, 2011
@ben : Oui, j’ai intérêt à raser les murs !
By sympa simone on Avr 29, 2011
Bonjour, je cherche un graffeur sur Paris, je voudrais faire un sac sympa simone, sur des sac en toile, et en graffiti.
Merci de faire suivre,..
sympasimone (chez) gmail (point) com
By eric festinger on Sep 15, 2011
Ah ben oui, toi non plus, tu n’as pas changééééé… la la la la