La bouche des femmes gonfle, dégonfle et se teinte en fonction du taux d’œstrogènes secrété par leur organisme. C’est ce qui explique que les lèvres se rident, s’affinent et se décolorent fortement après la ménopause. Les lèvres constituent donc un caractère sexuel secondaire qui indique le degré de fertilité de leur propriétaire, degré qui culmine logiquement au moment de l’ovulation et retombe à une valeur très basse autour du début des règles ou en cas d’utilisation d’une pilule contraceptive.
Pas difficile de comprendre qu’un maquillage rouge « gonflant » de la bouche sert à exagérer ce caractère sexuel, tout comme le font les procédés de chirurgie esthétique : implants de fibre gore-tex ou collagènes, injections d’acide hyaluronique, etc.
(ci-dessus : photographies empruntées à une clinique de chirurgie esthétique et montrant l’état de la bouche avant et après intervention. Ci-dessous : la fiancée et la mère de « Giusepe » dans l’émission « Qui veut épouser mon fils »)
En toute logique, les travestis et les personnes transsexuelles recourent au même artifice et se dotent de bouches qui crient « je suis fertile ! » (ci-dessous, des travestis et des femmes trans1 trouvés grâce à ces mots-clés sur Google Image)
Il est assez émouvant et en même temps amusant de constater que le besoin de séduire, d’aimer et d’être aimé, est loin de s’arrêter à la logique de la reproduction, et qu’il est possible, pour arriver à ses fins sentimentales, de recourir à une certaine imposture (avec la complicité assumée de la personne séduite, en général), de simuler une fertilité biologique fallacieuse ou obsolète.
On peut se demander, par contre, quel est le rôle et l’effet des maquillages des lèvres qui ne sont pas rouges, mais rose pâle, bleu, vert ou blanc, par exemple. Purement décoratif ? Je n’ai pas d’hypothèse.
- Une femme trans est une femme qui, à sa naissance, a été assignée homme, et qui effectue ou a effectué une transition male-to-female par une ou plusieurs de ces étapes : vêtement, prise d’hormones, opérations chirurgicales, changement d’état-civil. [↩]
Le « rouge » à lèvre est en effet une forme de geste d’appel, mais il est tout autant dissimulation, travestissement, façon de se mettre en jeu face aux autres sans révéler son intimité, un peu comme un vêtement. D’où les couleurs. Par exemple.
Mon professeur de philo de terminale (éminent comique dans mes souvenirs usés) nous avait enseigné que les femmes qui portent du rouge à lèvres rouge pétant sont frustrées sexuellement. À méditer :)
@Marie : je crois à une soif désespérée d’amour plus que de rapports sexuels. Que des femmes perdent le sens commun jusqu’à se faire coller intentionnellement des bouches de mérou montre un désespoir assez fort, un refus de son âge, un refus de soi, l’envie d’être un objet de désir,… Le rouge à lèvres, c’est la version soft et temporaire de la chirurgie, un simple déguisement.
Les lèvres gonflées servent aussi à (bientôt) vendre des disques :
http://www.youtube.com/watch?v=HO1OV5B_JDw
Même si je sais que vous présentez uniquement des photos ayant rapport au sujet, je conseillerais ce site pour quelque chose de plus… divers : http://fuckyeahcutetranschicks.tumblr.com/
« On peut se demander, par contre, quel est le rôle et l’effet des maquillages des lèvres qui ne sont pas rouges, mais rose pâle, bleu, vert ou blanc, par exemple. Purement décoratif ? Je n’ai pas d’hypothèse. »
Ça peut aller bien avec certaines tenues ou tout seul (avoir l’air cool ! décoratif.) et la sensation peut être bien. Il y a aussi les odeurs et les goûts, quoiqu’il ne soit pas conseillé de les lécher une fois sur les lèvres. Le rouge aussi peut n’être que décoratif. Vous oubliez les rouges à lèvres paillettés.
Autrement je pense que c’est la société qui a formé cette utilisation du rouge à lèvre, pas le rouge à lèvre qui est fait pour être utilisé uniquement pour ça et toute personne en portant ne l’utilisera pas forcément pour cette raison, les raisons pouvant changer selon le moment.
Comme les idées que la société aura sur le rouge à lèvre/son port (je me comprends) et qui influenceront le raisonnement menant au port d’un rouge à lèvre (ou d’autre chose) sont influencées par l’utilisation de cette chose dans l’histoire… achetez un livre ou plus sur l’histoire du maquillage !
Un blog mode (Plastic Barrettes) que je suivais et a fermé depuis, présentait l’adolescente (Bella, je crois qu’elle avait 13 ans à ce moment) portant du rouge à lèvre sur la lèvre supérieure et du rose à lèvre sur la lèvre inférieure dans une robe rose bouffante, pour représenter les différents clichés concernant les femmes dans la pop culture, la dichotomie petite fille/femme fatale. C’était bien avant la dernière collection Meadham Kirchhoff et expliqué plus simplement que moi. (j’ai essayé de retrouver le billet avec Google, c’est impossible :/)