Profitez-en, après celui là c'est fini

Dix ans de télé-réalité

octobre 4th, 2010 Posted in Écrans et pouvoir, Parano

Pendant qu’on lui installait un micro cravate en préparation du tournage du film Fin de Concession1, le député Arnaud Montebourg s’est laissé aller à dire  : « C’est le moment de taper sur TF1, c’est pour ça que je vais vous donner un coup de main ».

Chez TF1, on n’a pas apprécié et Nonce Paolini, président directeur général de la chaîne, a réclamé à Arnaud Montebourg des excuses publiques. Ce dernier ne s’est pas démonté et sa réponse est une lettre assez sèche dans laquelle il rappelle tout ce que la situation de TF1 a de suspect : une concession hertzienne régulièrement renouvelée malgré un passif lourd, constitué d’une interminable liste de manquements vis à vis de l’expression de la pluralité politique et malgré (ou grâce à) des soupçons d’une connivence de tous les instants avec le pouvoir en place. On peut constater et se réjouir avec d’autres de ce que TF1 ne fasse plus peur. Mais ce n’est pas tout, le député s’en prend aussi aux programmes de TF1, et c’est à partir de ce moment que l’histoire m’intéresse.

En effet, Arnaud Montebourg rappelle que la première chaîne, qui avait été vendue à la société Bouygues contre la promesse d’une programmation digne (le fameux « mieux disant culturel »), consacre un temps d’antenne très important à des programmes qui, je cite, participent à appauvrir l’imaginaire collectif, qui sont violents et/ou qui glorifient l’argent. Quarante et une heure trente de la semaine en cours serait composées de programmes liés à l’argent, affirme le député. Il cite notamment trois programmes de « télé réalité »2 comme jeux dont l’appât du gain est le moteur et qui s’attaquent à la dignité humaine : Master Chief, Koh Lanta et Secret Story.

Il n’est pas rare que des responsables politiques critiquent les chaînes de télévision, publiques ou privées, parce qu’ils ne s’y trouvent pas assez représentés. Critiquer la teneur des programmes est déjà moins commun3.

En critiquant la chaîne la plus regardée et en critiquant les programmes les plus populaires, on peut se demander si le député ne prend pas un courageux risque politique. Mais ce n’est pas certain. Tout d’abord, l’importance de TF1 parmi les chaînes de télévision ne cesse de chuter face, notamment, aux chaînes de la TNT. Ensuite, les programmes de télé-réalité ont une caractéristique particulière : le public adore les détester, les maltraiter, les bouder subitement après les avoir passionnément suivis, en dire tout le mal possible, et ce depuis l’arrivée de ce genre de programmes, il y a dix ans seulement.

Le terrain a été préparé à l’avance par des sujets de journaux télévisés ou des magazines de société : dans la libre Hollande, une chaîne de télévision avait repoussé les limites de la morale et de la décence avec une émission malicieusement baptisée Big Brother dans laquelle des jeunes gens étaient filmés vingt quatre heures sur vingt quatre par des batteries de caméras : impossible de rater une miette de leur existence, jusque sous la douche. Une caméra infra-rouge avait même filmé les ébats sexuels de deux des jeunes gens enfermés. Vertueusement, des responsables de programmation nous ont assuré que l’on ne verrait jamais ça en France, ah non ! Mais le « pas de ça chez nous » a vite été oublié. Au printemps 2001, pourtant, la chaîne M6 lançait Loft Story. Ce lancement a été un des derniers grands moments de communion télévisuelle — et il y en aura de moins en moins à l’avenir je pense puisque le nombre de chaînes de télévision et de façons de regarder les programmes audiovisuels change beaucoup —, puisque tout le monde a regardé Loft Story. Pour ou contre, tout le monde y a jeté un œil plus ou moins attentif, enfin presque tout le monde, mais même ceux qui ne regardaient pas auraient eu du mal à éviter les couvertures des magazines qui, à un moment, ne parlaient plus que de ça. Spectateur ou non, chacun avait en tout cas un avis, situé sur un large spectre qui allait des considérations philosophiques sur la dignité humaine à des préoccupations plus premier degré, comme de savoir qui devrait quitter l’appartement factice cette semaine, en passant par des réflexions ou des divagations sur la question de l’intimité, de la pudeur, de la surveillance, du totalitarisme panoptique, ou même du point de vue divin… On a moins fait remarquer que la fiction avait annoncé tout cela avec une certaine précision : Le prisonnier (Patrick McGoohan, 1967), Le couple témoin (William Klein, 1976), La mort en direct (Bertrand Tavernier, 1980), etc.

De nouveaux concepts sont régulièrement annoncés : des candidats placés sur une île déserte qui doivent manger des vers de terre ; de jeunes artistes qui vont pouvoir sortir un disque ; des couples éprouvés par des tentateurs et des tentatrices ; des urbains sophistiqués envoyés travailler dans une ferme — version légère de la Révolution Culturelle maoiste ; etc.

Alain Resnais, "Mon oncle d'Amérique" (1980), superbe film sur la vie, les choix et le travail, sous l'angle de la neuro-biologie.

Le savant fou qui est en moi a instanément aimé l’expérience, j’y ai vu une formidable boite de pétri pour chercheurs en psychologie, et ce n’est pas pour rien que Loft Story a été comparé à Mon Oncle d’Amérique d’Alain Resnais et Henri Laborit, où les aléas de la vie humaine étaient rapportés aux expériences réalisées sur des rats en laboratoires. J’aurais rêvé pour ma part d’une émission de ce type pour tester la viabilité du voyage spatial au long cours : qu’es-ce que ça donne, d’enfermer dix personnes dans quelques mètres cubes pendant trois mois ? Bien entendu, on n’aurait pas pu utiliser ce cadre pour effectuer des expériences précises avec des objectifs et une méthodologie : la télévision de distraction a d’autres impératifs et, du reste, je pense que ça aurait bien plus choqué, car il semble aussi choquant de réaliser des expériences sur des humains que d’accepter que nos motivations, nos sentiments et jusqu’à notre comportement amoureux peuvent être presque aussi mécaniques et presque aussi prévisibles que celles de molécules chimiques soumises à un traitement quelconque.
Le public réagit fortement à ce constat puisqu’il se désaffectionne des programmes chaque fois qu’il lui semble que les choses se répètent de manière trop prévisible.

On a rapidement découvert — par des procès, notamment — que ces émissions étaient extrêmement scénarisées, encadrées, et que leur montage et leur commentaire étaient extrêmement construits : les personnes deviennent des personnages (et cela démarre depuis la phase de casting), les situations sont transformées en séquences d’évènements sur lesquels on revient jusqu’à la nausée. Le premier enseignement que l’on peut en tirer concerne sans doute la fabrique des images télévisées : le traitement médiatique de quinze jours d’émeutes en banlieue est-il vraiment moins scénarisé et moins reconstruit a postériori que les engueulades des jeunes internés volontaires du Loft ou que les questions de séduction de L’Île de la tentation ou des questions de pouvoir dans Koh Lanta ? Moins inattendu sans doute, ces émissions ont aussi démontré (notamment à leur débuts) la puissance de la télévision lorsqu’il s’agit de forger une notoriété : filmer pendant des semaines quelqu’un, et parfois même quelqu’un qui ne fait strictement rien et n’a pas de qualité particulière, suffit à en faire, parfois très ponctuellement, une célébrité nationale.

Je regarde certaines de ces émissions, mais je manque de patience car s’il est passionnant et effrayant de voir que des gens peuvent devenir en huit jours « nationalistes » de l’île sur laquelle on les a placés (« Jean-Régis, je vote pour ton élimination car tu n’as jamais réussi à devenir un vrai membre de la tribu des kolokolos »), il est assez insupportable de subir des heures de suspense avant tout destinées à faire patienter le spectateur jusqu’après la publicité. C’est d’ailleurs dans cette publicité que se trouve, généralement, la question de l’argent dont parle Arnaud Montebourg dans sa lettre, car je pense que ni les spectateurs ni les participants à des jeux tels que Koh-Lanta ne pensent beaucoup à la récompense finale, ou en tout cas j’ai l’impression qu’ils y pensent souvent moins que dans d’autres jeux télévisés plus traditionnels.
Il y a aussi quelques émissions que je ne regarde pas parce qu’elles atteignent les limites de ce que je peux admettre dans le spectacle de la mesquinerie humaine, comme Pékin-Express, qui pousse ses concurrents à se conduire perpétuellement comme des français en vacances à l’étranger, engeance naturellement insupportable, qui sont rendus encore plus impolis ici par l’urgence et la compétition. On a aussi les cheveux qui se dressent sur la tête en regardant Next, diffusé sur une chaîne pour adolescents, où des jeunes gens se traitent mutuellement comme des objets de consommation.

"Secret story", produit par endemol et sponsorisé par une marque de préservatifs. Chaque candidat doit découvrir le secret intime de ses "co-détenus".

Mais finalement, les émissions de télé-réalité qui me troublent et dont la tendance me semble sinon inquiétante, du moins préoccupante, ce ne sont pas celles-ci, ce sont les émissions de coaching : devenir de bons parents, apprendre à nettoyer sa maison, apprendre à décorer sa maison, apprendre à s’habiller, apprendre à gérer son restaurant, apprendre à gérer son ado, apprendre à gérer son chien, etc.4.
Par exemple On a échangé nos mamans, qui confronte les méthodes d’éducation et l’organisation ménagère de deux mères de famille aux existences réputées antithétiques. Chaque maman est prêtée à la famille de l’autre et doit trouver un équilibre entre sa manière de vivre et celle de la famille qui l’accueille.

Ces émissions se présentent comme des services publics et dans un sens, elles en sont, si l’on veut bien se fier à la fiction qui est présentée :  des gens dépassés par la vie ne parviennent plus se prendre en mains et quelqu’un venu de l’extérieur les remet sur les rails et leur ouvre les yeux. Les cas sont généralement extrêmes et relèvent parfois de la pathologie (quelqu’un qui vit entouré de ses ordures ou dont la vie de couple est sacrifiée à son chien), spectacles à la fois fascinant et effrayant, dont on peut être voyeur sans se sentir trop coupable, puisque notre voyeurisme est utile, puisqu’il aboutit à améliorer la situation de notre objet de curiosité. Enfin c’est ce que l’on se fait croire car lorsqu’on y pense un peu, avoir reçu Super Nanny chez soi ne règle pas tout : les participants sont exposées à la curiosité du spectateur mais aussi à celle de leurs voisins. Pour les besoins du scénario, on les a poussé à être une caricature d’eux-mêmes. Le commentaire prétend que leurs problèmes ont disparu, mais que se passe-t-il une fois la caméra éloignée ? Ce problème n’est évidemment pas limité à la télé-réalité.

Il se dégage surtout de tout ça une idée qui correspond à mon avis à un vrai bouleversement social, c’est l’idée que l’on doive optimiser sa propre existence, et que personne ne saurait le faire sans assistance personnalisée, que l’existence est quelque chose de trop difficile pour être confiée à des amateurs. Trouver l’amour ou élever ses enfants ne sont plus la banale expérience de la vie, cela devient quasiment un sport pour lequel il y a des gagnants et des perdants (ou plutôt des gagneurs et des perdeurs, des winners et des losers).

Le bouleversement, à mon sens, ce n’est pas le conformisme, c’est plutôt l’idée que la conformité sociale soit évaluable (et jugeable) de manière universelle, puisse être vendue comme un service, avec des méthodes de management adaptées à la cellule familiale, et que le bonheur se trouve dans la performance. Dans les civilisations non-télévisuelles, le conformisme social était l’affaire du groupe auquel on appartenait directement : le voisinage se chargeait, parfois très violemment, de faire connaître la loi générale aux individus qui s’en écartaient. Ici, c’est M6 (surtout) qui nous dit, entre deux messages de sponsor ou entre deux publicités,  comment on doit vivre. Il en ressort l’idée confuse que le bonheur s’achète, que les gens peuvent être comparés (comme dans le très douteux On a échangé nos mamans), que l’on peut se faire aider à devenir « normal », socialement acceptable, que la normalité est le combat que chacun doit mener. Dans quelle mesure est-ce malsain ? Est-ce que c’est une nouvelle aliénation, dont les règles sont imposées d’en haut, ou au contraire un progrès par rapport à l’esprit coercitif du « village » que nos parents ou grands-parents ont fui ? Je n’en ai aucune idée à vrai dire, mais je crois que c’est en tout cas quelque chose d’assez nouveau et de profondément lié à la télévision. La télé-réalité, loin de limiter son empire à ses participants, modifie peut-être la société entière.

Lire aussi : Le jeu de la mort, tentative curieuse de démontrer le caractère néfaste de la télé-réalité par la réédition d’une expérience de psychologie sociale.

  1. Fin de Concession est un pamphlet filmique de Pierre Carles. Vous pouvez en devenir co-producteur à partir de 10 euros d’investissement chez Touscoprods. []
  2. On ajoute régulièrement des programmes dans la case « télé réalité » et il devient de plus en plus difficile de dégager une définition claire pour le genre. Je dirais que les programmes de télé-réalité sont ceux qui prétendent distraire en modifiant l’existence de ceux qui y participent, soit en réglant leurs problèmes soit en leur en créant. []
  3. Une critique des programmes de télévision avait été faite il y a vingt ans par Ségolène Royal dans le livre Le ras-le-bol des bébés zappeurs (1989), qui s’en prenait principalement aux dessins animés japonais — il faut dire que l’époque était à la crainte des Japonais dont l’économie était en apparence florissante et dont le modèle social effrayait — et le faisait assez mal, mais a eu la vertu d’attirer l’attention des parents sur les programmes destinés aux enfants. []
  4. Je ne confonds pas les émissions de coaching avec les émissions d’apprentissage (musique, théâtre,…). Bien que certaines placent le curseur très proche du spectacle de la télé-réalité façon Loft Story, l’idée générale est celle d’une morale de l’effort et de l’excellence qui ne diffère pas beaucoup de tous les apprentissages que l’on peut faire dans des écoles ou des conservatoires depuis que les savoir-faire s’enseignent. Les émissions de coaching ne traitent pas de la cruelle compétition des professionnels d’un ars quelconque, mais affirment que les aspects les plus banals de la vie peuvent être traités comme des disciplines professionnelles. Le cas de la cuisine est très intéressant puisque c’est à la fois un art du quotidien, une entreprise professionnelle et un métier de maître, selon les conditions dans lesquelles on l’exerce, ce qui a donné lieu à un très grand nombre d’émissions aux buts et aux approches très diverses. Très curieusement, on remarque que la cuisine des « particuliers » est traitée par la compétition et la performance (Un dîner presque parfait), tandis que la cuisine professionnelle est traitée sous l’angle de la santé et du plaisir de nourrir autrui (Cyril Lignac et Jamie Oliver dans les cantines, par ex.).   []
  1. 9 Responses to “Dix ans de télé-réalité”

  2. By Jean-Michel Géridan on Oct 5, 2010

    Je n’ai pas encore pris le temps de lire intégralement de lire ton article, mais je peux témoigner du fait que même sans téléviseur j’étais au courant de l’actualité de l’émission « Loft Story ».
    Il était assez magique dans Paris de voir les rues quasiment désertes à l’heure de la diffusion du programme. J’écrivais cette année là ma maitrise et j’ai le souvenir assez précis de voir la BPI se vider à 20-30 min avant la diffusion du programme, les personnes environnante ne parlant que d’un Jean-Édouard, d’une Loana. Sur le site lemonde.fr, on ne traitait que de cela, de torture blanche et d’exhibitionnisme… à la radio pareil, on aimait critiquer ou simplement aimait sans distance.
    J’étais moi-même surpris de pouvoir converser du sujet sans même avoir vu une seule seconde du programme, avec des personnes abonnées au canal 24h/24.

  3. By pierre on Oct 5, 2010

    Je suppose que si je disais ce que je pense des show des politiciens, il me serait reproché d’être un mauvais Français; pas interessé par l’avenir de l’humanité.Conformément au besoin du show.

  4. By Tom Roud on Oct 5, 2010

    Ce qui est marrant avec le loft est qu’à l’époque, LeLay, le patron de TF1, avait signé une tribune retentissante dans Le Monde expliquant à quel point il était honteux qu’M6 se lance dans la TV réalité, que c’était la décadence, etc… et que jamais TF1 n’acceptera ça.
    Sinon, le côté sympa de Koh Lanta et autres survivors, c’est qu’ils nous ont valu des séries genre Lost.

  5. By Hobopok on Oct 5, 2010

    On pourrait aussi commencer par relever l’oxymore que constitue l’appellation elle-même : télé-réalité. L’idée de ce terme est assez géniale, proche de la novlangue orwellienne, puisqu’évidemment constamment contredite par les faits, et bien évidemment pas seulement dans les émissions qui s’en réclament (quoi de plus irréel que la télévision en général ? quoi de plus irréel que les reportages sur les émeutes en banlieue ?).
    Il est à noter que la justice a eu son mot à dire sur le sujet quand d’anciens « candidats » de l’Ile de la tentation sur TF1 se sont vus reconnaître leur qualité d’acteur. Je ne sais pas où en sont les contrats avec les intervenants des productions postérieurs à cette jurisprudence, mais on parle de personnes à la disposition des caméras 24h sur 24, à qui on fait refaire vingt fois les prises, quand on n’écrit pas directement leurs dialogues…

  6. By CORINE on Oct 5, 2010

    J’arrive toujours à conserver un certain recul lorsque je prends connaissance de ces émissions et m’intéresse à la dimension psychologique; bien plus surprenante encore que le spectacle. Pour « On a échangé nos mamans », c’est différent, j’en ris de bon coeur, peut-être parce que je le suis moi-même. Je ne suis pas d’accord sur le fait qu’élever ses enfants soit une banale expérience de la vie. C’est la plus riche et la plus forte. Et je ne crois pas que les émissions de télé-réalité puissent modifier la société, c’en est malheureusement le reflet. Une société qui va mal, parce qu’elle est en mal de repères.

  7. By sein on Oct 6, 2010

    Peut-être que pour moi. Il y a eu un avant et un après.

    Avant.
    Au contact de la France d’en bas, de la France d’en haut, des personnels des administrations etc…Je me disais:
    C’est pas possible qu’ils soient aussi cons.
    C’est pas possible qu’ils soient aussi égoistes et méchants.
    C’est pas possible qu’ils soient aussi mesquins
    Etc.
    Et ma conclusion était généralement, que ce ne pouvait être qu’à cause de moi. Que je ne savais pas m’y prendre. Un peu comme la victime d’un viol qui se sent coupable.

    Après.

    Je ne suis plus coupable. Ces émissions sont la démonstration que l’homme n’est pas aussi évolué qu’il est agréable de le penser. Et ce n’est pas de ma faute.
    Je suis libéré. D’une culpabilité que l’on me faisait trop souvent ressentir.
    Quand une personne, un système prétend m’inférioriser, me culpabiliser … Il me suffit m’imaginer le donneur de leçon à LA FERME ou à KOH Landas. Pour relativiser sa légitimité, son autorité. Ils sont nus maintenant. ( Et n’est-ce pas cela qui les dérange avant tout?).
    Et je sais que tout le monde peut être imaginé dans un rôle dans ces émissions. Sans exception. Quelque soient leurs négations de circonstance.

    N’est-ce pas ce côté révolutionnaire de ces émissions qui fait leurs succés. La démystification de la noblesse de posture?

    Je les regarde beaucoup moins maintenant que j’ai eu ce message. Je n’en trouve pas d’autre peut-être.

  8. By nv on Oct 7, 2010

    Excellent (je commente peu, mais j’apprécie).

    Le problème de la téléréalité, c’est qu’elle entrée dans la production de masse, et a construit ses propres codes d’écriture affreux (l’appui systématique des émotions, les confessions dans la salle réservée, les discussions pseudo-vlées du genre t’as vu comme il me traite…).

    La vraie expérience était dans les premiers. Plus que Loft Story, c’était les colocataires qui étaient fascinants, parce qu’écrivant un genre, quasi sans contrôle. Il faudrait les revoir…

  9. By Jean-no on Oct 7, 2010

    @nv : Il faudrait les revoir, mais j’ai peur que si aujourd’hui M6 voulait ressortir Loft Story en coffret de DVD, ça serait en lissant l’expérience, en nous faisant perdre ce côté pionnier et, comme tu dis, sans contrôle.

  10. By sébastien on Sep 15, 2011

    Voici un reportage sur l’après, les visions des candidats et les révélations qu’ils peuvent nous faire : http://www.newsofmarseille.com/tele-realite-marseille-adore/

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