Profitez-en, après celui là c'est fini

Wonder Woman

juin 20th, 2017 Posted in Au cinéma, Grandes figures

(avertissement : je révèle quelques détails de l’intrigue du film)

Le dernier (et premier) bon film issu de l’univers DC comics, à mon goût, était jusqu’ici Batman Returns (1992), le second Batman réalisé par Tim Burton, qui profitait du talent de cabotins géniaux tels que Christopher Walken et Danny de Vito, mais aussi et surtout du personnage de Catwoman, parfaitement incarné par Michelle Pfeiffer. Une des forces de ce film était son humour, notion totalement absente des plus ou moins assommants Batman de Christopher Nolan, où je n’ai ri de bon cœur qu’aux moments qui étaient censés être les plus graves. La tentative de marier un certain humour à un univers sombre dans le récent Suicide Squad m’a semblé intéressante le temps de la bande annonce, moins sur la longueur, malgré de bons personnages et quelques idées. Quant aux Superman du troisième millénaire, à Superman v Batman et Green Lantern, je les ai gommés de ma mémoire.
J’attendais tout de même impatiemment ce Wonder Woman qui devait constituer un renouveau des productions inspirées par l’univers DC, et même un événement sans précédent dans l’histoire de l’adaptation de bandes dessinées de super héros au cinéma : enfin, on allait donner sa pleine mesure à une super-héroïne, enfin on allait la prendre au sérieux. Il y a quelques années j’ai écrit un article sur le traitement absurde dont les super-héroïnes faisaient l’objet au cinéma1: les cadres hollywoodiens, certains que des films dont le super-héros est une héroïne ne peuvent pas avoir de public, ont pu valider leur préjugé en produisant de mauvais films qui, comme prévu, constituaient un échec artistique et public : Supergirl, Catwoman ou Elektra seraient des navets quel que soit le sexe de leur protagoniste principal. Dans cet article, je parlais évidemment de Wonder Woman, une héroïne inventée dans un but très précis sur lequel je vais m’étendre un peu plus loin.

La Wonder Woman que vient de sortir DC Films était en projet depuis dix-huit ans. La rumeur a promis successivement le rôle à plusieurs actrices, parmi lesquelles Sandra Bullock, Catherine Zeta-Jones, Kate Beckinsale, Jessica Biel, Angelina Jolie, Megan Fox et même Mariah Carey. Comme chacun sait, le rôle est allé à Gal Gadot, une miss Israël de près d’un mètre quatre-vingt qui fut instructrice au combat lors de son service militaire2 et qui a la réputation de faire ses cascades elle-même.
Le film a failli être scénarisé et réalisé par Joss Whedon, qui a toujours su écrire des personnages féminins forts : Buffy, Willow et Faith dans Buffy the vampire slayer, toutes les femmes de la série Firefly ou encore Black Widow dans Avengers. Et puis Joss Whedon s’est dégonflé, il n’a pas voulu entre en lutte contre les studios pour défendre un film dont ceux-ci ne voulaient pas3. Entre temps, en 2011, une série consacrée à Wonder Woman a été mise sur pied, avec Adrianne Palicki dans le rôle. Seul le pilote de la série a été tourné.

De gauche à droite : Wonder Woman dans la version originale d’H.G. Peter, le dessinateur d’origine, dans les années 1940 ; Incarnée par Lynda Carter dans la série télévisée de 1975 ; dessinée par Alex Ross ~2000 ; dans la série de 2011 ; dans le dessin animé Justice League, au cours des années 2000. Il existe aussi un téléfilm de 1974 avec Cathy Lee Crosby dans le rôle-titre, que je n’ai pas vu mais qui semble très éloigné de la représentation habituelle du personnage.

Après la défection de Whedon, les studios, qui ont sans doute pris la mesure du caractère symbolique de Wonder Woman, sont partis en quête d’une femme pour réaliser le film. Ont été pressenties Kathryn Bigelow (Démineurs, Strange Days), Mimi Leder (Deep Impact), Catherine Hardwicke (Twilight), Karyn Kusama (GirlfightÆon Flux), Angeline Jolie, Julie Taymor (Frida), ou encore des réalisatrices expérimentées de séries télévisées : Tricia Brock, Michelle MacLaren. C’est finalement Patty Jenkins, l’auteure de Monster, qui a assuré la réalisation de Wonder Woman, sur un scénario de Zack Snyder4, Allan Heinberg, Geoff Johns5 et Jason Fuchs. Une femme à la réalisation, donc, mais pas au scénario. Mais après tout, le très féministe créateur de Wonder Woman était lui aussi un homme.

William Moulton Marston

Il est intéressant de revenir sur William Moulton Marston (1893-1947), le créateur de la super-héroïne la plus populaire de l’âge d’or des comic-books. Psychologue, inventeur du détecteur de mensonges (dont l’utilisation l’a convaincu que les femmes étaient plus honnêtes que les hommes), il a aussi pris position en 1940 pour la valeur instructive et exemplaire de la bande dessinée6, ce qui a attiré l’attention de Max Gaines, l’éditeur de Superman et Batman, qui a demandé à Marston de devenir consultant chez DC Comics, dans le but notamment de répondre aux critiques formulées contre Superman, en qui beaucoup voyaient la version fasciste de l’Übermensch. Marston a proposé à Gaines la création d’une série qui offrirait aux filles une représentations de femme à laquelle s’identifier, qui soit à la fois puissante et, malgré son statut de personnage mythologique (amazone dans le comic book d’origine, quasi-divinité à présent), humaine et, tant que son sens du devoir ne la force pas à combattre, pacifique. Marston a même dit un jour : « Frankly, Wonder Woman is psychological propaganda for the new type of woman who, I believe, should rule the world ». S’il n’a pas donné la Terre entière à son héroïne, Marson n’a pas hésité à imaginer, en 1943, une femme présidente des États-Unis… en l’an 3000. Outre les aventures de Wonder Woman, le fascicule contenait des pages parlant de femmes fortes ayant effectivement vécu, comme l’aviatrice Amelia Earhart. Le premier dessinateur de Wonder Woman a été Harry George Peter, qui ne reste guère célèbre que pour ce travail qui l’a occupé jusqu’à sa mort, en 1958.

William Moulton Marston, ses enfants et les mères de ces derniers, Elisabeth Marston et Olive Byrne.

Au passage, il faut savoir que Marston aimait tant les femmes qu’il en avait deux : il a vécu avec son épouse légitime, Elisabeth, mais aussi avec une femme un peu plus jeune, son assistante Olive Byrne, qui était présentée aux curieux comme une jeune veuve, sœur d’Elisabeth.
Olive était issue d’une famille d’activistes féministes puisqu’elle est la fille et la nièce des créatrices d’une clinique dédiée au contrôle des naissances, qui a posé les bases de ce qui deviendra plus tard le planning familial aux États-Unis — activité pour laquelle ces deux sœurs ont été arrêtées : une policière en civil s’était fait passer pour une patiente et avait pu démontrer que les femmes se faisaient fournir des informations sur la contraception, pratique illégale à l’époque.
Elisabeth, elle, a été avocate et psychologue, elle a inspiré à son époux sa découverte du polygraphe. Les deux femmes ont continué à élever leurs enfants respectifs et à vivre ensemble après la mort précoce de Marston, à l’âge de 53 ans, et jusqu’au décès d’Olive, en 1985.

Dans Look Magazine en décembre 1938, William Moulton Marston utilisait son polygraphe pour sauver des couples…

Les deux femmes semblent avoir inspiré le personnage de Wonder Woman à la fois pour divers détails biographiques, physiques et cosmétiques (les bracelets de l’amazone sont identiques à ceux que portait Olive), mais aussi comme co-auteures non-officielles. Après la mort de son époux, Elisabeth Marston a d’ailleurs tenté de se faire embaucher par DC Comics pour continuer l’œuvre de William, sans succès7. Et c’est bien dommage, puisque Wonder Woman verra alors ses aventures perdre toute leur charge féministe subversive. L’amazone s’intéressera subitement à la mode et deviendra la secrétaire de la Justice League of America. Comme la petite sirène d’Andersen, elle renoncera même un temps à ses pouvoirs, afin de rester dans le monde des hommes plutôt que de rejoindre ses sœurs amazones. Tout un symbole. Redevenue une icône féministe au cours des deux dernières décennies, elle est désormais officiellement bisexuelle.

Le psychologue Fredric Wertham, auteur d’un brûlot anti-bande dessinée, Seduction of the innocent, avait accusé Marston de faire la promotion de l’homosexualité féminine, puisque Diana vient d’une île où ne vivent que des femmes. Wertham avait aussi remarqué beaucoup de scènes de fessées et de ligotage et leur prêtait une charge érotique, ce qui n’était pas forcément une erreur, de même qu’il ne s’est pas trompé en considérant (et pour lui ce n’était pas une qualité) que Wonder Woman faisait la promotion de l’idée d’égalité des sexes8

Le film

Le fait que Wonder Woman soit un projet conscient de propagande féministe en fait un objet d’étude passionnant et force à être attentif à sa destinée et aux rapport que l’héroïne au lasso de vérité entretient avec la société. De ce point de vue-là, le film se montre respectueux des périodes « engagées » du personnage : Diana est une jeune femme sans peur, surpuissante, compatissante, qui ne perd pas espoir en l’humanité malgré la bêtise qu’elle y constate. Comme le fait remarquer André Gunthert pour @rretsSurImages, le costume porté par Gal Gadot est bien une armure et non une absurde tenue destinée à mettre en valeur ses formes féminines : nous sommes loin de l’époque de la série télévisée des années 1970.
J’ai bien aimé la partie qui se déroule chez les amazones, notamment les scènes d’entraînement : certaines cascades sont impressionnantes et les actrices n’ont pas l’air de retenir leurs coups, leurs combats semblent crédibles. Bien entendu c’est du cinéma, mais le message passe visuellement : une femme peut se battre, une femme peut être forte9.
On n’échappe pas à un début d’histoire d’amour avec Steve Trevor (Chris Pine), mais il est vrai que ça ne contredit pas l’histoire canonique du comic book. On s’affligera plus d’une scène d’essayage de vêtements façon Pretty Woman, qui est un peu trop cliché pour être amusante, même en étant indulgent.

Le lasso de Wonder Woman force celui qui en est prisonnier à dire la vérité. Difficile de ne pas faire de lien avec le détecteur de mensonge inventé par Marston.

Tout cela était plutôt attendu, et ce sont d’autres allusions politiques qui m’ont plus surpris : Sameer (Saïd Taghmaoui), qui explique qu’il est devenu un escroc plutôt qu’un acteur car il n’était pas assez blanc pour ce métier, ou l’étrange et intéressant personnage de Chief (Eugene Brave Rock), un indien blackfoot qui explique à Wonder Woman que la vérité de la guerre est toujours plus compliquée puisque « les gentils » américains dont fait partie Steve Trevor et pour qui Diana a pris fait et cause immédiatement sont aussi ceux qui ont fait la guerre aux nations amérindiennes pour leur prendre leurs terres. Les actuels indiens d’Amérique semblent avoir beaucoup apprécié l’authenticité du personnage à tous les plans : vêtements, philosophie mais aussi langue, puisqu’il parle le blackfoot. Ce qu’il dit n’est pas traduit (Diana/Wonder Woman parle toutes les langues), mais des locuteurs de la langue ont révélé que « Chielf » se présentait à Wonder Woman en tant que collègue, puisqu’il affirme être Napi, un demi-dieu des blackfoots, « trickster »10 et conteur. Au passage, la question des langues est curieusement traitée dans le film : Diana les comprend toutes, et Sameer en connaît beaucoup, alors on entend de l’espagnol, du français, mais, bien qu’une partie non-négligeable de l’action se déroule en Allemagne, on n’entend pas un mot de cette langue et on peut croire que les allemands ne parlent que l’anglais (mais avec un fort accent).

Le film n’est pas très à cheval sur la cohérence. La question de la géographie et du temps de déplacement d’un lieu à un autre est déroutante, l’inscription de l’action en 1918 n’est pas très crédible ou en tout cas pas très dépaysante, et il y a plusieurs ellipses ou raccords un peu suspects — j’ai lu que certaines scènes avaient d’ailleurs dû être re-filmées des mois après le tournage, alors que Gal Gadot était enceinte de cinq mois, ce qui a forcé à lui faire porter un vêtement vert pour permettre que l’on supprime son ventre convexe en post-production. Curieusement, personne ne semble avoir détecté cette prouesse alors que le soupçon d’un traitement numérique des aisselles de Gal Gadot a fait scandale sur les réseaux sociaux après que la bande-annonce du film a été révélée au public.
Le traitement de la mythologie antique est lui aussi malheureux (il ne reste plus qu’un dieu !) mais je n’ai pas détesté l’emploi de tableaux du XVIIe ou XVIIIe siècle, animés pour raconter ces histoires. Parmi les effets visuels créatifs, le générique de fin n’est pas déplaisant.

Mais tout ça n’est pas grave. Ce qui me chagrine pour finir dans ce Wonder Woman, c’est sa banalité. Certes, le héros est une héroïne, et une héroïne puissante qui n’a besoin de l’assistance d’aucun homme, et ça c’est assez nouveau. Certes les acteurs sont parfaits, et même s’ils ne font que passer, les personnages secondaires sont forts et passablement mystérieux : un indien qui s’est établi à quelques pas du front, un marocain expert en vêtement et en comédie, et enfin, un tireur d’élite écossais alcoolique qui aime chanter, craint les fantômes et s’avère incapable d’utiliser son arme. Mais voilà, ce film ressemble à tous les autres du même genre ! Comme tous les premiers films consacrés à un héros, il nous présente un peu pédagogiquement la jeunesse et l’apparition du personnage, sa genèse, et peut-être est-ce inévitable. Mais la suite est elle aussi banale. On a droit à l’inévitable ami qui se sacrifie, et, comme dans les jeux vidéo, tout se termine avec l’affrontement d’un « boss final », dans une débauche pyrotechnique fatigante à regarder. Les combats sont généralement bien réalisés (avec ici un peu de capoeira et beaucoup de jeux de changements de rythme de diffusion des images) ce qui est un critère positif pour un film d’action, mais ils ne servent pas le scénario, ils interviennent au moment où les héros n’ont plus que des choses bien primaires à se dire, ils ne servent pas à comprendre les personnages.

Et il y en aurait parfois besoin, notamment pour Arès, dieu de la guerre et grand méchant de l’histoire (le choix de l’acteur est futé et original), qui, du fait de sa nature divine, n’a certes pas à justifier ses actions mais doit respecter une logique… Et c’est un peu le contraire qui se produit, il justifie ses actions (de manière peu convaincante) et n’agit pas de manière si cohérente. Il va même, comme le dernier des méchants jamesbondiens, jusqu’à révéler à Diana tout ce qui lui avait été caché jusqu’ici et qui lui permettra de l’emporter.
Malgré un spectacle qui fonctionne (et pour une fois, qui ne contient pas de scène de torture ni d’éléments gore, médicaux ou quoi que ce soit de dérangeant, c’est un film destiné à presque tous les publics), on regrettera que les scénaristes aient traité avec légèreté la question philosophique et anthropologique de l’éternité de la guerre chez les humains qui se trouve pourtant au centre du scénario : le méchant a été pulvérisé, tout est pardonné… C’est un peu facile.

Wonder Woman et ses amis Sameer, Steve Trevor, Chief et Charlie, dans un village des Ardennes.

Bref, le contrat féministe est rempli, l’actrice semble parfaite pour le rôle et j’espère qu’elle persistera à le faire vivre, mais le film lui-même ne se démarque pas tellement de toutes les productions récentes d’un genre de plus en plus codifié qui semble paralysé par l’importance de ses budgets et n’ose donc plus innover, exception faite des productions en série télévisée, voire en dessin animé, domaines où les scénaristes ont moins peur d’étonner, d’inventer et de prendre des risques.

  1. Misère de la super-héroïne au cinéma. []
  2. Au Liban, on a banni Wonder Woman car sur sa page Facebook en 2014, Gal Gadot avait justifié l’assaut meurtrier de son pays sur Gaza. Le film a failli ne pas pouvoir sortir en Algérie, Tunisie, Jordanie, mais au pire, sa date de sortie a été légèrement décalée. Je suppose qu’il n’est pas sorti du tout dans ceux parmi les pays musulmans où il est impossible de montrer une femme peu vêtue au cinéma. []
  3. Ce que l’on sait sur le scénario est raconté ici. []
  4. Zack Snyder a été l’adaptateur bien trop respectueux de Watchmen et 300, il a réalisé les ennuyeux Man of steel et Superman vs Batman, mais on lui doit tout de même un film intéressant : Sucker Punch (2011), où des jeunes femmes internées échappent à leur destin en s’inventant une réalité alternative où elles vivent en guerrières fantastiques. []
  5. Allan Heinberg a notamment été scénariste des comics Wonder Woman et Justice League of America. Geoff Johns est quant à lui le scénariste vedette de DC Comics : Infinite crisis, Green lantern, Teen titans, Superman,… []
  6. Don’t laugh at the comics, interview dans The Family Circle, 25 octobre 1940. []
  7. Un film racontant l’histoire de cette famille polyamoureuse sortira à l’automne prochain : Professor Marston & the Wonder Women. []
  8. Lire à ce sujet Wonder Woman, bondage, sadomasochisme et libération, par William Blanc. []
  9. Le caractère positif de Wonder Woman ne fait pas l’unanimité : en octobre 2016, l’héroïne a été faite ambassadrice des Nations Unies pour l’émancipation des femmes, mais le rôle lui a été retiré après deux mois seulement : trop plantureuse, trop martiale, trop blanche, trop américaine, l’universalité et les qualités du personnage ont été contestés par plusieurs pétitions et par de nombreuses tribunes.  []
  10. Les contes et les mythes de toutes les cultures ont des « tricksters », qu’on appelle en français fripons ou farceurs et que Claude Lévi-Strauss nomme décepteurs. On peut citer Thyl Ulenspiegel, Renart, Coyote, le baron samedi, Anansi, Loki,… []
  1. 15 Responses to “Wonder Woman”

  2. By claude on Juin 20, 2017

    C’est marrant parce que pour moi, le fait que dans les comics, on a tantôt le nom batman et tantôt le nom dark knight m’a toujours semblé signifier qu’on avait presque à faire à deux personnages différents. Alors certes, c’est bien le même personnage, mais ce que j’aime plus que tout dans le comics américain, c’est cette dimensions psychotique qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Cette dimension psychotique, c’est le coeur de cette forme qu’est le comics de super héros. Et je trouve que christopher nolan a bien réussi à faire passer cette folie de Frank Miller, que l’on retrouve aussi dans Sin City et par moment dans robocop 2. Ici, il n’est alors évidemment plus question de comique mais de folie.

  3. By Jean-no on Juin 20, 2017

    @claude De ce point de vue, tout était dit dans la BD « The Killing Joke » (Moore/Bolland), et même dans le second Burton qui sous entendait (moins lourdement que Nolan) que Batman était au fond assez semblable à ses ennemis, tout aussi perturbé. Ce thème finit par être un peu usé, il est lui même devenu un cliché. J’attends un Batman qui évoquera la question sociale : qu’est ce que c’est que ce milliardaire qui consacre la fortune issue de son héritage à aller cogner sur des pauvres et des malades mentaux ?

  4. By Mauvais Genre on Juin 20, 2017

    Merci pour ces révélations sur le créateur du comics dont l’héritage a été tristement trahi. Malheureusement, rien d’étonnant à cette déception : à vouloir faire du film un produit industriel comme les autres, il en perd âme et intérêt. C’est l’avis que j’en avais tiré aussi : http://mauvais-genre.com/post/161886273038/l-art-et-le-cochon

  5. By nautilebleu on Juin 20, 2017

    De mon côté c’est la partie sur Themyscira qui m’a semblé la moins bonne. Déjà, il y a un problème de logique : Zeus, dans un dernier souffle, créé l’île pour que les Amazones puissent surveiller si Arès ne revient mettre le bazar… mais isole l’île du reste du monde ?? Pas super efficace ! Ca aurait été plus logique de faire des Amazones une confrérie secrète qui aurait arpenté la Terre pour surveiller le retour d’Arès. Mais ça aurait sans doute été trop différent de l’histoire originale alors on aurait pu imaginer que Themyscira soit une prison (dorée) pour Arès qui aurait fait croire qu’il était toujours prisonnier des Amazones alors qu’il mettait le monde à feu et à sang. Et en voyant Steve Trevor, les Amazones auraient compris qu’elles avait été bernées.

    L’autre problème de la partie sur Themyscira, c’est Hyppolita. Si Diana est l’arme contre Arès, c’est pas très malin de ne pas vouloir l’entrainer.

    Après le trajet (extrêmement rapide en effet) jusqu’à Londreq, ça fonctionne mieux je trouve. J’ai bien aimé la scène Pretty Woman justement.

    Enfin si le combat final est souvent critiqué, j’ai bien aimé le choix de ne pas faire d’Arès un gros tas de muscles sans cervelle mais une sorte de Loki.

  6. By Cédric Le Merrer on Juin 21, 2017

    Je n’ai pas encore vu le film, mais je connais un peu Marston et sa vie et je voudrais apporter deux-trois éléments pour corriger/compléter cette article:
    – Marston n’avait pas juste « deux femmes », il était dans une relation polyamoureuse avec ces femmes et elles mêmes étaient restés amoureuses et probablement amantes sans lui.

    – Il ne croyait pas à l’égalité des sexes mais à la supériorité des femmes sur les hommes et à la nécessité pour ces derniers de se soumettre.

    – Il n’a pas inventé le lasso de vérité : chez Marston, le lasso de Wonder Woman était un lasso d’obéissance qui permettait d’imposer sa volonté à qui était attaché. C’état donc encore plus ouvertement un outil de pratique BDSM.

    – Il n’a pas inventé le polygraphe mais un de ses éléments: la mesure de la pression systolique. Il me semble pertinent de noter que Marston était plus ou moins un charlatan, et que le polygraphe reste aujourd’hui un appareil à la fiabilité pour le moins controversé.

  7. By Jean-no on Juin 22, 2017

    @Cédric le Merrer : je pense que ton interprétation excède ce qu’on sait effectivement de la vie de Marston et de ses deux compagnes. Ce qui ne signifie pas que ça soit faux, mais à ma connaissance, on n’en sait rien.
    Par ailleurs, si le polygraphe est un outil assez douteux aujourd’hui, son invention repose sur un travail sérieux et le constat que l’état émotionnel d’une personne modifie ses paramètres biologiques hors de son contrôle.
    Quant au lasso, son nom officiel est bien lasso of truth, mais effectivement il agit sur la volonté de la personne captive.

  8. By Louise on Juin 23, 2017

    J’ai adoré! D’habitude je n’aime pas les films de super héros mais la j’ai apprécié le film, à l’exception de la bagarre de fin que j’ai trouvé un peu longue et naze, jai bien aimé les scènes de combats entre les amazones. Je suis bien contente que la fin ne se soit pas finis comme un millième film hollywoodien avec le beau gosse qui meurt pas en fait et qui finit avec la fille mais en revanche je trouve ça un peu bidon qu’elle soit immortelle et aussi je n’ai pas compris d’où venait ce conteur Indien alors que l’action ne se déroule pas aux États Unis..

  9. By Jean-no on Juin 23, 2017

    @Louise : ah ben il y a des indiens qui voyagent !
    Les bagarres d’amazones sont un des bons moments du film, pour moi.

  10. By Armel h on Juin 24, 2017

    Ah, un jour on arrivera à faire un film psychologique de super-héros, quelque part entre « Le silence de la mer » et « La Grande Illusion ».

    Mais avec des super-héros.

  11. By Jean-no on Juin 24, 2017

    @Amel : je pense que c’est tout à fait imaginable, mais ça ne viendra pas de DC et Marvel, qui ont de trop gros budgets pour oser sortir des formules qui marchent, même si celles-ci s’essoufflent et lassent clairement le public : j’ai revu X-Men Apocalypse hier, par exemple. Objectivement c’est un film réussi, impressionnant, etc., mais concrètement c’est un bégaiement des films précédents, on le met sur une échelle de valeur (entre Wolverine 1 au pire et X-men 2 ou Logan, au mieux ?), et là, ben c’est pas glorieux, c’est un X-men moyen… Faire un film moyen avec 178 millions de dollars de budget, c’est dommage, ça représente plus que la dette extérieure des Comores ! Mais à côté, les effets spéciaux se démocratisent et on voit des films de super héros qui sortent des canons, que ce soient des adaptations qui échappent au panthéon classique (Hellboy, Kick Ass, Green Hornet, Mystery men), ou des créations inédites (Incassable, Special, Hancock, My Super ex, Super, Chronicle). Il y a aussi les films non-américains qui peuvent être originaux (Il ragazzo invisibile, Jeeg Robot, Krrish, La Femme invisible)… Les films que je cite sont d’intérêt variable mais au moins, ils arrivent parfois à s’écarter du tout-venant. Je me rends compte néanmoins que les plus originaux ne sont pas les plus récents. Restent les séries.

  12. By Wood on Juin 25, 2017

    Mon regret à moi c’est qu’Etta Candy ne soit pas plus active, comme elle l’était dans les comics des années 40.

  13. By Jean-no on Juin 25, 2017

    @Wood : Je suis d’accord tout en me disant qu’ils ont fait l’effort de la faire exister dans le film, avec une actrice qui fonctionne, et on peut espérer qu’elle gagnera un peu en importance dans les films suivants s’il y en a… ?

  14. By Wood on Juin 25, 2017

    Ah mais le prochain film c’est Justice League qui se passe un bon siècle plus tard, donc je doute qu’on y retrouve beaucoup des personnages (mortels) du premier film.

    Au fait, je suis tombé récemment sur cette petite BD qui donne un résumé rapide des différentes incarnations du personnage et de ce qu’elle a représenté selon l’époque.

    Sinon, je dois bien avouer que je n’ai quesiment jamais lu de comic de Wonder-Woman, et que même si la nouvelle version de ses origines par Jill Thompson m’a bien plu, celle que je préfère, c’est celle-là.

  15. By Jean-no on Juin 25, 2017

    @Wood : je me suis toujours intéressé à Wonder Woman, mais moi non plus je ne peux pas me vanter de l’avoir vraiment lue, pour moi ça a longtemps été un personnage secondaire de l’environnement de Superman, Il faut que je mette la main sur ce qui a été publié en France…

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  2. Juin 26, 2017: Wonder Woman – MARSAM

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