Une imprimante 3D capable de s’auto-répliquer
décembre 24th, 2009 Posted in Brève, DesignJ’en avais entendu parler mais je viens de voir la démonstration en vidéo sur le blog de Jean-Louis Fréchin et j’ai envie de l’évoquer ici car RepRap est bien dans l’esprit du Do-it-yourself que j’évoquais dans l’article précédent.
Lancé par Adrian Bowyer, de l’Université de Bath en Grande-Bretagne, RepRap est un projet d’imprimante 3D dont les plans de fabrication sont diffusés sous licence libre, c’est à dire que n’importe qui peut les utiliser à sa guise.
Le premier intérêt de RepRap est son prix. Une imprimante 3D d’entrée de gamme coûte aujourd’hui quelque chose comme vingt-mille euros tandis que les composants utilisés pour la dernière version de RepRap reviennent à environ trois-cent cinquante euros. Pour ce prix modique, il est possible de créer des prototypes d’objets en polymère thermoplastique et, à terme, dans d’autres matériaux tels que le silicone, le plâtre, mais aussi le sucre ou le chocolat.
Il existe au moins deux autres projet d’imprimante 3D à faire soi-même dont les plans sont placés sous licence libre, Fab@home, et CupCake CNC.
La singularité de RepRap est que cette machine est prévue pour s’auto-répliquer, c’est à dire qu’elle sait usiner une grande part des composants qui entrent dans sa fabrication.
18 Responses to “Une imprimante 3D capable de s’auto-répliquer”
By elifsu on Déc 24, 2009
Ca y’est, donc, les imprimantes s’auto-répliquent ! J’avais totalement loupé cette avancée.
En bon DIY’euse (bon, ok, en général c’est plutot du tricot ou autres vêtements), je suis partante pour essayer de monter ce truc (et prête à investir les 350€ et les heures et heures de prise de tête que je sens nécessaires). C’aurait été chouette de le faire avec mes petits du Club CNRS, mais 1/ c’est pas de la recherche (quoique ?) 2/ c’est pas un cours de techno 3/ on a déjà un programme chargé.
Donc je lance l’idée d’en monter un exemplaire collaborativement (après qui veut peut monter le sien propre chez lui), chez moi, par exemple, sous forme d’ateliers du soir et/ou du week-ends. Beginning january. Et pdt le tps qu’il faudra. Tu penses qu’on trouvera des amateurs ?
By Jean-no on Déc 24, 2009
Le tricot, c’est très important. Et la cuisine aussi. L’industrie a fait croire aux femmes qu’elles conquéraient leur indépendance en se mettant à fumer et en désapprenant la cuisine ou la fabrication/réparation de vêtements, c’est l’arnaque du millénaire : leur aliénation s’est juste décalée et dans une certains domaines amplifiée puisqu’elles ont perdu un pouvoir domestique et une capacité à être autonome, pour le compte de l’industrie qui leur vend la solution et les oblige à se lever tôt pour aller travailler (dans des conditions ultra-machistes) et pour pouvoir gagner de quoi la financer. Bref, savoir tricoter est une gloire !
Ils ont quel âge au club CNRS ? Je sais qu’il y a une frontière culturelle entre science et technique mais en même temps c’est peut-être dommage.
Sur Instructables, qui est un dépôt collaboratif de mode d’emploi, il y a des furieux qui proposent des méthodes pour fabriquer n’importe quoi, par exemple des microscopes.
Nathalie dit : « c’est une super idée ».
By Wood on Déc 24, 2009
Je précise que le tricot n’est pas réservé aux femmes.
La cuisine non plus.
(je dis ça, mais je ne sais faire ni l’un ni l’autre)
By Jean-no on Déc 24, 2009
@Wood : heureusement, mais dans la pratique tu verras que l’un et l’autre sont légèrement dénigrés et fortement chargés en enjeux sexuels. Le plus étonnant étant de constater que les hommes se sont accaparés symboliquement la version élitiste de ces domaines : les grands chefs ou les grands couturiers sont des hommes.
By elifsu on Déc 24, 2009
@Wood : Bien d’accord avec @Jean-no sur le sexe de certaines activités que la société reserve aux femmes…sauf quand c’est fait de façon porfessionnelle et donc de façon reconnue (et non plus dénigrée). Des villages où le tricot est (était?) reservé aux hommes : activité trop sérieuse pour être confiée aux F. Mais dès que les H trouvent du boulot mieux payé (donc valorisé), c’est abandonné aux F, donc dénigré. Sans même parler des grands chefs (le métier), ne connaissez-vous pas des familles où le bon-gros-spécial repas du dimanche est fait par les H ? Tant que ce n’est pas cette dénigrée et simple corvée quotidienne, les H daignent s’y interesser !
By elifsu on Déc 24, 2009
Au sujet des activités S&T, maintenant.
Mes jeunes du Club CNRS sont entre la Terminale et Bac +3 environ (http://scienceouverte.fr/spip/spip.php?rubrique12).
La fabrication d’objets, imprimante 3D ou microscope pourrait se faire plutot en ateliers ponctuels : genre le week-end du microscope. Ou un atelier régulier (hebdomadaire) dont c’est le but.
Mais l’agenda du club est déjà bien rempli avec des discussions et des recherches à mener sur l’actualité scientifique (et donc politique, et réciproquement), et des sujets à approfondir et consigner dans leur cahier et dans un blog (il faut se battre pour le moment pour qu’ils écrivent dessus).
Les modes d’emploi pour construire ce type d’objets très techniques et pro « en kit », ça se rapproche de la démarche des bio-hackers et autres « on s’approprie des objets et savoir des chercheurs parce qu’il y a pas de raisons que ça leur soit reservé », non ? Genre je monte un labo dans mon garage, etc. Avais assisté à présentation de qqn de tmp-lab, assez brouillon et peu clair ceci-dit (objectifs, méthodo, motivation, que remettez-vous en question exactement, etc)…
Bon alors vous etes partant pour monter des trucs ? Pourquoi pas les proposer à Béton Salon et leurs Ecole Publique ? Ca aurait sa place, non ?
By Jean-no on Déc 24, 2009
La méthodologie n’est pas toujours une priorité et le discours politique peut être vaseux, parce que ce dont il s’agit est impossible à exprimer par le biais du discours médiatique dominant (qui formate notre capacité à nous exprimer et donc notre pensée), mais c’est pourtant essentiel, il s’agit d’exister et de fabriquer par et pour soi-même, avec ses propres moyens (qu’importe s’ils sont moins bons) afin d’échapper à la prolétarisation (c’est à dire à la privation du savoir-faire et des moyens de production). Faire par soi-même, penser par soi-même, c’est exister, tandis que le monde actuel, où on veut nous vendre des frigos qui savent mieux que nous ce qui nous manque et où nos loisirs sont formatés et synchrones (tout le monde pareil et en même temps), revient à vivre et penser comme des porcs pour reprendre le titre du livre de Gilles Châtelet (quelle violence dans ce titre, ça me frappe rien qu’en l’écrivant).
Béton Salon, oui pourquoi pas. Moi je suis partant pour tout mais je suis monstrueusement a-bricoleur, dès que je quitte mon clavier et mon écran.
By elifsu on Déc 24, 2009
Si je suis d’accord sur le fond (« faire par soi-même, penser par soi-même, c’est exister, »), je me garde le droit de trouver « mauvais » la théorisation et les justifications apportées par ….(je dois resortir mon carnet de notes du jour et scanner un jour toutes mes notes de conférence) de tmp/lab à ce sujet. Le sujet est éminemment politique, et je ne pense pas qu’on puisse dire n’importe quoi, utiliser des grands mots et des grandes idées, comme par démagogie et populisme, pris dans le flux de la mode, justement. Ce n’est pas ça, penser par soi-même, loin de là. Et puis une expression pas claire, c’est une vision par claire, une compréhension pas claire, de la répétition perroquet de discours appris par coeur, vus sur internet et « tiens on va faire pareil, ça a l’air de faire cool ». I don’t buy it, désolée. Réfléchir avec ses propres moyens, justement, ne pas répéter bêtement.
By Jean-no on Déc 24, 2009
Dire qu’une expression pas claire cache une idée pas claire (ce qui se conçoit bien…) est une vérité je pense, mais elle a des limites qui sont que tout n’est pas exprimable (le champ du réel est plus étendu que les moyens permettant de l’exprimer, comme l’expliquait mieux que moi Alfred Korzybski) et tout discours n’est pas non plus recevable (capable de rencontrer l’oreille qui est capable de le comprendre – là je renvoie à un essai d’Umberto Eco sur l’invention du Rugby dans, je crois, La Guerre du faux).
Or quand on ne parvient pas à exprimer quelque chose, on est souvent amené à dire une autre chose à la place, et souvent une chose fausse. Quand le discours médiatique simplifie grossièrement des questions de géopolitique en pensant se mettre à la hauteur de son auditoire, elle participe à l’abêtir et c’est tout à fait dramatique, on est d’accord. Je ne veux donc pas dire qu’un discours vaseux est quelque chose de bien dans l’absolu mais qu’il peut être l’expression d’une incapacité à formaliser ou à synthétiser un autre discours, et c’est même parfois bien quand même parce que ça permet d’avancer sans se laisser enfermer par les moyens conceptuels que nous fournit notre environnement.
Note que je ne parle pas spécialement des gens que tu as entendus, je ne les connais pas du tout à vrai dire.
By elifsu on Déc 24, 2009
Bon, c’est devenu une discussion à 2, ce machin, date et heure obligent.
Justement je m’apprêtais à dire « c’est des potes à toi, ou pourquoi tu fais l’avocat du diable/tant de mauvaise foi » quand tu me dis 1)que tu les connais pas et 2) que tu ne parles pas spécialement de l’événement précis dont je parle.
Alors je n’ai rien à dire, car évidemment je ne tenais pas un discours général (le général a-t-il vraiment un sens ?) mais je parlais du cas très précis où nous avons senti (avec enro) un flou assez peu interessant. Mais si je les efface pas de mon esprit de toute possibilité de rencontre/collaboration, c’est bien que je leur donne le bénéfice du doute, de la démarche, de la tentative un peu maladroite.
Je suis tout à fait ouverte et tolérante par rapport aux discours peu ou pas sophistiqués … sauf si c’est prétentieux (et là, c’était le cas).
By Jean-no on Déc 24, 2009
Je pense que vouloir rendre sophistiqué un discours qu’on a du mal à formuler est une énorme erreur. Je ne te raconte pas les bêtises que certains en arts plastiques peuvent dire parce qu’ils complexent face aux sciences « dures ». La simplicité est toujours le meilleur choix.
By Jean-no on Déc 24, 2009
Pour en revenir à l’imprimante 3D et à la cuisine, Nathalie est très emballée par l’idée de pouvoir réaliser des objets en chocolat ou en sucre (évolutions qui sont seulement proposées mais non encore fonctionnelles)
By elifsu on Déc 24, 2009
« La simplicité est toujours le meilleur choix. ». Tel est mon credo et ma pratique. Quitte à passer pour une inculte de tps en tps. Mais ne laisse pas passer des discours jargonisants sans une demande d’éclaircissement ;-p
By elifsu on Déc 24, 2009
Comment ça chocolat et sucre c’est pas pour tout de suite ? mais à quoi tout ce cirque alors ? La gourmande-bricoleuse-cuisinière est très déçue.
Peut-être qu’on peut aider les choses à aller plus vite ?
By Jean-no on Déc 25, 2009
Le sucre et le chocolat sont prévus et sans doute même possibles mais apparemment pas testés encore.
By elifsu on Déc 27, 2009
Pas encore testés ? Ben voilà, on sait ce qu’il nous reste à faire. Je m’en réjouis à l’avance.
By Emoc on Déc 28, 2009
Candyfab.org ?
By Jean-no on Déc 28, 2009
@Emoc : intéressant, connaissais pas