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De quoi Edvige est-il le prénom ?

septembre 5th, 2008 Posted in Parano

Le fichier Edvige fait couler beaucoup d’encre : à quel point constitue-t-il un recul des libertés publiques ? Et pourquoi s’émouvoir que la police dispose d’informations que chacun inclut de lui-même à son « Facebook », comme le demande l’avocat Vincent Dufief dans Libération/Écrans ?

Depuis les années 1950, on donne systématiquement des prénoms aux cyclones tropicaux : Hugo a dévasté la Guadeloupe, Rita est à Cuba, Katrina s’approche des côtes de la Louisianne, Emily se dirige vers le Mexique… Est-ce que les employés de l’organisation métrologique mondiale ont un grand livre des prénoms, comme les jeunes parents, pour décider comment nommer ces méchants touristes en fonction de leur caractère ou des espoirs que l’on place en eux ? Et est-ce que ces prénoms aux sonorités familières (exclusivement des prénoms chrétiens anglo-saxons ou hispaniques me semble-t-il) ne sont pas là pour atténuer, dans une certaine mesure, l’angoisse de ceux que l’on prévient de l’arrivée du désastre ?  En leur donnant des prénoms, en en faisant des personnes, peut-être donne-t-on à ces catastrophes majeures l’apparence de désastres bénins tels que la visite annoncée d’un lointain cousin perdu de vue ou d’une tante insupportable. Donner un nom à la cause d’une catastrophe permet par ailleurs d’avoir un ersatz de personne à détester (une personne impersonnelle puisqu’un prénom est par définition impersonnel), de pouvoir dire « c’est de la faute de Katrina », même si cela suffit rarement à consoler ceux qui doivent l’être. J’ai appris à ce sujet qu’un nombre non-négligeable d’américains sont persuadés que les cyclones qui les frappent sont causés par une invention militaire russe.
Et tout cela remonte loin. La tradition animiste ou chamaniste — origine de toute religion — donne des noms aux choses et aux phénomènes pour les dominer et pour se donner l’illusion d’avoir une prise sur eux. C’est un peu pour cela aussi que nous appelons le poisson-rouge « Bubule » et le cochon d’inde « Happy », avoir un nom leur donne une place dans la famille (des animaux familiers) et permet de se les approprier en oubliant que cet animal sauvage n’a jamais demandé à vivre dans quelques centimètres cubes d’eau ou dans une cage en fer.

Est-ce que nos gouvernants s’inscrivent dans cette tradition nommant « Edvige » (acronyme de Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale) le fichier policier qui saura bientôt tout sur chacun de nous ?
Edvige est une forme assez rare de Edwige ou Hedwig, prénom germanique dont la vogue semble liée en France à la popularité de la comédienne Edwige Feuillère (années 1940 à 1970) et qui vient de Sainte Edwige, une princesse polonaise qui a fini sa vie dans une abbaye. C’est un prénom martial issu de « hadu » et de et « wig », deux mots synonymes de combat ou de bataille. De quelle bataille, de quelle combat est-il question ?

Le précédent fichier de police informatisé à avoir vraiment fait parler de lui s’appelait Safari (acronyme de Système Automatisé pour les Fichiers Administratifs et le Répertoire des Individus). Proposé par un jeune ministre de l’intérieur, Jacques Chirac1 , en 1974, le projet de sa création a été révélé par un article du journal Le Monde (Safari ou la chasse aux français, 21/03/74). Le principe de Safari était d’interconnecter des données jusqu’alors distinctes : sécurité sociale, retraite, identification policière. Le scandale a été tel que le projet a été retiré et que le gouvernement a créé une commission Informatique et libertés, aboutissant quatre ans plus tard à la loi du même nom2 .
Le nom Safari était suffisamment odieux et cynique pour provoquer des réactions. Edvige semble plus neutre, car les réactions à la création de ce fichier, bien que nombreuses dans la presse et dans le monde politique, n’ont pas ému le public qui a regardé passer la nouvelle comme les vaches regardent passer les trains. Cette fois, pourtant, la vache est au milieu de la voie.

Edvige, Cristina et Ardoise

Le fichier Edvige a été présenté avec complaisance par les journaux télévisés comme un système permettant la « traçabilité » des délits et des crimes commis par des mineurs. Parler de crimes commis par des mineurs fait fortement appel à l’imagination et à l’émotion du public, émotion qui, cela a été prouvé expérimentalement par la psychologie sociale3, lui ôte toute capacité à réfléchir posément, en fait un « micro-fasciste » selon l’expression de Deleuze. Une fois convoquée par la rassurante Claire Chazal ou ses collègues (FR3 par exemple, n’a pas fait mieux) l’image de ces terribles « gremlins » venus des cités et dont nous avons si peur, le citoyen — ou le spectateur — n’entend plus grand chose et n’écoute pas ce qu’on lui dit en détail des buts du décret et du public qu’elle vise. Je rappelle au passage qu’un décret est une loi qui n’a pas été discutée à l’Assemblée nationale ni au Sénat.
S’il s’agit bien de ficher les personnes « à partir de treize ans », il n’y a pas de limite d’âge particulière ensuite et, à moins qu’il s’agisse de surveiller les scouts et les membres des charmants mais a priori inoffensifs « conseils municipaux des jeunes », on voir mal quels mineurs sont visés par les données qu’entend centraliser ce fichier, à savoir tous les mandats et engagements significatifs de nature politique, syndicale, économique ou religieuse. Ces données s’appliquent aux personnes mais aussi aux organisations. On a appris par la suite qu’à ce joyeux brouet étaient ajoutées des données telles que l’« orientation sexuelle » (les gens du XXIe siècle sont des sortes de boussoles qui ont, comme ça, une « orientation sexuelle »), l’état de santé, l’origine ethnique et tout ce qui est nécessaire pour déterminer si le comportement ou la biographie d’une personne susceptible de troubler l’ordre public ou de se montrer incompatible avec l’exercice de fonctions ou de missions (dans le service public je suppose).
Le fichier comportera, entre autres données, le recensement des déplacements de la personne, son passif fiscal et l’inventaire de son patrimoine et l’identité des personnes qu’elle fréquente ou qu’elle a fréquenté.
La mise en application du décret, publié au Journal Officiel du 1er juillet 2008, est gelée en attendant quelques ajustements liés à sa totale contravention avec la loi Informatique et Libertés. Un décret n’est pas voté, certes, mais il doit respecter les lois en vigueur, et ce n’est pas le cas ici.
J’imagine que dans les mois à venir on va nous vendre la liquidation de la loi informatique et libertés en nous donnant du « terrorisme », de la « délinquance », de la « criminalité » et autres notions qui transforment des êtres cognitifs et rationnels en canards sans tête — si vous avez déjà vu un canard étêté, je suppose que l’image vous parlera.

Il faut dire que le gouvernement n’a pas qu’Edvige à nous vendre, le « pack » contient aussi Cristina (Centralisation du Renseignement Intérieur pour la Sécurité du Territoire et les Intérêts NAtionaux), un fichier comparable mais classé secret-défense, et Ardoise (Application de Recueil de la Documentation Opérationnelle et d’Informations Statistiques sur les Enquêtes), le logiciel de saisie de données.

On me dira que les renseignements généraux disposaient déjà, de manière occulte, de tous ces renseignements. C’est exact, et en ce sens le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre ne ment pas lorsqu’il affirme qu’Edvige va renforcer les protections de ces données, puisqu’elles seront désormais encadrées légalement. Le mot « protection » est ambivalent, cependant. Qui est protégé, exactement : le citoyen et sa vie privée ou bien le fichier lui-même, qui, une fois légalisé, n’est menacé par aucune loi sur les libertés publiques et peut être utilisé sans restrictions ?
La collecte systématique  des données et leur recoupement massif posent de nombreux problèmes et en premier lieu, très pragmatiquement, celui de l’extension de l’accès aux données. Ce ne sont plus quelques milliers d’agents des services de renseignement intérieur qui sauront tout sur chacun de nous, mais bien les centaines de milliers de fonctionnaires de police et de gendarmerie.
En théorie, chaque demande d’accès au fichier devra être motivée par une enquête et encadrée par la hiérarchie. Fort bien, mais combien de billets faudra-t-il débourser pour vérifier si un candidat à l’embauche n’est pas, par hasard, un affreux syndicaliste ? Est-ce qu’un propriétaire pourra vérifier le passif légal, financier et politique de ses futurs locataires ? Est-ce qu’un agent d’assurance pourra vérifier notre passé médical ? Les policiers ne sont pas tous bien formés, ils sont financièrement fragiles (leur salaire ne dépasse généralement le smic que de quelques centaines d’euros), et il suffit d’y avoir eu affaire pour savoir qu’ils ne sont pas tous bien au fait de leur mission.
À ce compte-là, le fichier Edvige pourrait aussi bien être totalement public.
Bien sûr, hors de ce problème de perméabilité prévisible des données, on est en droit de se demander en quoi l’état a le droit de savoir tant de choses sur ses administrés et pourquoi les services de police pourraient être amenés à connaître tant de détails relevant de la sphère privé et n’ayant aucun rapport avec des délits ou des crimes.

Edvige est à mon avis une péripétie supplémentaire (péripétie qu’il faut traiter avec le plus grand sérieux cependant) dans une histoire qui commence avec Napoléon Bonaparte il y a deux cent ans : livret ouvrier (pour surveiller les déplacements et les changements de profession), rapport des conversations entre citoyens… Le pays des droits de l’homme que l’on nous vante si souvent est aussi celui des fichiers de police et celui d’une police qui oublie parfois qu’elle est au service du citoyen. Je ne connais pas beaucoup de démocraties où les gens qui n’ont rien de particulier à se reprocher ont aussi peur de la police et de la justice.

Et Facebook alors ?

Facebook s’inscrit dans la tradition américaine, pays où on dit pour qui on vote, à quelle église on va (et il est mal vu de n’aller dans aucune) et quel salaire on touche. Un pays aussi où l’on peut voir ce qu’il se passe dans le jardin de ses voisins et où les fenêtres servent presque autant à être vu qu’à voir. Je pense que c’est lié à la tradition protestante, basée sur la vertu et sur le fait de ne rien avoir à cacher, ou en tout cas d’entretenir au maximum une telle illusion.

Mais entre Facebook et Edvige il y a deux différences, énormes, qui sont l’identité de celui qui collecte les informations et l’identité de celui qui détient les informations. Si quelqu’un a envie de dire qu’il est catholique, homosexuel et cégétiste sur Facebook, cela le regarde, c’est lui qui décide de diffuser ces informations (et qui peut le faire qu’elles soient vraies ou non, d’ailleurs). Même s’il a tort de le faire et que, dix ans plus tard, cela lui coûte cher d’une manière ou d’une autre, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Vincent Dufief, dans sa tribune pour Libération/Écrans, convient bien que le consentement de la personne fait une différence mais ajoute :
Il reste en effet à prouver qu’un jeune de 15 ans qui dévoile sur un réseau social ses opinions politiques et ses préférences sexuelles est vraiment consentant au traitement de telles données parce qu’il a accepté, sans les lire, trente pages de conditions d’utilisation écrites en anglais ! N’est-ce pas aussi critiquable de se passer de consentement que de l’obtenir par la ruse ?
Il n’a pas tort en apparence, mais je ne crois pas, pour ma part, que les personnes qui s’inscrivent à Facebook le fassent en ignorant les conséquences que cela peut avoir, et si elles ne lisent pas le contrat de trente pages en anglais, c’est parce qu’elles savent que Facebook ne saura jamais beaucoup plus de choses sur elles que ce qu’elles auront voulu en dire. Ce genre de sites est même un de ceux qui permettent de maîtriser son image sur Internet, puisque l’on est auteur de ladite image et que l’on peut la modifier au besoin.
On peut cependant se laisser abuser par l’apparente neutralité de Facebook et ne pas voir tout de suite quelles implications il y a à inclure telle ou telle personne à ses « amis » (comment la personne le prendra-t-elle ?), par exemple.

Alors oublions donc Facebook pour l’instant : Edvige constitue un recul important dans le respect de la vie privée par l’état mais aussi dans le rapport de confiance qui lie le citoyen à l’administration puisque nous sommes, à présent, tous suspects.
Les personnes visées par le décret sont les gens susceptibles de troubler l’ordre public. Comme l’a fait remarquer Michel Pezet4 , avocat et ancien commissaire de la CNIL, l’ordre public a une définition très vague, jouer de la musique passé 22 heures est un trouble à l’ordre public. De plus le texte de loi ne parle pas de personnes ayant troublé l’ordre public mais de personnes susceptibles de troubler l’ordre public. Nous étions dans un mauvais film paranoïsant des années 1970, nous voici dans Minority Report, on fiche les délits à venir !
Le fichier recense donc les crimes potentiels, et même, les amis, la famille et les relations occasionnelles des auteurs potentiels de crimes envers l’ordre public. Ne vous faites pas d’amis parmi les gens qui mettent la musique fort le soir, vous pourriez finir dans Edvige.
Il y a enfin un message très clair dans le fait de cibler spécifiquement le syndicalisme, l’activisme politique ou la religion, et ce message c’est que le bon citoyen est un citoyen passif.

Parmi les nombreux opposants à ce décret, on trouve plusieurs syndicats de magistrats et d’avocats, la CFDT, la CGT, FO, SUD, la ligue des droits de l’homme, quelques organisations religieuses, la plupart des partis d’opposition (MoDem et Verts en tête), diverses associations de lutte contre les discriminations… De manière peu surprenante, l’UMP défend le texte, mais sans enthousiasme exacerbé cependant. Le porte-parole du parti, dans sa réponse à François Bayrou, utilise les ficelles les plus grossières, et nous vend le fichage des activistes politiques ou syndicaux… comme un dispositif d’urgence nationale permettant à la police de défendre les braves gens contre les hordes de mineurs délinquants qui les menacent.
Je le cite car ça vaut le coup :
L’UMP regrette que dans sa stratégie existentielle, François Bayrou polémique sur tous les sujets, y compris quand cela concerne la sécurité des Français. […] Il y a une nouveauté que nous assumons: dorénavant, pourront figurer les mineurs âgés entre 13 et 18 ans, ayant menacé l’ordre public, et ce pour faire face aux nouvelles formes de délinquance, et notamment la délinquance en bande. […] Monsieur Bayrou considère-t-il que la police ne doit pas avoir les moyens de se défendre contre la délinquance des mineurs et les bandes organisées?

Je ne suis pas très porté sur les pétitions mais je suis tout de même allé signer celle-ci. Par respect de la démocratie qui n’a de sens que lorsque ses institutions sont respectées, j’évite généralement de m’engager contre telle ou telle loi votée, mais celle-ci me semble clairement l’ennemie de chacun de nous, et ce d’autant qu’elle n’a pas été validée par les législateurs.
J’aimerais rappeler aux gens qui se sentent solidaires du gouvernement qu’eux aussi seront fichés, ou fichables, et que le pouvoir changera de mains un jour. Seront-ils heureux de l’existence du fichier Edvige lorsque ce jour sera venu ?

Pour finir, une belle citation de Benjamin Franklin : « Those who desire to give up freedom in order to gain security will not have, nor do they deserve, either one ». Ceux qui ont envie de troquer leur liberté contre leur sécurité n’obtiendront, et ne méritent, ni l’une ni l’autre5

  1. Le saviez-vous : depuis 1981, chaque président de la république française est un ancien ministre de l’intérieur []
  2. On a rappelé à l’époque du projet Safari que le numéro de sécurité sociale, créé par René Carmille sous Vichy, avait pu servir les desseins de l’occupant, ce qui est inexact : le haut fonctionnaire a au contraire tout fait pour empêcher une utilisation autre que statistique des données collectées, tandis qu’il a aidé à ce que la résistance mobilise les soldats français hors du pays. Carmille, torturé deux jours durant par Klaus Barbie, est mort à Dachau []
  3. À lire : 150 petites expériences de psychologie des médias pour mieux comprendre comment on vous manipule, Sébastien Bohler, éd. Dunod, 2008, notamment les chapitres 6 et 8. []
  4. Edvige ou l’embastillement électronique, par Michel Pezet, Le Monde, 5 septembre 2008 []
  5. Très fier de sa formule, Benjamin Franklin en a tiré d’innombrables variantes, certaines définitives (Those Who Sacrifice Liberty For Security Deserve Neither ; If we restrict liberty to attain security we will lose them both) et d’autres plus nuancées (They who can give up essential liberty to obtain a little temporary safety, deserve neither liberty nor safety). []
  1. 8 Responses to “De quoi Edvige est-il le prénom ?”

  2. By Fred Boot on Sep 6, 2008

    Pour l’heure, des flics doivent s’autoformer sur des Excel piratés pour espérer pouvoir recouper des affaires venant de différents commissariats (je ne tiens pas ça d’un « Envoyé Spécial », je vous rassure). C’est un des éléments de la formation de flic auquel l’Etat ne répond pas, et il y en a bien d’autres. Au lieu de cela, on tente Edvig : c’est un peu comme offrir un canon à des types qui veulent éteindre des clopes.

  3. By Jean-no on Sep 6, 2008

    Je me demande si il y a des descentes de la Business Software Alliance dans les commissariats !

  4. By Linca on Sep 6, 2008

    Pour les cyclones, dans l’atlantique nord il y a quatre ou cinq listes de prénoms, revenant donc régulièrement. Lorsqu’un cyclone est mémorable (qu’il tue suffisament d’habitants des USA), le prénom est remplacé et ne revient plus. Il n’y aura plus de Katrina, mais d’autres Gustav.

  5. By Jean-no on Sep 6, 2008

    Logique, sinon il faudrait attribuer des chiffres comme les dynasties… J’ai appris que la première lettre du prénom choisi dépend du numéro d’ordre du cyclone dans la saison.

  6. By Bishop on Sep 6, 2008

    C’est amusant le net, les gens autour de moi me demandent toujours pourquoi il n’y a pas mon prénom ni mon nom dans mes emails. Que je signe la plupart du temps d’un « mystérieux » Sam Lowry et ce genre de choses.

    Il y a quelques années tout le monde tenait à son anonymat sur le net…maintenant c’est devenu suspect, « tu vas sur des sites de culs ou quoi? pourquoi tu fais cela? »

  7. By Jean-no on Sep 6, 2008

    Oui, le net des débuts était encore très « minitel » et maintenant on est plus dans la transparence à l’américaine.

  8. By Appollo on Sep 7, 2008

    Dans l’Océan Indien, les prénoms des cyclones sont donnés dans l’ordre alphabétique d’une liste préétablie par les centres de surveillance cyclonique : une fois, on a le droit à la liste française, une autre fois à la liste malgache, une autre fois à la liste mauricienne. Il y a donc tout un tas de prénoms d’origine différente.
    Avant les années 60, on ne nommait pas les cyclones, mais du coup, c’était chiant de parler de la météo avec sa concierge : on disait le cyclone de 1933, oui mais lequel ? Le deuxième. Le deuxième qui est passé par la Réunion ou le deuxième qui est passé pas loin ? Bref, c’était le bordel. On en se souvenait que du vrai gros cyclone, celui qui avait tout cassé (par exemple le cyclone de 48), mais c’était très limité pour bavarder oiseusement de la pluie et du beau temps.

  9. By Stéphane Deschamps on Sep 23, 2008

    Tout ça me fait penser qu’avant de quitter Facebook j’ai pas mal bidonné dans mon profil et que les bonnes gens de Facebook n’effacent pas les données.

    Du coup ça m’interroge : faut-il que je réactive mon compte une dernière fois (mon compte n’étant pas effacé) et que j’y fasse le ménage ?

    Vous en pensez quoi, vous ?

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