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Rodolphe Huguet – Villagesousurveillance

juin 27th, 2010 Posted in Surveillance art

« Dans tous les textes législatifs et réglementaires, le mot ‘vidéosurveillance’ est remplacé par le mot ‘vidéoprotection’. »
Amendement à la loi Loppsi sur proposition du gouvernement — janvier 2010

Dans un précédent article, je faisais état de ma découverte des caméras en bronze, une série de sculptures de l’artiste Rodolphe Huguet.
J’ai enfin pu me procurer le livre Villagesousurveillance, qui a été édité par le centre culturel/résidence d’artistes Amalgame en 2006 et qui n’est théoriquement diffusé que sur place ou auprès des membres de l’association.

Cette série de bronzes est en fait le produit d’une résidence effectuée à Villers-sur-Port avec l’aide de la fonderie d’art Deroyaume.
Lorsqu’on s’en approche, on constate que non seulement ces objets ne sont pas de véritables caméras, mais qu’ils n’en ont que vaguement la silhouette : les pieds ont en fait la forme de branches et les caméras elles-mêmes ont celles de détritus quelconques (paquet de gâteau, bouteille en pvc).

Les fausses caméras ont été placées sur les façades des bâtiments publics (mairies, écoles) de treize communes des environs de Villers-le-Port.
Le livre constitue un rapport complet sur cette intervention et contient, en sus, un texte de Guillaume Mansart intitulé (dé)faire la panoptique.

Je dois dire que j’apprécie particulièrement la dérision exprimée par cette œuvre et le pied de nez prémonitoire qu’elle constitue vis à vis de la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi) qui entend notamment donner aux préfets l’autorité de forcer les communes à s’équiper de caméras de vidéo-surveillance, si elles ne le font pas d’elles-mêmes.

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