L’Assemblée nationale et la science-fiction
février 6th, 2013 Posted in Fictionosphère, Les pros(attention, cet article s’en prend aux députés, mais on doit moins y voir un refus de la démocratie qu’un mouvement d’humeur face à son mauvais fonctionnement et à ses dérives)
J’ai du mal, ces jours-ci, à m’empêcher de regarder la séance en direct de l’Assemblée nationale sur la question du mariage dit « pour tous ». La faute à Twitter : puisque beaucoup des gens que je suis tweetent1 leurs réactions enthousiastes ou indignées, eh bien j’y vais aussi. Il faut dire, indépendamment de ce qu’on pense de l’objet de la loi, que la séance est parfois animée, et que certaines personnalités font preuve de beaucoup de talent, je pense surtout à Christiane Taubira et à son adversaire principal, Hervé Mariton. Mais d’autres se sont montrés bons dans la défense de leurs opinions, notamment Marie-Georges Buffet ou, dans le camp adverse, Henri Guaino (si si).
Dans l’ensemble, les arguments ne volent cependant pas très haut et tombent parfois dans l’excès et la caricature. Certains députés tentent de faire des phrases mais tous n’ont pas la fibre littéraire et il en résulte parfois des métaphores, des images et des références franchement risibles et d’autant plus comiques, même, qu’elles sont déclamées sur un ton qui se veut solennel ou lyrique. Plus grave, les orateurs énoncent comme des faits ce qui relève de leur intuition, sans jamais se donner la peine d’effectuer des vérifications élémentaires ni, une fois les erreurs établies, de modifier leur discours en fonction de la nouvelle donne. Malgré la (problématique) professionnalisation du corps politique, les députés ne parviennent presque jamais à se montrer un tant soit peu « pros ».
Il manque à l’Assemblée Nationale la mentalité du scientifique, qui cherche à comprendre le réel ; de l’ingénieur, qui prend un problème et qui cherche le moyen de le résoudre ; du programmeur, qui cherche la réponse automatisée la plus simple à des problèmes complexes à venir ; du designer, qui cherche la forme la plus adaptée pour répondre à des besoins divers — y compris des besoins que l’on découvre en même temps que leur solution. Il manque aussi des artistes ou des poètes, capables de faire un pas de côté et d’amener de la beauté ou de la grandeur. Il manque de vrais historiens ou de vrais anthropologues,…2. Au lieu de tout cela, la plupart des joutes oratoires (pour cette session en tout cas) sont des brouets qui mêlent des souvenirs mal digérés de cours de philosophie de classe de terminale et des notions de psychologie de café-du-commerce. Je suis sévère, je sais, mais j’ai du mal à oublier combien ces gens sont payés pour faire les clowns et tenter d’avoir leurs deux minutes d’attention. Internet, avec la possibilité de suivre tous les débats, de les revoir ou de consulter leurs transcriptions m’a prouvé que cette partie du travail parlementaire était improductive, poussive, irrationnelle, et pourtant dangereuse puisque c’est bien là et nulle part ailleurs que le droit est construit. Vivement que l’on passe à un système plus moderne et moins malveillant, vivement que l’on cesse d’élire ceux dont l’unique talent est de savoir se faire élire. On peut rêver, non ?
Une chose m’a frappé cette fois-ci : le recours redondant à des références issues de la science-fiction. Cela a commencé par le député d’opposition Nicolas Dhuicq, qui (29/01) a mentionné Philip K. Dick : « J’appartiens à une génération qui a lu et écouté des auteurs, dont la structure était d’ailleurs probablement psychotique, comme Philip K. Dick, dont Ridley Scott a tiré son excellent Blade Runner ». À quoi son collègue de la majorité Olivier Faure a répondu « vous regardez trop la télévision », réflexion un peu ignorante puisqu’elle concerne un écrivain (est-ce que l’on répondrait « vous regardez trop la télévision » à quelqu’un qui citerait Balzac ?). C’est bien sûr ce qui lui a été répondu : « Ce n’est pas la télévision, lisez de bons romans, vous verrez. Cette œuvre, sans doute prémonitoire, poétique, peut être lointaine, doit nous amener à réfléchir sur ce qu’est la définition de l’humain ».
Je ne sais pas si la référence à Philip K. Dick était bienvenue, surtout en mentionnant Do Androids dream of electric sheep, le roman qui a inspiré le film Blade Runner, puisque la réflexion qui y est faite sur la nature de l’homme porte sur des ersatz d’humains, d’une part, et sur le rapport de l’homme à l’animal (plus ou moins escamoté dans le film de Ridley Scott), mais pas spécialement sur l’altérité sexuelle. En tout cas, c’était une référence inattendue.
Le même Dhuicq a un peu plus tard mentionné George Orwell : « Lorsque l’on franchit les portes de l’éthique, que l’on n’est plus fasciné que par la seule technique, lorsque l’on se laisse dominer par la toute puissance des adultes qui ne supportent pas le manque, c’est un monde orwellien que l’on crée ». Alors là, on voit déjà un peu moins en quoi la référence à Orwell (celui de 1984, je suppose) peut opérer puisqu’Orwell n’a pas spécialement parlé de fascination pour la seule technique ni de la difficulté des adultes à supporter la frustration. Il a décrit un monde totalitaire où la propagande et la surveillance sont constantes et où le passé et le réel sont réécrits mensongèrement. Aucun rapport, et j’ajouterais que dans 1984, l’homosexualité et la sexualité dans un but non-reproductif font partie des « sex-crimes » qui sont sévèrement réprimés.
Le même député a osé une vision audacieuse, pour laquelle il aurait pu invoquer La machine à explorer le temps, d’H.G. Wells : « Nous ne le verrons peut-être pas de notre vivant mais à terme, vous aurez créé deux humanités (…) J’ai peur de cet avenir ». Dans le récit de Wells, l’humanité s’est scindée en deux nouvelles espèces : les beaux et doux androgynes Éloïs, qui vivent d’amour et d’eau fraîche, et les hideux et méchants (mais intelligents) Morlocks, qui vivent sous terre et n’en sortent que pour aller dévorer des Éloïs.
Si je comprends bien son propos, Sergio Coronado, député écologiste, a justement ironisé sur le thème du voyage dans le temps, qu’il nomme « téléportation » (?!) : « On a parlé de la PMA, on a parlé de la GPA, il nous reste un peu de temps, on pourrait parler de téléportation, chers collègues, si vous le voulez. Cela me paraît un thème intéressant, à deux heures du matin, même si j’ai l’impression que nous y avons déjà droit depuis quelques heures, puisque l’on aborde des thèmes qui étaient très vivaces il y a plusieurs siècles ».
Le 4 février, Guillaume Larrivé (UMP) a lui aussi ironisé en faisant référence à la série The Twilight Zone : « Au septième jour de nos débats, la majorité est définitivement entrée dans la quatrième dimension. Les notions fondamentales de père et de mère sont tellement obscures dans vos esprits que vous avez décidé, bizarrement, de donner un vaste coup de balai dans le code civil pour les mettre à la corbeille ».
Le même jour, Nicolas Dhuicq est revenu à George Orwell, mais avec une référence plus compréhensible : « Il fut un temps où le verbe était créateur, où nous inventions des mots qui correspondaient à notre découverte du monde. Or voici venu le temps de la novlangue ». Compréhensible mais pas pour autant très pertinente car il s’agissait essentiellement de remplacer les mots « père » et « mère » par le neutre « parents ». Or un père et une mère sont bel et bien des parents.
Cette référence à la Novlangue a rencontré un succès certain puisqu’elle a été reprise par Charles de Courson (centre droit) :
« Mes chers collègues, si vous avez aimé le célèbre roman 1984 de George Orwell, vous adorerez l’article 4. Cet article est en effet une parfaite illustration de la novlangue de ce roman, c’est-à-dire d’un langage destiné à déformer la réalité (…) Pis encore, il est la stricte application de la grammaire de la novlangue qui se caractérise, je le rappelle pour ceux qui ne sont pas spécialistes de ce roman, par deux grandes particularités : l’interchangeabilité des parties du discours et la régularité – la règle grammaticale ne connaît plus d’exceptions. L’article 4 est donc la parfaite illustration de cette novlangue par ceux qui souhaitent nier l’altérité sexuelle, la gommer, la dissimuler dans des termes qui ne veulent pas rappeler que notre nature humaine est liée à cette altérité sexuelle (…) Voilà l’illustration de 1984. George Orwell a gagné ! ».
Si la Novlangue est correctement expliquée, on notera que le député semble penser que quelqu’un qui aime le roman 1984 aime ce qui y est décrit, et que le but de George Orwell était bel et bien de voir le régime de Big Brother être établi. Curieux.
Plus tard, Hervé Mariton fera lui aussi allusion à 1984, à deux occasions, toujours au sujet de la reformulation du code civil : « C’est de la novlangue ! » et plus tard : « Je voudrais demander à la majorité comment, dans la novlangue qu’elle ne manquera pas d’imposer à la France, elle va traduire le mot « fraternité » ». Le lendemain, Philippe Gosselin et Xavier Breton citeront eux aussi la Novlangue.
Guillaume Larrivé, qui avait parlé de la Quatrième dimension, mentionne Ray Bradbury : « (…) certains membres de la majorité perdent le sens commun. Charles de Courson a évoqué tout à l’heure le roman 1984 de George Orwell. J’ai le sentiment que certains des membres de la majorité sont des lecteurs du Fahrenheit 451 de Ray Bradbury. Ce livre décrit une folie de destruction des livres ; eh bien vous, vous avez la volonté d’effacer, de renier, d’ébranler le code civil, et c’est profondément regrettable. Vous avez décidé, au fond, de céder à une espèce de pulsion de destruction… ».
La référence n’est pas très pertinente, mais là aussi on laisse entendre que le but du lecteur de Farenheit 451, c’est de faire disparaître les livres. Étrange approche de ce à quoi peut servir la fiction.
Je me demandais pourquoi personne n’avait fait référence au Meilleur des mondes d’Aldous Huxley qui m’aurait semblé bien plus utile que les autres auteurs évoqués, puisque la procréation y est séparée de la sexualité, qui n’est plus qu’une activité récréative. Le 5 février, François de Mazières en a eu l’idée : « J’aimerais à mon tour renvoyer à un livre célèbre, Le Meilleur des mondes, de Orwell… ». Belle erreur d’attribution, rectifiée par plusieurs députés… et escamotée dans la transcription officielle. « …pardon, d’Aldous Huxley. Dans la société que décrit ce livre, les mots « père » et « mère » sont des insultes. Au fond, nous sommes en train d’en venir là ; nous sommes en train de dire que les mots « père » et « mère » n’ont pas grande valeur. Et vous savez quelle était la démonstration de ce livre : quand tout est codifié par un régime totalitaire, il n’y a plus aucune liberté ». On notera la conclusion tautologique, inutile et même, sans grand rapport avec la démonstration.
Que tirer de tout ça ? Le fait d’utiliser la science-fiction pour décrire les conséquences futures d’une loi sur une société est plutôt intéressant. Peut-être a-t-on progressé depuis l’époque où les frères Bogdanoff, pour leur enquête sur la science-fiction, l’Effet science-fiction (1979), s’étaient fait répondre par tous les décideurs politiques que la science-fiction ne les intéressait pas puisqu’elle parlait du futur tandis qu’eux, ministres, députés, etc., devaient se préoccuper de gérer le présent. Mais en même temps, les références employées sont essentiellement dystopiques, il s’agit d’un futur qui fait peur, d’un futur totalitaire (ou qui est lu ainsi, car les positions d’Huxley sont bien plus ambiguës que ce que l’on croit souvent), et accessoirement d’œuvres qui sont souvent étudiées par les collégiens.
Personne n’a mentionné l’excellent Face aux feux du Soleil d’Isaac Asimov, où il est obscène d’être parent biologique, ni des auteurs tels que Robert Heinlein, qui imaginait des modèles familiaux alternatifs au couple, ni à la longue liste de récits centrés sur l’identité sexuelle, les régimes liés aux genre, les transformations biologiques de l’homme, etc.
Pour ma part, ce qui m’intéresserait plus à présent, ce serait de relire ce que la science-fiction raconte sur les modes de gouvernement : république des savants, parlements universels, régimes libertaires, et autre utopies.
Car je dois le dire, notre mode de fonctionnement politique me semble bien médiocre.
- Selon Le Monde, « tweeter » devrait se dire « twitter » et je devrais donc écrire « twittent ». Je ne peux m’y résoudre. [↩]
- Bien sûr, je parle du scientifique idéal, de l’ingénieur idéal, du programmeur idéal, etc. [↩]
20 Responses to “L’Assemblée nationale et la science-fiction”
By fgrosshans on Fév 6, 2013
Le Monde accepte aussi tweeter, donc pas besoin de se résoudre à twitter : http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/search?verb=tweeter
By Jean-no on Fév 6, 2013
@fgrosshans : merci ! J’avais vérifié il y a quelques jours et il me semble qu’il n’y avait que « twitter ». Peut-être qu’ils ont lu le tweet dans lequel je m’en plaignais !
By GeorgesB on Fév 6, 2013
Juste une réaction rapide à ta dernière phrase…, celle de Churchill:
« La démocratie est le pire système de gouvernement, à l’exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l’histoire. »
Et les innombrables dystopies de la SF ne le contredisent pas.
By Jean-no on Fév 6, 2013
@GeorgesB : oui, bien sûr. La première fois que j’ai lu ça, c’était chez Heinlein, tiens. Mais la démocratie est une chose, son mode de fonctionnement en est un autre : si on compare San Marin, la Suisse, la Norvège, l’Islande à des démocraties comme la nôtre, on voit qu’il n’y a pas qu’un seul modèle possible. Chez nous, par exemple, il y a très peu d’élus nationaux en proportion de la population, et ils sont à mon avis trop bien payés, c’est clairement un métier et plus du tout un engagement de citoyen.
By Ardalia on Fév 6, 2013
Et les dirigeants veulent réduire le nombre des représentants du peuple, même Hollande en tient pour… 400 députés…
Dans le livre d’Emmanuel Terray « Penser à droite » il décrit combien la droite se méfie de l’imaginaire. Elle s’agrippe, ou prétend s’agripper au réel, c’est ce fameux « réalisme » dont elle se prévaut.
L’utopie est de gauche, cela fait partie de la pensée gauchiste, afin de nourrir l’espoir d’un monde meilleur. C’est donc en toute logique et cohérence, quoique rarement très à propos et très pertinemment, que les députés de droite brandissent la SF la plus dystopique, la plus effrayante. Leur « réalisme » tient aussi en une grande confiance en la puissance rhétorique. Ils veulent créer l’effroi, l’indignation, autrement dit titiller le cerveau reptilien des auditeurs, raison pour quoi l’exactitude ou la pertinence leur importe peu. Frapper les esprits demande de grands mouvements de manches, pas de grandes démonstrations logiques.
By Jean-no on Fév 6, 2013
@Ardalia : aux débuts de la Révolution française, il y avait 750 députés, donc un député pour 35000 habitants. À présent on est à un député pour 110000 habitants. Si on compare à la République de San Marin où chaque citoyen peut venir discuter de la marche du pays (ce qui n’empêche pas le pays d’être la plus ancienne démocratie d’Europe),…
Je pense qu’il y a confiscation, l’électeur est devenu une menace professionnelle, je pense que le système est un peu dévoyé.
Très vrai le fait que l’idée n’est pas d’être dans la justesse ou la vraisemblance, c’est pourquoi les mêmes trucs sont répétés en permanence (comme la GPA, qui ne séduit qu’une minuscule minorité et que le gouvernement n’a évidemment aucune intention de faire passer)…
By sandrine on Fév 6, 2013
Je ne suis pas sûre que les députés aient une culure vraiment approfondie en SF. Les exemples cités (de manière approximative et souvent hors de propos d’ailleurs) sont très classiques ou grand publics, en grande partie parce qu’ils ont fait l’objet d’adaptations au cinéma. Je ne pense pas que beaucoup aient lu Asimov ou Heinlein.
Sinon pour rebondir sur votre dernier paragraphe, je trouve que la plus intéressante description d’une société utopique que j’aie pu lire reste celle de la « Culture » de Iain M. Banks, mais je crains que le mode de société qui y est décrit risque d’effrayer plus d’un député UMP!
By Jean-no on Fév 6, 2013
@sandrine : je pensais au cycle « Culture » justement, même si je ne l’ai pas lu. J’ai L’Homme des jeux à côté de moi depuis des mois mais toujours pas eu le temps de le lire.
By nathalie on Fév 6, 2013
Pour aller dans le sens d’Ardalia, effectivement le conservatisme se réclame du « réalisme », euphémisme pour ne pas nommer l’acceptation de l’oppression… Parce que son but, c’est le maintien de l’ordre établi, de ce qui est, et non le progrès. Le progressiste, en revanche, valorise forcément l’utopie puisqu’il constitue le terreau du progrès, l’imaginaire sans lequel celui-ci ne peut advenir. Pour schématiser, nous construisons par notre imaginaire les évolutions que nous souhaitons. Si nous renonçons à cet imaginaire positif (qu’on qualifie d’utopique), si nous acceptons que ce qui est doit continuer d’être et qu’on n’y peut ni ne doit rien changer, alors nous ne progressons plus. En utilisant des dystopies (des utopies négatives), les conservateurs agitent l’épouvantail d’un imaginaire néfaste qui génèrerait l’abomination plutôt que le progrès.
By sandrine on Fév 6, 2013
@Jean-no : L’aspect qui m’intéresse dans les romans de la Culture, c’est la façon dont Iain M. Banks pousse jusqu’à ses plus extrêmes limites la notion de tolérance. C’est une société ultra permissive du point de vue des moeurs et de la liberté individuelle. Il va sans dire que toutes les pratiques sexuelles possibles et imaginables sont admises, mais le citoyen possède surtout une liberté absolue sur son propre corps : il peut en modifier l’apparence, générer des drogues et hormones (sans effet secondaire) via ses propres glandes, changer de sexe à volonté, (un homme peut devenir une femme pour pouvoir porter un bébé) etc. Ce n’est certainement pas un monde où les enfants ont tous « un papa une maman » :-)
Bref je conseille leur lecture en tout cas. Il est préférable de commencer par « L’homme des Jeux » ou bien « Une forme de guerre » au choix, qui sont de mon point de vue plus abordables sur la forme. « Inversion » est à lire après les autres car il y a des références à la Culture qui s’apprécient à leur juste valeur seulement si on est déjà familier de cet univers.
By sandrine on Fév 6, 2013
PS : si jamais vous les lisez, j’aimerais vraiment lire un billet de blog sur le sujet!
By Jean-no on Fév 6, 2013
@Sandrine : avec plaisir mais je sais que ça ne sera pas tout de suite.
By Guy on Fév 10, 2013
Une auteur de SF qui (à mon avis) à un intéressant et beau discours sur la sexualité, le genre et les formes du couple s’est Ursula Le Guin. Dans son recueil « L’Anniversaire du monde » on croise une espèce humaine androgyne, des mariages à quatre (deux hommes, deux femmes) et une planète ou les hommes, simples appareils sexuels et reproducteurs, sont parqués dans des « forniqueries »…
By Jean-no on Fév 10, 2013
@Guy : j’ai ouvert un Ursula Le Guin à 15 ans, mais à l’époque j’étais plutôt fait pour du Asimov ou autres auteurs assez classiques finalement, alors je n’ai rien compris au propos. Je sens que ça manque énormément à ma culture, il faut que je répare ça.
By hugo on Fév 10, 2013
Pas très pertinent de se foutre des Hors-sujets des parlementaires alors que ton article sur Koh – lanta est totalement à coté de la plaque.
By Jean-no on Fév 10, 2013
@hugo : je ne sais pas si mon article était à côté de la plaque (un peu légère, ton argumentation), mais jamais une bêtise n’en a excusé une autre.
By Guy on Fév 10, 2013
@Jean-no : On dit parfois que si Asimov est scientifique, Le Guin est ethnologue… donc très complémentaires en fait.
By Solveig on Avr 22, 2013
Je conseille également « Parade nuptiale » de Donald Kingsbury (il a écrit « Psychohistoire en péril », qui peut t’interesser puisque tu cites Asimov). À un moment, je commandais ce roman par 5 à ma librairie préférée et je l’offrais à tous mes amoureux et amoureuses.
Ursula Le Guin reste celle qui a envisagé le plus de modèles différents – pour les rapports familiaux/amoureux, comme politiques. Une très, très grande dame de la SF. Mon préféré est « Les dépossédés », sans doute parce qu’il se déroule sur Anarrès.
By Jean-no on Avr 22, 2013
@Solveig : noté ! Et à part ça figure-toi que mon arrière-grand-mère se prénommait Solveig :-)
By Yoda on Août 12, 2013
Sur Iain M. Banks et la Culture comme régime politique (en l’occurrence une « anarchie assistée par ordinateur », il y a des travaux en science politique, qu’on peut trouver à différents endroits :
– http://www.actusf.com/spip/Quelques-notes-techno-politiques.html
– http://yannickrumpala.wordpress.com/2009/10/02/lanarchie-dans-un-monde-de-machines/
– http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160791X11000728
De quoi effectivement développer une pensée politique un peu novatrice…