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Défendre son steak

avril 19th, 2008 Posted in Au cinéma, Clips

SteakÀ la suite d’un précédent article, une micro-polémique a éclaté en commentaires au sujet de la qualité du film Steak (2007), de Quentin Dupieux. Un film quasi-unanimement méprisé par la critique et totalement ignoré du public. Je l’ai vu l’été dernier dans une salle absolument vide, et je viens de raffraîchir mes souvenirs en visionnant le DVD.
On dit souvent que le chef d’œuvre n’est jamais très loin du navet, et c’est bien normal. Contrairement au « grand film » qui obtient l’excellence en respectant toutes les règles, sans brusquer le public, le chef d’œuvre n’a pas le droit d’être un objet banal. Beaucoup de cinéastes, beaucoup d’artistes d’ailleurs, ont tenté de produire des chefs d’œuvre en prenant la question par le mauvais bout : d’abord originaux, d’abord différents, et on verra bien si ça plait. Une originalité qui n’obéit pas à des raisons impérieuses sera par essence artificielle et, sauf malentendu, sauf coup de bol, sans intérêt. Les amateurs et les détracteurs du film s’affrontent autour de cette question : originalité sincère, ou originalité feinte ?
Steak parle précisément de l’originalité, ou plutôt de son pendant, le conformisme. Georges, l’ancien souffre-douleur, et Blaise, son ami naïf interné injustement, veulent chacun son tour faire partie des « Chivers », des petites frappes obsédées par les apparences qui boivent du lait, ne fument pas, n’acceptent dans leur bande que ceux qui ont subi une chirurgie esthétique, jouent à des jeux violents et absurdes et roulent dans d’affreux et gigantesques 4×4. Le nom du groupe est un discret hommage au film Shivers, de David Cronenberg.
Pour appartenir aux Chivers, Georges trahit Blaise, Blaise trahit Georges et bien sûr, chacun se trahit lui-même. Le thème est assez grave, mais pas inconnu, puisque c’est celui de la grande majorité des teenage movies américains, bons (Breakfast Club) ou plus banals (Mean Girls), dont le happy-end advient lorsque les héros ont trouvé le savant dosage qu’il convient d’opérer entre « personnalité » et « intégration », le degré de compromission auquel on doit s’astreindre pour ne pas vivre totalement seul sans cesser pour autant d’être une personne. Le graal de l’adolescence.

Steak

Les teenage movies américains, et cela peut être un trait détestable, constituent souvent aussi des catalogues détaillés de ce qui est « cool » et de ce qui ne l’est pas : vêtements, coupes de cheveux, musique, passe-temps, préoccupations, attitudes, vocabulaire. À la fin de ce genre de film, en plus d’une moralité gentillette, le spectateur part avec un assortiment de biens de consommation à acheter : le jean’s et la cigarette, le skateboard, les patins à roulettes, les grosses voitures, le jeu vidéo, le dernier disque, etc. Dans Steak, rien à vendre, et la société de la consommation est raillée de manière plutôt savoureuse : « Qu’est-ce que c’est que ça ? Ton blouson bouloche complètement ! »« C’est p’têt ma mère qui l’a mal lavé, ça se voit beaucoup ? »
Généralement, dans le teenage movie lambda, les protagonistes positifs du récit sont ceux qui sont déjà « cool », déjà « beaux », et dont le problème est seulement de rendre leurs qualités évidentes pour les autres ou pour eux-mêmes, et de montrer ou de comprendre en quoi les protagonistes détestables (mais souvent enviés) méritent d’être détestés. Le spectateur n’est pas spécialement surpris, car lui sait déjà depuis le départ à qui il doit s’identifier et qui il doit détester.
Dans Steak, personne ne mérite ni n’obtient le salut. Les deux héros sont lâches et prêts à toutes les bassesses pour gagner une illusion de considération, les Chivers sont ridicules et les filles qui les suivent sont idiotes. Les inconnus s’adressent les uns aux autres comme à des chiens. Les parents de Blaise abandonnent leur fils, le corps médical est absolument inhumain. L’enseignement devient une activité répétitive et monotone (on voit ainsi les cours étranges d’un prof de sciences, d’un prof de sport et d’un prof de piano). Quelques personnages plus compassionels font une brève apparition : un infirmier, un serveur dans un café, un infirme sur fauteuil électrique et une mère (apparemment) célibataire. Tous semblent pourtant poursuivre un but qui leur appartient et dont l’objet de leur attention passagère, Blaise, n’est que l’instrument.

Steak

Quentin Dupieux a dit avoir intitulé son film Steak parce que ce mot n’évoque rien de précis et qu’il est universel (en fait c’est un vieux mot scandinave), informant le spectateur que le récit ne se déroule pas à Limoges, à Saint-Tropez ou à Las Vegas, mais qu’au contraire il pourrait se passer n’importe où (le film est tourné au Canada). Mais n’importe où, bien entendu, c’est nulle part. Dystopie (utopie non positive), Steak constitue pourtant un patchwork familier car il nous rappelle le monde à venir, brutal, où chacun se sert des autres comme il peut, où la tendance hygiéniste (« un chivers se doit d’être irréprochable au niveau de la tenue comme du mental ») ne sert aucun projet cohérent (ne pas fumer mais rouler dans un véritable tank ; passer des vacances dans un chalet en forêt mais n’aimer que les physiques dénaturés ; boire du lait mais jouer à s’esquinter à coup de battes de cricket) et de sens (absurdité des passe-temps, mépris pour la culture, disparition des liens amicaux et familiaux…). Le film est aussi un peu l’illustration fantasmée de cette promesse habituelle, de ce cliché qui énonce que nous ne faisons que reproduire les travers des américains « avec dix ans de retard ».
Mais comme rien n’est jamais vraiment nouveau sous le soleil, ce futur proche est constitué de beaucoup d’éléments fin 1970 début 1980 (et parlera sans doute pour cette raison, je pense, plus ceux de ma génération qu’à d’autres plus jeunes) : la typo utilisée pour Steak, les morceaux de musiques électro inspirés par les compositions de John Carpenter, de François de Roubaix, de Wendy Carlos ou de Giorgio Moroder, par le Rock It! de Herbie Hancock, mais aussi les plans, les couleurs, les ambiances, l’emploi de focales longues (qui me rappellent par exemple Footloose), le tout assorti de détails volés au clip Thriller de Michael Jackson ou aux films d’horreur de la même époque. Des références plus nobles ne sont pas difficiles à trouver : Elephant ou Orange mécanique notamment.
En bon deejay, Dupieux mixe harmonieusement les ambiances et les époques et obtient au résultat un film qui ne ressemblera jamais qu’à lui-même – sur ce point les thuriféraires comme les détracteurs du films semblent pouvoir s’entendre.

Steak

Vielle histoire bien connue : le roi Crésus, avant de partir en guerre contre la Perse avait demandé à la Pythie de Delphes ce qu’il fallait en penser. L’Oracle lui avait répondu qu’« un grand royaume sera détruit ». Optimiste, le roi de Lydie ne s’est pas demandé de quel pays il était question et a persisté dans son projet, pour son malheur puisque c’est son propre royaume qui a été anéanti. Steak fait partie de ces œuvres que je qualifie d’oracles, car elles apportent à nos questions sur l’avenir une réponse qui ne sera sans doute claire qu’une fois qu’il sera trop tard et font des prédictions que nous ne pouvons pour l’instant pas interpréter complètement. Steak est un film moraliste qui ne nous inflige pas de morale explicite. Le scénario de Dupieux condamne tout ses protagonistes sans tendresse et n’offre au spectateur aucun rôle plaisant auquel s’identifier. Cette position qui consiste à ne pas se mettre le spectateur dans la poche en lui faisant croire que « les méchants, ce sont les autres » nous éloigne considérablement des pratiques habituelles du teenage movie (en dehors peut-être de productions indépendantes comme But I’m a cheerleader et Saved! qui attaquent des catégories politiques ou culturelles précises).

Steak

Alors oui, bien entendu, c’est un vrai film (chef d’œuvre, je ne sais pas, attendons de voir à quel point il nous sera resté en mémoire dans dix, vingt, trente ans), il a un propos particulier, un ton unique, un grain musical et visuel très à part. Je ne pense en tout cas pas que ce soit un malentendu si Steak a été apprécié par les Cahiers du cinéma, Chronic’art ou Libération mais s’est fait incendier par Premiere, Le Parisien Libéré et Le Quotidien du dimanche. Que les spectateurs un peu bourrins qui attendaient une grosses comédie franchouille (Taxi 4 ou Le Boulet) n’aient rien compris au film, je le conçois sans peine, mais je connais aussi des personnes dont les goûts ne sont pas bornés et qui ont cordialement détesté Steak. Et cela m’a étonné.
Éric et Ramzy, qui se mettent courageusement en danger en participant à ce genre de film, donnent ici un sens différent à leurs rôles habituels de gentils imbéciles et à leurs dialogues de cour d’école primaire (La tour montparnasse infernale) sans en modifier grand chose, pourtant.
Le fait que ces deux acteurs jusqu’ici exclusivement cantonnés à la comédie tiennent les premiers rôles dans un film au genre mal balisé (comédie, anticipation, fable,… aucun mot ne peut à soi seul définir Steak) a été la cause d’une grande incompréhension d’une part du public, les 200 critiques négatives des spectateurs sur Allocine.fr sont éloquentes (je ne résiste pas au plaisir de conserver leur orthographe) : « Je n’ai pas ris de tout le film, c’est pourtant sensé être une comédie, non ? Bref, c’est vraiment de l’humour au 36e degré. Le réalisateur Quentin Dupieux nous montre ici un film pas drôle, glauque, et sans aucun intérêt et absolument pas une comédie, ou du moins un humour plutôt « spécial » »« On ne rit pas, l’histoire d’un ridule, et le film fait pitié. J’espére qu’Eric et Ramzy vont au prochain film retrouvé leur côté hilarant qui leur va bien »« A éviter… histoire incomprehensible, humour nul, film nul.. Bref, meme gratuit c est à fuir, ennuyeux a mourir…Des sois disant « critique de cinema » qui ecrivent dans certains prestigieux magazine l’ont qualifié de « bon film »… Sans doutes ont ils recut des cadeaux pour ecrire ce mensonge… »« Les blagues sont pathétique, bien lourdes, pas drôle enfantine… Les acteurs s’en donne pas à coeur joie, enfin bref, j’ai trouvé ce film extremement plat avec rien deriere et je ne vous le conseille pas!! » « J’ai rarement vu un film qui respire autant l’amateurisme » « Plus ca va plus eric et ramzy sont mauvais. […] Pour dire j’apprehende meme leur prochain film ».

Steak

Mais Steak n’a pas seulement déçu ceux qui n’ont aucune idée qu’un film ne se juge pas à l’aune des blockbusters les plus banalement fabriqués. Comme je le disais plus haut il a aussi été détesté par un public plus choisi, et ce avant même sa sortie et dans des proportions qui ne lassent pas de m’étonner considérant le nombre pour le moins symbolique de ses entrées en salles. Je n’irais pas dire qu’il y a plus de gens qui ont détesté le film que de gens qui l’ont vu mais pas loin. Je pense en tout cas que tout ça est dû à un préjugé.
Les gens comme Quentin Dupieux, issus du clip et du monde de la musique (Dupieux est aussi Mr Oizo, célébrité internationale de la French Touch il y a près de dix ans – on notera au passage que les membres des Chivers sont pour l’essentiel eux aussi des acteurs importants du monde de la musique) , rencontrent souvent des difficultés à être pris au sérieux dans leurs rôles de cinéastes : Spike Jonze, Sofia Coppolla, Roman Coppolla , Tarsem Singh ou encore les Daft Punk ont tous essuyé ce genre de critiques… Même un réalisateur aussi aguerri que Michel Gondry (cinq longs-métrages !) se voit souvent reprocher (sans véritables preuves) de faire de jolies images sans grandes idées, tout dans la forme, rien dans le fond. Je pense au contraire que ces cinéastes sont souvent extrèmement créatifs ou en tout cas très ouverts à l’expérimentation conceptuelle, scénaristique, sonore et visuelle.
Et il me semble par ailleurs qu’on ne peut pas aborder notre époque (et encore moins la suivante) avec le cinéma sans tenir compte de la richesse de l’iconosphère – le monde des images – et du syndrome d’accumulation et de confusion qui procède de l’hyper-mémoire audiovisuelle actuelle (hyper-mémoire née des procédés de reproduction inventés depuis Edison mais qui prend, avec Youtube et Dailymotion, des proportions qui auraient été complètement inimaginables il y a peu).
Je suis du reste plus convaincu par la pertinence du télescopage des images et des époques qu’opère Dupieux que par les citations parfois jubilatoires mais au fond plus nostalgiques et passéistes qu’autre chose de Tarantino (un autre Quentin, tiens).

  1. 14 Responses to “Défendre son steak”

  2. By Stéphane Deschamps on Avr 21, 2008

    Du coup, moi qui ne vais jamais au cinéma faute de m’organiser, je regrette de ne pas l’avoir vu et projette d’aller chercher le DVD. Merci pour avoir partagé ta longue critique.

    (c’est lundi matin, c’est l’heure de lire Jean-No au lieu de bosser ; c’est malin, tiens) ;)

    PS : tu aurais une bonne URL de lecture pour le profane sur l’hyper-mémoire ?

  3. By Jean-no on Avr 27, 2008

    Je me demande si je n’ai pas inventé cette hyper-mémoire… Ou alors j’ai entendu ça lors d’un colloque… Ou ailleurs (Bernard Stiegler parle de ça, peut-être dans d’autres termes). Le principe, c’est qu’avec les procédés de reproduction, notamment numériques, nous ne pouvons plus vraiment oublier grand chose, tout peut se retrouver, tout co-existe, on peut faire tenir dix encyclopédies sur une clef USB… Il faut donc trier, classer, mais pourquoi pas aussi mixer, et même confuser.

  4. By ben on Août 13, 2008

    Je suis assez déçu du film, l’affiche déroute avec en haut « la nouvelle comédie de… » (voir allociné) et la musique n’est pas toujours en phase — parfois ça fait un peu solo de basse genre « le grand bleu ».
    C’est ambitieux de faire ce genre de musique sur une comédie, mais là ça fait copinage.
    Bref, ce n’est pas super drôle, il manque un truc ou alors Éric & Ramzy ne sont pas les acteurs à mettre dans ces rôles ? Ta critique du film est bonne mais pour avoir la même interprétation, il faut la jnl touch ;¬)

  5. By ben on Août 13, 2008

    ps :
    j’ai testé en css
    body{
    line-height:16px;
    }
    ça me semble plus lisible pour des textes très longs.

  6. By Jean-no on Août 13, 2008

    Ah, la jnl touch, m’en parle pas. Je peux essayer d’augmenter l’interlignage, je verrai ça à l’occasion.

  7. By ben on Août 18, 2008

    la BO or OST for english :
    http://www.deezer.com/#music/album/53826
    j’adore le steakskate !

  8. By Azonip on Août 22, 2008

    Je suis tout à fait d’accord avec ta critique (sauf pour Tarantino qui me semble faire passer la « petite forme » par une histoire de l’image alternative (télévision, série B voir Z) ce en quoi ses références ne sont pas, je crois, de la pure et simple nostalgie). Comme toi je pense qu’il ne s’adresse pas à ceux qui ont déjà une idée de ce que doit être une comédie (avec Ecric et Ramzy) et qui forme la grande majorité du public. Le film m’a semblé montrer toute la violence latente dans notre société que les bégaiements comiques du duo dévoile tant la représentation à l’oeuvre et la circulation des clichés leur échappe. Ce film est réaliste, drôle, triste et terrifiant et Eric et Ramzy y jouent vraiment bien et révèlent tout le corrosif d’un humour jusqu’alors cantonné en effet à la cour d’école. Pour ma part je n’étais pas allé le voir précisément parce que je n’accroche pas les comédies type « Tour Montparnasse » et je le regrette. C’est la critique des cahiers qui m’a donné envie de le voir en revenant dessus en fin d’année. Merci pour ta longue critique, elle met à jour des références auxquels je n’avais pas pensé.

  9. By Jean-no on Août 22, 2008

    Tarantino n’est sans doute pas juste nostalgique, mais ses films le sont souvent me semble-t-il. Enfin depuis Jackie Brown, il me semble qu’on est dans la citation un peu vaine. Je ne dirais pas ça de Pulp Fiction qui a une structure intéressante et qui a eu une influence importante (Sopranos, pour commencer). J’avoue que je n’ai pas vu Reservoir dogs.

  10. By Azonip on Août 22, 2008

    Réservoir dogs est un film où Tarantino expérimente beaucoup, il y a dedans une scène de douane d’anthologie…
    Allez pour entretenir un peu ta nostalgie de Pulp fiction une petite vidéo « suedée » :O)

    http://www.dailymotion.com/video/8154708

  11. By Joachim on Déc 1, 2008

    Texte intéressant mais qui me rend encore plus perplexe quant à la vraie nature du film. Stigmatise-t-il un monde sans culture, où ne vaut que l’apparence ou participe-t-il de ce même mouvement d’imbécilité heureuse et généralisée ? C’est un peu la même chose avec toutes ses circonvolutions sur le « nouvel humour », sa volonté de ne pas vouloir être drôle ou volontairement une comédie ratée. Difficile tâche que de faire rire ses concitoyens, alors autant l’évacuer nous dit sans cesse le film… A force d’ouvrir autant de parapluies et de se réfugier confortablement entre le second et le troisième degré, le film me paraît nettement moins risqué qu’il ne le prétend l’être même si je lui reconnais une certaine réussite dans sa « direction artistique »… et l’évocation d’une nostalgie 80’s. La force de Tarantino, c’est tout de même, au milieu de son fratras fétichiste et de son mille-feuilles de réinterprétations, de ne pas oublier le plaisir du premier degré et de la pure narration.

    Cela dit, beau et dense blog que le vôtre (que je découvre via le Dr Orlof). Au plaisir de nouvelles (et virtuelles) rencontres.

  12. By Jean-no on Déc 1, 2008

    Steak est sur le fil, enfin c’est ce que je constate avec la réception qui en a été faite par les amis à qui je l’ai prêté. Certains l’ont trouvé drôle, d’autres pas du tout, et dans les deux groupes il s’en est trouvé pour l’aimer et pour le détester. Cette diversité de réactions me semble en soi intéressante. Avec des séries comme H ou Moot-moot et avec leur premier film, la tour Montparnasse infernale, et leur dernier, Seuls Two, je pense qu’Éric et Ramzy ont démontré qu’ils maîtrisaient l’humour et qu’ils disposaient même d’une palette assez étendue dans le domaine (malgré des éléments redondants comme le rapport à la puérilité). Ils ne sont pas les auteurs de Steak mais je pense malgré tout qu’ils ne sont pas victimes du film et que son humour pas drôle ou sa drôlerie sérieuse sont intentionnelles et maîtrisées.
    J’aime souvent dire du mal de Tarantino, mais ses films se regardent très bien, j’en conviens sans problème. Il arrive que l’expérience soit un peu vaine, malgré tout. Je suis sensible au feu d’artifice stylistique de Kill Bill, mais au fond de quoi est-ce que ça parle réellement ? Le moindre épisode du dessin animé Bob L’éponge a plus de choses à dire. Dans un genre différent (et avec des films bien meilleurs), je pense que Tarantino est assez proche du cas de Besson, ce sont deux amoureux de l’image et de grands connaisseurs de l’image, mais ils confondent ce qu’ils ont fait et ce qu’ils ont vu et ils ont le tort de ne pas laisser un scénariste un peu sérieux structurer leurs récits et leur donner un sens véritable (même si j’admets qu’un sens peut naître de l’image, mais ça réclame une réflexion)… J’adore dire du mal de Tarantino.

  13. By Bertrand on Déc 5, 2009

    Autant je suis d’accord sur l’assertion concernant Bob L’Éponge vs Kill Bill (sauf qu’en plus Bob l’Éponge est mieux animé et présente des choix musicaux infiniment plus intéressants), autant Steak est quand même un indéfendable navet monumental.
    Que l’orthographe et le niveau intellectuel des commentaires de Allocine soit d’une nullité affligeante montre simplement que parfois, même si on est la moitié d’un connard, on peut se rendre compte qu’un navet est pire que raté.
    Si encore ç’avait été un vrai teen movie fait avec un zeste d’intelligence, il aurait judicieux d’évoquer Tarantino, là c’est un faux teen movie, la blague de la caricature tient deux secondes.
    À part les dix premières minutes – allez, le premier quart d’heure – du film, il n’y a rien à sauver – à part Eric et Ramzy, seulement parce qu’ils le valent bien, pas pour leur prestation inexistante (normal vu qu’il n’y avait rien à interpréter).
    Voir Steak, ça rend méchant parce qu’on s’en veut d’avoir gâché des minutes qui auraient été mieux employées à faire du macramé ou à couper des allumettes en touts petits dés avant de les cramer.

  14. By Jean-no on Déc 5, 2009

    Je connais plein d’allergiques, autant chez les amateurs de bon cinéma que chez les amateurs de navets. Mais personnellement je marche complètement, et ça reste vrai au quatrième visionnage.

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