Censure à la cité des sciences
avril 22nd, 2010 Posted in Brève, indicesJe ne serai pas le premier à évoquer cette nouvelle mais il me semble qu’il faut continuer d’en parler.
Dans le cadre de l’exposition Contrefaçon, la vraie expo qui parle du faux, qui vient d’ouvrir à la Cité des sciences, Isabelle Vodjani (Université Paris 1) s’est vue commander un texte sur le phénomène dit « du libre », dans lequel elle est très impliquée. L’exposition traite de la contrefaçon au droit d’auteur et il était tout naturel d’évoquer les solutions alternatives à l’approche traditionnelle du copyright et des brevets. Mais quatre jours avant l’ouverture de l’exposition, Isabelle Vodjani reçoit des e-mails en provenance de la Cité des sciences, où on lui demande de pardonner le fait que son texte ne sera finalement pas diffusé dans le cadre de l’exposition, et ce à la demande expresse de l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle), principal partenaire de l’exposition.
On pourra déplorer le fait que la Cité des Sciences se place aux ordres de ses « partenaires » jusque dans les plus petits détails du contenu de ses expositions mais cela aura eu la vertu de rappeler les limites de l’exposition sponsorisée. Il y a eu d’autres cas : que penser par exemple, d’une exposition consacrée à la biométrie dont le partenaire était Sagem Morpho, leader mondial des technologies de triage biométrique des individus ? Comment imaginer qu’une exposition sur la téléphonie mobile sponsorisée par Orange soit impartiale ? Et une exposition sur les virus sponsorisée par l’institut Pasteur et par Sanofi Aventis ? Tous ces gens ont des choses à vendre et même, une vision du monde à imposer et des débats à museler. Cela constitue un biais suffisamment lourd pour que l’on puisse qualifier de propagande l’activité de la Cité des Science sur ces grandes expositions. C’est navrant puisque pour le reste, cet établissement public1 fait un bon travail de pédagogie et de découverte et s’est toujours montré ouvert au monde du « libre » — les deux dernières fois que j’ai mis les pieds à la Cité des Sciences c’était d’ailleurs pour des évènements en rapport.
À l’INPI, on se dit d’ailleurs aussi tout à fait ouvert au « libre » (du reste, le site de l’INPI est hébergé sur un serveur Apache et utilise le CMS Typo3, deux logiciels « libres »), et c’est peut-être le plus attristant de toute cette histoire.
Le service de communication de l’INPI justifie son ingérence en ces termes : « On a voulu rester light, on s’adresse à Monsieur et Madame tout le monde ».
La logique est torve : comment peut-on prétendre faire de la pédagogie sur un sujet tout en refusant de le traiter complètement ? Ne cherchons pas bien loin : si monsieur et madame « tout le monde » sont traités avec condescendance voire avec mépris, c’est peut-être parce que le but de l’exposition n’a jamais été d’aider quiconque à comprendre les enjeux très complexes qui entourent le droit d’auteur, et surtout au moment où ces questions n’ont jamais eu autant d’importance.
J’ai survolé le site de l’exposition. On y trouve l’intox chauvine habituelle sur la distinction qu’il conviendrait de faire entre « droit d’auteur » — une invention de la glorieuse patrie des droits de l’homme et des artistes exploités, la France — et « copyright » — funeste invention de ces méchants anglo-saxons qui ne pensent qu’à l’argent (partenaires de l’info : Sacem, Scam, Adagp). On y entend parler du droit à la copie privée (qui justifie une taxe de 20 euros sur un disque dur de 500 gigao-octets) mais pas du Fair-use anglo-saxon. On y apprend que les américains n’arrivent pas à juguler le piratage sur Internet tandis que la France a inventé Hadopi. On n’a pas de pétrole, mais on a des députés godillots. On y apprend que les marques ont des droits mais on ne nous dit pas qu’elles en ont souvent plus que les individus. On y apprend que la lutte contre la contrefaçon de médicaments est motivée par la peur que les gens s’empoisonnent mais pas que les brevets permettent d’interdire à certains pays pauvres d’accéder aux traitements dont ils auraient besoin (partenaires : Les entreprises du médicament et Sanofi Aventis). On y apprend, enfin, que les brevets protègent l’innovation technique, mais on ne trouve nulle mention (sur le site en tout cas) du fait que les brevets sont aussi capables de verrouiller des secteurs industriels et d’en empêcher les progrès. En fouillant bien, on trouve une vidéo consacrée aux licences Creative Commons : elle a dû être intégrée avant que la demande de censure du sujet ne soit faite.
Je n’irai pas voir l’exposition mais j’imagine très bien ce qu’on y trouve : des vrais sacs Louis Vuitton (moches, quoi) à côté d’imitations (moches aussi mais en plastique), de faux parfums qui ne sentent pas bon, des produits de beauté qui contiennent des ingrédients douteux (le faux) comparés à d’autres qui sont testés sur des pauvres singes qui n’ont rien demandé (les vrais), des chaussures contrefaites, et puis des histoires édifiantes de touristes dont des douaniers ont détruit les fausses montres en or vulgaires aux commandes de rouleaux compresseurs…
J’ignore si l’on y parle de l’énorme traité ACTA (Anti-Counterfeiting Trade Agreement) qui se négocie actuellement sans aucune transparence entre de grosses sociétés des industries (notamment) culturelles ou pharmaceutiques et un certain nombre d’états ou de groupes d’états parfois réputés démocratiques, comme l’Union Européenne. Ce traité, dont l’existence n’aurait sans doute pas été connu s’il n’y avait eu des fuites, vise à mettre au point une législation mondiale en matière de droit d’auteur et de brevets. Si les choses ne se négocient pas au grand jour (ne sont-ce pas « eux » qui disent que l’on n’a rien à craindre de la transparence et de la surveillance si l’on n’a rien à se reprocher ?), c’est certainement parce que ce traité contient quelques principes extrêmement douteux.
Selon une lettre ouverte adressée par diverses organisations citoyennes, « le document de travail actuel de l’ACTA restreindrait profondément les droits et libertés des citoyens européens, principalement la liberté d’expression et la protection des communications privées ».
Mais pourquoi réclamer d’une exposition de propagande à la Cité de sciences qu’elle parle d’ACTA2 alors que la plupart des organes de presse n’y pensent pas et trouvent plus urgent d’avoir des envoyés spéciaux à Roissy pour attester qu’il n’y a plus personne à part eux dans l’aéroport après quelques jours sans avions dans le ciel ?
- Le principal partenaire de la Cité, c’est nous, contribuables, à hauteur de cent millions d’euros. La manne qu’apportent la vente de billets, de livres, de produits dérivés, et les partenariats, représente vingt-cinq millions d’euros. [↩]
- On notera que le dossier de presse de l’exposition prend position pour ACTA en donnant la parole à un expert qui dit : « Dans tous les pays, nous devons parler le même langage juridique pour combattre la contrefaçon avec les mêmes armes juridiques et les mêmes pouvoirs. C’est le rôle du prochain Accord commercial anti-contrefaçon (ou ACTA) en cours de négociation » [↩]
37 Responses to “Censure à la cité des sciences”
By IsaVodj on Avr 22, 2010
Merci pour cet excellent article qui touche bien le fond du problème et ne s’apesantit pas plus longtemps qu’il ne le faut sur l’acte de censure même, un détail au fond assez marginal dont le mérite aura surtout été de frayer la voie au débat.
By Jean-no on Avr 22, 2010
Il y a quand même une violence dans cette censure, dont je ne parle pas d’ailleurs, c’est celle qui est faite aux commissaires de l’expo qui se retrouvent à présent forcés de défendre la décision et le procédé alors même qu’ils étaient commanditaires du texte.
By olivier beuvelet on Avr 22, 2010
Excellent article ! Merci !
Il y a la censure mais aussi tous les oublis opportuns que tu évoques…
Impressionnant !
Plus qu’une exposition scientifique c’est en effet un outil de propagande pour apprendre aux foules à respecter les marques, les labels et autres brevets… au nom d’un droit qu’auraient les auteurs sur leur création… mais qui est devenu la nouvelle justification de la rente.
By ode on Avr 22, 2010
informer mais omettre, de ces ruses qui ne se démodent pas elles! (aux remix et dérivés toujours féconds)
merci M. Jean-No, suis très fan :)
By Birgitta Ralston on Avr 22, 2010
Brillant Jean-No! Un plaisir de te lire. Vas-y quand même et dis nous si l’expo colle à ton aperçu.
By Carokazah on Avr 22, 2010
Merci jean-no pour cet edifiant article. Je m’etonne en effet du manqué d’interet mediatique a propos de l’ACTA.
By PdB on Avr 22, 2010
Ce qui me fait bizarre, c’est cet étendard : pirates en connotation… Il y a quelque chose de notre monde virtuel, dans cette manière de dire que les contrefaits sont des pirates; glissons vers les hackers, par exemple; puis allons vers les traders… Puis redescendons vers ce qu’ils nomment « monsieur et madame tout le monde » – on voit par là qu’ils omettent les enfants – hein -: est-ce que vous vous sentez, qui que vous soyez, « tout le monde » ? Mo, non, avec mes excuses. Moi non, plus j’irais pas, il y a quelque chose de moisi dans ce type de propagande, quelque chose qui ne veut pas dire son nom, quelque chose qu’hypocritement on cache, alors que, si on le mettait en lumière, il n’y aurait rien à y redire. C’est parce que ces choses-là voudraient demeurer secrètes qu’elles sont perverses (et merci pour l’article informé) et qu’elles en deviennent ignobles.
By Jean-no on Avr 22, 2010
@PdB: ce qui est est marrant c’est que les pirates, les pirates de cinéma dont est inspiré ce drapeau et qui sont plus ou moins une invention fictionnelle de la fin du 17e siècle basée sur une réalité bien différente, ce sont des personnages que tout le monde aime :-)
By Hervé Bernard on Avr 23, 2010
N’oublions pas non plus que l’on a préféré étendre la protection des droits d’auteurs à de 50 à 70 ans après la mort de l’auteur pour sauver Disney et quelques sociétés comme Disney plutôt que de mieux défendre les auteurs de leur vivant.
By bob morane on Avr 23, 2010
Un oubli, c’est « ne pas faire attention à », une censure c’est « avoir peur de ». Cela ne fait que crédibiliser le Libre, même si cet évènement est révoltant !
By Jean Bart on Avr 23, 2010
Non, et puis, ça veut dire quoi ? Que, pour la « propriété intellectuelle », il y a deux poids et deux mesures ?
Que pour le « libre », il n’y a pas le droit à la propriété intellectuelle ? Qu’on a le droit de faire de la contre-façon avec le libre… par exemple, ne pas respecter la licence GPL ?
Et s’ils font ça avec le libre… pourquoi ne pas le faire avec d’autres ? Avantager certaines marques, par rapport à d’autres ! C’est la porte ouverte à des dérives assez graves, je trouve…
By dju on Avr 23, 2010
En effet, prendre l’initiative de dire « Les gens ne comprendront pas » est très symptomatique de ce que j’aime appeler du michuïsme primaire.
Si les gens sont trop bêtes pour comprendre, et bien ce n’est pas en leur cachant la vérité qu’ils comprendront mieux.
Bref, nous avons là un vrai modèle de pédagogie.
By Jean Bart on Avr 23, 2010
Et à propos de dérives… Si on veut être honnête, c’est difficile d’être manichéen, d’être dans l’absolu quand il s’agit de contre-façon ou de propriété intellectuelle.
Je veux dire, si on dit que la contre-façon tue… alors, il faudrait aussi dire que le refus de la contre-façon a tué aussi : ceux qui ont refusé d’utiliser des faux papiers, et qui sont morts en déportation. Je trouve qu’on ne peut pas considérer le faux ou la contrefaçon comme un crime. C’est un procédé peut-être malhonnête, mais il faut regarder quel but il sert… si ça sauve une vie, ce n’est plus un crime !
Et puis, il faut voir… pendant la « prohibition », c’était les autorités qui mettaient des produits dans l’alcool… pour dire ensuite que cet alcool tuait, que c’était du poison !
Et puis même, aussi les brevets… Les brevets n’ont pas été créés pour « protéger » les inventions. Le brevet a été créer pour « diffuser » les inventions, c’est différent : l’inventeur expose son invention pour que quelqu’un puisse lui acheter. Si on veut protéger quelque chose, le mieux c’est de le garder secret !
By uyghuyg on Avr 23, 2010
on peut aussi citer l’expo sur les nanotech.
De la propagande abjecte.
Ou on peut citer la médiocrité de l’expo sur les « OVNIs » où il était question des Aliens dans la culture populaire et pas du sujet ovni.
Ou de l’expo. sur le DD qui ne parlait meme pas de la nourriture bio……………
voilà à quoi servent l’imposition en France ! Propagande, guerre (Afgh) et cadeaux aux gdes entreprises et gdes fortunes.
Honte à ce pays!
By dju on Avr 23, 2010
@Jean Bart
La contre-façon, les brevets… ces choses nous sont présentées comme « contraire à la morale ».
Mais c’est un grossier mensonge.
La vérité est qu’en pratique, les principaux objectifs du copyright et des brevets sont de créer des restrictions artificielles à des fins financières.
– Le copyright restreint l’accès aux œuvres de l’esprit pour protéger les deniers des ayant droit.
– Les brevets empêchent les méchants concurrents de venir sur le même marché.
Dans cette histoire, la morale ne sert que de poudre aux yeux pour rendre ces idées plus « nobles » qu’elles ne le sont en réalité.
Pour nuancer, précisons tout de même que la propriété intellectuelle comprend aussi un droit moral
inaliénable qui donne à un auteur le droit de revendiquer la paternité d’une œuvre.
Malheureusement, on oublie trop souvent cet aspect, puisqu’il ne rapporte rien.
By Jean Bart on Avr 23, 2010
@dju
Ce que je voulais dire, c’est que je fais une différence entre les moyens et le but. C’est-à-dire que je pense que : utiliser des moyens « mauvais » ne signifie pas automatiquement que le but est « mauvais », et réciproquement, qu’utiliser des moyens « bons » ne signifie pas automatiquement que le but est « bon ».
Pour les brevets, je crois que l’idée de départ était bonne : que l’inventeur ne garde plus secrète son invention, et qu’en échange il était assuré de pouvoir « revendiquer la paternité » de son invention. Je pense que la volonté était qu’il n’y ait plus de culture du secret, que les inventions puissent trouver leurs acquéreurs, et même que peut-être le but était de lutter contre les charlatans (avec des inventions qui n’en étaient pas, qui ne fonctionnaient pas, ou qui avaient des vices cachés, etc.). Mais malheureusement, ce qu’ont retenu ceux qui déposaient des brevets, c’est « revendiquer la paternité »… dans le but d’en exclure les autres ! Et on en arrive à des aberrations comme vouloir que le brevet reste secret… histoire d’enfoncer le clou, de montrer l’idée du brevet n’a pas du tout été comprise.
Et puis je crois que tout ça, c’est ce qui est un peu la cause de cette censure (la censure du libre à cette expo). Il y a un mélange (volontaire ou pas) sans jamais que ce soit expliqué (pour clarifier) entre : la propriété intellectuelle, le libre ou pas, le gratuit ou pas, les marques, la qualité ou pas, etc.
C’est dommage que ç’ait été censuré, car parler du libre à une exposition sur la contre-façon aurait été très pertinent, justement…
By pierre on Avr 24, 2010
Qu’ en est-il des monopôle d’Etat? Vite une censure sur un tel questionnement.
By Jean-no on Avr 24, 2010
@pierre : je ne comprends pas bien ton propos
By dju on Avr 24, 2010
@pierre
pour moi non plus, ce n’est pas clair.
By bionet on Avr 24, 2010
S’il existe des contrefaçons c’est qu’il existe des marques. Les mouvements de consommation sans marque seraient finalement une bonne solution : boycotter les marques (et leurs contrefaçons).
Le problème reste cependant basique chez les individus de l’INPI et nos ministres également : « si vous ne consommez pas de marque c’est que vous consommez forcément de la contrefaçon ! » puisque leur argument est que la baisse de la consommation de leur marque est liée à 100% aux contrefaçons.
Pour ma part je ne télécharges rien d’illégal mais n’achète même plus de CD car les amis à qui je les aurais prêtés pourraient les pirater et puis, surtout, ça ma dégoutte que les artistes ne touchent quasiment rien sur un CD, autant aller aux concerts. Pareil pour les livres où ma culture est restée au siècle dernier (pour bénéficier des œuvres placées dans le domaine public). Je me suis tout de même amusé à acheter le dernier prix Concours et j’ai passé plus de temps pour le mettre sur ma liseuse depuis Linux que pour le lire, à cause des protections DRM.
Heureusement qu’il y a la biographie de Stallman et quelques ressources culturelles libres intéressantes à lire pour rester dans l’actualité.
Au final je ne me sens libre que lorsque je ne pirate rien, même à mon insu. Étant de plus enseignant (scientifique) je peux vous assurez que mon travail de préparation de cours est décuplé car je ne peux faire référence à quasiment aucun document et que je dois créer l’essentiel des illustrations (merci tout de même aux ressources libres à ce niveau). Il n’y a même pas d’exception pédagogique réelle et elle ne servirait quasiment à rien de toute façon car on ne pourrait pas diffuser les documents générés sur internet !
By bionet on Avr 24, 2010
Même les ouvrages numériques (je pense à des livres achetés en numérique chez Eyrolles par exemple) et bien je n’en achèterai plus pour une raison principale (en plus d’être au même prix que le papier) :
– j’ai peur de les prêter à des amis car ils sont taggés de mon adresse email ;
On se retrouve dans une situation d’individualisme terrible. C’est la fin de la société telle qu’on veux la rêver où les échanges seraient possibles entre les individus.
By pierre on Avr 24, 2010
Ce site est un site communautaire.Et je ne fais pas partie de votre communauté. Nous ne nous comprendrons donc jamais.
By Jean-no on Avr 24, 2010
@Pierre : vous changez régulièrement de pseudonyme et vous exprimez des opinions lapidaires jusqu’à l’inintelligibilité… Je vois mal quelle discussion intéressante peut en sortir. Par contre ce site n’est pas communautaire, il n’a qu’un seul auteur et ceux qui y déposent des commentaires viennent de divers horizons. Je ne les connais pas tous personnellement – dans le présent fil il n’y a que deux personnes que je connais par exemple – et je ne sais pas si tout le monde est d’accord avec tout le monde sur tout. Je ne sais même pas tellement ce que vous pensez de l’article ou de la question de la pertinence de la présence du logiciel libre dans une exposition sur la contrefaçon ou de la question du refus d’évoquer ce sujet par l’INPI. Parce que vous venez ici déposer un commentaire qui n’a aucun lien : vous ne voulez pas parler du sujet, juste continuer à trimbaler votre aigreur et vos frustrations… C’est vraiment vain, non ?
By pierre on Avr 24, 2010
Nous sommes d’accord, c’est vain! Vous ne verrez que frustration,aigreur, agressivité etc..; dans ce qui n’est pas dans votre « sensibilité », dans « vos grilles ». Il faut même être dans votre rythme argumentaire, dans votre style etc…
Vous êtes des profs, « fonctionnaires », contemplatifs et vous portez des jugements définitfs sur ceux qui sont dans l’action, la création et les responsabilités.
Et vous n’avez même bas le bon sens de base de remarquer que vos certitudes sont déplacées. ( Pour rester poli).
Ce que vous voulez, votre « être »? C’est seulement: « une discussion interessante ». Mais , merde! Une marque, une entreprise, ce n’est pas seulement « un sujet de discussion interessante ».
Vos « discussion interessantes » ne sont qu’une fin en elle-même. Alors que pour ceux que vous traitez avec condescendance une discussion n’est pas une fin.
Je répète: je ne suis pas de votre communauté.
Vous voulez essayer d’être honnête? Alors comparez votre dernière exposition avec celle de la cité des sciences!
By pierre on Avr 24, 2010
petite remarque:
tu veux » une discussion intéressante ». Et pourtant ton titre commence par le mot « censure ». Sans point d’interrogation. Ou est chez toi la « discussion intéressante » quand le premier mot est la condamnation!
By Jean-no on Avr 24, 2010
@Pierre : je parle de censure parce que c’est de la censure – quand un « partenaire » demande aux organisateurs de supprimer une partie d’une exposition, c’est bien de la censure.
À part ça je ne suis pas fonctionnaire, je ne le deviendrai pas et je n’ai jamais voulu l’être, je travaille une partie de mon temps pour l’état avec des contrats précaires et en tant que professionnel de ma profession. Je pense que je te l’ai déjà dit cinquante fois mais quand tu me parles, c’est à quelqu’un d’autre que tu t’adresses j’ai l’impression, c’est à un prof que tu as connu ou dont on t’a parlé il y a je ne sais combien d’années… Enfin ce n’est ni à moi, ni à mon article ni à mes idées ni aux commentateurs que tu réponds, mais à une idée abstraite. Tu es focalisé sur tes frustrations professionnelles alors une fois de temps en temps tu te paies du « prof », sous un courageux pseudonyme, et peu importe si, dans la pratique, je n’ai rien à voir avec la personne à qui tu t’adresses. Je te l’ai déjà dit : je ne peux pas grand chose pour toi.
Pour finir, j’ai organisé des expositions, mais je n’ai jamais dit à qui que ce soit que je ne me servirai pas d’un travail que je lui ai commandé. Du coup je ne vois pas, une fois de plus, où tu veux en venir.
By pierre on Avr 24, 2010
Tu es toujours dans l’attaque personnelle malgré tes postures. J’ai mis fonctionnaire entre » « .!
Je réponds à une idée abstraite! Et toi, tu parle de censure, tu te donnes un beau rôle! Mais dans le concret tu développes quoi comme argumentaire?
Tu attaques le choix des responsables de l’inpi, tu attaques le choix des dirigeants de la cité des sciences, tu attaques, eventuellement, le choix des responsables de quelques marques. Et tu leur dis » je vous retire le pouvoir de choisir ».
Mais as-tu le moindre argument sur le sujet du texte. pour défendre la qualité de son contenu? NON RIEN. Tu accuses des organismes « public » de censure! C’est grave mais tu ne dis rien sur l’intérêt du travail qui a été retiré.
La seule chose que tu écris, c’est que c’est un prof de l’université. Paris 1 ( Ou as tu vu que je parlais de toi?)
C’est cela la censure pour toi! retirer le pouvoir de porter un jugement à des dirigeants de l’inpi, la cité des sciences, les dirigeants d’entreprises légalement constituées quand il s’agit d’un prof d’université! Ta copine est dieu? Au dessus du jugement. Ce titre suffit pour assurer l’intouchabilité!
Non, nous ne sommes pas une « théocratie universitaire ». Ou une société bananière ou le copinage universitaire peut bafouer le jugement des hommes de qualité.
Les dirigeants de l’inpi, de la cité des sciences, des marques sont parfaitement en droit de considérer qu’un travail manque d’intérêt. (En démocratie, ils auraient même le droit de dire que c’est de la merde.) Et décider qu’il n’a pas à être exposé.
Et tous ceux qui ne connaissent pas les données n’ont pas à usurper la posture de donneur de leçons.
Et ce n’est pas de la censure, c’est la liberté de choisir.
Le jour ou ta prof de paris 1 pourra imposer son texte pour la seule raison qu’elle est prof et qu’elle a un pouvoir de nuisance car elle a des petit copains pour faire scandale, nous serons dans un pays totalitaire.
le détail « pédagogique » est sans intérêt.
je ne suis pas de votre communauté qui prétend que rien d’autre qu’un titre permet de traiter des gens biens de censeurs. Vous êtes inconséquents, manquez de repères et d’humanité.
By Jean-no on Avr 24, 2010
Difficile d’attaquer « en personne » quelqu’un qui change de pseudonyme régulièrement et qu’on ne connaît que pour son humeur bileuse. Mais bien sûr, je te parle de ton attitude, tu n’apportes rien d’autre, comment voudrais-tu que je te réponde ?
Fonctionnaire entre guillemets, ça n’existe pas : on l’est ou on ne l’est pas, et je ne le suis pas.
Je n’ai jamais rencontré Isabelle Vodjani, je sais juste qu’elle est enseignante et je le mentionne parce que ça permet de la situer. Son texte sur le « libre » est factuel, non polémique, ce n’est donc pas elle (la personne ou l’institution universitaire, même) qui est censurée mais bien son sujet. Et ce alors que le texte avait été commandé. Il ne sera par ailleurs pas payé, ce que pour ma part je trouve scandaleux car la CSI paie ses prestataires, alors pourquoi pas ceux qui écrivent des textes à sa demande ? Note bien que c’est moi qui trouve ça scandaleux, l’auteur a dit sur Twitter récemment qu’elle n’avait jamais compté être payée. Tu trouves que c’est digne, de commander un travail à quelqu’un, de l’accepter, puis quatre jours avant l’ouverture de l’expo, d’annoncer qu’il sera supprimé non parce qu’il n’est pas dans la ligne politique d’un des « partenaires » ? Ton trip sur la « responsabilité » me fait rire : en fait tu vénères l’autorité hiérarchique basée sur le pouvoir financier, ça n’a strictement rien à voir avec la responsabilité.
ps : Aujourd’hui, Le Point évoque l’exposition en écrivant « L’ouverture de l’exposition, mardi 20 avril, a été entachée par la censure de la présentation des licences libres sur demande de l’INPI, principal partenaire ».
By pierre on Avr 24, 2010
Le non paiement du travail est scandaleux. Mais pourquoi t’en parles? C’est juste un problème de fric! Tu veux détourner la critique ou c’est le fond du problème? Tout ce discours parce une collègue n’a pas été payée?
C’est juste un problème de mauvais payeur!
Vous montez toute une discussion, sur les grands principes parce qu’un fournisseur de service se plaint!
Remarque: elle dit qu’elle ne comptait être payée mais elle parle de son non-paiement sur twitter.
Et de quoi tu parles avec ma vénération du pouvoir hiérarchique basée sur le pouvoir financier? Encore ces clichés sur l’argent qui pourrit tout!!!!ho,ho,ho.
Il s’agit ici de l’inpi et de la cité des sciences. Tu vas pas nous ressortir le discours sur le méchant capitalisme qui boit le sang du peuple!!!
Tout cela vole vraiment bas. Cela ne m’interesse pas.
By Jean-no on Avr 24, 2010
Je ne savais pas que le travail n’avait pas été payé quand j’ai publié l’article. Je te signale le fait, c’est tout.
Si Isabelle Vodjani a parlé du non paiement, c’est parce que je lui ai posé la question, elle n’en aurait a priori pas parlé sinon et elle ne l’avait pas fait jusqu’ici.
Ta vénération du pouvoir est un motif redondant de tes posts : tu dis souvent qu’on n’a pas le droit de critiquer les décisions de quelqu’un qui remplit des fiches de paie ou qui a de gros budgets à gérer. Je me trompe ?
Ta conversation ne m’intéresse pas non plus, je réponds juste par politesse puisque tu te donnes du mal à écrire, mais ça m’ennuie absolument et de plus, je ne suis pas demandeur. Alors si on en reste là, ça me va très bien.
By pierre on Avr 24, 2010
je vous laisse ronronner avec vos phrases convenues.
By Jean-no on Avr 24, 2010
@pierre : avec grand plaisir.
By Verel on Avr 25, 2010
La propriété intellectuelle n’a pas vraiment bonne presse justement chez les intellectuels dans notre beau pays …
Mais comment financer la recherche?
Aujourd’hui, on trouve d’un coté des chercheurs payés par la collectivité publique, les brillants et productifs comme les nuls et paresseux. Ils revendiquent le droit d’orienter leur recherche comme ils veulent, de n’être évalués que par leurs pairs (sans mandarinat bien sûr) et souffrent d’une grave pénurie de moyens
De l’autre des entreprises financent leur R et D en la faisant payer dans des produits innovants et en la protégeant par différentes méthodes comme le brevet (ou le secret pour ce qui est de Michelin)
Je ne vois guère comment faire autrement pour avoir réellement de l’innovation
La question fondamentale, que je ne trouve pas dans l’article et seulement dans un commentaire, c’est la durée du brevet
By Jean-no on Avr 25, 2010
@Verel : Vous parlez des brevets légitimes et importants. Pour moi les brevets sont ambivalents, ils financent la recherche et récompensent l’invention, mais ils financent aussi et parfois surtout les services juridiques. Combien de brevets sont déposés pour verrouiller des idées ou des principes ? D’autant que les brevets n’appartiennent pas aux inventeurs de techniques mais aux personnes qui ont déposé ces brevets – la justice permet néanmoins aux inventeurs de continuer à exploiter leur invention s’ils peuvent prouver leur primeur (exemple : x invente une technologie, y la dépose, x conserve le droit de l’utiliser – s’il a pu prouver son antériorité – mais c’est y qui percevra des royalties de tout autre utilisateur). Plus ça va et plus les brevets se nichent dans des petites choses : on dépose un micro-concept, et parfois des idées que tout le monde aurait pu avoir en même temps. Quand on sait que les cafetières Nespresso sont protégées par près de 2000 brevets, il y a de quoi rire, non ? Ces brevets ne fournissent une rente au fabricant que parce qu’ils interdisent toute concurence. Dans un autre registre, l’industrie pétrolière et automobile ont notoirement déposé des millions de brevets de technologies nouvelles qui permettent d’emmagasiner ou de produire de l’énergie avec un rendement supérieur aux technologies disponibles actuellement, parce qu’ils veulent rester maîtres de l’agenda et des modalités de la fin de leur modèle industriel… Où est l’innovation ?
Inversement, le « libre » permet la diffusion sans bornes d’outils, une fois placé sous une licence libre, un outil ne peut plus être accaparé par un service juridique avide.
Cela ne s’applique pas à tout mais le « libre » s’est révélé utile au développement de plusieurs secteurs industriels, j’ai au moins deux exemples forts :
– au XIXe siècle, la France a acheté à Daguerre et au fils Niepce le brevet de leur invention, la photographie, dans le but de le « libérer », de le donner au monde entier, sans contrepartie. Je vous laisse imaginer à quel point notre monde serait différent aujourd’hui sans cette action altruiste – la photographie est à la base de nombreuses inventions et découvertes, jusque dans les domaines les plus inattendus.
– à la fin du XXe siècle, des particuliers, des entreprises, des centres de recherche ou des universités ont diffusé sous des licences libres des outils logiciels qui auraient été autrefois hors de prix : les systèmes d’exploitation BSD et Linux, le navigateur Mosaïc, le langage HTML ou le PHP, les serveurs Apache et Sendmail,… Bref, la colonne vertébrale du réseau Internet est presque exclusivement constituée d’outils « libres », ce qui a libéré la télématique (comme on disait beaucoup autrefois) des solutions propriétaires et fermées de sociétés telles que Novell, Microsoft et autres. Et je ne pense pas qu’on puisse dire, au final, que ça se soit fait au détriment de l’innovation.
La durée des brevets ou des copyrights (que les législateurs ne cessent de vouloir étendre) est effectivement une question capitale.
By lplp on Avr 25, 2010
@jean-no
Je ne sais pas si les compagnies pétrolières brevettent des systèmes miraculeux de production d’énergie pour sauver leur business, ça fait un peu théorie du complot.
Par contre ce qui est vrai c’est que :
1. il est possible de gagner de l’argent uniquement à partir des royalties récoltées sur un portefeuille de brevet. Ce qui leur confère d’ailleurs une valeur marchande. Certaines sociétés en vivent (elles achètent et revendent des brevets et touchent les royalties comme on achète et vend des actions et touche le dividende).
1bis. corollaire : il devient alors tentant de breveter tout et n’importe quoi en se disant que ça rapportera peut-être un jour.
2. Les grosses sociétés posent aussi beaucoup de brevets « défensifs » c’est à dire des brevets sur un peu n’importe quoi et qu’elles ne comptent d’ailleurs pas exploiter mais qui sont là uniquement au cas où un concurrent viendrait réclamer de l’argent sur un autre brevet. Auquel cas on sort ses brevets défensifs et on règle dans les bureaux qui vont bien le jeu de barbichette.
En conclusion, ce qui était à la base une bonne idée : faire en sorte que celui qui en a eu une, de bonne idée, ne se la fasse pas pouiller par plus puissant que lui a été singulièrement dévoyé.
By Jean-no on Avr 25, 2010
@lplp : miraculeux, non, mais ils brevettent, ils achètent, ça fait longtemps qu’ils pensent à leur avenir et d’ailleurs ils s’en vantent.
Et je pense justement que ça peut être des brevets défensifs, ou des brevets parking, permettant d’occuper un terrain afin qu’il reste en friche.